Bonjour à tous,
Après avoir parcouru maintes et maintes fois je sujet, je souhaitais partager mon parcours, relativement classique certes, mais avec plusieurs mésaventures, en espérant que cela puisse en aider certains...
Issu d'une famille de non aviateurs, je commence à m'intéresser à l'aéronautique dans les années lycée, avec le développement d'un attrait pour les sciences et la technologie. N'étant pas particulièrement brillant, on me signale déjà "c'est un métier trop dur à atteindre pour toi" (discours que j'aurai entendu à plusieurs reprises ces dernières années) et que je suis "trop mou pour réussir en prépa". Ah... Et pourtant:
2012 - Bac S mention assez bien. Pas exceptionnel mais un dossier encourageant. Ne sachant pas trop quelle orientation choisir, je me dirige vers une CPGE PCSI dans une petit prépa de province (à Bres' même)
2012 - 2015: PCSI/PC avec 5/2, un échec en EPL/S aux écrits. Je suis admis à l'école des Mines d'Albi, me permettant de mettre un (petit) pied dans l'aéro.
Fin 2015: Intégration en école d'ingé, très vite un collègue m'emmène à l'aéroclub du coin ou je me renseigne sur les différents parcours possible. J'attaque d'emblée le PPL en allant voler environ deux fois par semaine, possible grâce à un "petit" emprunt de 25k€ qui financera le PPL et une grosse partie des heures à suivre.
2016: J'obtiens le PPL le 4 juillet (la date fut marquante, visiblement), après environ 60h de vol. J'attaque ensuite très vite le mûrissement d'abord dans ma belle Bretagne initialement pendant les vacances, avant de le reprendre à Albi en même temps que les cours. Le bouche à oreille fonctionnant particulièrement bien à l'école, j'emmène très régulièrement des passagers survoler le viaduc de Millau, la côte méditerranéenne, les Pyrénées pour un mûrissement très peu coûteux.
2017 - 2018: ATPL théorique en distanciel, en un an pile-poil.
2018: Stage de fin d'études ingénieur en systèmes chez Airbus à bosser sur les architectures de navigation et ces fameux Pitot qui ont la fâcheuse tendance de tous givrer en même temps, certainement ma plus belle expérience comme ingé.
La diplomation approchant, j'anticipe la suite en me présentant en EPL/U puis en filière Cadets qui venait de rouvrir: double échec à chaque fois dès la première étape, double coup dur. Je continue donc ma formation en modulaire dans un ATO du Sud-Ouest.
2019: J'obtiens le CPL-IRME en février, tout en préparant une nouvelle fois les Cadets. Des heures de grillage de neurones sur Pilotest plus tard, convoqué en PSY2. Malheureusement écarté pour quelques petits détails. Le prêt étudiant arrivant à échéance, je commence à travailler comme consultant pour Airbus sur l'A400M à partir du mois d'août. Je ne vole quasiment plus et les compagnies recrutent peu à cette période, alors très vite je cherche un travail aérien pour la saison 2020.
2020: Ayant toujours eu la fibre pédagogique, je finis par signer une liste 1 avec un aéroclub à Lognes, avant de signer une rupture conventionnelle avec mon employeur de Toulouse pour me consacrer à plein temps à cette nouvelle activité d'instruction. Phase 1 et 2 passées première quinzaine de mars, à Biscarosse, le top. A peine rentré en Bretagne que le confinement tombe... Et les problèmes avec. La phase 3 prévue mi-juin est évidemment décalée à "une date ultérieure".
Le président du club de Lognes décide donc d'invoquer un paragraphe imaginaire de la convention liste 1 pour y mettre un terme, avec en complément des arguments tous plus grotesques les uns que les autres. Inutile de préciser que la FFA n'aura pas levé le petit doigt car "la liste 1 n'est pas un vrai contrat", malgré son armée de juristes, surtout quand celle-ci est signée avec le président du CRA local... L'ENAC refuse catégoriquement que je continue à mes frais, c'est l'impasse. Inutile de préciser que si la quenelle avait été dans l'autre sens, la sentence aurait été toute autre...
2021: Fin du chômage, je trouve un nouveau travail comme ingé sur Cherbourg pour Naval Group ou je reprend les vols et effectue quelques baptêmes pour reprendre la main dans l'aéroclub local. Le besoin en FI bénévoles se faisant sentir, le club accepte de reprendre ma liste 1 en m'imposant une participation aux frais, ce que j'accepte moyennant une diminution de l'engagement en conséquence. J'obtiens le précieux sésame le 9 octobre, après un an et demi de doute et d'incertitudes sur la suite de mon parcours dans l'aviation. Super fin de formation avec un FIFI dont je garderai un excellent souvenir ("l'incroyablissime Frein-Phare-1000", si tu vois ça Bob...

) J'attaque l'activité rapidement sur mon temps libre.
2022: J'arrive en fin de prestation pour Naval Group, sans perspective de renouvellement avec le risque pour l'emploi que cela implique. Période d'inter-contrat, je profite de cette période pour repasser le TOEIC en vue d'une sélection Hop!, convoqué pour passer les psy 1 le 14 décembre. Changement de direction dans ma boîte, on me pousse vers la sortie avec le chantage à la mutation, qui semble être une habitude chez certains commerciaux. J'anticipe avec des entretiens dans d'autres boîtes équivalentes tout en négociant une rupture conventionnelle avec cette fois une belle indemnité de départ.
2023: L'aéroclub de Cherbourg et son CA explosent en plein vol pour des désaccords sur l'ambition du club. La tranche "âgée" veut conserver la flotte de DR400 excessivement vieillissante avec son lot de pannes et de fuites d'huiles car "on a toujours fait comme ça", tandis que la tranche "plus jeune" souhaite investir sur une machine plus récente. L'ambiance devient délétère, ça tire à vu, quelques balles perdues pour ma pomme sans même être admin... La tranche "plus jeune" me propose de la suivre dans la création d'un club dont les valeurs et la philosophie me conviennent davantage, je les rejoins donc en tant que FI et CPS pour une belle aventure humaine, dans la bonne humeur.
Malheureusement très brève car après réception de l'approbation DTO en juillet, passage des psy 2 Hop! quelques semaines plus tard avec réponse positive début septembre.
Mars - Mai 2024: Fin de la double vie ingénieur/FI. Je laisse derrière moi de belles expériences comme ingénieur dans le Naval avec de supers collègues, ainsi qu'un petit club ambitieux qui continue de se développer avec le premier achat d'un Aquila.
Début de QT E-JET chez Flight Safety au Bourget. Beaucoup de pression et de boulot, mais passage du skill test sans encombre.
Juin 2024: Début d'AEL dans la foulée. Un sacré pied, un bel avion, de très bons instructeurs, une super ambiance en équipage dans une très belle compagnie.
Aujourd'hui lâché en ligne depuis une semaine à presque 30 ans, je profite à fond de cette nouvelle carrière tant attendue. Parcours modulaire avec sécurité financière de mise, beaucoup de patience et quelques coups durs, mais clairement ça valait le coup!