A tous ceux qui ont réalisé leur rêve !

Forum des "débutants": Quelle orientation scolaire choisir? Quelles filières? Questions générales, ...

Modérateur : Big Brother

Répondre
Avatar du membre
Auteur du sujet
caterpillar
Elève-pilote posteur
Messages : 4
Enregistré le : 09 févr. 2017, 17:17
Localisation : Picardie
Âge : 24

A tous ceux qui ont réalisé leur rêve !

Message par caterpillar »

Bonjour tout le monde

Alors comme tous ceux ici présents, je fais partie de ceux pour qui l'aviation est un rêve d'enfance.

Mais je ne vous demande pas, de m'aiguiller dans mon projet (le mien est un tant soit peu différent des autres), les threads pullulent à ce sujet et il y a de quoi faire grâce à vous !

Seulement, à tous ceux qui y sont arrivés, aux autres qui sont sur le point de concrétiser leur rêve, à ceux qui sont encore en chemin, aux autres qui trime dur et qui ne sont qu'au début...À tous ceux-là, et en particulier à ceux qui ont déjà accompli leur rêve, depuis peu ou depuis longtemps, donnez nous, vos conseils sur l'état d'esprit qui vous a permis de surmonter tous les obstacles et de parvenir à réaliser votre rêve, qu'est-ce qui vous a motivé pour vous accrocher ? Une confiance en soi inébranlable ? Une persévérance à toute épreuve ? Un mental d'acier contre vent et marée ? Un optimisme hors norme face à l'adversité ? Comment avez-vous fait face à un premier échec ? Comment êtes-vous passé au-dessus de toutes les petites voix négatives, en vous (moral) ou autour de vous (entourage, médias..), qui vous martelez que votre rêve était impossible et qu'il vaudrait mieux laisser tomber ? Qu'est-ce qui vous a boosté dans votre quotidien pour ne pas perdre de vue votre but ? Qu'est-ce qui vous a permis de tenir sur une période aussi longue sans jamais fléchir, avec l'espoir un jour, de caresser votre rêve du bout des doigts ?....Vous n'êtes pas obligé de répondre à toutes ces questions, ce n'est pas le but, elles sont juste là pour éclaircir le but du topic et vous acheminez vers lui. (sans faire de hors-sujet)

merci d'avance pour vos contributions, car vos réponses aideront nombre d'entre ceux, maintenant et dans le futur qui viendront chercher réconfort et motivation pour partir à leur tour, à vos traces.

que la force soit de votre côté, et qu'elle puisse vous propulser loin dans les cieux, au-dessus des nuages. :pekin: :D
les ailes pour te porter, l'étoile pour te guider, le monde à ta portée..
Avatar du membre
Paddzh
Chef pilote posteur
Messages : 348
Enregistré le : 21 juin 2010, 15:38

Message par Paddzh »

Bienvenu caterpillar,

La motivation et l'obstination il en faut vraiment beaucoup dans ce milieu, après si tu es comme la majorité des pilotes un passionné dont le rêve depuis toujours est de devenir pilote, qu'avant de savoir marcher tu regardais déjà le ciel, normalement la motivation devrait être présente.
Des obstacles tu en rencontreras des tas mais quasi rien n'est insurmontable.
La confiance en soit peut-être un atout mais je pense que ce métier requiert surtout une grande humilité, et une rigueur de chaque instant. Il ne faut jamais hésiter à se remettre en question quand nécessaire. C'est un peu le paradoxe du métier, être obstiné et ne rien lâcher pour y arriver, pour trouver du boulo, pour évoluer dans ce monde, mais une fois les pieds dans ton avion prendre le recul nécessaire, savoir être à l'écoute des autres, faire attention au moindre détail qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses une fois en l'air.

Aucune des étapes pour accéder à un cockpit n'est facile, mais j'ai pris du plaisir à chaque fois, et être payé pour faire se boulo c'est juste le top.

Bon courage jeune padawan ;)
Avatar du membre
LJ35
Chef de secteur posteur
Messages : 2077
Enregistré le : 11 juil. 2001, 02:00
Localisation : Paris
Âge : 50

Re: A tous ceux qui ont réalisé leur rêve !

Message par LJ35 »

caterpillar a écrit :À tous ceux-là, et en particulier à ceux qui ont déjà accompli leur rêve, depuis peu ou depuis longtemps, donnez nous, vos conseils sur l'état d'esprit qui vous a permis de surmonter tous les obstacles et de parvenir à réaliser votre rêve, qu'est-ce qui vous a motivé pour vous accrocher ? Une confiance en soi inébranlable ? Une persévérance à toute épreuve ? Un mental d'acier contre vent et marée ? Un optimisme hors norme face à l'adversité ? Comment avez-vous fait face à un premier échec ? Comment êtes-vous passé au-dessus de toutes les petites voix négatives, en vous (moral) ou autour de vous (entourage, médias..), qui vous martelez que votre rêve était impossible et qu'il vaudrait mieux laisser tomber ? Qu'est-ce qui vous a boosté dans votre quotidien pour ne pas perdre de vue votre but ? Qu'est-ce qui vous a permis de tenir sur une période aussi longue sans jamais fléchir, avec l'espoir un jour, de caresser votre rêve du bout des doigts ?...
Sujet extrêmement intéressant...

Des obstacles, il a fallu en surmonter, à commencer par mon échec au premier test PPL (ouais ça commençait mal :lol:, même si à l'époque je ne pensais pas devenir pro plus tard) (évitez les tests avec un superviseur de testeur, sauf si vous êtes très bon, ce qui n'était pas mon cas 8) ). C'était début juillet, j'étais dégouté, je n'ai pas volé de tout l'été, j'ai envisagé de laisser tomber le PPL, avant que les conseils d'amis pilotes et un vol en Cessna 150 avec un pote qui venait d'avoir son PPL ne me décide à m'y remettre. J'ai bien fait, vu qu'aujourd'hui je suis copi sur un quadriréacteur (un petit mais bon yen a quand même 4 :bleble: )

Après, quand on a fait un bac ES comme moi, et qu'on ouvre, 10 ans après avoir fini ses études (donc plus l'habitude d'étudier et de passer des exams) un bouquin ATPL en anglais qui plus est, ça fait un obstacle de plus à franchir. Quand on rate son test IR, ça en fait un autre, on se repose un peu les mêmes questions que quelques années plus tôt après le test PPL numéro 1.

Quand on envoie des CV avec son CPL IR-ME tout neuf, et qu'on n'a aucune réponse, on se demande si on n'a pas fait une connerie. Quand on est embauché enfin, on est content, mais au bout de trois ans et demi à 1500 euros nets par mois, alors qu'on approche de son 40e anniversaire, on se pose encore des questions. Quand on se retrouve plusieurs mois au chômage, on se demande combien de temps ça va durer.

