Non mais quand on parle de quelque chose, il faut connaître, sinon on ferme sa g...
Air France n’a pas monté Transavia...
Transavia (la vraie, HV) existe depuis 1965, en tant qu’entreprise privée et se positionne dès lors sur un marché orienté destinations soleil et charter, avec quelques lignes MC classiques. Elle a créé une structure à bas coûts dès les années 90. En 1991, elle est rachetée par KLM qui elle-même fusionne avec AF en 2004.
En 2006, Air France cherche à occuper les slots à Orly et constatant le vide disponible sur le marché soleil décide d’y implanter une filiale appelée Air France Soleil. C’est sous ce nom que le projet est signé et on le retrouve dans l’indicatif radio des avions. Afin de rationaliser les coûts, il est finalement décidé que cette filiale serait montée comme une émanation de Transavia. Elle appartient donc à l’epoque à 60 % à AF et 40 % à Transavia (elle-même appartenant à 100 % à KLM). Elle choisit des avions et une identité commerciale identiques à Transavia et s’appellera donc : Transavia France (TO pour les intimes).
Dès ses premières années, elle exploite des avions au départ de Nantes et Lyon afin d’y concurrencer Europe Airpost, Air Méditerranée, Aigle Azur, etc.
En 2014, Air France souhaiterait développer TO. Mais dans le même temps, elle est confrontée à une fronde majeure de ses pilotes qui s’estiment lésés par le non-respect des accords de prod balance entre AF et KLM. Il est vrai que la répartition de la croissance prévue dans les accords n’est absolument pas respectée par la direction du groupe. Les pilotes d’AF décident donc d’une grève visant CE SEUL motif : les prod balances.
Une semaine avant le début programmé du mouvement, AF jette une bombe en présentant un projet de Transavia Europe, réel objet de dumping social visant les navigants français comme hollandais du groupe. En effet les Hollandais ont des conditions d’emploi et de salaires égales voire supérieures à celles des Français, le différentiel de coûts étant majoritairement dû à l’environnement fiscal dans lequel ils évoluent.
L’annonce de Transavia Europe cristallise les mécontentements chez les PNT AF et sert d’épouvantail pour la presse et l’opinion publique. Le projet sera retiré - si tant est qu’il ait vraiment existé un jour - sur pression du gouvernement. Ayant pour l’opinion publique obtenu gain de cause (on voit qu’il n’en est rien, la grève portant sur les prod balance, pas Transavia Europe), la grève s’essouffle faute de soutien politique et finit par cesser au bout de deux semaines.
Néanmoins, elle a montré la mobilisation des pilotes et permet aux négociateurs d’arriver en position de force aux discussions pour la croissance de TO. Celle-ci va sortir de son marché et croître avec des pilotes AF disponibles. Reste à lui trouver de nouveaux débouchés, le marché soleil et charter étant maintenant saturé.
Ce seront donc les destinations VFR (Visit Relatives and Friends), bref, l’Europe.
Dès ce moment, TO réoriente sa stratégie et suit celle d’HV en ajoutant les lignes intra-européennes à son réseau « historique » sur le bassin méditerranéen.
Son image se veut celle d’une compagnie à bas coûts certes mais plutôt jeune et dynamique, loin de la bétaillère à la Ryanair et de la recherche de la clientèle affaires d’Easyjet.
Les résultats de ces deux dernières années sont excellents mais une nouvelle difficulté se présente à la compagnie : elle a du mal à croître, ne parvenant plus à trouver d’avions et de PNC sur le marché. Quant aux pilotes, le goulet d’étranglement de la formation limite leur arrivée.
Les réflexions sur sa stratégie future sont en cours : développement au départ d’autres villes de province (Orly est engorgé, on ne peut plus y baser d’avions en night stop), long-courrier ? Tout est dans les cartons, reste à savoir ce que la nouvelle direction d’AF-KLM en fera.
J'utilise un pseudo différent sur chaque site web. Les Flo_dr400 qu'on on lit ailleurs sont des copies trollesques...