<tr align=left><td BGCOLOR=#FFE795><b><font face=Arial,Helvetica><font color=#FF6600><font size=-1> Citation: </font></font></font></b></td></tr><tr align=left><td BGCOLOR=#FAF9ED>
<blockquote><font face=Arial,Helvetica><font color=#666666><font size=-1>je maintiens mes dires en disant que ton époque et la conjoncture actuelle sont bien différentes en matière d'opportunité cela n'a rien à voir d'avec les briseurs de rêve qu'ici nous ne sommes pas, nous sommes réalistes avec des éléments dans les mains que nous devons traiter afin de peser le pour et le contre.</blockquote></td></font></font></font></tr></table></center><font face=Arial,Helvetica><font size=-1><!-- BBCode Quote End -->
Les commentaires que je lis en ce moment sont les mêmes que ceux que j'ai entendus avant de partir il y a 12 ans. L'économie (surtout dans l'industrie aéronautique) a toujours été cyclique, et s'il y a un bas aujourd'hui, il y aura un haut demain.
L'erreur à ne pas faire c'est d'attendre que l'économie soit bonne pour partir. N'espère pas trouver un poste en compagnie à l'issue d'une formation de pilotage comme c'est peut être le cas après l'ENAC. Et c'est là que beaucoup de Français (et d'Américains) décrochent. Il te faut des centaines d'heures de vol et des années d'expérience avant que tu sois éligible.
Ca m'a pris presque 3 ans entre le jour de mon arrivée et mon premier break (ma première véritable embauche). Combien de Français seraient prêts à poiroter pendant 3 ans sans laisser tomber? J'ai dû évidemment rentrer en France pendant ces 3 ans, visa et argent obligent, mais juste pendant quelques mois. J'ai bossé au McDo, et j'ai gagné assez d'argent pour m'acheter un billet d'avion retour vers les US. Pour moi, l'échec n'était pas une option.
J'ai mis 4 ans pour décrocher un poste en compagnie. J'étais à 48h de tout laisser tomber lorsque j'ai eu mon break. Quand tu laisses tomber, tu ne sais pas à quelle distance tu étais de ton but. Peut être un autre mois, ou une autre semaine aurait fait la différence. 2 jours dans mon cas.
Je connais quelqu'un (un Américain) qui avait fait ses licenses de pilote avant moi, mais comme personne n'embauchait en 1990, il s'est reconverti dans le droit. Il est devenu avocat car il aimait l'argent plus que le vol, et il n'était pas prêt à bouffer des pâtes pendant 5 ans. En 1998-2000 lorsque les grandes compagnies aériennes embauchaient à tour de bras, il a quitté le droit et s'est reconverti dans le pilotage, après tout c'est son rêve. Après avoir repassé ses certifs, il était enfin éligible à un boulot de pilote professionnel, puis l'économie a à nouveau piqué du nez (11 Septembre). Il est complètement découragé. L'économie est cyclique, et il ne voulait devenir pilote que lorsque l'économie était bonne.
Parlons de l'économie: la dérèglementation du transport aérien aux Etats-Unis a fait beaucoup de victimes, dont Pan Am. Aujourd'hui, je crois qu'on est en train de revivre ça, une espèce de seconde dérèglementation, avec les low-costs. Les grandes compagnies aériennes (American, United, Delta, US Air, Continental) sont toutes en train de perdre de l'argent car leurs coûts sont trop hauts. Officiellement, elles reprochent ça aux événements du 11 Septembre 2001. Mais franchement, 2001, c'était il y a 3 ans.
La vérité, c'est qu'il y a plus de gens qui volent aux Etats-Unis maintenant qu'avant le 11 Septembre 2001. Et les gens sont prêts à voler sur les low-costs. Les low-costs, elles se font beaucoup d'argent et n'arrêtent pas de grandir. Southwest a commandé 53 avions pour cette année, Jetblue en a commandé 100, Virgin America va commencer l'année prochaine avec une trentaine d'Airbus, ma compagnie s'est également transformé en low-cost. Dans ce forum, on a parlé également des régionales qui embauchaient. Je ne crois pas que les choses sont pires maintenant que lorsque j'ai débarqué aux US en 1994. Pour chaque major qui meurt, il y a 3 low-costs qui sont créées.
Mais soyons honnêtes, le véritable problème, ce n'est pas l'économie mais le visa. Et c'est là où les Français décrochent. Dans mon cas, deux jours avant de repartir définitivement pour la France, une copine américaine m'a proposé de se marrier. Je ne la connaissais que depuis 2 semaines. Combien d'entre vous auraient accepté?
On est marrié maintenant depuis presque 9 ans et nous avons 2 enfants et sommes heureux. Est-ce que ça été facile tous les jours? Hell no. Est-ce que j'ai de la tenacité? You betcha...
Si la question est: en partant aujourd'hui aurai-je un poste sur Airbus avec Virgin America dans 2 ans? La réponse est non. Mais ces créations d'emplois par les low-costs vont laisser de sacrés trous dans les écoles de pilotage, ou les compagnies charters. Et c'est là où tu arrives...
Si la question est: dois-je attendre que l'économie soit bonne pour partir? Ma réponse sera également non. Car lorsque tu auras enfin assez d'heures pour envoyer des CV, personne n'embauchera. L'économie est cyclique.
Enfin, je voulais dire que les US est un grand pays. Je sais que les Français aiment vivre en Californie ou en Floride ou près du soleil, mais si vous ne trouvez pas de tuyaux là-bas, essayez les autres 48 Etats (dont l'Alaska).
Les Français qui ont échoué aux US sont comme les grandes compagnies aériennes ici. Ils reprochent ça aux événement du 11 Septembre et disent que les choses sont différentes maintenant. La vérité, c'est que le nombre de passagers n'a pas cessé d'augmenter. Et tant qu'il y aura des passagers, il y aura des pilotes. Et si tu ne veux pas être l'un de ces pilotes, reste en France. C'est moins de concurrence pour moi. <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_smile.gif">
PILOTE.US

<font size=-1>[ Ce message a été édité par: PILOTEUS le 2004-06-18 22:42 ]</font>