C'est un résumé rapide, dans lequel je n'évoque que les aspects négatifs, mais c'est pour illustrer avec des exemples concrets les obstacles tu parles.

Comment je les ai surmontés ? C'est une excellente question. Je ne dirais pas vraiment confiance en soi inébranlable, persévérance à toute épreuve ou mental d'acier contre vent et marée. C'est bien dans un film hollywoodien, mais dans la vraie vie, je doute qu'on puisse avoir ces trois qualités H24 et 365 jours par an pendant plusieurs années sans avoir des moments de doute.

Optimisme, oui, pas spécialement "hors norme", et pas H24 comme je le disais juste au-dessus.

Je pense que ce qui m'a le plus aidé, ce sont les amis qui ont justement été présents dans les moments de doute (qui, si on est sincère, sont inévitables selon moi devant certains obstacles). J'ai toujours eu autour de moi des amis pilotes qui m'ont reboosté quand il le fallait. En particulier un certain Snoop', créateur d'Aeronet, qui m'a soutenu depuis le jour où j'ai décidé de me lancer dans une reconversion, à chaque étape un peu compliquée.

Donc mon conseil, évitez d'écouter ceux qui vous disent que vous n'y arriverez pas (ce qui ne veut pas dire ne pas être conscient qu'on peut, parfois, échouer, il faut aussi savoir regarder la réalité en face et ne pas foncer tête baissée sans réfléchir ni sans plan B, en se disant que rien n'est impossible et bla bla, c'est à la fois vrai et faux) et s'entourer de gens positifs qui sauront soutenir dans les moments de doute, être présents et donner des conseils judicieux.
ToineMPSI
Chef pilote posteur
Messages : 471
Enregistré le : 27 avr. 2011, 20:37
Localisation : Paris
Âge : 31

Message par ToineMPSI »

C'est pas mal comme post ça, ca n'a jamais été fait et ca peut en intéresser plus d'un.

Pour ma part, c'est plus le coté scolaire que je vais aborder car j'ai (pour le moment) eu la chance de ne pas vivre de galère dans le milieu aérien.

Ca commence tôt, j'ai toujours voulu faire pilote depuis aussi longtemps que je m'en souviens et que ma famille s'en souvient. On m'a souvent répété que c'est génial d'avoir un rêve, sauf que ça rends la peur de l'échec encore plus présente. Forcément, comme tout jeune en france qui veut faire pilote, j'entends parler des Cadets Air France (RIP) et de l'ENAC.

Bien que n'aimant pas forcément ça, j'étais bon en maths, et j'ai pu avoir de bons résultats jusqu'à la Terminale. Les premiers ennuis ont commencé pour le choix de la prépa, j'ai un peu merdé mes choix apb tellement j'étais sûr de moi, et au final mon lycée que j'avais mis en 1 m'a refusé (je cite mon prof de maths : ils n'ont pas voulu de vous car l'ENAC ne rentre pas dans les stats). Je finis donc dans ma 2ème prépa, petite prépa à coté de chez moi.

Je me débrouille plutôt bien la première année, je bosse l'ENAC à fond et je prends de l'avance sur le programme (pas vraiment fun fun de faire ça en prépa, ca fait une charge de travail conséquente et non sans risque). Je réussi les écrits (alors que d'autres devant moi dans le classement dans ma classe sont recalés, normal, c'est un concours qu'il faut bosser), et les premières difficultés arrivent.
Les profs me menacent de me refuser le passage en spé si mes résultats baissent trop parce que je bosse l'ENAC et ma prof de maths ira même jusqu'à me rajouter des DM pour que j'aie moins le temps de faire autre chose).
J'ai fini par passer les PSY1 et les PSY2, et arriver 40ème au final ... soit 12ème sur liste d'attente. Ca fout un gros coup au moral, d'échouer si près du but, de se dire que pour 12 places, il va falloir souffrir pendant 1 année en spé. L'été est là pour se remotiver mais c'est quand même dur de se dire qu'on est passé si près du but.

A la fin de la spé re-belote, on m'oblige a passer d'autres concours de l'ENAC si je veux pouvoir faire 5/2 (mon objectif à l'époque était de tout miser sur l'ENAC en 3/2 et de passer les concours ingé en 5/2) et quand je finis 12ème aux écrits ENAC (c'est l'année où les classements étaient visibles dans le code source) je me dis que je serai bien classé et je me relâche un peu. C'est certainement à cause de ce relâchement que je me fais éliminer aux PSY2.

Encore un gros coup dur et beaucoup de remise en question, j'ai un peu vécu ça comme une regression, et je devais décider ce que j'allais faire par la suite. Au final en ayant eu ma claque de la prépa, j'ai décidé d'aller faire une license à la fac, pour pouvoir plutôt que de faire une école d'ingé, commencer des études privées de pilote de ligne si je n'avais pas l'ENAC.

Bien sûr tout ça vient avec les commentaires de la famille qui, malgré un soutien énorme, n'hésite pas à remettre en question mon projet quitte à essayer de m'en dégoûter (pilote de gros taxi, métier sans avenir, pas de boulot, pilote automatique, que faire de son rêve son métier est peut être une mauvaise idée, etc ...). Je pense que ca venait d'un bon sentiment, mais ça n'aide pas forcément, au moins ca permet de se durcir et de vérifier qu'on est réellement motivé).

Bref, j'ai fait la fac, gagné des sous (parce que let's face it, la fac en sortant de prépa, ca laisse assez de temps libre pour aller bosser ... A plein temps ;) bon ok sans avoir des résultats extra mais j'ai eu mon année). Et ... une fois n'est pas coutume, j'ai échoué aux PSY2.

Décidé à me lancer dans des études, j'ai pris une année "sabbatique" pendant laquelle j'ai bossé en mettant le plus possible de coté, passé mon PPL et le permis. Ca m'a permis d'avoir de quoi payer les ATPL théoriques en intégré (j'avais vu ce que la fac avait donné, je pensais avoir besoin d'être encadré pour travailler) en angleterre.

Je suis donc parti en angleterre, avec beaucoup (encore) de remise en question : Est ce que je vais en être capable, de suivre des cours en anglais de trouver un boulot plus tard, etc...
Heureusement je m'en suis bien sorti et j'ai juste adoré (profs intéressants, endroit vraiment sympas, des super potes et enfin au revoir les mathématiques). A la fin, à cause de problèmes internes à l'école, ils ont du décaler la 3ème phase et j'ai donc du négocier, rentrer en france et la faire tout seul pour avoir terminé avant la date limite d'inscription à l'ENAC en EPL/U.

