ANGRY Pilots a écrit :
Sincèrement, pour avoir fait de l'instruction dans l'Armée, en aéroclub et en ATO, on repère très rapidement les personnes qui ne sont pas faites pour ce métier. Malheureusement, lorsqu'on le souligne à la direction, et bien, on vous répondra que les plus mauvais sont les meilleurs clients!
Je dérive mais le sujet m'a toujours intéressé.
1 Dans ce cas le dis-tu à tes élèves? As tu une autre stratégie pour qu'il s'en rendent compte par eux-même?
2 Quels sont les critères qui de conduisent à ces conclusions?
JAimeLesAvions a écrit :
Je dérive mais le sujet m'a toujours intéressé.
1 Dans ce cas le dis-tu à tes élèves? As tu une autre stratégie pour qu'il s'en rendent compte par eux-même?
2 Quels sont les critères qui de conduisent à ces conclusions?
Ca ne m'est arrivé que 2 fois: 1 dans l'Armée et 1 dans le civil.
Ce ne sont jamais des critères techniques. Car même si certains peuvent avoir quelques difficultés techniques, avec le temps et un peu plus d'expérience, il n'y en aura plus. Pas contre, c'est plutôt en rapport avec des qualités non-techniques du genre dans la gestion de vol, gestion de panne, la prise de recul, .... C'est difficile à décrire. Mais dans les 2 cas, il y avait toujours un petit moment dans le vol où je n'étais pas sure de ce qu'ils allaient faire.... Tout le monde sait qu'un vol ne se passe jamais à 100% comme il a été prévu et justement quand il y avait un imprévu et ben, c'est là que ça se compliquait.
Pour mon élève civile, il était en trinôme et les 2 autres stagiaires, bien que stagiaires aussi, l'avaient également vu!
C'était un gentil gars et plutôt que de lui faire perdre son temps et sa confiance en lui, il valait mieux le réorienter. Je lui avais dit, mais il n'a rien voulu entendre. Certes, il savait décoller et se poser mais il avait sans cesse le nez dans la télé, n'avait aucun recul,.... Et sincèrement, il aurait été perdu en IFR! Mais, selon lui, c'était ma faute.... Je lui avais donc fait faire un vol de supervision par un autre instructeur et un autre encore. Même conclusion que moi.... Mais il ne voulait rien entendre. Il était passionné.... (On voit ce que ça donne avec le P2F!). Ils l'ont changé d'instructeur (un jeune) et il a un peu continué... jusqu'au jour où celui-ci en est arrivé à la même conclusion! Mais là, le stagiaire avait dépensé la totalité de sa formation, sans en avoir fait la moitié (uniquement le VFR)! Quel gâchis.
Dans les deux cas, malgré mon conseil, ils ont continué.... mais ils ne sont jamais allés au bout!
Je suis plutôt très patiente et n'hésite pas à passer des heures à expliquer mais parfois, ce n'est pas possible.
Au contraire, en aéroclub, j'avais eu une élève qui avait du mal à l'arrondi... mais, à côté, elle était rigoureuse, organisée, son pilotage était souple,.... bref de nombreuses qualités. Et même si elle avait fait une "fixette" sur l'atterro, je savais qu'elle était faite pour ce métier. Nous avons mis ceci de côté quelques temps et étions passé à l'étape suivante et un jour, elle eut le déclic. Bien évidemment, elle n'a eu aucun soucis pour le reste! Et a obtenu son PPL très rapidement.
Si je devais entamer une troisième carrière dans la psychologie, je ferai ma thèse sur le "Déclic"
non sans rire, c'est un phénomène extraordinaire !!!
Pour ceux et celles qui regardent la télé, il suffit parfois de l'éteindre..
HAHAHAHAHA !!!
Mais attention, l'addiction aux écrans de la nouvelle génération, lors de la coupure des écrans entraine souvent des réactions surprenantes (voire violentes)
JAimeLesAvions a écrit :
Je dérive mais le sujet m'a toujours intéressé.
1 Dans ce cas le dis-tu à tes élèves? As tu une autre stratégie pour qu'il s'en rendent compte par eux-même?
2 Quels sont les critères qui de conduisent à ces conclusions?
Ca ne m'est arrivé que 2 fois: 1 dans l'Armée et 1 dans le civil.
