Le drôles d'histoires en tout genre, cinquième!

Pour tous les "topics" qui ne rentrent pas dans les thèmes des autres forums.

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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Et en attendant cette maitrise des photos, quelqiues autres...

D’abord, un petit rappel : sur avion moyen-courrier, on fait souvent plusieurs étapes dans la même journée… Jusqu’à quatre, en ce qui nous concerne.

Ensuite, une précision, pour les « non-initiés »… Un avion « mono-couloir », c’est un avion où il y a un seul couloir de circulation en cabine, comme par exemple les Airbus A320, ou les Boeing 737… En règle générale, les avions moyen et court courrier…

Enfin, l’histoire se passe avant 2001, et donc sans porte du cockpit blindée et verrouillée…

Ingrédients :
- Un avion mono-couloir, le 737 était l’idéal, car dans le cockpit, l’imprimante était placée bien en vue des passagers, dans l’axe du couloir, et les papiers sortaient perpendiculairement…
- Un équipage commercial, qui ne sera pas « dans la boucle » à la première étape…
- Quelques billets de banque (devise à adapter en fonction du trajet, je retiendrai les billets de 200 francs, celui de 50 marks, de 20 livres, de 50 us$...)
- Une classe affaire relativement pleine, avec surtout des passagers assis dans les premiers rangs, sur les sièges cotés couloir…

Temps nécessaire: en croisière, dix secondes, au sol, cinq secondes.

Première étape de la journée… Au cours de la croisière, vous laissez quelques minutes la porte du poste ouverte… Les passagers, assis aux premiers rangs, se penchent dans le couloir pour regarder l’intérieur du cockpit, qu’ils aperçoivent partiellement. Dans leurs champs de vision, au premier plan, la fameuse petite imprimante… Et justement, un papier en sort en tremblotant… Il s’agit des météos du terrain d’arrivée, et des terrains qui seront ensuite desservis par l’équipage… Enervant, ce papier que reste là, à pendouiller… Trois minutes plus tard, le copilote s’en saisit, le lit en le mettant bien dans l’axe du couloir, puis le range avec soin dans une petite pochette située juste à coté de l’imprimante… Le conditionnement des passagers est terminé. La porte se ferme. Et ceux-ci replongent dans leurs journaux.

On ne le répètera jamais assez, l’importance du conditionnement…

Début de descente. Pendant que la porte était fermée, le copilote a glissé un billet de banque dans l’imprimante… Pendant l’approche, le personnel de cabine va rouvrir la porte du poste de pilotage, en la bloquant ouverte. Cette mesure, très appréciée des passagers, était courante à l’époque et permettait aux pilotes de rester en contact avec la cabine, sur ces avions de taille modeste. Avant l’atterrissage, les hôtesses et stewards vont s’asseoir sur leurs sièges, ils font face aux passagers de la classe affaire… Et ils ont donc une vue directe sur six à huit têtes de passagers, penchés dans l’allée, qui observent le poste de pilotage, et commencent à apercevoir la piste qui s’approche…

Atterrissage… Freins actionnés, l’avion dégage rapidement la piste et s’engage sur le taxiway, guidé par le commandant de bord. Le copilote reconditionne alors l’avion en « sol », ce qui des traduit par une série de commandes actionnées de mémoire, dans un ordre précis, et de pas mal d’interrupteurs pressés ou relâchés… Vue de l’arrière, cette série de manœuvres est assez impressionnante, car exécutée rapidement. Et l’une de ces actions consiste à presser le bouton de l’imprimante…

Et le billet de 200 francs sort doucement… Les passagers ont alors une mine totalement surprise, qui n’échappe à nos deux collègues navigants, assis juste en face d’eux. Le copilote se saisit du billet, le mire dans le pare-brise, à la lumière, fait mine de le mettre dans la pochette centrale, puis semble hésiter et le fourre finalement dans sa poche !…

Dès l’arrivée au parking, nos collègues navigants se ruent dans le poste : « il s’est passé un truc pendant le roulage ? Les passagers ont fait une de ces têtes… »

Copilote, j’assiste ensuite souvent au débarquement. Parfois, quelques passagers, l’air entendu, ont demandé :
« vous faites encore beaucoup d’étapes dans la journée ? »
« Oh, oui, encore quelques unes, heureusement … »

