Fais ingénieur jeune bachelier (et maintenant, 5 ans après...)

[fouga]

Salut à tous,

Tout d'abord je dois vous dire que je suis un peu gêné de poster un tel post ici quand je vois la situation de certains qui vivent pour leur rêve et n'ont pour diplôme que leur bac et leur courage. A vous je vous souhaite la réussite et j'espère que les temps changeront pour réouvrir la porte de ce métier.

Me concernant, 24 ans, ingénieur en automatique diplômé depuis un mois, admis en thèse de doctorat pour octobre, actuellement en stage avec une paie modeste mais mieux que le quotidien d'un étudiant... oui mais... A démarré le planeur à 14 ans, lâché à 15, breveté à 16, derniers vols l'été de mes 17 ans (2005) puis... bac S en 2006 et donc job d'été tous les étés depuis ce temps là jusqu'à maintenant où j'ai obtenu mon bac+5.

A l'heure actuelle, je fais mon stage près de l'euroairport et je vois souvent les avions, j'y vais même certains soirs, et là je me rappelle de mon rêve depuis mes 6 mois (1er vol en polynésie sur les genoux de Papa sur un C182) et de mes espoirs à 14 ans le samedi après midi sur la piste en herbe... je me souviens aussi de ce qu'on m'avait dit à l'époque (une classe 1 ça peut se perdre, c'est un beau rêve tout ça, tu verras plus tard, fais tes études avant), et effectivement j'ai écouté. Entre temps que s'est il passé, 2 crises, AF qui ferme ses cadets, CTC qui ne dispose plus de garantie financière par HSBC, puis qui devient nettement moins intéressant concernant sa holding pool en ayant plus un job garanti derrière.

Bref, pour moi qui a l'époque voyait le diplôme d'ingé comme un parachute pour au cas où ça ne passe pas, je suis comme beaucoup d'entre vous, à me demander comment vivre sa passion demain et que miser pour l'avenir...

Pour rentrer dans le vif du sujet, si les gens dans ma situation sommes moins à plaindre que le jeune qui sort du lycée et qui n'a pas de diplôme, se faire un PPL pour promener les gosses et la dame passé 30 ans n'est pas non plus satisfaisant comme solution de mon point de vue.

Déjà, qui est dans le même cas que moi? Et ensuite, quels plans peut on poser pour rattraper notre projet initial, perspectives d'avenirs, financement, choix d'un type de formation? Les salaires d'ingénieurs ne sont pas si élevés en début de carrière, et le jour où ils montent, on a pris un peu d'âge (je me demande même si le doctorat va m'apporter quelque chose à présent).

En gros, un ingénieur qui sort maintenant, et qui veut entrer dans la ligne, il fait comment par rapport à un jeune sans diplômes, mais jeune?

[babil_in_the_air]

Compliqué .....

Moi j'ai eu mon diplome en septembre 2010 puis embauché en decembre 2010 en tant qu'ingé.
Dans la foulé inscription au PPL (grace aux sous du boulot).
Aujourd'hui je n'ai pas terminé (24h laché solo) et je m'inscris à l'ATPL à distance cet été....

C'est un investissement, dans ma tête ça va reprendre, dans 5 ans peut etre mais ça va reprendre....
A la fin de l'ATPL on verra ce que je fais !

Toujours y croire mais garder un boulot sous le coude !

[ATR72]

Un bon conseil

Reste ingenieur et vole en aeroclub pour ton plaisir si tu le souhaites
Le metier de pilote a tellement change dans le mauvais sens qu a present tu ne riqueras fort que de rencontrer des deboires
J ai change de metier a 38 ans en devenant pilote . J en ai a present 51 et ca n a ete que 13 ans de galere si je resume
Si j avais su , j aurai mieux fait de me couper un bras lorsque j ai decide de changer d orientation
C est juste un resume , mais le gros est la et je ne rentrerai pas dans le detail
Stay away

Et en plus si tu commences avant d avoir debuter a raisonner en terme de salaire , tu as tout faux . C est surtout une mauvaise maniere d aborder le metier

Maintenant la chance ne sourit qu aux audacieux , mais attention...............................................

[JAimeLesAvions]

Tu es déjà probablement arrivé au même résultat, le meilleur choix se fait entre:
1- un intégré anglais qui place ses élèves sans garantir qu'il le fait mais qui jusqu'ici a toujours réussi à placer tout ceux qui avaient le niveau, ensuite boulot d'ingénieur pour rembourser jusqu'à trouver une place. Très cher mais chances d'aboutir supérieures à la solution 2, et vrai niveau d'anglais en sortie.
2- un modulaire sur le temps libre, près de chez toi, tout en gagnant sa vie d'ingénieur. Beaucoup moins cher, plus long, chances d'aboutir faibles, pas ou peu d'endettement. Obligation de travailler l'anglais en plus pour atteindre le niveau qu'il faut. Risque d'abandonner en cours de route quand le temps libre sera pris par la vie de famille...

