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Modérateur : Big Brother
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PILOTEUS
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A l'autre bout du fil, Mélissa, qui se trouvait à Washington, DC, avait les résultats dans ses mains. Je repris mon souffle. J'étais dans la station des opérations à Pittsburgh, en train d'attendre mon vol, et poliment, je lui demandais si elle pouvait me donner ces résultats, en avance, par téléphone. Elle me répondit que non, et je n'étais pas surpris.
Je savais que notre syndicat avait insisté au près de la compagnie que tous les résultats soient publiés en même temps. Et Mélissa n'allait pas faire d'exceptions.
Alors je lui ai demandé si, de l'autre bout du fil, elle avait le droit d'acquiescer. ("If I got it, can you nod?")
"Sure, I can," me répondit-elle.
Après une pause, je lui demandai: "So, did you nod?"
Elle rit: "Yes, I did!"
Ma campagne acharnée a donc réussi!
Et ce soir je viens d'apprendre à travers notre "Crew Portal" sur internet que ma date de formation copi Airbus sera pour le 17 Janvier.
Bonne fête à moi.
Love you all,
PILOTE.US
Depuis un hôtel à Charlotte, NC


<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2004-12-12 06:46 ]</font>
Je savais que notre syndicat avait insisté au près de la compagnie que tous les résultats soient publiés en même temps. Et Mélissa n'allait pas faire d'exceptions.
Alors je lui ai demandé si, de l'autre bout du fil, elle avait le droit d'acquiescer. ("If I got it, can you nod?")
"Sure, I can," me répondit-elle.
Après une pause, je lui demandai: "So, did you nod?"
Elle rit: "Yes, I did!"
Ma campagne acharnée a donc réussi!
Et ce soir je viens d'apprendre à travers notre "Crew Portal" sur internet que ma date de formation copi Airbus sera pour le 17 Janvier.
Bonne fête à moi.
Love you all,
PILOTE.US
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<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2004-12-12 06:46 ]</font>
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PILOTEUS
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J'ai appelé Gina tout de suite après ma conversation avec Mélissa, et je lui annoncée la nouvelle. Elle m'a dit qu'elle était si heureuse, elle avait des larmes aux yeux. Elle savait à quel point je m'étais battu pour essayer de décrocher cette place.
Cette place est une opportunité et rien d'autre.
La formation est faite par Airbus Industries même, et non par ma compagnie. Les centres de simulateurs Airbus se trouvant à Miami, je me réjouis déjà de passer l'hiver là-bas. J'aurai beaucoup de tests à passer avant de pouvoir piloter l'avion. Ca sera ma 4e qualif de type en 6 ans, et je sais à quel point "apprendre" un nouvel avion, c'est beaucoup de boulot.
Mais je me souviens d'un jour lorsque je pris le train depuis la base militaire d'Avord. Ce fut pendant mon service, et je rêvais déjà d'être pilote. A cause de mon inaptitude française, je suis allé chez un docteur français agréé FAA.
Après un examen médical, il me dit que si je partais aux Etats-Unis, je pourrais être pilote de ligne. Et il me donna ma 1st Class, un sourire au lèvre. Mes yeux brillaient. Je savais que cette aptitude US n'était pas une garantie.
Mais c'était simplement une opportunité.

Place gauche CRJ-200. Photo prise à FL310. L'hôtesse a 21 ans.
<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2004-12-14 01:02 ]</font>
Cette place est une opportunité et rien d'autre.
La formation est faite par Airbus Industries même, et non par ma compagnie. Les centres de simulateurs Airbus se trouvant à Miami, je me réjouis déjà de passer l'hiver là-bas. J'aurai beaucoup de tests à passer avant de pouvoir piloter l'avion. Ca sera ma 4e qualif de type en 6 ans, et je sais à quel point "apprendre" un nouvel avion, c'est beaucoup de boulot.
Mais je me souviens d'un jour lorsque je pris le train depuis la base militaire d'Avord. Ce fut pendant mon service, et je rêvais déjà d'être pilote. A cause de mon inaptitude française, je suis allé chez un docteur français agréé FAA.