La il a fallu de la motivation et de la rigueur pour bosser tous les jours 6h chez soi, mais bon comme pour tous ceux qui le font à distance.

J'ai fini par terminer à temps et ... finir par avoir l'ENAC.

Dernier point qui m'a fait peur, après avoir raté 2 fois les psy2, je n'étais pas totalement rassuré à l'idée de retourner passer des sélections compagnie à la sortie de l'ENAC, et pourtant j'ai réussi à avoir easyJet.


Au final, et pour répondre aux questions : Beaucoup d'échec, de remise en question, de doute, de stress, de peur de ne pas avoir d'emploi à la sortie (surtout avant d'avoir eu l'ENAC).
Une confiance en soi : certainement pas, s'en savoir capable ne vous fera jamais réussir une selection ni trouver un travail, il faut douter, et travailler ce qui ne va pas pour progresser.
Un mental d'acier : oui et non, il en faut pour pouvoir persévérer, mais la passion aide beaucoup sans avoir forcément un mental d'acier.
Un optimise hors norme: certainement pas, il faut être réaliste, se préparer à un marché de l'emploi bouché, et à des difficultés imprévues.
Voix négatives : elles permettent de voir le coté négatif de ce que l'on idéalise, mais il faut savoir les écouter sans les laisser décider pour nous, par contre le soutien est très important et permet de continuer à avancer dans les moments de doute.
Boosté au quotidien : la passion, les encouragements des instrus, famille, amis.


Si je peux ajouter, on croise souvent des gens qui ont "un ami pilote qui leur a dit que", des pilotes qui disent que eux ils en ont marre et qu'ils veulent changer, des médias qui veulent faire du chiffre et vous pondent un tas de conneries (cf easyJet TLS en ce moment) etc. Je n'ai pas assez de recul pour en parler moi même, mais il y a plein de pilotes, qui se manifestent beaucoup moins, mais qui aiment ce qu'ils font (presque) tous les jours et qui sont toujours aussi émerveillés par le survol de paysages magnifiques/ coucher de soleil/ approches au dessus de certaines villes de jour comme de nuit.

On croise aussi BEAUCOUP, de gens qui "cherchent" un travail dans l'aérien. Par cherche il faut comprendre depuis la piscine de papa maman ils ont envoyé 4 CV dans les 2 grosses compagnies les plus proches de chez eux. Si vous êtes prêt à bosser, n'importe où, n'importe quand, vous trouverez à coup quasi sûr du boulot, même si il faudra faire des sacrifices.

Je ne connais que très peu de personnes motivées et un minimum intelligentes qui n'ont pas trouvé de travail.

Voilà, keep believing ;)
Avatar du membre
jfab45
Chef de secteur posteur
Messages : 716
Enregistré le : 10 sept. 2008, 22:59
Localisation : BA123
Âge : 38
Contact :

Message par jfab45 »

De mon côté je savais depuis très longtemps que pour moi être pilote était impossible. Quand on a le stéréotype des pilotes et élèves pilote riches, fils à papa, ou alors avec une intelligence extraordinaire, ou avec une vue parfaite (moi qui a des lunettes ... pfff) ...

Quand j'ai fini mon BTS Productique (boulot que je ne pouvais plus voir en peinture, en même temps quand on choisit un métier à 15 ans ....) je suis tombé par hasard sur une personne de l'armée de l'air qui m'a parlé des contrôleurs aérien militaire qui sont employable avec seulement un bac ... ouahh je vais pouvoir en partie réaliser mon rêve !
Mais non ça n'est pas encore ça, je vois les avions décoller et atterrir à longueur de journée et je les envies ... Heureusement je fis la connaissance d'un mec (par hasard encore) qui connaissait un aéroclub avec des tarifs intéressants pour le personnel de la défense.
Grâce à ça j'ai pu envisager un début de formation, mais je n'avais pas envie de me lancer et dépenser de l'argent si ce n'est pas pour devenir pro et changer de métier.
Du coup il a fallu chercher partout en Europe les écoles les moins chères pour que mon projet se tienne. Prévoir sur plusieurs années chaque dépense de la vie pour être sûr que c'est viable ...
Ça fait des années que je traine sur ce forum, beaucoup de personnes sont biens et de bons conseils mais certains se font un malin plaisir de détruire les espoirs des jeunes (sûrement parce qu'ils sont aigris d'être au chômage ou de ne pas être capable de commencer).

Il a fallu aller dans des pays dont je n'avais pas du tout l'envie d'y aller, surtout que je connaissais ni l'école ni les gens et perso l'anglais ... à part la phraséo .. bof.
Mais pas le choix, si je voulais faire le boulot de mes rêves, je devais me bouger !

Comme les autres j'entendais les personnes de mon entourage (et surtout de mon boulot) qui me tiraient vers me bas, "tu ne vas pas y arriver, de toute façon ya pas de boulot, je connais un mec qui cherche du boulot depuis x années, il est dans la merde niveau finance etc "
Si je les avais écouté je pense que j'aurais abandonné, mais il était hors de question d'arrêter, pas envie de le regretter toute ma vie.

Après avoir dépensé plus de 40k€ sur 5 ans (en comptant sur mes revenus et les combats avec les banques pour obtenir des crédits), je suis enfin pilote pro. En recherche de taf mais je peux enfin envisager une nouvelle carrière !

Ces derniers temps ce n'est pas simple. Comme dit LJ35, avec un CPL IR ME tout neuf .... pas simple de se sentir réellement pro alors qu'on a la licence ...
J'ai postulé dans 40 compagnies, très peu répondent, et le peu qui le font c'est pour nous dire "merci de vous intéresser de notre compagnie, mais non..."
L'impression d'être inutile et d'avoir dépenser beaucoup (trop) d'argent pour être sur le carreau. Pourtant j'ai 10 ans de contrôle aérien dans mon sac mais ... ça ne vaut rien pour les recruteurs.

Je me motive en regardant les vidéos d'avions sur youtube et autres. Je me répète sans cesse dans ma tête "qui ne tente rien n'a rien". Certains de mes collègues ont changé de discours depuis que je suis full qualif, ils me soutiennent et me disent que je peux y arriver. Ça fait plaisir.

Heureusement en ce moment je suis en période de sélection pour une grosse compagnie, et ça a l'air d'être bien parti. Si ça marche, j'aurais réaliser mon rêve.