Et voila comment on devait entendre de drôles d’histoires circuler, dans les salons parisiens. Quant à nos collègues navigants, mis au courant de la blague, il leur fallait un grand sang-froid pour ne pas éclater de rire, lorsque, les étapes suivantes, ils faisaient à nouveau face à d'autres passagers médusés…
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Le coup du billet de banque… Variante hôtesse…

Pour bien comprendre ce post, et pour que je n’ai pas à me répéter, il est indispensable de lire mon post sur cette page, envoyé le 31/03/13 à 21h56…

Les ingrédients sont les mêmes, mais cette fois-ci, on retire les passagers, que l’on remplace par une jeune hôtesse, Natacha, qui fait son premier vol…
Natacha, elle vient juste d’être embauchée, et elle sort de son stage d’intégration. Et pendant ce stage, on lui a dit de bien se méfier des pilotes, qui sont des êtres à ne pas fréquenter… Stratégie des instructeurs PNC (personnel navigant commercial) pour s’assurer une main mise sur leurs jeunes recrues… De bonne guerre… Et puis Natacha, elle craint aussi ce lieu mystérieux qu’est le cockpit, et enfin, par-dessus tout l’autorité du commandant, réputé pas commode, et qui a été assez froid avec elle lors de la prise de contact, dans la salle « départ vols »…

Le contexte est posé. L’intérêt de cette variante, c’est que l’on va faire participer les passagers, et surtout qu’elle peut encore se pratiquer de nos jours, malgré la porte blindée du poste de pilotage… Et c’est parti !

Vol ¨Paris San Francisco… Les passagers sont en train de manger, on fait venir Natacha au poste de pilotage… Le copilote lui propose de lui faire découvrir un petit resto sur le port, avec le reste de l’équipage… Puis, rapidement, lui demande si elle a un moyen de retirer du cash à l’hôtel… Bien sûr, Natacha, qui vient d’être embauchée, n’a pas encore la carte AMEX que notre employeur met à notre disposition (seule la cotisation est payée, mais les dépenses sont bien débitées sur notre compte bancaire !).
« Ah mais ça, c’est un problème… Je vais déclencher la procédure « cash perso »…(voir sujet du 31 mars 21h56…)
Sauf que là, le copilote simule une engueulade mémorable avec l’encadrement de notre jeune embauchée, qui refuse l’autorisation du « cash flow »… Natacha commence à paniquer franchement, d’autant plus que le copilote en rajoute, menaçant l’encadrement d’une action syndicale si l’autorisation est refusée… Et il accuse réception de la convocation de la dite Natacha, maintenant à moitié en pleurs, chez son cadre responsable, dès son retour à Roissy… Un billet de banque finit par sortir de l’imprimante… Sauf qu’il s’agit de tout, sauf un dollar US (en général, un billet d’une république russe, valeur proche de zéro…)... Le copilote fait à nouveau semblant de rappeler la compagnie, mais le commandant demande entre temps à Natacha de retourner à l’arrière de l’avion, pour aider les autres à desservir les plateaux repas…

Et notre jeune hôtesse se retrouve en cabine, désespérée, en marchant vers l’arrière de l’avion, pour ce qu’elle croit être son denier vol, lorsqu’elle entend l’annonce suivante au Public Adress :
« Mesdames et Messieurs, ici votre commandant… Tout d’abord, un bref message personnel pour Natacha, la jeune hôtesse blonde qui se déplace vers l’arrière de l’avion et qui effectue aujourd’hui son tout premier vol… Bienvenue à Air France, Natacha, les cinq minutes que tu viens de vivre ne sont qu’une blague. La seule chose réelle est le billet que tu as dans la main et que nous t’offrons en souvenir…. Notre altitude de croisière est de …. Et nous survolerons les régions suivantes…. Notre arrivée est prévue avec dix minutes de retard, à San Francisco, grand soleil et température de 23°C… Enfin, si vous prenez des photos de Natacha, nous vous indiquerons à la fin du vol un moyen de lui transmettre. Je vous remercie de votre attention »…

Bien sûr, tonnerre d’applaudissements des passagers, et Natacha va être « mitraillée »...

