Airone2977 a écrit :J'ai eu l'occasion de parler du reportage avec une agent de la maintenance qui m'a bien confirmé que le reportage n'était pas en phase avec la réalité de la boite; et que AF avait décidé de porter plainte contre FR2.
A quel agent t'es-tu adressé? Est-elle cadre ou simple exécutante? Les deux auront sans doute deux visions différentes de "la réalité de la boîte". En l'occurence, lorsque le journaliste s'entretient avec le président du SNPL AF, il pose ses questions à un représentant élu par les pilotes (je ne rentrerai pas dans le détail, mais les dernières élections ont compté environ 80% de participation). L'on peut donc penser que, finalement, le message transmis est (beaucoup) plus représentatif de l'ambiance dans l'entreprise que ce que la direction veut bien laisser transparaître. A travers les quelques discussions que j'ai eues avec divers
opérationnels (pilotes, PNC, mécanos, agents d'embarquement, d'enregistrement, de piste...) à 100% (c'est à dire qui n'occupent aucune fonction dans l'encadrement/le management/la direction), je trouve justement que ce journaliste a, une fois n'est pas coutume, donné la parole à un échantillon représentatif d'Air France. Si elle est politiquement colorée, cette
autre source vient néanmoins corroborer certaines infos diffusées dans le reportage de France 2.
hip3rion a écrit :Je comprends tres bien le cas du pilote qui vient de trouver un travail a l'autre bout de la France ou du continent et qui ne peut pas vendre la maison et embarquer la famille en un claquement de doigt.
Hors dans le cas du reportage, le pilote semble faire partie de la compagnie depuis de nombreuses années, ce qui laissait tranquillement le temps a madame de trouver un emploi en IDF (on parle pas du fin fond de la creuse et son dynamisme economique non plus !). Les enfants peuvent aussi changer d'ecole a la fin d'un grand cycle pour ne pas les perturber (primaire ou college par exemple).
Comme le dit Squish, la majorité (pour ne pas dire tous)des francais vive relativement proche de leur travail. Si quelqu'un choisit de faire autrement, qu'il assume les conséquences financières de son choix ainsi que les conséquences sur son temps de repos.
Ta réflexion est pleine de bon sens, néanmoins lorsque tu signes un contrat et que ton employeur se permet de le modifier unilatéralement comme bon lui semble en se torchant le c.l de ton avis et de tes contraintes, là, comme tout le monde, tu grinces des dents, même si tes conditions demeurent confortables, parce que tu sais que c'est un cycle sans fin. Les navigants installés en province ont construit leur vie, pour certains depuis plusieurs dizaines d'années, en partie autour des facilités de transport donc, si un CdB long-courrier peut supporter les hausses actuelles, qu'en est-il des collègues PNC qui n'avaient pas parié sur la perfidie de cette stratégie managériale lorsqu'ils ont acheté leur maison? Sans parler de l'exemplarité totale du corps dirigeant... Penses-tu qu'ils renoncent à leurs "privilèges" pour sauver les comptes d'AF?
Le message du collègue interviewé a été dévoyé, il ne veut pas se plaindre de payer trop cher ses aller-retours, il dénonce les méthodes employées par la direction pour faire monter la pression sur les salariés (la hausse tarifaire des GP n'est qu'un exemple, la liste est longue) et cherche à tordre le cou à la légende des billets gratuits.