Là, c'est trop me demander, je n'ai pas fait le calcul.
Le plus expérimenté compte un peu plus de 200h moteur je crois, il doit y avoir une douzaine de PPL, quelques brevets de base, des vélivoles, certains font de l'ULM...
Bref, ça vient un peu de tous les horizons, certains ont des origines très modestes, d'autres viennent de milieux plus aisés où ils ont pu commencer à voler dès leur plus jeune âge. En tout cas je peux t'assurer que nous sommes tous on ne peut plus motivés, même si je suis à peu près sûr que je ne vais pas convaincre grand monde par le présent message.
Quant au fait qu'il s'agisse d'un éternel débat, je ne le crois pas, notamment parce que beaucoup se méprennent sur ce qui se passe à l'ENAC. Le post de Nock coupera sans doute court à plusieurs croyances, merci à lui. J'aimerais d'ailleurs revenir sur deux points :
2) soit parce que les EPL vont à l'étranger alors qu'ils devraient travailler pour la France
Tout dépend de ce que l'on appelle la France! Car si la France c'est AirFrance, forcément il y a peu de retour. MAIS il faut regarder la réalité en face. AirFrance ne contribue que pour 15% des redevances aéronautiques. Les compagnies étrangères survolant la France participent donc fortement au Budget Annexe et donc par extension à la formation EPL. Ce n'est donc à mon avis, pas si intolérable que des EPL aillent travailler à l'étranger et ça ne constitue pas à mon sens un vol au dépend de l'Etat.
Entre nous, j'ajouterais que si les EPL pouvaient travailler en France dès leur sortie de l'ENAC, comme c'était le cas auparavant, ils le feraient sans hésiter. Le fait est qu'aujourd'hui, il ne faut pas compter sur Air France pour reprendre les embauches dans les années à venir, et je ne vous parle même pas de la situation globale en Europe. Du coup, on s'exporte. Logique.
L'Etat devrait former des passionnés
Là on tombe dans le problème des emplois-passions. Piloter peut-être un plaisir, mais est-ce que c'est ce qu'on demande vraiment à un pilote commercial? Pour moi (et j'espère ne pas être le seul à penser ça), il faut avant tout que le gars en fin de formation il soit bon. Qu'il soit passionné ou pas, en quoi ça impacte la sécurité des vols? Je connais des personnes qui n'en n'ont strictement rien à carrer de leur métier mais par contre qui sont de vrais professionnels et pour lesquels il n'y a rien à redire au niveau travail! Demande-t-on avant chaque embauche d'être passionné par le métier que la personne va faire?
Je suis pas d'accord. Ça c'est des facteurs humains, faut être motivé pour avoir un niveau de concentration et d'implication adéquat et si on en a déjà raz la casquette après quelques mois de vol, la sécurité des vols est directement impactée.
Non et non, même si j'ai plutôt tendance à penser comme Alpha-Sierra. Vous prenez tous les deux des cas extrêmes.
Déjà,
TOUS les EPL -et là j'insiste- sont passionnés par l'aéronautique. Si, tous. Certes, certains moins que d'autres. Mais tout de même. En revanche, il ne faut pas confondre passion et motivation. Un passionné d'aviation n'est pas nécessairement motivé pour enchaîner les vols à une cadence infernale année après année. De même, on a beau être passionné de pêche, c'est pas pour autant qu'on ne va pas avoir envie de steak un jour ou l'autre. Vous voyez ce que je veux dire ? La motivation, ça va, ça vient, c'est quelque chose d'instantané. La passion dure dans le temps.
Quoiqu'il en soit, ce qui me chagrine, c'est que certains s'en prennent clairement à l'ENAC ou à contrario à des FTO sans savoir vraiment de quoi il retourne. Qu'ils expriment leur opinion, d'accord, mais de là à dresser un portrait infernal de telle ou telle organisation, c'est pousser le bouchon un peu loin. Nous sommes tous dans le même panier il me semble, ça ne sert pas à grand chose de se tirer dans les pattes.
Certes, la situation est loin d'être au beau fixe. Oui, pour un jeune de 18 ans, la meilleure alternative reste l'ENAC. Maintenant, contrairement à ce que certains veulent faire croire, au concours EPL, le jury recherche avant tout un profil, et non un génie des mathématiques et de la physique. Seulement il faut bien garder à l'idée qu'il n'y a que 28 places (oui, c'est bien 28, pas 20, et ce depuis quelques années déjà...) alors la sélection est rude. Pour autant ce n'est pas parce que quelqu'un a eu Polytechnique ou Centrale Paris qu'il aura le concours EPL/S. De même, quelqu'un de passionné et d'hyper motivé ne l'aura pas forcément non plus. C'est la seule formation de pilote gratuite et il n'y a que 28 places, que diable ! Pas étonnant que le concours ait une pareille réputation, et oui, je persiste à croire qu'il y a un important facteur chance dans le processus de sélection. Pour autant, je ne veux pas savoir si un EPL reçoit une meilleure ou une moins bonne formation qu'un jeune qui aura passé PPL, CPL, IR-ME et ATPL dans un aéroclub ou une FTO payante. J'affirme juste que l'EPL aura payé moins, et par conséquent c'est bien plus intéressant pour les jeunes.