Lowrider a écrit :
ce qui montre bien le poids très relatif des rémunérations dans les coûts globaux, et surtout par rapport à l'ampleur des défis financiers actuels des compagnies.
Pour mémoire le groupe Lufthansa a besoin de 10/11 milliards d'euros...45% de salaire en moins pour les pilotes et ça économise 350 millions en 2 ans...tout est dit.
Ceci étant dit, ce genre de mesures peut être envisagé sur le modèle de Delta il y a quelques années et avec le rattrapage prévu et bien bordé, qui n'a pas manqué d'avoir lieu une fois la bonne fortune revenue.
Je vais essayer d'apporter une réponse calme et constructive.
Le bénéfice net du groupe Lufthansa est de 1,2 Milliard d'euro en 2019 pour 138000 employés et 763 avions.
Cette proposition ne concerne que les pilotes de Lufthansa, la section cargo et Germanwings soit au total 397 avions.
En parcourant rapidement les chiffres, on constate que Lufthansa (cargo et germanwings inclus) rapporte environ 60% du bénéfice total du groupe, disons 720 millions d'euro. A la louche on doit être dans les 4000 pilotes concerné sur 26200 navigants.
Les 350 Million d'euro, c'est la moitié du bénéfice sur une année correcte (et le bénéfice d'AF-KLM quand même).
J’ajouterai, 4000 pilotes sur un groupe 138000 employé (2,9%) comptent pour 10% de la masse salariale. (On ne compte pas les autres pilotes des autres compagnies du groupe ici )
On parle de 40 avions qui vont être enlevés de la flotte. La plupart sont des avions long courrier gourmands en équipage. Au moins 400 jobs de pilotes.
La compagnie est à l'arrêt. Elle n'a aucun revenu. Lorsque ça va repartir, elle perdra de l'argent pendant de long mois.
Pourquoi penses tu honnêtement que les pilotes Lufthansa puissent proposer cette option de derniers recours ? L'Allemagne est célèbre pour la puissance de ses syndicats. S'ils avaient d'autres moyens de pression ils s'en serviraient.
Sur quel autres leviers la direction peut-elle jouer à ce stade ? Quid des 400 pilotes en trop.
Les 10 milliards (pour le groupe), ils en ont besoin pour redémarrer et payer les couts fixes de 763 avions et pour éponger les pertes à venir. ll y a des postes de dépenses dont ils ne maitrisent pas les couts (fuel par exemple, la liste est logue).
On peux faire un parallèle avec Air France. Même si des grosses réformes structurelles sont à faire, tant que les avions ne volent pas au rythme de croisière normal on n'en verra jamais les fruits dans les comptes de la compagnie et pendant ce temps il faut continuer à faire tourner la boutique. Donc à ce stade, a part la masse salariale ou endetter la boite encore plus, comment peuvent-ils faire pour limiter la casse ?
Ce n'est pas de la haine, de la jalousie ou je ne sais pas quoi. Tant que les avions ne volent pas ou très peu, la masse salarial est une variable d'ajustement. Ceux qui coutent le plus chère, ce n'est pas les petits employés du sol dont le salaire est entièrement pris en charge par l'AP en ce moment mais bien les hauts revenues.
Tu trouves que 350 millions ce n'est pas grand chose. Moi je dis que ca peut sauver les emplois de 400 confrères et sauver la compagnie.
BA l'a fait il y a quelques années, Delta aussi, si l'effort d'économies est retourné aux salariés lors du retour à bonne fortune (terme très vague) c'est encore mieux.
Par contre on est d'accord, c'est mesures doivent être temporaire.