Lors de notre annonce de début de descente, j’indiquerai une adresse mail aux passagers, genre af084.natacha@yahoo.fr, en précisant que celle-ci ne sera fonctionnelle que le lendemain.

L’adresse courriel est mise en service à notre arrivée à l’hôtel. Et dans les jours qui suivent, notre jeune embauchée va recevoir des centaines de photos… Qui trôneront ensuite sur les cheminées de ses parents ou grands parents respectifs… Bien sûr, pour nous faire pardonner, nous l’invitons tous à dîner, le soir même…
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Natacha et le train d’atterrissage… Un grand classique…

Toujours notre pauvre hôtesse qui effectue son premier vol… (pas la même, nous ne sommes pas sadiques…)
Au cours de la croisière, nous lui demandons de venir nous voir au poste de pilotage…
Là, le copilote lui explique que nous avons un petit souci avec le train d’atterrissage gauche, qui a du mal à sortir. Et il lui sort un exemplaire tapé d’un rapport mécanique demandant le « JUMP ASSIST PROCEDURE »… Il s’agit de se mettre au niveau du rang 25, dans l’allée gauche, et au signal, de sauter très haut pour aider au déverrouillage du train d’atterrissage, pendant l’approche…
Pendant ce temps, le commandant de bord fait, à l’aide de son casque (Natacha, pourtant à coté de lui ne peux pas l’entendre) une annonce pour indiquer aux passagers que nous avons une jeune hôtesse qui effectue son premier vol… Puis il détaille la blague en deux minutes, en demandant aux passagers de bien garder leur sérieux pendant les sauts (il y en aura deux) puis ensuite de l’applaudir…

Et donc au cours de l’approche, imaginez notre pauvre hôtesse en train de sauter dans l’allée, puis le tonnerre d’applaudissements, une fois le train sorti…

Là aussi, le débarquement sera long, car tous les passagers veulent lui faire la bise…
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Message par aeroscuba »

Bien, dans la prochaine, il va être temps de s'occuper des passagers... Un peu délaissées...
Exercice un peu délicat, car il faut bien tenir compte qu'au moins 30% d'entre eux ont peur en avion, (et 10% sont vraiment très mal dans ces drôles d'engins qui défient les lois de la pesanteur...). D'où l'importance de faire la blague au sol, dès le début, ce qui aura aussi l'avantage de les détendre (témoignages rapportés maintes fois, par les "victimes" elles-même...)

Alors, ces passagers, il faut les soigner… Les détendre aussi. Et puis commencer une journée par un sourire, pourquoi pas ?
Je vous rappelle aussi que si vous donnez un coup de marteau sur le doigt de quelqu’un qui a une migraine, celle-ci disparaît… Or il y a bien 25% de passagers stressés dans un avion… Alors…

Le contexte : le matin, tôt dans un petit aéroport de province… Vers 6h30…
- Deux vols sont en partance, vers deux destinations différentes, sur des avions d’une cinquantaine de places… Il n’y a qu’une salle d’embarquement, donc, comme les vols partent à la même heure, c’est toujours un peu le bazar…
- Un vol part pour Nice, l’autre pour Paris.
- La clientèle ? Essentiellement des hommes/femmes d’affaire, qui ont quitté la couche nuptiale vers 4 heures du matin, pour aller assister à une réunion « pince-fesses» au siège social… Un peu « fermés », donc…

L’avion de Paris commence à rouler… Je vous fais l’annonce de bienvenue de commandant (un peu longue, c’est fait exprès)… Le rythme est important… Il faut savoir endormir, presque ennuyer, puis réveiller un peu avant de porter le coup final… Attention, nous sommes bien dans l’avion de PARIS… L’avion de Nice est encore au parking…