Donc au final, même si pas mal de personnes ont tendance à tirer vers le bas, d'autres sont sympas et de bons conseils.
Si c'est l'argent qui fait défaut, il faut se faire violence et se restreindre sur tout, les banques prêtent aussi. Il ne faut pas avoir peur de voyager.
Si c'est l'intelligence qui fait défaut, là quand on aime, on bosse et c'est plus simple de bosser pour réaliser un rêve. Je suis loin d'être une bête en maths et en physique (je ne divulguerais pas les notes que j'ai eu au BTS :lol: ) et passer l'ATPL Théorique ... au départ on a l'impression que c'est énnoooorme, mais en faite non, j'ai trouvé ça simple.

On n'a qu'une vie !
Alpha Floor
CPL(A) IR ME MCC
ATC LFOJ/LFOC/LFPC
Image
Avatar du membre
piperush
Captain posteur
Messages : 289
Enregistré le : 31 août 2016, 07:12
Âge : 33

Message par piperush »

ToineMPSI a écrit :C'est pas mal comme post ça, ca n'a jamais été fait et ca peut en intéresser plus d'un.

Pour ma part, c'est plus le coté scolaire que je vais aborder car j'ai (pour le moment) eu la chance de ne pas vivre de galère dans le milieu aérien.

Ca commence tôt, j'ai toujours voulu faire pilote depuis aussi longtemps que je m'en souviens et que ma famille s'en souvient. On m'a souvent répété que c'est génial d'avoir un rêve, sauf que ça rends la peur de l'échec encore plus présente. Forcément, comme tout jeune en france qui veut faire pilote, j'entends parler des Cadets Air France (RIP) et de l'ENAC.

Bien que n'aimant pas forcément ça, j'étais bon en maths, et j'ai pu avoir de bons résultats jusqu'à la Terminale. Les premiers ennuis ont commencé pour le choix de la prépa, j'ai un peu merdé mes choix apb tellement j'étais sûr de moi, et au final mon lycée que j'avais mis en 1 m'a refusé (je cite mon prof de maths : ils n'ont pas voulu de vous car l'ENAC ne rentre pas dans les stats). Je finis donc dans ma 2ème prépa, petite prépa à coté de chez moi.

Je me débrouille plutôt bien la première année, je bosse l'ENAC à fond et je prends de l'avance sur le programme (pas vraiment fun fun de faire ça en prépa, ca fait une charge de travail conséquente et non sans risque). Je réussi les écrits (alors que d'autres devant moi dans le classement dans ma classe sont recalés, normal, c'est un concours qu'il faut bosser), et les premières difficultés arrivent.
Les profs me menacent de me refuser le passage en spé si mes résultats baissent trop parce que je bosse l'ENAC et ma prof de maths ira même jusqu'à me rajouter des DM pour que j'aie moins le temps de faire autre chose).
J'ai fini par passer les PSY1 et les PSY2, et arriver 40ème au final ... soit 12ème sur liste d'attente. Ca fout un gros coup au moral, d'échouer si près du but, de se dire que pour 12 places, il va falloir souffrir pendant 1 année en spé. L'été est là pour se remotiver mais c'est quand même dur de se dire qu'on est passé si près du but.

A la fin de la spé re-belote, on m'oblige a passer d'autres concours de l'ENAC si je veux pouvoir faire 5/2 (mon objectif à l'époque était de tout miser sur l'ENAC en 3/2 et de passer les concours ingé en 5/2) et quand je finis 12ème aux écrits ENAC (c'est l'année où les classements étaient visibles dans le code source) je me dis que je serai bien classé et je me relâche un peu. C'est certainement à cause de ce relâchement que je me fais éliminer aux PSY2.

Encore un gros coup dur et beaucoup de remise en question, j'ai un peu vécu ça comme une regression, et je devais décider ce que j'allais faire par la suite. Au final en ayant eu ma claque de la prépa, j'ai décidé d'aller faire une license à la fac, pour pouvoir plutôt que de faire une école d'ingé, commencer des études privées de pilote de ligne si je n'avais pas l'ENAC.

Bien sûr tout ça vient avec les commentaires de la famille qui, malgré un soutien énorme, n'hésite pas à remettre en question mon projet quitte à essayer de m'en dégoûter (pilote de gros taxi, métier sans avenir, pas de boulot, pilote automatique, que faire de son rêve son métier est peut être une mauvaise idée, etc ...). Je pense que ca venait d'un bon sentiment, mais ça n'aide pas forcément, au moins ca permet de se durcir et de vérifier qu'on est réellement motivé).

Bref, j'ai fait la fac, gagné des sous (parce que let's face it, la fac en sortant de prépa, ca laisse assez de temps libre pour aller bosser ... A plein temps ;) bon ok sans avoir des résultats extra mais j'ai eu mon année). Et ... une fois n'est pas coutume, j'ai échoué aux PSY2.

Décidé à me lancer dans des études, j'ai pris une année "sabbatique" pendant laquelle j'ai bossé en mettant le plus possible de coté, passé mon PPL et le permis. Ca m'a permis d'avoir de quoi payer les ATPL théoriques en intégré (j'avais vu ce que la fac avait donné, je pensais avoir besoin d'être encadré pour travailler) en angleterre.

Je suis donc parti en angleterre, avec beaucoup (encore) de remise en question : Est ce que je vais en être capable, de suivre des cours en anglais de trouver un boulot plus tard, etc...
Heureusement je m'en suis bien sorti et j'ai juste adoré (profs intéressants, endroit vraiment sympas, des super potes et enfin au revoir les mathématiques). A la fin, à cause de problèmes internes à l'école, ils ont du décaler la 3ème phase et j'ai donc du négocier, rentrer en france et la faire tout seul pour avoir terminé avant la date limite d'inscription à l'ENAC en EPL/U.

La il a fallu de la motivation et de la rigueur pour bosser tous les jours 6h chez soi, mais bon comme pour tous ceux qui le font à distance.

J'ai fini par terminer à temps et ... finir par avoir l'ENAC.

Dernier point qui m'a fait peur, après avoir raté 2 fois les psy2, je n'étais pas totalement rassuré à l'idée de retourner passer des sélections compagnie à la sortie de l'ENAC, et pourtant j'ai réussi à avoir easyJet.


Au final, et pour répondre aux questions : Beaucoup d'échec, de remise en question, de doute, de stress, de peur de ne pas avoir d'emploi à la sortie (surtout avant d'avoir eu l'ENAC).
Une confiance en soi : certainement pas, s'en savoir capable ne vous fera jamais réussir une selection ni trouver un travail, il faut douter, et travailler ce qui ne va pas pour progresser.
Un mental d'acier : oui et non, il en faut pour pouvoir persévérer, mais la passion aide beaucoup sans avoir forcément un mental d'acier.
Un optimise hors norme: certainement pas, il faut être réaliste, se préparer à un marché de l'emploi bouché, et à des difficultés imprévues.
Voix négatives : elles permettent de voir le coté négatif de ce que l'on idéalise, mais il faut savoir les écouter sans les laisser décider pour nous, par contre le soutien est très important et permet de continuer à avancer dans les moments de doute.
Boosté au quotidien : la passion, les encouragements des instrus, famille, amis.