Après un examen médical, il me dit que si je partais aux Etats-Unis, je pourrais être pilote de ligne. Et il me donna ma 1st Class, un sourire au lèvre. Mes yeux brillaient. Je savais que cette aptitude US n'était pas une garantie.
Mais c'était simplement une opportunité.

Place gauche CRJ-200. Photo prise à FL310. L'hôtesse a 21 ans.
<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2004-12-14 01:02 ]</font>
Coucou Danny et coucou vous tous <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_smile.gif">
je ne rate pas une occasion de te lire Danny, et tu es véritablement passionnant. On te l'as déjà dit, tu écris vraiment bien.
Toi qui a la chance de vivre ce que tout le monde reve de vivre ici, je te souhaite une excellente formation sur ta nouvelle monture. Nous comptons bien sûr sur toi pour tout nous raconter <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_wink.gif">
see ya
zaza
je ne rate pas une occasion de te lire Danny, et tu es véritablement passionnant. On te l'as déjà dit, tu écris vraiment bien.
Toi qui a la chance de vivre ce que tout le monde reve de vivre ici, je te souhaite une excellente formation sur ta nouvelle monture. Nous comptons bien sûr sur toi pour tout nous raconter <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_wink.gif">
see ya
zaza
¤Liz¤
'" L''audace réfléchie vaut mieux qu''une prudence craintive '" René Mouchotte
'" Le jour où tu deviens pilote, le ciel devient toute ta vie '"
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PILOTEUS
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<<Au fait c'est quoi ton truc...jamais vu quelqu'un pour qui ça marchait autant.>>
Je ne sais pas quoi dire. Je me sens effectivement tres chanceux de pouvoir vivre mon reve. Je suis juste un type qui a quitte la France apres avoir lu trop de Flying Magazine.
Ici, on dit: "Fortune favors the bold." Je crois en ca. Je le vis.
Je peux tout perdre demain. Je le sais, et tous les pilotes aux US le savent. Mais je crois qu'on prefere ca a ne jamais avoir vecu notre reve.
Merci pour le contact a Miami. Merci a tous.
Desole pour le manque d'accents aigus, graves, et circonflexes. Je suis a la bibliotheque locale, car je dois ecrire une these de 12 pages sur John F. Kennedy. C'est pour un cours de "U.S. Foreign Policy" que je prends a Embry-Riddle, par correspondance. Comme je disais, fortune favors the bold...
Love,
PILOTE.US
<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2004-12-15 23:13 ]</font>
Je ne sais pas quoi dire. Je me sens effectivement tres chanceux de pouvoir vivre mon reve. Je suis juste un type qui a quitte la France apres avoir lu trop de Flying Magazine.
Ici, on dit: "Fortune favors the bold." Je crois en ca. Je le vis.
Je peux tout perdre demain. Je le sais, et tous les pilotes aux US le savent. Mais je crois qu'on prefere ca a ne jamais avoir vecu notre reve.
Merci pour le contact a Miami. Merci a tous.
Desole pour le manque d'accents aigus, graves, et circonflexes. Je suis a la bibliotheque locale, car je dois ecrire une these de 12 pages sur John F. Kennedy. C'est pour un cours de "U.S. Foreign Policy" que je prends a Embry-Riddle, par correspondance. Comme je disais, fortune favors the bold...
Love,
PILOTE.US
<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2004-12-15 23:13 ]</font>
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PILOTEUS
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Au lieu d'écrire un message sur ce forum, je me dis que je ferai mieux de mettre mon carnet de vol à jour. Avec plus de 80h par mois, 35 destinations, des arrivées IFR presque à chaque vol, et plus de vols de nuit que de jour, mon carnet de vol est devenu un vrai casse-tête.
Mais avec mon ordinateur portable ibook ouvert devant moi, sur le bureau, à l'hôtel, je ne peux pas m'empêcher d'écrire.