"Mesdames et Messieurs, Bonjour, je m’appelle Fred Duschmoll, et j’ai le plaisir de vous accueillir à bord de ce CRJ. Notre copilote aujourd’hui est Monsieur Jean Tartenpion"… (qu’est ce qu’on en a à f…) « Notre hôtesse, Natacha, avec ses magnifiques yeux bleus, sera votre également en votre compagnie » (là, des journaux se baissent, sourires fugaces…). « Nous aurons quelques turbulences en fin de montée, puis reste du vol, de 1h15, calme. A l’arrivée, le ciel sera presque aussi beau que les yeux de notre hôtesse, temps magnifique, comme toujours à… (blanc) NICE. Je vous remercie de votre attention ».
Immédiatement, frayeur chez tous les passagers, les appels hôtesses se multiplient…

Et donc immédiatement, reprise de l’annonce : « je vous prie d’accepter toutes mes excuses pour cette vilaine blague, dont je ne suis pas bien fier… Nous allons bien tous ensemble à PARIS… Très bon vol à tous et à toutes »… Et d’un coup, la cabine se détend…

J’ai parfois eu quelques râleurs, mais dans l’ensemble, l’immense majorité apprécie la plaisanterie… Et à l’arrivée, quelques passagers stressés m’ont avoué qu’à la suite de cette frayeur, ils avaient eu beaucoup moins peur… Le coup du marteau…
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Le soleil qui n’arrête pas de se lever et se coucher…

Le contexte : après une dure journée de travail, vous prenez le vol du soir à Orly qui va vous ramener vers votre belle province.. Périgueux, par exemple…
Le vol est assuré par un bi turbopropulseur moderne, presque aussi rapide qu’un jet, et avec un confort sonore qui s’est bien amélioré ces dernières années…
Bref, vous êtes « relax », pas comme votre voisin de siège qui a l’air plutôt angoissé… Pourtant, il fait beau sur toute la France, belle soirée de fin de printemps…

L’avion commence à rouler, et en approchant de la piste, le commandant de bord fait son annonce de bienvenue…
« Mesdames et Messieurs, bonsoir, je m’appelle Fred Duschmoll, et j’ai le plaisir de vous accueillir à bord de ce Brasilia d’Air Littoral… Notre décollage dans quelques instants pour Périgueux, virage à droite après le décollage pour une prise de cap direct, 1h15 de vol. Pas de turbulences prévues. Sur votre droite, il y a actuellement un très beau coucher de soleil… Je vous remercie de votre attention, bon vol ! »

Effectivement, à droite, le soleil se couche tout juste…Mais l’avion s’aligne sur la piste et décolle aussitôt… Au bout de trois minutes, alors que l’avion est en montée, nouvelle annonce du Commandant :
« Sur la droite de l’appareil, à l’Ouest donc, un très beau lever de soleil »…

Et effectivement, le soleil est en train de se lever à l’Ouest !

Quelques instants après, l’avion se stabilise à une première altitude, d’environ 3000 mètres…
Et là, nouvelle intervention du Commandant : « sur votre droite, un très beau coucher de soleil »...
Effectivement, le soleil disparaît sous l’horizon…A bord de l’avion, l’ambiance devient un peu étrange… L’appareil reprend sa montée vers le niveau de croisière…

Et là, trois minutes ne se sont pas écoulées lorsque retentit à nouveau la voix qui est devenue familière : « le soleil se lève sur notre droite »…
Plus un passager ne lit son journal, et tous regardent médusés ce deuxième lever de soleil… En moins de dix minutes, à l’Ouest, et le soir !
L’avion atteint son altitude de croisière. Et bien sûr, quelques instants plus tard, nouvelle intervention : « Nous avons atteint notre altitude de croisière de 8000 mètres, et nous arriverons à Périgueux dans 45 minutes. A droite, un magnifique coucher de soleil »…

Autant vous dire que notre passager inquiet par l’avion ne l’est plus du tout… Les passagers se regardent tous, à la recherche d’une explication… L’hôtesse est très sollicitée pour une réponse…

L’avion se posera de nuit à destination, et comme la veille, les plus curieux auront droit, grâce à un tableau, à une petite explication…

Que je vais essayer de vous donner, sans tableau, ce qui est certes un peu plus délicat…
***************************************************************************************
Imaginez vous dans une pièce sombre, juste éclairée par une torche, posée sur au sol…

Vous posez un gros ballon par terre, sur lequel vous aurez scotché une figurine.