Ce ne sont jamais des critères techniques. Car même si certains peuvent avoir quelques difficultés techniques, avec le temps et un peu plus d'expérience, il n'y en aura plus. Pas contre, c'est plutôt en rapport avec des qualités non-techniques du genre dans la gestion de vol, gestion de panne, la prise de recul, .... C'est difficile à décrire. Mais dans les 2 cas, il y avait toujours un petit moment dans le vol où je n'étais pas sure de ce qu'ils allaient faire.... Tout le monde sait qu'un vol ne se passe jamais à 100% comme il a été prévu et justement quand il y avait un imprévu et ben, c'est là que ça se compliquait.
Pour mon élève civile, il était en trinôme et les 2 autres stagiaires, bien que stagiaires aussi, l'avaient également vu!
C'était un gentil gars et plutôt que de lui faire perdre son temps et sa confiance en lui, il valait mieux le réorienter. Je lui avais dit, mais il n'a rien voulu entendre. Certes, il savait décoller et se poser mais il avait sans cesse le nez dans la télé, n'avait aucun recul,.... Et sincèrement, il aurait été perdu en IFR! Mais, selon lui, c'était ma faute.... Je lui avais donc fait faire un vol de supervision par un autre instructeur et un autre encore. Même conclusion que moi.... Mais il ne voulait rien entendre. Il était passionné.... (On voit ce que ça donne avec le P2F!). Ils l'ont changé d'instructeur (un jeune) et il a un peu continué... jusqu'au jour où celui-ci en est arrivé à la même conclusion! Mais là, le stagiaire avait dépensé la totalité de sa formation, sans en avoir fait la moitié (uniquement le VFR)! Quel gâchis.
Dans les deux cas, malgré mon conseil, ils ont continué.... mais ils ne sont jamais allés au bout!
Je suis plutôt très patiente et n'hésite pas à passer des heures à expliquer mais parfois, ce n'est pas possible.
Ca confirme mon intuition du sujet. Ce n'est pas la précision du geste qui fait le pilote, cette précision vient avec l'entrainement, c'est la capacité à gérer l'intégralité du vol.
Je pense et je suis même convaincu qu'ajouter à l'examen ATPL un module non nécessairement technique, mais évaluant les capacités de réflexion et de planification,de résolution de problème, de logique, de capacité à gérer les priorités etc., ne ferait pas de mal. Les tests en vol comportent très peu d'évaluation des capacités de prise de décision et de gestion du vol.
Un tel module en plus aurait aussi l'avantage de rendre l'examen plus difficile, et donc de diminuer le nombre de chômeurs à l'issue...
Modifié en dernier par JAimeLesAvions le 19 sept. 2014, 23:56, modifié 1 fois.
JAimeLesAvions a écrit :
Je dérive mais le sujet m'a toujours intéressé.
1 Dans ce cas le dis-tu à tes élèves? As tu une autre stratégie pour qu'il s'en rendent compte par eux-même?
2 Quels sont les critères qui de conduisent à ces conclusions?
Ca ne m'est arrivé que 2 fois: 1 dans l'Armée et 1 dans le civil.
Ce ne sont jamais des critères techniques. Car même si certains peuvent avoir quelques difficultés techniques, avec le temps et un peu plus d'expérience, il n'y en aura plus. Pas contre, c'est plutôt en rapport avec des qualités non-techniques du genre dans la gestion de vol, gestion de panne, la prise de recul, .... C'est difficile à décrire. Mais dans les 2 cas, il y avait toujours un petit moment dans le vol où je n'étais pas sure de ce qu'ils allaient faire.... Tout le monde sait qu'un vol ne se passe jamais à 100% comme il a été prévu et justement quand il y avait un imprévu et ben, c'est là que ça se compliquait.
Pour mon élève civile, il était en trinôme et les 2 autres stagiaires, bien que stagiaires aussi, l'avaient également vu!
C'était un gentil gars et plutôt que de lui faire perdre son temps et sa confiance en lui, il valait mieux le réorienter. Je lui avais dit, mais il n'a rien voulu entendre. Certes, il savait décoller et se poser mais il avait sans cesse le nez dans la télé, n'avait aucun recul,.... Et sincèrement, il aurait été perdu en IFR! Mais, selon lui, c'était ma faute.... Je lui avais donc fait faire un vol de supervision par un autre instructeur et un autre encore. Même conclusion que moi.... Mais il ne voulait rien entendre. Il était passionné.... (On voit ce que ça donne avec le P2F!). Ils l'ont changé d'instructeur (un jeune) et il a un peu continué... jusqu'au jour où celui-ci en est arrivé à la même conclusion! Mais là, le stagiaire avait dépensé la totalité de sa formation, sans en avoir fait la moitié (uniquement le VFR)! Quel gâchis.
Dans les deux cas, malgré mon conseil, ils ont continué.... mais ils ne sont jamais allés au bout!