Le VOR "JFK" avait doucement apparu sur mon Multi-function Flight Display hier soir. La nuit était noire, mais le ciel était clair sur la Côte Est, à FL 290. Nos visages étaient faiblement éclairés par les écrans devant nous, et je regardais en bas sur ma gauche pour voir l'île de Manhattan, et à sa gauche New Jersey, à sa droite Long Island. Je ne pouvais voir ni Kennedy, ni Laguardia, ni Newark, mais ces aéroports apparaissaient clairement dans mes pensées. Par contre, à 29000 pieds plus bas, le contour illuminé des grattes-ciels étaient nettes. Je gardai le spectacle pour moi, car je ne voulais pas interrompre mon copi.
Les nouvelles annoncées par la compagnie il y a juste 3 jours étaient terribles. Plus de 500 pilotes allaient être licencier dans les prochains mois. Pratiquement tous les copis, et certains commandants de bord vont être déplacer vers la place droite, avec réduction de salaire. Je vole donc avec des gars qui vont perdre leur boulot. Le pire c'est qu'ils perdent leur boulot dans une économie patineuse et dans une industrie meurtrie. Dans la nuit je les écoute quand ils me parlent. Et je ne veux surtout pas décrire la vue imprenable que j'ai de la ville de New York.
A cause de ces licenciements, je ne sais pas ce que va devenir ma formation Airbus. J'ai appelé "training scheduling" hier après avoir appris que certaines classes ont été annulées. Ils auraient dû me rappeler mais l'ont toujours pas fait. Je me demande lorsque je partirai en formation, le 17? Le 24? Le 31? Jamais? Quant à mon copi, un père de deux enfants, lui se demande ce qu'il va faire dans quelques mois pour gagner sa vie. Alors je reste silencieux.
Bien sûr les licenciements peuvent s'empirer avant que la compagnie ne ferme ses porte. D'ailleurs, historiquement, aucune compagnie n'a survécu après avoir licencier plus de 30% de ses pilotes. Dans ce cas-la tout le monde sera au chômage, et je regretterai sûrement d'avoir écrit ce message au lieu d'avoir mis mon carnet de vol à jour.
Oh, well. Je maintiens que c'est le plus beau métier du monde. Mais c'est une carrière difficile, et la beauté de ce métier est souvent gâché par ses insécurités. Je n'essaie donc pas de penser à mon future. Je passe mes journées à rassurer ceux qui volent avec moi. Je suis le Commandant de Bord, et ils m'écoutent. Je dois rester calme, bien que mes insécurités me rongent. Je ne dois jamais le montrer, et mon équipage ne peut jamais savoir que j'ai des doutes. Je n'ai jamais été aussi inquiet, mais je n'ai pas le droit de démoraliser ceux qui sont avec moi. Je suis le Captain. J'ai cette apparence presque arrogante de celui qui a toutes les réponses. Mais à l'intérieur je panique.
Dimanche soir, quand je préparais mes affaires avant de partir en rotation, Gina m'a demandé si je pensais que la compagnie allait faire faillite. Comme elle ne travaille pas, et qu'elle doit rester à la maison avec nos deux enfants, elle comprend que notre vie de famille, notre maison, nos repas chaque jour, dépendent de moi. Je suis le commandant de bord de notre famille, et c'est une pression que je n'arrive plus à ignorer.
Je me suis rapproché d'elle, et avec mes mains touchant ses bras, je lui ai dit de ne pas s'inquiéter. Je lui ai dit que la compagnie allait s'en sortir. Et j'ai sourit. Elle a sourit aussi. Puis, discrètement, j'ai pris mon carnet de vol du tiroir de mon chevet de nuit, et je l'ai mis dans ma sacoche.
PILOTE.US
PS: Je serai à Greenville, en Caroline du Sud, ce soir tard. Jusqu'à 15h locale demain, Mercredi. Appelez-moi.
Hyatt Regency Hotel: 864-235-1234
<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2005-01-11 18:48 ]</font>
Mais avec mon ordinateur portable ibook ouvert devant moi, sur le bureau, à l'hôtel, je ne peux pas m'empêcher d'écrire.