Vous l’avez compris, le ballon, c’est la Terre, et la torche, le soleil…

Si vous faites tourner le ballon dans un plan vertical, la figurine, qui recevait au début la lumière de la torche, va se retrouver à l’ombre…La phase transitoire correspond au coucher du soleil…
Maintenant, si alors qu’elle vient de passer à l’ombre, vous soulevez votre figurine et que vous la placez à cinq centimètre au dessus de la surface du ballon, elle retrouve le soleil…

Le soleil ne se couche donc pas au même moment en fonction de l’altitude… Vous l’avez déjà remarqué, lorsque à la nuit tombée, vous voyez la traînée des avions encore éclairée, tout comme les nuages de haute altitude… Phénomène identique à l’aube…

Et de combien est la différence, en fonction de l’altitude ? Très grossièrement, je dirais d’environ 3 minutes par mille mètres, à nos latitudes… A 10 000 mètres, il fera nuit trente minutes plus tard…
Finalement, si vous décollez juste au coucher du soleil et que vous atteignez 10 000 mètres trente minutes plus tard, vous aurez l’impression, si vous volez sur un axe Nord Sud, que le soleil ne bouge pas sur l’horizon…

Notre avion, quand il a décollé d’Orly, est monté rapidement à 3000 mètres… En cinq minutes à peine… Or, à trois milles mètres, en suivant notre calcul, le soleil se couche neuf minutes plus tard… L’avion a donc « gagné » 9- 5 = 4 minutes de soleil… Et cela suffit à donner pendant ce laps de temps, l’impression que le soleil se lève !
Bien sûr, dès que l’altitude de l’avion est constante, la Terre continuant à tourner, le soleil disparaît à nouveau très vite sous l’horizon… Sauf si vous recommencez à monter vers une altitude plus haute, et ceci à une vitesse verticale supérieure à 300 mètres par minutes…

Les passagers n’étaient pas dans le cinquième dimension, ni dans un jet qui aurait été « plus vite que le soleil »…

J’espère avoir été clair… Avec un tableau, vous auriez tous compris en cinq minutes…
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Pour se détendre, une autre, toujours l'hôtesse en victime...

Nous sommes en vol au-dessus de l'Atlantique... Et Natacha est venue faire un tour dans le poste... Un autre avion arrive en face, il fait nuit... Bien sûr, il est à un niveau de vol (altitude) différent....
Je dis à notre jeune hôtesse: "on va le klaxonner, pour les réveiller... Tiens, tu n'as qu'à le faire"... Et je lui indique un petit bouton, sur le pylône central... La fille appuie sur le bouton, et un tut retentit faiblement, provenant de l'extérieur de l'avion...
A ce moment là, l'autre avion envoie un appel de phares... La Natacha, elle a été si-dé-rée... Et à l'arrivée, dans le bus, elle racontait à tous les autres qu'elle avait klaxonné un avion, et que l'autre lui avait répondu!

En fait, on a bien un klaxon, mais il ne sert qu'au sol, quand, moteurs arrêtés, on veut appeler un mécano ou un intervenant, qui se branche alors avec un casque à l'interphone... Mais en l'air, depuis le poste, on l'entend un peu...
Quand à l'appel de phare, c'est un peu comme en moto... Quand deux avions se croisent dans des espaces aériens peu fréquentés, ils se disent bonjour...

Trois mois après, je croise mon chef de secteur, dans un couloir, en train de se marrer doucement à mon approche... "Dis donc, Fred, j'ai volé l'autre jour avec une hôtesse qui m'a dit que tu lui avais fait klaxonner un avion, ça te dit quelque chose?"... "Bah, non..."

Un détail d'importance: le klaxon d'appel sol est souvent logé dans le puits de train de la roulette de nez...

Et donc, il ne faut jamais faire le coup du klaxon en vol à Natcha sur B747... Seulement sur Airbus...

Explication: le puits de train de la roulette de nez, sur B747, se trouve juste sous la cabine des premières... Non seulement il est pratiquement inaudible du poste, mais la nuit, vous allez réveiller tous les clients "first" avec des bêtises pareilles...

Vous voilà prévenus.
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xalbat
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Message par xalbat »

:P
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

On a vu les hôtesses, les mécanos, les passagers… Et les co-pilotes ?