Je suis plutôt très patiente et n'hésite pas à passer des heures à expliquer mais parfois, ce n'est pas possible.
Ca confirme mon intuition du sujet. Ce n'est pas la précision du gestion qui fait le pilote, cette précision vient avec l'entrainement, c'est la capacité à gérer l'intégralité du vol.
Je pense et je suis même convaincu qu'ajouter à l'examen ATPL un module non nécessairement technique, mais évaluant les capacités de réflexion et de planification,de résolution de problème, de logique, de capacité à gérer les priorités etc., ne ferait pas de mal. Les tests en vol comportent très peu d'évaluation des capacités de prise de décision et de gestion du vol.
Un tel module en plus aurait aussi l'avantage de rendre l'examen plus difficile, et donc de diminuer le nombre de chômeurs à l'issue...
Tout à fait, mais on te rétorquerait que cela fait trop "intello"
Il en va de même pour la gestion du stress, rien dans les cartons dans le civil.
Dans l'armée, c'est plus simple car toute la formation se déroule dans le stress.
Une mauvaise gestion du stress peut faire basculer vers le drame une situation parfois tout à fait gérable.
C'est un sujet de fond, relatif aux facteurs humains qui est à mon goût trop délaissé.
@ 5Rings: Rhooo mais oui je sais bien qu'on est dans le cliché mais... un peu de respect pour les ingés tout de même . Je crois pas que tous sont comme les décrit superpilotepplvfr... Ils ont pas un égo de ouf et ne prétendent pas tous tout savoir, faut pas déconner non plus hein! Et de toute façon, la plupart des grandes compagnies préfèrent des mecs qui ont fait un minimum d'études (ça se voit de plus en plus, aux US, au Canada, dans le golfe, en Asie, bref... partout!). Preuve que c'est pas forcément une tarre d'avoir le fameux et très sélectif Bac S + quelques années d'études!
Pilote de Litres - 1500L - 1ère cuité sur Guinness
Perso, pratiquement rien de l'atpl théorique m'a servi.
Je dirais le plus important c'est la réglementation car c'est une GROSSE partie du métier. Les minimas, les commencements d'approche, le fuel etc.
Donc connaitre le droit avant même la machine.
En calcule ça se limite à des additions soustraction. et multiplications.
Un pilote n'est pas un concepteur. C'est un opérateur, un exécuteur (sans être péjoratif) tu fais ce que le controle te dit, ce que la compagnie te dit etc.
Mina, pour l'histoire de diplomes, en asie en tout cas, certaines compagnies demandent des diplomes universitaires. Ceci n'a rien à voir avec le fait que ça fait mieux cultivé. C'est imposé par l'Etat sur l'immigration. C'est une histoire administrative afin d'avoir le visa. La compagnie ne fait que suivre ce que l'état demande. C'est très courant pour la Corée.
beep2 a écrit :
Je n'ai aucune idée des contenus des enseignements d'une école d'ingé géné ou aéro, mais fondamentalement qu'est ce qui vous sert dans un cockpit (que vous n'avez pas appris dans un FTO) pour ceux qui sont devenus pilote ?
?
Qu'est ce qui sert dans un métier d'ingénieur en entreprise de ce qui a été enseigné pendant les 5 ans d'étude?
Aucun des enseignements techniques n'aura d'utilité directe pour de nombreux ingénieurs.
Mais c'est la capacité à comprendre, analyser, planifier, résoudre un problème, etc. qui a été entraînée pendant 5 ans qui servira. A aucun moment dans la formation théorique du pilote on ne lui demande de comprendre, résoudre, établir un plan d'action, etc.
Le pilote doit prendre des décisions, mais pour prendre des décisions il faut avoir trié les données du problème, confronter ces données à l'expérience et à la théorie, élaborer plusieurs plan d'action, définir les critères de choix du meilleur plan, et enfin choisir le meilleur. C'est un processus mental auquel l'ingénieur est habitué, et qui est nécessaire dans toutes les professions à responsabilité, mais qui n'est pas enseigné du tout, ni testé, dans la formation théorique du pilote de ligne.
Par exemple, combien de pilotes sont incapables de répondre à une question de réglementation parce qu'ils ne se sentent pas capable de lire la règlementation et de l'appliquer à leur cas particulier? C'est typiquement le genre de capacité de réflexion qu'on pourrait tester très facilement pour l'ATPL théorique avec des QCM(on te donne le FCL, EU OPS, on te pose une question concrète, et tu dois donner la bonne réponse et la bonne argumentation) et bien ce n'est pas fait, le test de droit aérien est complètement ridicule et n'a rien à voir avec les capacités dont un commandant de bord aura besoin.
