Très bon article. J'ai retenu surtout ce passage :
airlinePilotChatter a écrit :When I was hired in 1999, I was told I would be a wide body international First Officer in two years and a Captain in eight. With a 30 year career ahead of me, I was told to expect a retirement account worth around $3 million with medical benefits to care for me when it was all over. Today, after almost 14 years as a pilot for a major airline, I am still a junior MD80 First Officer. My prospects for occupying the left seat are dismal, my retirement funds have been frozen or terminated and I will receive no medical benefits after I retire. I was displaced out of my home base for four years and spent most of the last ten years as a reserve pilot at the beck and call of crew schedule. Needless to say, it hasn't been the career I thought I was signing up for, but as bad as it has been, I would do it all over again in a heartbeat...and that is really the point I would like to make.
Tout le monde peut vous promettre tout et n'importe quoi. Parler, promettre, rêver, c'est facile. Faire l'est beaucoup moins. Les "il manquera de pilotes dans quelques années" ou les "tu seras le meilleur si tu fais ce que tu aimes" ne vous aideront pas. Quand on se lance dans une course avec des centaines de milliers de compétiteurs, on ne sera pas le meilleur juste en faisant ce qu'on aime, et on vous remplacera par un simple claquement de doigt. C'est ça la réalité de l'économie, pas les beaux discours de votre entourage qui n'y connait absolument rien. Si vous ne me croyez pas, ne regardez pas plus haut que le témoignage cité au dessus.
Si j'étais un jeune (ou moins jeune) qui voulait se lancer aujourd'hui dans un ATPL/CPL/IR/MCC, voici quelques un des facteurs que je prendrais en compte, à côté de ma simple passion pour l'aviation qui est partagé par des millions d'autres personnes sur cette planète :
> Est ce que je peux me payer cette formation? est ce que je pourrais payer les renouvellements de qualifs, les conversions, les validations, les visites médicales, les QT, les qualifs FI, les voyages de plusieurs mois à l'autre bout de la planète, les billets d'avion, de train, les line trainings, les examinateurs, les frais administratifs en tout genre (il y en a partout), le remboursement de mon emprunt à la suite de ma formation, ... ? Est ce que je suis prêt à prendre tout cet argent à ma famille sans les mettre dans la M...e?
> Est ce que je suis prêt à faire face aux lois du marchés qui régissent cette économie, qui sont bien plus fortes que ma simple "passion", et qui joueront
clairement en ma défaveur, m'obligeront à être en compétition avec énormément de monde, quelque soit l'endroit où je vais? Est ce que je suis prêt à jouer dans la "sur-compétition" ? Est que je pense réellement toujours profiter de ma passion dans ces conditions (peut être oui, peut être non. A vous de voir)?
> Est ce que je suis prêt à avoir une vie de famille dans ... longtemps probablement (moi perso, je m'en fous, mais tout le monde n'est pas comme moi).
> Est ce que je suis prêt à travailler en étant facilement remplaçable? En ayant un salaire qui ne m'aidera pas et en ayant des conditions qui ne sont pas en ma faveur?
> Est ce que je serais prêt à consommer du travail? Oui c'est bizarre, mais c'est bien ça dont on parle aujourd'hui. C'est un fait, des pilotes en viennent à payer une compagnie pour pouvoir avoir cette "grande chance" de travailler. Pourquoi? Parce qu'ils sont désespérés et le seul moyen qu'ils trouvent pour rembourser leur dette, c'est de l'augmenter encore un peu plus. Et je respecte ceux qui sont tentés par cette pratique vicieuse (contrairement à beaucoup), même si je ne le ferais pas. Cette pratique n'est pas venu par hasard foutre son nez dans ce milieu...
> Est ce que je suis de ceux qui comptent sur leur retraite pour pouvoir vivre une fois ma carrière terminée? Relisez une fois de plus le témoignage en haut si nécessaire. Ne vous dîtes pas "je suis une exception à la règle, tout va bien aller, hop hop hop". Si ça arrive à ce type intelligent, cela peut tes bien vous arriver également.
> Est ce que je connais
bien des gens qui pourront m'aider? Est ce que j'ai une double nationalité qui pourra (peut être) grandement m'être utile car cela réduira peut être la compétition? Est ce que je suis prêt à apprendre l'anglais pour pouvoir concurrencer les anglophones qui constituent une part importante des pilotes? Apprendre l'anglais, c'est très long.
> Est ce que je serai prêt à assumer si je n'arrive tout simplement pas à trouver? Quelle sera mon issue de secours?
> Est ce que suis conscient que quand l'offre dans un métier est aussi déséquilibrée par rapport à la demande réelle des entreprises, les conditions baissent de manière drastique, et que cela peut très bien durer pendant toute ma carrière car les autres pilotes à côté de moi vieillissent également?
> Est ce que je suis prêt dans de telles conditions à faire un métier qui est aussi spécialisé que celui de pilote? Est ce que je sais qu'il me sera très dur de me démarquer par rapport aux autres de part la nature du travail?
Voici le genre de facteurs qu'il faut prendre en compte avant de se lancer. "J'aime" ne suffit pas. Comme quand on pilote un avion, il faut prendre plusieurs facteurs en compte pour prendre une décision. Une seule ne suffit pas. Si vous prenez tous ces facteurs en compte et que la balance penche toujours du côté du métier de piolote, alors allez-y. Personne ne peut vous en empêcher ou vous démotiver, et ce n'est d'ailleurs pas le but de ce topic (j'insiste là dessus.