Le VOR "JFK" avait doucement apparu sur mon Multi-function Flight Display hier soir. La nuit était noire, mais le ciel était clair sur la Côte Est, à FL 290. Nos visages étaient faiblement éclairés par les écrans devant nous, et je regardais en bas sur ma gauche pour voir l'île de Manhattan, et à sa gauche New Jersey, à sa droite Long Island. Je ne pouvais voir ni Kennedy, ni Laguardia, ni Newark, mais ces aéroports apparaissaient clairement dans mes pensées. Par contre, à 29000 pieds plus bas, le contour illuminé des grattes-ciels étaient nettes. Je gardai le spectacle pour moi, car je ne voulais pas interrompre mon copi.
Les nouvelles annoncées par la compagnie il y a juste 3 jours étaient terribles. Plus de 500 pilotes allaient être licencier dans les prochains mois. Pratiquement tous les copis, et certains commandants de bord vont être déplacer vers la place droite, avec réduction de salaire. Je vole donc avec des gars qui vont perdre leur boulot. Le pire c'est qu'ils perdent leur boulot dans une économie patineuse et dans une industrie meurtrie. Dans la nuit je les écoute quand ils me parlent. Et je ne veux surtout pas décrire la vue imprenable que j'ai de la ville de New York.
A cause de ces licenciements, je ne sais pas ce que va devenir ma formation Airbus. J'ai appelé "training scheduling" hier après avoir appris que certaines classes ont été annulées. Ils auraient dû me rappeler mais l'ont toujours pas fait. Je me demande lorsque je partirai en formation, le 17? Le 24? Le 31? Jamais? Quant à mon copi, un père de deux enfants, lui se demande ce qu'il va faire dans quelques mois pour gagner sa vie. Alors je reste silencieux.
Bien sûr les licenciements peuvent s'empirer avant que la compagnie ne ferme ses porte. D'ailleurs, historiquement, aucune compagnie n'a survécu après avoir licencier plus de 30% de ses pilotes. Dans ce cas-la tout le monde sera au chômage, et je regretterai sûrement d'avoir écrit ce message au lieu d'avoir mis mon carnet de vol à jour.
Oh, well. Je maintiens que c'est le plus beau métier du monde. Mais c'est une carrière difficile, et la beauté de ce métier est souvent gâché par ses insécurités. Je n'essaie donc pas de penser à mon future. Je passe mes journées à rassurer ceux qui volent avec moi. Je suis le Commandant de Bord, et ils m'écoutent. Je dois rester calme, bien que mes insécurités me rongent. Je ne dois jamais le montrer, et mon équipage ne peut jamais savoir que j'ai des doutes. Je n'ai jamais été aussi inquiet, mais je n'ai pas le droit de démoraliser ceux qui sont avec moi. Je suis le Captain. J'ai cette apparence presque arrogante de celui qui a toutes les réponses. Mais à l'intérieur je panique.
Dimanche soir, quand je préparais mes affaires avant de partir en rotation, Gina m'a demandé si je pensais que la compagnie allait faire faillite. Comme elle ne travaille pas, et qu'elle doit rester à la maison avec nos deux enfants, elle comprend que notre vie de famille, notre maison, nos repas chaque jour, dépendent de moi. Je suis le commandant de bord de notre famille, et c'est une pression que je n'arrive plus à ignorer.
Je me suis rapproché d'elle, et avec mes mains touchant ses bras, je lui ai dit de ne pas s'inquiéter. Je lui ai dit que la compagnie allait s'en sortir. Et j'ai sourit. Elle a sourit aussi. Puis, discrètement, j'ai pris mon carnet de vol du tiroir de mon chevet de nuit, et je l'ai mis dans ma sacoche.
PILOTE.US
PS: Je serai à Greenville, en Caroline du Sud, ce soir tard. Jusqu'à 15h locale demain, Mercredi. Appelez-moi.
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<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2005-01-11 18:48 ]</font>
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bmartin_adx
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- Enregistré le : 02 avr. 2004, 02:00
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Good Luck Dan,
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, surtout pour un pilotes aux US.
Fly safe et puis je suis sur que ca marchera comme sur des roulettes.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, surtout pour un pilotes aux US.
Fly safe et puis je suis sur que ca marchera comme sur des roulettes.
-Bruno
If you're faced with a forced landing, fly the thing as far into the crash as possible.
(Bob Hoover - renowned aerobatic and test pilot)
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