Beaucoup de compagnies pour leurs selections font des tests de verbal reasonning et autres, qui testent ces capacités qui n'ont pas été testées pendant la formation
Modifié en dernier par JAimeLesAvions le 21 sept. 2014, 12:57, modifié 1 fois.
Merci, tout le secret c'est la culture en serres chauffées ! Forcément en Picardie c'est pas évident mais une bonne serre et un peu d'engrais et c'est parti ! Attention les feuilles de melon sont très sensibles aux champignons, il faut éviter de les éclabousser en arrosant.
Update: pour l'ECA, il faudrait qu'on cogite tous sur la meilleur définition possible, compréhensible de n'importe qui, du P2F...
Messieurs comme je vois que vous avez l'inspiration...
Si je peux me permettre, être ingénieur ne sert à rien pour faire pilote! Je n'en vois pas l'intérêt de le mettre comme pré-requis. Et je sais de quoi je parle. Petite note, aux Etats-Unis, les pilotes de chasse viennent de tous les domaines.... Certains sont des littéraires, d'autres des économistes,..... Et ils sont aussi bons que les autres. Par contre, il est évident qu'il faut avoir un certain sens de l'organisation, une capacité d'analyse,... Des qualités intrinsèques qui doivent être davantage développées lors de la pratique. Avec le recul, je sais que l'expérience prime sur la connaissance mais que la connaissance permet d'enrichir l'expérience C'est valable pour tout!
Il est plus que certain que l'on peut largement améliorer le formation de base. J'entends par là, la phase qui va du 1er vol à l'obtention de l'IRME. Le niveau est beaucoup trop bas. Le décisionnel n'est pas développé. Seuls les critères techniques sont pris en compte. Ok, il faut tenir un pallier à +/- 100ft mais comment le tient-on? En faisant du +90/-90, en variant sans cesse ses gaz pour tenir la vitesse ou en ayant des corrections plus souples? Bref, je pourrais détailler pendant des heures! Pour le MPL, ces critères sont pris en compte et sont très bien développés dans l'Aircrew.
Croyez-moi, il est possible de développer le décisionnel. Mais pour cela, il faut des FI assez expérimentés. Certains, pendant leur phase VFR, ont seulement traité 2 ou 3 pannes fictives. Mes stagiaires en avaient quasiment à tous les vols et souvent plusieurs. Et surtout, j'analysais avec eux au sol, les réflexes à avoir en leur expliquant la cohérence du traitement de panne. Et on recommençait tant que nécessaire. De même en IFR, au simu, on peut inventer tout plein de scénarii qui vont aux limites de le règlementation mais surtout qui confrontent les compétences du pilote aux limites règlementaires! Car, même si la règlementation nous l'autorise, en ai-je les compétences? Mon avion est-il assez performant? (Je pense à certains bi-moteur qui ne montent plus en N-1! ou dont les performances sont exécrables s'ils sont lourds et qu'il fait chaud). Même en basic IFR, en local, on peut développer la gestion de vol en laissant le stagiaire gérer son vol pour répondre aux objectifs du briefing,...
Lorsque je faisais des vols de contrôle, lors des premiers, j'étais surprise par le niveau général... Beaucoup étaient incapables d'expliquer correctement le vol lent (par exemple). Ils n'avaient rien compris au 1er et 2d régime,....qui se montre pourtant assez bien sur des SEP! Et pourtant, comprendre tous ces phénomènes est très important.
Bref, je pense sincèrement que l'on peut nettement améliorer la formation mais aussi davantage sélectionner tout au long de celle-ci!
Pour en revenir à l'ATPL. Certes, certains modules enseignés sont trop théoriques. Mais, d'autres me semblent indispensables comme la météo, le FH, la mécanique des vols, .... Il est TRES important de comprendre comment vole l'avion, .... Dans l'Armée, avant de commencer à voler sur n'importe quel avion, vous avez plusieurs semaines de cours sol sur son fonctionnement. A la fin, vous le connaissez par coeur! Et croyez-moi, lorsqu'il y a une panne, cela aide fortement à la traiter, à prendre les bonnes décisions. Appliquer bêtement une procédure sans la comprendre me semble incohérent! Tous ces UV (perfos, MTO,...) sont des acquis minimums à avoir pour nous aider dans nos décisions. On devrait peut-être ajouter un UV sur le droit du travail! lol
De mon point de vue, mais ça n'engage que moi, les stagiaires devraient être sélectionnés à l'entrée, les tests de fin de phase devraient être plus exigeants. Idem pour les délivrances de licence!