Retour de New-York, arrivée prévue à Paris en début de matinée…
Il fait nuit noire sur l’Atlantique. Joe, le tout jeune co-pilote, effectue un de ses premiers vols sur long-courrier... Natacha, notre toute jeune hôtesse, qui a ému Joe, est de garde à l’avant de l’avion…

Pour Joe, tout est magique, forcément… Il vient juste de faire la radio avec Gander, et est en train de switcher sur le contrôle de Shannwick. Le 30° West est passé… Nous sommes au milieu de la baille, bien seuls, au milieu des étoiles, le jour se lèvera dans une heure trente.

Et puis un avion arrive en face, on distingue bien son phare qu’il a laissé allumé… Joe m’en fait part, en lui faisant un appel de phares. Pas de réponse. J’appelle Natacha au poste, pour lui montrer cette rencontre.

Dès qu’elle arrive, Joe, tout émoustillé, recommence deux ou trois appels de phares… « Tu vas voir, ils vont nous répondre » ! Mais rien… L’autre reste obstinément avec son gros phare allumé…
« C’est dingue, ils doivent encore roupiller, dans cette compagnie »… assure le co-pilote, tout en faisant des yeux doux à notre hôtesse…
« Oui, c’est souvent comme ça avec ces gens là, j’ai l’habitude… » dis-je…
« Ah bon, tu les connais ? »
« Pas vraiment, mais les vénusiens ont toujours été hautains…, Ils répondent pas souvent… »
Puis, je poursuis...
« Car en fait, depuis dix minutes, c’est à Vénus, qui se lève, que tu fais des appels de phares… »

Regard noir du copilote à mon encontre, et sourire de l’hôtesse qui repart à l’arrière…

Et voilà comment on « plombe » une ambiance équipage…
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xalbat
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Message par xalbat »

Bonsoir
moi j'ai des blagues sur une hôtesse que j'ai fait cette aprem .... je peut ? ou je v vais me faire encore lynché ?
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choungi
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Message par choungi »

aeroscuba a écrit :Excellent, je retiens...

Je vais vous en sortir une bientôt, sans doute la meilleure que je n'ai jamais faite, mais pour cela, il faut que je maitrise un peu mieux le site, car je dois y joindre des photos...
:o
Alors ces photos ?

Bon OK; on attendra ... :snif:
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Je vais essayer avec les photos.... Ca y est, ça marche!

Allez, on y va... Celle-là, cela a été une de mes favorites... Vous allez voir, je me suis donné du mal... L'important, dans ce genre de blague, c'estr le con-di-tio-ne-ment... On ne le répêtera jamais assez...

LES MARTIENS SONT LA!!!!!

Année 2000… Rotation Paris – Ile Maurice (48h sur place) – Paris. Le vol aller a lieu de nuit, le vol retour de jour.

Au cours du briefing, à Roissy, il est précisé au personnel navigant commercial, par les (gentils) pilotes, que des phénomènes lumineux inhabituels étaient sans doute prévus par les services de la circulation aérienne. Si une hôtesse ou un stewart voie un de ces phénomènes, il faut le signaler aux pilotes. Pas plus de précisions. Flou sceptique entretenu.

Le vol aller se passe sans souci. A l’arrivée, le commandant demande : vous avez vu quelque chose ? « Non » général de tout l’équipage… « Bah, sûrement des trucs à la noix » réponds alors celui-ci en haussant les épaules…

Séjour à Maurice , où le sujet est abordé une ou deux fois, en équipage… Des questions sont posées aux pilotes, qui éludent… Un peu crispés.

Vol retour. Dès le début de croisière, les pilotes font passer ce mot (qu’ils ont tapé en escale…) à l’équipage commercial... Là, la pression remonte d’un coup ? Le point survolé est annoncé pour dans quatre heures environ. « Oui, s’il y a quelque chose à voir vous pourrez prendre des photos, mais vous promettez de ne le dire à personne, on vous préviendra s’il y a lieu … »

Image

Au point prévu, les hôtesses et stewarts se succèdent dans le poste, où la visibilité est meilleure qu’en cabine… Et ils ne sont pas déçus : les martiens sont là, ils ont même implantés une base terrestre, avec des vaisseaux alignés… Et ceci en plein milieu du désert égyptien, à la frontière avec le Soudan…
L’évènement est mitraillé de photos par l’équipage. Le commandant rappelle les consignes de discrétion la plus totale.