Si je peux ajouter, on croise souvent des gens qui ont "un ami pilote qui leur a dit que", des pilotes qui disent que eux ils en ont marre et qu'ils veulent changer, des médias qui veulent faire du chiffre et vous pondent un tas de conneries (cf easyJet TLS en ce moment) etc. Je n'ai pas assez de recul pour en parler moi même, mais il y a plein de pilotes, qui se manifestent beaucoup moins, mais qui aiment ce qu'ils font (presque) tous les jours et qui sont toujours aussi émerveillés par le survol de paysages magnifiques/ coucher de soleil/ approches au dessus de certaines villes de jour comme de nuit.

On croise aussi BEAUCOUP, de gens qui "cherchent" un travail dans l'aérien. Par cherche il faut comprendre depuis la piscine de papa maman ils ont envoyé 4 CV dans les 2 grosses compagnies les plus proches de chez eux. Si vous êtes prêt à bosser, n'importe où, n'importe quand, vous trouverez à coup quasi sûr du boulot, même si il faudra faire des sacrifices.

Je ne connais que très peu de personnes motivées et un minimum intelligentes qui n'ont pas trouvé de travail.

Voilà, keep believing ;)
C'est marrant ce que tu dis sur ta prepa qui "dénigrait" l'ENAC. J'ai eu le même cas en sup: rdv avec l'équivalent du sous directeur qui me demande ce que je veux faire comme école d'ingé. Je lui dit que je veux être pilote de ligne, et que j'hésite entre tenter directement l'enac ou aller en école d'ingé puis ensuite me lancer dans le CPL (situation de l'aérien à cette époque étant pas tres fun), on m'a répondu : "si tu es à {nom de la prepa}, c'est pas pour aller à l'ENAC ensuite, et encore moins etre conducteur d'avions" (le mot "conducteur" n'était bien entendu pas utilisé pour rien).

pour revenir sur la motivation nécessaire, etre en école d'ingé avant de se lancer vers le CPL... c'est sympa car ça permet de monter ses hdv tranquillement, et du coup je pense que tu as moins de pression par rapport à une personne qui doit faire le plus rapidement possible son mûrissement. Par contre, piur ceux -comme moi- qui choisissent de préparer l'Atpl en parallèle des études, Ca demande de la motivation, car faire 2/3h chaque soir de révisons d'atpl en sachant que tu as des tas de Td et de projets de ton école d'ingénieur à faire, c'est pas toujours facile.
Avatar du membre
Dubble
Chef de secteur posteur
Messages : 7893
Enregistré le : 29 juin 2008, 01:20
Localisation : Sydney
Âge : 29

Message par Dubble »

piperush a écrit : C'est marrant ce que tu dis sur ta prepa qui "dénigrait" l'ENAC. J'ai eu le même cas en sup: rdv avec l'équivalent du sous directeur qui me demande ce que je veux faire comme école d'ingé. Je lui dit que je veux être pilote de ligne, et que j'hésite entre tenter directement l'enac ou aller en école d'ingé puis ensuite me lancer dans le CPL (situation de l'aérien à cette époque étant pas tres fun), on m'a répondu : "si tu es à {nom de la prepa}, c'est pas pour aller à l'ENAC ensuite, et encore moins etre conducteur d'avions" (le mot "conducteur" n'était bien entendu pas utilisé pour rien).

pour revenir sur la motivation nécessaire, etre en école d'ingé avant de se lancer vers le CPL... c'est sympa car ça permet de monter ses hdv tranquillement, et du coup je pense que tu as moins de pression par rapport à une personne qui doit faire le plus rapidement possible son mûrissement. Par contre, piur ceux -comme moi- qui choisissent de préparer l'Atpl en parallèle des études, Ca demande de la motivation, car faire 2/3h chaque soir de révisons d'atpl en sachant que tu as des tas de Td et de projets de ton école d'ingénieur à faire, c'est pas toujours facile.
Tu as fini par avoir une école qui rentrait dans ses stats donc ce message ne s'adresse pas à toi.

Un sous directeur bidule de prépa n'a aucune légitimité pour décider quoi que ce soit sur ton orientation professionnelle.
Si vraiment il veut des stats tu peux lui dire que tu lui offriras une admission en fin de 3/2 (ce qui rentrera dans ses stats). Mais il n'y a aucun critère de motivation pour être en prépa.
Si tu sens que l'environnement est totalement fermé à autre chose que l'X/ENS/tétraconcours, tu ne dis tes objectifs à personne.

Simple.

Il faut savoir ne pas tout dire en environnement professionnel.
ToineMPSI
Chef pilote posteur
Messages : 471
Enregistré le : 27 avr. 2011, 20:37
Localisation : Paris
Âge : 31

Message par ToineMPSI »

Dubble a écrit :tu ne dis tes objectifs à personne.

Simple.
J'en connais un qui a essayé, tombé malade le jour des écrits et revenu en pleine forme le lendemain :lol: :lol: :lol:

Les profs lui ont dit d'arrêter de se foutre de leur gueule, et pour le coup dans cette prépa lui ont souhaité bonne chance.
Avatar du membre
Dubble
Chef de secteur posteur
Messages : 7893
Enregistré le : 29 juin 2008, 01:20
Localisation : Sydney
Âge : 29

Message par Dubble »

ToineMPSI a écrit :
Dubble a écrit :tu ne dis tes objectifs à personne.

Simple.
J'en connais un qui a essayé, tombé malade le jour des écrits et revenu en pleine forme le lendemain :lol: :lol: :lol:

Les profs lui ont dit d'arrêter de se foutre de leur gueule, et pour le coup dans cette prépa lui ont souhaité bonne chance.
C'est vrai que les listes d' admissibilité publique ça complique l'anonymat :lol:

Mais personne n'aura l'idée d'aller chercher ça si personne ne sait son intérêt pour l'aviation.
Avatar du membre
5 Rings
Chef de secteur posteur
Messages : 6671
Enregistré le : 23 oct. 2005, 02:00

Message par 5 Rings »

Il va te falloir une solide passion car le chemin pour arriver au but peut être très ingras, long, semé d'embuches.

Il te faudra de la détermination, du courage, du travail, de la persévérance, de l'espoir, du soutien et de la chance.

Un plan B sera très utile, soit juste d'un point de vue alimentaire, mais si ton parcours est intelligent, il pourra servir ton avenir de pilote.

