Frednight a écrit :Je ne pense pas que cela soit une erreur, d'autant que l'ALAT est semble t-il moins susceptible d'"éjecter" ses pilotes en formation. Après, c'est à le sélection de décider qui sera pris et dans quelle Arme. Par ailleurs, penser d'ores et déjà à une reconversion n'est pas de mon point de vue un honteux manque de motivation mais plutôt une prudence louable, pourvu que l'on n'entre pas dans l'Armée dans le seul but de profiter. Se présenter en tant qu'OSC/P implique par définition un contrat à durée limitée, et je pense que ne pas en envisager la fin témoigne au contraire d'une décision irréfléchie.
Bien, bien, bien, on va donc reprendre calmement. Tout d'abord, et juste pour que tout soit clair, ce n'est pas la "sélection" qui va décider dans quelle arme tu sers, puisque les sélections sont différentes selon l'arme que tu veux servir. Je sais que tu le sais, mais comme tu l'écris, je préfère rétablir afin de ne pas embrouiller les gens moins au fait de la chose.
Concernant le fait de "choisir" son arme et sa spécialité en fonction d'une future reconversion :
J'enfonce le clou, c'est tout simplement STUPIDE! Si tu entres dans les armes par vocation, tu peux donc considérer que tu vas y passer au bas mot une quinzaine d'année, et dans le meilleur des cas, une petite trentaine. Si quelqu'un ici est capable de me dire à quoi va ressembler le marché du travail dans 15-20 ans, qu'il se lève!
Il y a 20 ans, un jeune pilote militaire pouvait s'attendre à une reconversion aisée qu'il soit chasseur, transporteur, hélicoptériste, ou autre. Aujourd'hui, je ne vais pas vous faire un dessin...Pour un pilote d'hélico, il semble que les postes soient encore nombreux, mais pour encore combien de temps? Par ailleurs, qui sait si le transport aérien civil ne va pas évoluer dans un sens diamétralement opposé à l'actuel? Bref, "choisir" son métier pour les 20 prochaines années dans une hypothétique stratégie de reconversion est sans aucun doute le plus mauvais calcul qui soit! Avant de penser à un improbable métier futur, autant choisir son premier et principal métier en fonction de critères tangibles.
Et j'insiste, si ce qui guide ton choix est la "facilité" (par exemple, plutôt l'ALAT que l'AA car le taux d'échec a l'air moins important), j'émets de sérieux doutes sur la dite motivation : pilote dans l'ALAT ou dans l'AA ou dans la Marine, ça n'a rien à voir, renseignez vous avant de faire un choix que vous pourriez avoir du mal à assumer! De même, pilote d'hélicoptère de combat, de transport, d'ATL 2, de C160, ou de Rafale, ça n'a rien à voir non plus.
Enfin, je m'excuse de sabrer vos grands élans romanesques, mais le coup du plus beau bureau du monde, tout ça, tout ça, faudrait voir à laisser tomber, hein! On n'est pas exactement en train de prendre le café en admirant le paysage dans ces bureaux là. Pendant les 5-8 premières années d'apprentissage, il ne faut pas imaginer descendre de l'appareil en se disant "wouaaah, quel pied!" trop souvent. Entre la difficulté du vol, la pression de l'apprentissage, du cadre, de l'échec, de la carrière ou de la famille , c'est pas exactement la vie de château! Je ne vais pas noircir plus que de raison le programme, les élèves sont globalement satisfaits de ce qu'ils font, mais ils en bavent sérieusement malgré tout dès le début, et ils n'ont pas fini d'en chier avant longtemps.
Une fois encore, RENSEIGNEZ vous! Déplacez vous, rencontrez des élèves, des pilotes, qu'ils soient dans une armée ou dans une autre, et même essayez d'en rencontrer de chaque armée. Vous pensez vouloir faire ce métier? Parfait, alors commencez par vous poser les bonnes questions? Pourquoi, par quoi suis je attiré, quelles sont mes réelles motivations (pures ou non, c'est vous que ça regarde), suis-je prêt à accepter toutes les contraintes que ce métier exige ou suis je déjà en train de fermer les yeux sur certaines en me disant que j'y échapperai ? Trop souvent, les gars débarquent sans la moindre idée de ce qui les attend, et forcément, ça leur pique les yeux!
Les militaires n'ont pas le monopole du boulot contraignant, j'aurai meme tendance à penser que tous les métiers le sont, mais l'armée l'est sans doute un peu plus que les autres