Image

Image

A l’arrivée à Roissy, les pilotes traînent un peu dans l’avion, pour remplir des rapports. L’équipage commercial attend dix minutes dans le bus spécial, au pied de l’avion… Et là, les forfaits téléphoniques sont mis à rude épreuve : « Maman, Papa, chéri , Doudou, les martiens sont parmi nous, je les ai vus… Je ne peux rien te dire mais je ramène plein de photos, tu vas voir c’est dingue ! »

Autant vous dire que lorsque cinq minutes plus tard, nous leur avons expliqué que ce qu’ils avaient pris en photo, c’étaient des champs de haricots verts égyptiens, avec une irrigation puisée à plusieurs centaines de mètres, notre cote a baissé…

Vous pouvez les retrouver sur Google Earth, position N 22° 19' 13,02" E 028° 41' 38,98"
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Vous pourriez douter que le coup des martiens a marché avec tout l'équipage, et pourtant...

C’est vrai qu’il y en a partout, des champs comme ceux-là. Mais si ceux-ci sont tellement surréalistes, c’est parce qu’ils sont au milieu de nulle part… Imagine : tu survoles le désert depuis une heure… Du sable, rien que du sable… Et tout d’un coup, pile sous l’avion, ces champs, pardons, ces soucoupes, au milieu du désert… Et ensuite, pendant l’heure qui suit, plus rien…
Pas un membre de l’équipage n’a douté… Je précise qu’habitué de la ligne, je savais que la route aérienne survolait exactement ce point… Et bien sûr, depuis trois jours, j’avais préparé les « victimes », passant de la crédulité au doute, de l’enthousiasme à la gêne… Bref, une véritable opération « intox » …
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Cxily
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Message par Cxily »

Ahah j'adore, vous devez avoir une sacrée réputation dans votre compagnie ^^
Je me serai pas fais avoir moi, on vois ces cercles en géographie au lycée maintenant ;)
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AleXx
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Message par AleXx »

.
Modifié en dernier par AleXx le 24 mai 2020, 21:16, modifié 1 fois.
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

Et m…., j’ai oublié les commandants de bord ! Même pas peur…

Ah, d’abord, une petite devinette :
- Comment fait-on pour tuer un commandant de bord Air France ?
- Réponse : très simple, on prend un pistolet, on vise la tête. Puis on dévie sa visée vingt centimètres plus haut et on tire. On abat de plein fouet son complexe de supériorité, il meurt instantanément.

- Une autre : comment fait-on pour tuer UNE commandant de bord Air France ?
- Réponse : pareil. Euh… On peut viser plus haut.

Quand je la raconte à l'équipage commercial, ils sont ravis. Interloqués mais ravis. Mais après, ça me permet de leur placer une ou deux histoires d'hôtesses, genre:
- L'autre jour, j'ai rencontré une hôtesse qui ne fumait pas et qui n'avait pas de GSM... (silence...) Ah, ah, c'était une blague!...
*************************************************************************************

Rotation Papeete, il y a quinze ans. Des rotations comme cela n’existe plus, sur neuf jours… Avec trois jours à Los Angeles, trois jours à Papeete, deux jours à Los Angeles et retour…

Je suis à l’époque un (presque) jeune copilote, sur B747/400. Et je pars avec un vieux copain, que l’on va appeler Jacques… On se connaît vraiment bien tous les deux… Et il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Nous sommes accompagnés pour les trajets CDG-Los Angeles, d’un deuxième copilote, qui décroche à LAX… Nous, nous continuons ensuite à deux vers PPT…

A Papeete, au restaurant devant les vahinés, et en présence des hôtesses, Jacques, pour me chambrer, me déclare : « de toutes façons, il n’y a pas un seul copilote qui sache poser un B747 »… Et il part se servir au buffet… Rapidement, je cogite puis, à son retour, lui réponds : « ah bon, et bien il n’y a qu’à faire le coup des chiottes, et on saura »…