Enfin, il te faudra impérativement maîtriser l'Anglais, une formation à l'étranger sera une bonne chose et surtout te permettra de vraiment maîtriser la langue au delà du technique, et de réellement discuter et établir un lien avec les gens qui t'intervieweront peut être un jour.
Je n'ai rien à voir avec le Fiverings de paroledegaulois.com ou Rcocobis.
Avatar du membre
flyingtom
Chef de secteur posteur
Messages : 1336
Enregistré le : 16 sept. 2004, 02:00
Localisation : Mulhouse

Message par flyingtom »

+1 avec 5 Rings,

Ensuite avec son taf (enfin) en poche, il ne faut pas baisser la garde ... Des moments de passage à vide peuvent arriver (loin de chez soi , un checkride qui froisse, conditions de vie pas terrible, commuting sans fin, fatigue qui s'accumule, salaire juste, perspective d'évolution réduite, etc etc...) . Tout n'est pas joué lorsqu'on a un job , faut savoir le garder et prendre soin de soi ;)
Avatar du membre
Auteur du sujet
caterpillar
Elève-pilote posteur
Messages : 4
Enregistré le : 09 févr. 2017, 17:17
Localisation : Picardie
Âge : 24

Message par caterpillar »

merci à tous ceux qui ont partagé leur conseil et leur expérience :pekin: continuez de l'alimenter, j'ai lu plusieurs fois vos contributions, et rien à dire, si ce n'est qu'elles nourrissent vraiment notre moral, chacun a fait son chemin différemment mais les obstacles parcourus se ressemblent pour la majorité d'entre vous, bravo à vous, vous avez gardé le cap !
encore merci, et n’hésitez pas, pour les autres à venir partager aussi vos bouts de chemin.
les ailes pour te porter, l'étoile pour te guider, le monde à ta portée..
Avatar du membre
Jan Tutaj
Elève-pilote posteur
Messages : 16
Enregistré le : 04 avr. 2017, 08:46
Localisation : Graulhet
Âge : 72

Message par Jan Tutaj »

hello,
demande à LJ35 de te conseiller de bonnes lectures. Il sait de quoi il parle !
bons vols et ne lâche jamais rien
Jan, artisan pilote
Avatar du membre
Le chat blanc
Chef de secteur posteur
Messages : 618
Enregistré le : 09 avr. 2007, 00:03
Localisation : Paris
Âge : 40

Message par Le chat blanc »

Un classique:





Fin de nuit sur l'Afrique, encore 4 heures 30 avant La Réunion. Tu as le nez sur le pare-brise, et tu vois arriver, sur ton 747, le Kilimandjaro, rien que ça.
Là, tu es MUET.
Parce que c'est grandiose. C'est dans ce genre d'instant que tu comprends que tu as eu raison.
"Devenir pilote, mon petit ? tu n'y penses pas ! Cherche plutôt un vrai métier !"

Là, on est stables niveau 330, et parfois, en vol, je tape un peu la ferraille et le plexi autour de moi, pour vérifier que oui, c'est du solide, je n'ai pas rêvé, je suis bien aux commandes d'un 747, c'est pour de bon, c'est du vrai !

"Pilote ? Allons, jeune homme, il faut faire Math sup, Math spé, Prépa truc, Math Schpountz..."

L'horizon est maintenant ocre-orange, j'ai avancé mon siège en butée avant, pour permettre à Patricia, hôtesse au pont supérieur, de boire ça des yeux, muette aussi, en compagnie du gamin que je fus, et qui est derrière mon dossier.

"Vous n'avez pas la qualif QT ZAR FQX625, mon pauvre garçon. Vous voudriez devenir PN ? Laissez tomber..."

L'ancien volcan auréolé de neige est à 15 nautiques dans mes trois heures, c'est géant, je ne sais pas comment vous dire ça, c'est géant !

"Pilote ? repassez dans deux ans, on verra."

Il est 7 heures 15 du matin en France, et tous ceux qui m'ont donné ces conseils avisés se tapent le métro ou le périphérique dans la bruine grisâtre.
Le Mont Kilimandjaro, Seigneur de l'Afrique, glisse sous mon aile droite.

Je pense à vous.

Accrochez-vous.

Jacques Darolles
"Dans le plus beau bureau du monde, on n'est jamais assis que sur son cul."
Montaigne, à ses débuts dans l'aéronautique.
Avatar du membre
Jan Tutaj
Elève-pilote posteur
Messages : 16
Enregistré le : 04 avr. 2017, 08:46
Localisation : Graulhet
Âge : 72

Message par Jan Tutaj »

Ah, ben si mon Jacques s'y met aussi :D !

Ne jamais désespérer. Si vous n’etes pas pris, c'est plus la faute au marché de l'emploi qu'à vos compétences de débutant.
Quand tout à coup le marché s'ouvre, tout le monde a les yeux bleus.

Ne visez pas PIlote de Ligne, visez Pilote tout court voire aviateur, et prenez ce qui se présente, si ça vole. Ensuite le tri se fera, à l'endurance, à l'énergie.

Toute heure de vol fait progresser, il n'y a pas d'heures "qui ne comptent pas".
Remorquez, faites sauter des gens depuis votre tagazou, ce n'est pas en visant uniquement un Airbus que ça se déclenchera.

Soyez inscrits sur tous les sites des Cies, sur tous les sites des agences d'intérim anglo-saxonnes ( en France, ça n'existe quasi pas), courez les road-shows des Cies, parlez anglais, parlez anglais, parlez anglais, et une autre langue si possible.

Il n'y a pas de différence entre celui qui a eu le bac, celui qui ne l'a pas eu, celui qui est plutôt littéraire ou plutôt matheux... Dans un cockpit, on s'en tape!
N'écoutez pas les prof's , ils n'ont jamais quitté l'école et récitent des brochures de l'ONISEP du siècle dernier ( pas le 19 ème, mais presque)

J'ai eu des stagiaires et copis : plongeur dans un restaurant, plongeur à la COMEX, cycliste du tour de France, pianiste de conservatoire, KIné, instituteurs, CAP de pâtisserie, chauffeur de poids lourds au Canada, prof' de médecine, et la liste est longue. Au bout de quelques mis, aucune différence visible.

Ce qui compte c'est l'intelligence, le sens de l'analyse et de la synthèse ( thème grec, version latine, 110 m haies valent autant que la formation en math's)
l'esprit très vif, la mémoire, le sens de la trajectoire, l'amour du beau, le sens du travail accompli, une santé de fer, une très bonne oreille, une très bonne diction ( j'insiste!)