L'intégré en France, je ne vois pas l'intérêt, aucune école ne place ses élève à ma connaissance.

Enfin je suis convaincu que les carrières avec très bons salaires des majors d'autrefois ne se retrouveront jamais même après la crise, mais c'est un autre sujet.

[5 Rings]

Ou un sponsorship mene par une airline.

[Airone2977]

Je suis également dans le même cas que toi, 22 ans, dîplomé ingé en septembre prochain et avec une proposition d'embauche en CDI dans l'industrie aéro.
Je me pose également la question pour la suite, avec bien sûr beaucoup de doute. Je passe mon PPL la semaine prochaine et j'envisage l'ATPL théo pour la suite, mais pas de précipitation, en vue peut-être les EPL-U, devenir FI bénévole, pourquoi pas c'est un bon compromis, On ne sais jamais quand les majors vont réembaucher, autant avancer doucement plutôt que d'attendre sans rien faire.

[fouga]

Salut,

Merci pour vos réponses.

Pour la question du salaire, c'est vrai que je me suis peut être mal exprimé, l'idée n'est pas de gratter le plus possible et de chercher à être aussi "riche" qu'un Cdb d'AF (du moins jusqu'à maintenant) en étant ingé (à moins de renoncer à toute vie hors boulot et attendre que la carrière soit bien entamée...), l'idée c'était de se servir du salaire pour payer la formation, mais plus orienté style CTC que temps libre à côté de chez moi.

5 rings, quand tu parles de sponshorship, est-ce que c'est l'équivalent des KD? Y a t'il une mise de base à injecter en fait, j'ai un peu parcouru le forum, et je ne vois que des formations avec sélections à la base puis un "bond" conséquent à payer?

Merci!

[5 Rings]

Il a tres peu de formations financees par les compagnies.

Les cadets internationaux Etihad ne semblent plus ouverts a l'heure actuelle, et Cathay semble etre le seul qui recrute depuis quelques temps.

Les sponsorships dont je parle sint effectivement fes formations ou tu rentres apres selection par la compagnie d'accueil, et la formation reste a ta charge (comme un modulaire ou integre prive) mais les chances d'emploi derriere sont plus concretes.

Flybe par exemple, contribue partiellement a la formation.

Ne pas confondre avec un bond qui est en fait le macanisme par lequel une compagnie assure ta QT et en retour tu t'engages pour x mois/annees, et dois rembourser au protata de la periode non honnoree en cas de depart anticipe.

[mina625]

pour promener les gosses et la dame passé 30 ans

T'imagines l'histoire si la dame n'aime pas le DR400 en plus? Faut t'en trouver une qui kiffe à tout prix.

[Alexlehay]

Salut Fouga,

Je pense que j'étais un peu dans le même cas que toi.

Pour moi, si c'est vraiment le métier de pilote que tu veux faire, il ne sert pas à grand chose de continuer en doctorat, tu viens d'obtenir un bon diplôme (ton plan B) et je pense que l'idéal est de trouver un job bien payé avec ce dernier. Si tu travailles pendant environ 3 ans, tu auras déjà une grosse partie de ta formation, en plus de l'expérience que tu auras acquis dans l'entreprise et cela pourra te démarquer de la plupart des personnes qui seront en formation avec toi.

Comme dit plus haut, je te suggère d'effectuer ton training en Angleterre par exemple (et idéalement en partenariat avec une compagnie) et si l'Anglais est une difficulté pour toi, essaie d'exercer ton boulot d'ingé dans un pays anglophone (bien sur tes économies seront moindre).

Je sais que de dire d'attendre est plus facile à dire qu'à faire, mais crois moi que cela te permettra de ne pas avoir le couteau sous la gorge avec un gros crédit pendant ta formation et tu ne regretteras rien au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu...

Bon courage,

Alex

[golfcharlie232]

Un bon conseil

Reste ingenieur et vole en aeroclub pour ton plaisir si tu le souhaites
Le metier de pilote a tellement change dans le mauvais sens qu a present tu ne riqueras fort que de rencontrer des deboires
[...]

"Un bon conseil ... "
On me l'avait donné celui-la aussi.
C'est d'ailleurs le conseil qu'on sort a chaque fois qu'un "nouveau" pose une question.

Au fond tu n'as pas tort, le risque est important et il peut (il a de fortes chances) de se retrouver a bosser dans des conditions plus que difficiles, ou tout simplement ne rien avoir a la sortie.

Je me demande ou je serais si j'avais suivi ce si bon conseil. Dans un bureau d'ingé sans doute, a me demander pourquoi ne pas m'etre lancé?