Explication : dans le poste du 747, il y a trois portes. Une donne vers la cabine, une autre vers le poste de repos, deux petits lits, et la dernière vers des toilettes placées perpendiculairement à l’axe de l’avion. Lorsque la lunette et le couvercle des toilettes sont relevés, si l’atterrissage n’est pas doux, ceux-ci se rabattent avec un bruit de chute bien caractéristique…

« Alors voilà, moi je vais poser l’avion à LAX et toi à CDG… On relèvera à chaque fois lunette et couvercle et celui qui fait tomber le tout, ou seulement l'un, est un branque ! Simple non ? »

Là, notre Jacques ne dit plus rien, mais se marre…

Trois jours après, arrivée à LAX, temps de curé, je pose… Le 747, c’est comme un Cessna 172, quand on le connaît, on en fait ce qu’on veut… Et rien ne tombe… Ouf!
Les deux jours à LAX sont un poil plus tendus, notre Jacques, il flippe un peu… Pression ?

Deux jours plus tard, arrivée à CDG, au petit matin. Je suis sur le poste observateur, Jacques est aux commandes, secondé par un copilote que nous avons récupéré à LAX, et qui est assis sur le siège de droite… A 5000 ft, le commandant débraye le pilote automatique. Il est parfaitement stabilisé sur l’ILS de la 08R de Roissy, badin verrouillé à 145 Kts, du grand art… Volets FULL, stabilisé à 1000 ft, 10 kts de face pour rire…
Et atterrissage superbe… Les seize roues des trains principaux touchent comme dans un rêve, suivies des deux roues de la roulette de nez… Reverses actionnées, freinage progressif, 80 kts, reverses rentrées, vitesse contrôlée… Et là, bang ! La lunette des WC tombe !

Jacques fait franchement la gueule, et dégage la piste… Alors qu’il roule doucement, je lui pose la main sur l’épaule et je lui dis « tu sais, ça arrive aux meilleurs… » Et le B747 s’arrête pour laisser un avion décoller de l’autre piste…
Alors que rien ne bouge, bang ! le couvercle des toilettes tombe à son tour avec fracas, dans le poste silencieux…

Jacques reçoit cette nouvelle chute comme un coup de poignard… Et il se retourne vers moi, furibard… « Ah mais ce n’est pas possible, ça ! Je suis arrêté et rien ne bouge !»

Et il me découvre, grand sourire, sur mon siège observateur, avec deux ficelles dans la main, qui partent vers les toilettes… Bien sûr, chacune était scotchée sur une partie de la lunette et du couvercle des WC…

Je lui ai payé une bonne bouffe pour me faire pardonner… Bien sûr, lors de son pot de départ à la retraite, quelques années plus tard, cette histoire fut largement évoquée devant les chefs…

P.S.: non, à LAX, je n'avais pas scotché les couvercles contre la cloison... Bande de médisants!
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

C'est la seule chose que je regrette, dans la fonction commandant de bord... Des blagues comme ça, je ne peux plus en faire... Surtout sur long-courrier, avec un équipage de douze... Impossible...

Bien, pour meubler, une petite devinette pour le week-end...

Niveau de la première question: 2/10.
Niveau de la seconde question: 9/10.

On commence par la première.

Un petit bonhomme sort de chez lui. Il fait un kilomètre au Sud, un kilomètre à l'Ouest, et un kilomètre au Nord. Et il se retrouve à son point de départ.
Question (n°1): où habite-t-il?
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aeroscuba
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Message par aeroscuba »

J'oubliais: on parle en caps "vrais"... Pas de boussole et de caps magnétiques...
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DonJah
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Message par DonJah »

le pole nord?
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Dubble
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Message par Dubble »

donalir a écrit :le pole nord?
Ou sud :)
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Balt Hazard
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Message par Balt Hazard »

Tres sympas tes histoires Aeroscuba.
Certaines sont ''connues'' dans le milieu, d'autres inédites.
Ma préférée jusqu'a présent, c'est le coup de l'imprimante á biftons.

Par contre, ça a l'air d'être deja bien préparé et rédigé.
T'aurais pas le projet d'écrire un bouquin des fois?
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