Allez décroisser la lune, moi je raccroche les galons, c'est votre tour.
Et sachez faire durer les sandwiches, le chômage est notre pain quotidien, rien n'est jamais acquis.

Bons vols

Jan, artisan pilote
:D
Si ça peut aider, ma vie de pilote là-dessous :

http://ankidoo.com/recherche?&search_query=tutaj
Avatar du membre
Jop
Chef pilote posteur
Messages : 449
Enregistré le : 16 juin 2008, 18:21
Localisation : La Teste
Âge : 37
Contact :

Message par Jop »

Mr Jan Tutaj, votre message est parfait!

Quelqu'un m'a dit un jour: "Il n'y a que ceux qui abandonnent qui n'y arrivent pas." Depuis le départ, j'ai gardé cette phrase à l'esprit. Je crois ne connaître aucun pilote qui n'a pas galéré pour accéder à un cockpit et je ne fais pas exception à la règle...

Profil Bac Techno STI Electrotechnique, élève moyen toute ma scolarité. Un an en IUT GEII (Génie Electronique) puis 2 ans en IUT SRC (comm).

Pour ma part, je commence avec les sélections EOPN, boulé au 1er jour! Tentative EOPAN, ça passe jusqu'à Toulon mais problème médical au coeur détecté et on me dit que je n'aurais jamais l'aptitude chasse! Parcours du combattant pour passer sur le billard... après un an, je repasse par St Anne pour vérifier le travail, on me dit que je peux tenter la surex si je veux mais on me rappelle que je n'aurai jamais l'aptitude chasse. Déterminé, je pars pour Percy avec un dossier plus que béton de Bordeaux où on m'a opéré, je défends ma cause auprès du médecin chef CPEMPN, qui au premier abord reste très réticent pour l'aptitude. Dans son bureau, je lui dis d'appeler le Professeur de Bordeaux ce qu'il fait devant moi. Après de longues minutes, il sera convaincu et me délivrera l'aptitude chasse (Premier cas concernant ce problème en particulier). On me renvoie à Toulon pour refaire des tests psys... Finalement, tout ça en vain, car dossier rejeté en commission à Lanvéoc! A l'époque limite d'âge à 23 ans donc je ne peux pas retenter. Fin des tentatives dans la voie militaire.

Entre temps, j'avais passé mon PPL en un an environ et je bossais part time chez Decathlon.

Je me ressaisi et décide de me lancer dans le civil en sachant maintenant que le médical n'est plus un problème aussi. Je continue chez Decat et passe l'ATPL théorique avec Bristol Groundschool par correspondance. Pareil que LJ35, l'anglais est dure. Je passe un mois collé la tête dans le dico. Finalement, je passe mes 14 modules en 2 fois et je loupe une matière que je repasse un mois plus tard. Au total, environ un an pour l'ATPL.

Mûrissement, je pars 3 mois aux US (San Diego) ou je fais 80heures, mon meilleur souvenir jusqu'à présent. Juste avant de partir aux US, j'avais déposé un dossier Fongecif pour le CPL / IR. Refusé! En rentrant, j'en redépose un (béton) qui sera accepté au bout de quelques mois. Fongecif qui au passage est une autre merveille des aides qu'apporte le système français!

Allez, je repars pour l'Angleterre et le CPL / IR en environ 4 mois. CPL au 1er coup mais partial pour l'IR... on enchaîne avec la MCC et ça y est, comme dit plus haut, on est "pilote pro" mais on se sent bien con et on est loin d'imaginer la suite.

La suite donc, c'est que j'arrive pas à trouver de boulot, et c'est pas faute de chercher. Très honnêtement, en comptant les applications en ligne, les mails, les lettres écrites, les déplacements personnels, les coups de téléphones, je dois approcher les 500 démarches pour essayer de trouver un job. Je cherche biensur partout dans le monde et tous types (Ligne, affaire, para, bush...).

Je passe un an à l'aéroclub à faire des vols touristiques bénévolement (c'est bien pour garder la main et la motivation aussi) puis j'ai l'opportunité de passer la DNC para avec le paraclub. Je vole bénévolement aussi pour larguer les paras puis rapidement je trouve à faire des remplacements sur C206 pendant un été. Le pilote principal s'en va l'année suivante et donc je récupère la place.

Ete 2015, je crois enfin mon heure de gloire arriver: Vueling me convoque! 3 étape de sélections (chaque étape éliminatoire) sur 3 journées différentes et sur une phase de 3 mois... 2 fois à Barcelone pour test ATPL 100 questions + Psychos et Anglais puis plus tard pour l'entretien en Français/Anglais/Espagnol. Tous frais à notre charge bien évidemment! Dernière étape simu à Madrid. Réponse négative (4 lignes par email en espagnol) le 24 Décembre, je m'en souviendrai!

Je dois avouer qu'à ce moment la je suis bien dégouté oui! J'avais déjà payé pour le test niveau 4 Espagnol à Madrid chez Senasa. J'y vais quand même et je l'obtiens pour la gloire :)

On se remotive et on continue, alors je renclenche pour la saison para et j'ai le privilège de voler environ 100h sur P68! Et là, en Juillet en plein boom de saison para, devinez qui m'appelle? Ryanair! Dans le contexte de l'époque, j'ai franchement hésité à y aller, après avoir bien réfléchis j'y vais "sans vraiment compter financièrement" et en me préparant à fond sachant que Juillet/Aout je faisais environ 80h / mois et même pas 15 jours avant le casse-pipe.

Je vais à Dublin, là pour le coup c'est beaucoup plus rapide que Vueling! Entretiens et simu le jour même! Ca se passe hyper bien. Mes sentiments sont confirmés 5 jours plus tard: réponse positive.

Malgré ce "succès", la suite reste assez stressante car il faut payer et réussir la qualif! Et il faut tout gérer tout seul, c'est une véritable logistique pour les déplacements, logements...
Je suis en Line Training, je reste sur mes gardes même si c'est une belle étape de franchis! Je crois que rien n'est jamais acquis et tout peut s'arrêter d'un coup.
Je n'ai surement pas assez de recul pour le moment mais de ce que je vois pour l'instant, c'est un métier très exigeant qui demande beaucoup de rigueur et où le relâchement n'a pas sa place et c'est pour cela que c'est fatiguant. Comme dit plus haut, l'humilité est une qualité requise je crois aussi et la plupart des pilotes avec qui je vole la possède.
Après c'est un métier magnifique c'est vrai.