Pour en revenir au sujet initial, Fouga, les conseils qui te sont donnés sont bons. Soit du modulaire en allant au moins cher (mais il me semble bien plus judicieux de te former en UK, ce ne sera pas plus cher mais évoluer dans un environnement anglophone te sera largement bénéfique, sans compter les taux d'embauche généralement bien meilleur en sortie de formation CAA/UK), soit en passant par un sponsorship. Il n'y a pas que CTC (et tout n'est pas mauvais dans celui de CTC d'ailleurs, loin de la. Un groupe de 20 cadets vient de finir leur QT 320 (au frais de la compagnie) pour voler au départ de Doha, Qatar). Regarde du coté de Flybe entre autres. Un sujet sur le forum regroupe tous les sponsorships accessibles aux européens, tu devrais mettre la main dessus assez facilement.
Prends bien le temps de creuser la question, bosse l'anglais (en allant dans un pays anglophone), vole en aéroclub (pour créer un réseau de contacts), sois curieux, déplace-toi, vas vers les gens, et la chance finira peut-etre par te sourir.

Sans perdre de vue qu'un bon nombre (une grande majorité) des pilotes qualifiés fATPL ne trouveront jamais de boulot, et que bon nombre de compagnies et petites boites proposent des conditions pas particulierement alléchantes.
A mon sens, le jeu en vaut la chandelle, d'autres te diront l'inverse.

[Fbs]

A mon sens, le jeu en vaut la chandelle, d'autres te diront l'inverse.

Tout dépend du prix que tu est pret a payer (pas seulement en argent, mais surtout en termes de sacrifices sur ta vie personnelle) pour voler.

Si tu sais que tu sera malheureux a bien gagner ta vie dans un bureau, et que tu preferes voler sur cessna 150 en arrivant péniblement a engranger un smic les bons mois, et que ca ne te gène pas de ne pas avoir de week-ends et de vie de famille normale....fonce !.

Fonce, parce que seuls ceux qui sont prets a ca peuvent y arriver. Si tu peux partir bosser 5 ans en chine puis 10 aux emirats et que c'est plus important pour toi de voler que ces "petits inconvenients", alors tu finira par te faire une place dans un cockpit.

Si tu n'est pas pret a assumer les sacrifices en question, peut-etre vaut-il mieux que tu gagnes bien ta vie et que tu voles en aeroclub. Puis un jour venu que tu passe ATPL, IR, etc...pour faire FI du dimanche. C'est pas une mauvaise vie non plus. C'est la mienne, et j'assume. Seul regret en ce qui me concerne, je ne suis monté dans un avion la première fois que lorsque j'etais deja ingénieur, avec mes premières payes. Je savais pas que j'aimais ca avant. Si je l'avais su plus tot, j'aurais peut-etre fait le meme choix, mais sans le regret de ne pas avoir fait ce choix moi-meme.

On n'est pas malheureux a voler en DR400....on y fait de tres beaux vols aussi....

[Ecotone]

Et bien fouga, je suis également dans un cas très semblable au tiens...

22 ans et en 2e année dans une école d'ingénieur plutôt correcte à faire de la propulsion, pas par passion de la théorie ni du métier d'ingénieur mais bel et bien pour me trouver un plan B. J'ai pourtant fait des stages pas inintéressants : maintenance et suivi Trend Monitoring de moteurs d'avions chez EADS, et je commence tout juste un stage à la Snecma dans les moteurs fusées. Mais malgré tout, ce qui m'a le plus plu jusqu'à maintenant d'un point de vue professionnel et aéronautique, c'était mon job de l'été dernier à être au contact des avions sur le tarmac du Terminal 1 de CDG, à genoux dans la soute, à brancher des GPUs, à parler aux coordos, à respirer le kérosène tout en touchant le SMIC.

Tout comme toi lorsque j'ai commencé ma formation de Brevet de base en 2004, j'ai suivi les paroles de mon instructeur qui me disait "surtout le diplome d'ingé avant tout". Mais au final, je ne suis pas vraiment épanoui dans ce que je fais, je finis mes études un peu machinalement histoire d'aller au bout, tout en volant à côté pour bien poursuivre mon mûrissement post PPL (passé en Mars 2012 après une longue période de creux entre mon BB de 2006 et 2011, pas facile en tant qu'étudiant). J'ai bien failli lâcher l'affaire l'année dernière d'ailleurs, au retour de ce passage à Roissy quand j'ai du retourner en cours. A ce moment là, je me suis dit "pourquoi ne pas continuer à bosser dès maintenant vu que j'y prends mon pied, je me fais des contacts auprès du personnel au sol et des équipages, et ainsi commencer ma formation pro un peu plus rapidement". Je suis prêt à m'expatrier et à prendre tous les jobs de pilote que je peux trouver donc même en contexte de crise, je suis convaincu que du boulot, il y en a. Certainement mal payé certes mais il faut savoir ce que l'on veut.

