Préparer et passer son IFR FAA en Europe (CPL, ou PPL !)
Posté : 23 févr. 2007, 23:23
Bonjour à tous,
J'ai lu sur ce forum qu'on parle de qualifs "au rabais" concernant les qualifs américaines.
Etant moi même instructeur JAA et FAA, j'étais intéressée par ces discussions.
Leur mauvaise réputation de notre côté de l'Atlantique, est principalement liée à un protectionnisme acharné de nos écoles européennes, qui préfèrent "abattre l'ennemi" plutôt que de lui prendre ses atouts.
Mais vous n'êtes pas convaincus, alors admettons, des qualifs au rabais, des pilotes qui ne savent pas voler, etc.
Il reste un point surprenant quand même... deux fois moins d'accidents mortels.
Pas mal pour des "mauvais pilotes" non ?
La réalité des formations américaines, c'est un plus grand pragmatisme.
(c'est quoi le pragmatisme ? réponse par un exemple plus bas)
Pour les théoriques européens, on vous demande d'apprendre le nombre de candela de chaque balise de piste, le nombre de haches par hotesses, et la couleur des chaussettes de l'archiduchesse...
Très utile quand on est monomoteur monopilote dans la couche, avec le PA en panne, n'est ce pas ?
Alors, nos brillants pilotes à la tête bien pleine, en pratique, ils donnent quoi ?
En pratique, moi j'ai vu un pilote qui m'a magnifiquement calculé sa correction de dérive dans le hold, au degré près.
Magnifique, précis, impressionnant.
C'est juste dommage, il l'a appliquée à gauche alors qu'il fallait la mettre à droite.
Voilà en un petit exemple, illustrée la différence entre le "triturage de neurones" et le pragmatisme.
Être IFR, ce n'est pas foncer dans un nuage dès qu'il s'en présente un, "parce qu'on a le droit".
Être IFR, c'est avoir appris une nouvelle facette du pilotage, une nouvelle facette du ciel.
Être IFR, c'est apprendre des méthodes de travail qui, appliquée dans certaines situations, permettent de rendre safe un vol qui aurait tourné vinaigre en VFR.
Être IFR, c'est de la méthodologie avant tout, de la rigueur, et comme toute discipline aéro (voltige, montagne...) celà développe vos capacités de pilote.
Mais être IFR, ce n'est pas réservé aux pilotes de Jets !
hey, vous voulez même que je vous avoue l'IFR le plus difficile à mes yeux ?
...
rapprochez vous, je le dis pas trop fort...
...
... le plus dur, c'est monopilote ! Oui oui, un gars dans son petit monomoteur Beech ou mooney, dans la crasse, en train de préparer son approche alors qu'il gère en parallèle la machine, qui se fait secouer en bas niveau, avec des moyens de dégivrages limités (ou inexistant parfois) ce qui l'oblige à devenir fin stratège dans l'étude de la météo avant de partir et dans le choix de ses niveaux en fonction de l'iso zéro, ce gars là, il pratique l'IFR le plus complexe.
Les américains volent un IFR de beau temps, ils sont guidés au radar, ils savent rien faire tous seuls?
Amusant, c'est très différent de mes vols IFR aux USA.
Etant donné le nombre d'approches IFR sur des terrains non contrôlés ou avec un contrôle non radar, il faut souvent se débrouiller "tout seul" au contraire, et mon training dans le Kansas s'était passé principalement "à la pogne" sur des terrains de ce style...
Justement, lorsque nous voulions faire du guidage radar, nous allions exprès sur l'aéroport international de Wichita...
Bon, j'espère avoir convaincu quelques uns que l'IFR américain, ce n'est pas une qualif poubelle, comme j'ai pu le lire sur ce forum.
Alexandra
J'ai lu sur ce forum qu'on parle de qualifs "au rabais" concernant les qualifs américaines.
Etant moi même instructeur JAA et FAA, j'étais intéressée par ces discussions.
Leur mauvaise réputation de notre côté de l'Atlantique, est principalement liée à un protectionnisme acharné de nos écoles européennes, qui préfèrent "abattre l'ennemi" plutôt que de lui prendre ses atouts.
Mais vous n'êtes pas convaincus, alors admettons, des qualifs au rabais, des pilotes qui ne savent pas voler, etc.
Il reste un point surprenant quand même... deux fois moins d'accidents mortels.
Pas mal pour des "mauvais pilotes" non ?
La réalité des formations américaines, c'est un plus grand pragmatisme.
(c'est quoi le pragmatisme ? réponse par un exemple plus bas)
Pour les théoriques européens, on vous demande d'apprendre le nombre de candela de chaque balise de piste, le nombre de haches par hotesses, et la couleur des chaussettes de l'archiduchesse...
Très utile quand on est monomoteur monopilote dans la couche, avec le PA en panne, n'est ce pas ?
Alors, nos brillants pilotes à la tête bien pleine, en pratique, ils donnent quoi ?
En pratique, moi j'ai vu un pilote qui m'a magnifiquement calculé sa correction de dérive dans le hold, au degré près.
Magnifique, précis, impressionnant.
C'est juste dommage, il l'a appliquée à gauche alors qu'il fallait la mettre à droite.
Voilà en un petit exemple, illustrée la différence entre le "triturage de neurones" et le pragmatisme.
Être IFR, ce n'est pas foncer dans un nuage dès qu'il s'en présente un, "parce qu'on a le droit".
Être IFR, c'est avoir appris une nouvelle facette du pilotage, une nouvelle facette du ciel.
Être IFR, c'est apprendre des méthodes de travail qui, appliquée dans certaines situations, permettent de rendre safe un vol qui aurait tourné vinaigre en VFR.
Être IFR, c'est de la méthodologie avant tout, de la rigueur, et comme toute discipline aéro (voltige, montagne...) celà développe vos capacités de pilote.
Mais être IFR, ce n'est pas réservé aux pilotes de Jets !
hey, vous voulez même que je vous avoue l'IFR le plus difficile à mes yeux ?
...
rapprochez vous, je le dis pas trop fort...
...
... le plus dur, c'est monopilote ! Oui oui, un gars dans son petit monomoteur Beech ou mooney, dans la crasse, en train de préparer son approche alors qu'il gère en parallèle la machine, qui se fait secouer en bas niveau, avec des moyens de dégivrages limités (ou inexistant parfois) ce qui l'oblige à devenir fin stratège dans l'étude de la météo avant de partir et dans le choix de ses niveaux en fonction de l'iso zéro, ce gars là, il pratique l'IFR le plus complexe.
Les américains volent un IFR de beau temps, ils sont guidés au radar, ils savent rien faire tous seuls?
Amusant, c'est très différent de mes vols IFR aux USA.
Etant donné le nombre d'approches IFR sur des terrains non contrôlés ou avec un contrôle non radar, il faut souvent se débrouiller "tout seul" au contraire, et mon training dans le Kansas s'était passé principalement "à la pogne" sur des terrains de ce style...
Justement, lorsque nous voulions faire du guidage radar, nous allions exprès sur l'aéroport international de Wichita...
Bon, j'espère avoir convaincu quelques uns que l'IFR américain, ce n'est pas une qualif poubelle, comme j'ai pu le lire sur ce forum.
Alexandra