J'ai eu moi aussi l'entourage me décourageant, parfois des amis proches me disant que la voie était bouchée, que c'était dure, pas accessible, qu'il fallait faire math sup/spé... enfin le blabla classique quoi. Par contre, la famille m'a toujours soutenue et ça c'était cool! Ne vous arrêtez jamais à toutes ces remarques! Faites votre chemin.
Je crois à la loi de l'impermanence, tout change en permanence et rien n'est figé! Aujourd'hui est ouvert, demain sera bouché! Et tout est comme ça! Donc oui une qualité importante: la PATIENCE! 9 ans entre mon 1er vol sur C152 et mon 1er vol sur B737 en passant par la voltige et l'hydravion :)

Je vous souhaite à toutes/tous la réussite que vous méritez.

Johan, bébé pilote.
Avatar du membre
Jan Tutaj
Elève-pilote posteur
Messages : 16
Enregistré le : 04 avr. 2017, 08:46
Localisation : Graulhet
Âge : 72

Message par Jan Tutaj »

Jop a écrit :Mr Jan Tutaj,
Tu m'appelles encore une fois Monsieur, et je te fais bouffer une salade de QDM, arrosée de vent catabatique et de sirop de Cunimb'...
Non mais :D

Jan :D
Si ça peut aider, ma vie de pilote là-dessous :

http://ankidoo.com/recherche?&search_query=tutaj
Avatar du membre
sink rate pull up !!!
Captain posteur
Messages : 184
Enregistré le : 19 janv. 2014, 11:47

Message par sink rate pull up !!! »

Il faut de la résilience et garder la foi. Il va y avoir des moments difficiles mais des moments magnifiques, magiques. Il va y avoir des rencontres extraordinaires. Il faut se dire "ça va marcher, JE VAIS Y ARRIVER". Cette résilience te servira pour la suite. Les témoignages ci-dessus
sont tellement beaux que j'ai du mal à ajouter quelque chose. Je te dirai juste accroche toi, ça va marcher et tu n'ais pas tout seul ;-) merci pour ce beau thread
Avatar du membre
Delta (LFSA)
Chef de secteur posteur
Messages : 1427
Enregistré le : 17 nov. 2006, 01:00
Âge : 33

Re: A tous ceux qui ont réalisé leur rêve !

Message par Delta (LFSA) »

caterpillar a écrit : qu'est-ce qui vous a motivé pour vous accrocher ? Une confiance en soi inébranlable ? Une persévérance à toute épreuve ? Un mental d'acier contre vent et marée ? Un optimisme hors norme face à l'adversité ? Comment avez-vous fait face à un premier échec ? Comment êtes-vous passé au-dessus de toutes les petites voix négatives, en vous (moral) ou autour de vous (entourage, médias..), qui vous martelez que votre rêve était impossible et qu'il vaudrait mieux laisser tomber ? Qu'est-ce qui vous a boosté dans votre quotidien pour ne pas perdre de vue votre but ?
Avant tout une motivation très, très, très forte, à en crever! Avec un seul et unique objectif, voler, n'importe où, n'importe quel avion, mais voler car c'est ce que je voulais, c'est ce qui m'a toujours animé, ce qui m'a toujours motivé en me levant le matin, je savais au fond de moi que c'était cela que je voulais faire de ma vie, rien d'autre. Certains diront que c'était de la naïveté, d'autres de l'entêtement, voir de l'inconscience, d'autres comprendront mes mots.

J'ai touché à d'autres choses, au cas où. Je me suis inscrit et fut retenu pour aller en préparation HEC (mais je n'y suis jamais allé), au cas où. J'ai pensé repartir en fac pour faire une licence... au cas où. Le fameux plan B. Mais mon coeur battait pour autre chose, le plan A, mon plan A.
Alors j'ai accepté les échecs, les difficultés, les obstacles rencontrés car cela faisait partit de la longue et sinueuse route pour y arriver. On me disait régulièrement et à juste titre "okay mais si dans 1 an tu n'as toujours rien trouvé, tu devrais te pencher sur autres choses non?". Ceux qui sont à tes côtés veulent le meilleur pour toi et te diront parfois que tu devrais regarder ailleurs et te pencher sur un autre projet professionnel, c'est normal, accepte le.

Je bossais à côté pour me payer des heures de vol, je n'aimais pas ce que je faisais mais au moins ça me permettait d'aller voler et ça c'est ce qui me rendait heureux.

Et puis un jour la roue a tourné.

Et après plus de 5 ans en compagnie, je ne suis encore jamais allé "travailler", jamais. C'est superbe, je te le jure.

"I never loose, I either win or learn" - Nelson Mandela
"Tout le monde savait que ce truc là était impossible à faire. Jusqu'au jour où est arrivé quelqu'un qui ne le savait pas, et qui l'a fait" - sir Winston Leonard Spencer Churchill


Delta
Avatar du membre
parparin
Chef pilote posteur
Messages : 402
Enregistré le : 19 juil. 2009, 17:53

Re: A tous ceux qui ont réalisé leur rêve !

Message par parparin »

LJ35 a écrit : Je pense que ce qui m'a le plus aidé, ce sont les amis qui ont justement été présents dans les moments de doute (qui, si on est sincère, sont inévitables selon moi devant certains obstacles). J'ai toujours eu autour de moi des amis pilotes qui m'ont reboosté quand il le fallait. En particulier un certain Snoop', créateur d'Aeronet, qui m'a soutenu depuis le jour où j'ai décidé de me lancer dans une reconversion, à chaque étape un peu compliquée.

Donc mon conseil, évitez d'écouter ceux qui vous disent que vous n'y arriverez pas (ce qui ne veut pas dire ne pas être conscient qu'on peut, parfois, échouer, il faut aussi savoir regarder la réalité en face et ne pas foncer tête baissée sans réfléchir ni sans plan B, en se disant que rien n'est impossible et bla bla, c'est à la fois vrai et faux) et s'entourer de gens positifs qui sauront soutenir dans les moments de doute, être présents et donner des conseils judicieux.
Bonjour

Pour confirmer tes propos
Experience d'un ami qui est copi aujourd'hui sur Mustang.

Quand il passe son CPL IR à 38 ans deux tours à New york ne sont plus de ce monde, quel rapport.... il est Marocain, alors les postes à pourvoir lui sont fermés. Son avenir s'effondre. Il continu en aéroclub passe le FI et reste FI pendant 12 ans. Et un jour la chance tourne, les rencontres de la vie, les amis...

Aujourd'hui il a 55 ans, il gagne 1700€ net, il a quitté son job de dépannage de porte de garage, il passe toute sa journée à bichonner son avion, préparer les plans de vol, organiser les voyages et prendre les commandes du Mustang

Il a que deux petits réacteurs, il a galérer pour apprendre à s'en servir 51 ans... mais quand on le voit arrivé prendre ses élèves en charges à l"AC, quel bonheur de voir son sourire. Il vit de sa passion, de son rêve

A+
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message