Aujourd'hui, ma seule motivation pour aller au bout de ce BAC+5 est de me dire qu'il va certainement me permettre de financer la fin du mûrissement ainsi que le fATPL en Angleterre. Il va également peut être me permettre d'accéder à une très bonne école d'aéro en Angleterre et je me dis (peut être à tord ?) que les compagnies peuvent être regardantes à ce niveau là.
A mon sens, le jeu en vaut également la chandelle puisque de toute manière, il est inconcevable pour moi de me voir dans 10 ans, assis à mon bureau en tant qu'ingé bien payé tout en me disant "j'aurais peut être du faire autre chose il y a 10 ans...".

Juste un témoignage de plus qui ne fait pas vraiment avancer la machine, mais je pense que d'autres se reconnaîtront certainement dans celui-ci.

[Eero]

C'était mon job de l'été dernier à être au contact des avions sur le tarmac du Terminal 1 de CDG, à genoux dans la soute, à brancher des GPUs, à parler aux coordos, à respirer le kérosène tout en touchant le SMIC.

C'est peut-être un peu profiteur comme attitude, et hors-sujet et je m'en excuse, mais de quel job s'agissait-il exactement ? ça m'intéresse. Merci beaucoup.

[Ecotone]

C'est peut-être un peu profiteur comme attitude, et hors-sujet et je m'en excuse, mais de quel job s'agissait-il exactement ? ça m'intéresse. Merci beaucoup.

Pas de problèmes, on peut en parler par MP pour ne pas polluer le fil.

[5 Rings]

Touts ces temoignages me rappellent mes longues annees d'attente et d'incertitude...

Dois-je perseverer? Fais-je tout ca pour rien? Vais-je devenir prisonnier de mon plan B? Faut-il vraiment finir ce diplome?

Quoi que vous fassiez, choisissez bien votre plan B, car malheureusement il y a beaucoup de chance qu'il soit votre avenir, car les places sont "cheres", l'ont toujours ete et le resteront.

Peut importe que vous soyez bons, motives, mobiles...si vous n'avez pas un coup de chance quelque part, ca restera une aspiration.

Soyez bien conscients aussi que les gros sacrifices que vois consentez pour votre formation, il faudra les poursuivre dans votre vie professionnelle egalement, car ce metier, contrairement a d'autres, ne se place pas a cote de votre vie personnelle, familiale, sociale...il la conditionne tout entiere, votre petit monde devra se plier dans tous les sens autour de votre metier...base, planning, salaire ou manque de.

Je ne retournerai jamais dans un bureau sauf si j'y suis contraint, j'aime mon metier et j'ai bataille de longues annees pour y acceder, mais tout ne devient pas "rose" des lors qu'on passe de l'autre cote du mirroir, alors ne soyez pas trop surpris, voire decus.

Ce metier est une "maitresse tyrannique", bon courage dans vos parcours.

[Charby]

Plan B, ça veut surtout dire plan Bouffe et toujours penser à une éventuelle reconversion
A mon sens, le métier de pilote de ligne devient peu à peu une étape professionnelle dans la vie, beaucoup moins une carrière à vie.

[5 Rings]

Plan B, ça veut surtout dire plan Bouffe et toujours penser à une éventuelle reconversion
A mon sens, le métier de pilote de ligne devient peu à peu une étape professionnelle dans la vie, beaucoup moins une carrière à vie.

Plan B veut dire...Plan B...si tu veux t'enfermer dans un job juste alimentaire au risque d'y passer ta vie, libre a toi, mais faudra pas venir pleurer dans quelques annees que tu t'y ennui, que c'est nul, que ca paie pas...hein bon...un plan B ca se reflechi aussi...comme un plan A.

Il y a toujours et malgre tout une tres large majorite de reconversions professionnelles vers ce metier plutot qu'a partir de ce metier. Si je laisse de cote les fins de carrieres pour causes medicales, je ne connais que 2 pilotes qui aient laisse le metier derriere eux, et pas parce qu'ils n'aimaient plus ca.

[mina625]

je ne connais que 2 pilotes qui aient laisse le metier derriere eux, et pas parce qu'ils n'aimaient plus ca.

Et ils font quoi aujourd'hui ces 2 pilotes?

[5 Rings]

l'un est retourner mener la ferme qu'il possede suite au depart en retraite de son manager pourqui il n'a pas de remplacant.

l'autre est retourner a son metier de commercial, car le salaire qu'il touchait sur bi-turboprop taxi ne lui permettait plus de projeter sa famille dans un futur enviable.