Après d'énormes profits pendant plusieurs années, Air France KLM va rejoindre la cohorte des entreprises rattrapées par la crise et devrait terminer son exercice 2008-2009 (clos au 31 mars) sur une perte. Le titre de la compagnie aérienne a lourdement chuté en bourse ces dernières 48 heures, alors que des rumeurs indiquaient que l'entreprise contactait des analystes pour leur expliquer que leurs anticipations étaient trop optimistes. La direction a finalement dû se résoudre à publier un communiqué indiquant que "la détérioration de l'environnement économique au troisième trimestre a entraîné un léger affaiblissement de la recette unitaire passage et une détérioration forte de la recette cargo" (lire : Air France KLM glisse dans le rouge au troisième trimestre). Air France KLM souligne également que ses résultats n'ont pu bénéficier de la baisse du prix du kérosène du fait des pertes accumulées sur les couvertures pétrolières. Cette stratégie de protection contre la hausse du baril, qui a permis au groupe de traverser avec succès la tempête née de la flambée des cours de l'or noir, se retourne in fine contre elle, sans pour autant remettre en cause ses bienfaits antérieurs.
La conséquence en terme de performance est limpide : la première compagnie européenne va enregistrer un résultat d'exploitation négatif sur le troisième trimestre fiscal (octobre à décembre), tandis que le résultat d'exploitation de l'exercice fiscal 2008-2009 "devrait rester positif, mais son niveau dépendra de l'évolution de la situation économique des semaines à venir".
La situation d'Air France KLM n'est pas isolée, et l'on peut dire sans crainte que la compagnie franco-néerlandaise ne sera pas la moins bien lotie au cours des prochains mois. Son bilan est solide, ses liquidités importantes et sa taille suffisante pour piloter à vue à moyen terme... Car la chute du prix du kérosène n'est pas tout. La crise mondiale a entraîné un plongeon du trafic, particulièrement sensible dans le fret : en novembre, le trafic cargo a chuté de 13,5% par rapport au même mois de 2007, alors que le trafic passagers reculait de 4,6%, selon les données compilées par l'Association Internationale du Transport Aérien (IATA). La baisse de l'activité fret est la plus importante enregistrée depuis 2001, dans le sillage des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Dans une mise à jour remontant à début décembre, IATA prédisait une baisse de 6,5% du chiffre d'affaires des compagnies aériennes entre 2007 et 2008, pour une perte cumulée dans le secteur de l'ordre de 5 milliards USD. "Les perspectives sont médiocres. La crise chronique du secteur va continuer en 2009 avec 2,5 milliards USD de pertes cumulées. Nous faisons face au pire environnement en terme de revenus des 50 dernières années", selon Giovanni Bisignani, le directeur général de l'organisation basée à Genève et qui regroupe la plupart des transporteurs mondiaux. Mais ces prévisions de pertes réduites en 2009 par rapport à 2008 sont un trompe-l'oeil, prévient IATA, car elles s'expliquent par la chute du baril qui pèsera moins sur les compagnies nord-américaines, qui ne bénéficiaient pas de bonnes stratégies de couverture des fluctuations quand l'or noir flambait.
A la problématique de la baisse générale du trafic, s'ajoute celle, plus récente, de la chute des ventes de billets de première classe et de classe affaires, les plus rémunérateurs pour les compagnies. IATA, encore elle, a indiqué hier que le trafic "premium", lié aux voyages d'affaires notamment, a plongé de 11,5% en novembre, bien plus vite que la moyenne. Au vu des perspectives macroéconomiques pour l'année 2009 et au-delà, la tendance ne devrait pas s'inverser, du moins sur le semestre en cours. La rentabilité des transporteurs s'en verra nécessairement affectée.
Dans un secteur qui sort à peine des tensions nées de la flambée du pétrole, alors qu'il se remettait tout juste des conséquences du 11 septembre 2001, l'arrivée d'une crise économique majeure pourrait avoir un effet dévastateur, déjà fatal à plusieurs acteurs. Pour l'heure, cela concerne surtout des compagnies régionales américaines, mais des entreprises asiatiques ont d'ores et déjà dû faire appel à leurs gouvernements de tutelle pour poursuivre leur exploitation. D'autres, comme Alitalia ou Austrian Airlines en Europe, n'ont eu d'autre solution que de s'adosser à un groupe plus solide. Mais le secteur craint qu'un "gros poisson" ne se fasse prendre dans les mailles du filet. Lors d'une conférence tenue début décembre, GECAS, la filiale de location d'avions de ligne du géant américain General Electric, avait indiqué tabler sur une contraction de 1 à 2% du trafic global cette année, ce qui conduirait à "ce qu'au moins une compagnie aérienne majeure soit liquidée". Dans son scénario noir, le loueur d'avions a intégré une baisse de 3% du trafic, ce qui serait exceptionnel puisque la pire période de 12 mois connue par l'aviation, dans le sillage du 11 septembre 2001, avait conduit à une contraction de 2,5% du trafic. Dans cette hypothèse, "ce ne serait pas une seule mais deux compagnies majeures qui seraient liquidées", a prévenu GECAS.
(source : jr)
Votre avis ? Doit-on vraiment commencer à avoir peur ?
L'étau de la crise se resserre sur le transport aérien
Modérateur : Big Brother
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Auteur du sujetAfilnit
- Chef de secteur posteur
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L'étau de la crise se resserre sur le transport aérien
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- Captain posteur
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(je suis loin d'être très au fait de l'économie mais je propose quand même
)
Tout dépend dans quelle direction on regarde.
Si on se penche sur les petites compagnies ou encore les compagnies low costs on peut effectivement avoir quelques craintes étant donné leurs éventuelles marges faible.
En revanche, si l'on se penche sur le cas d'AF-KLM je pense tout de même qu'il y'a moins de crainte à avoir.
Cependant, je pense qu'il faut tout de même relativiser ce qui est dit dans cet article. Les prévisions ou suppositions ne ressemblent que très rarement à la réalité. On peut espérer que l'avenir ne sera pas aussi sombre que les prévisions.
L'avenir nous le dira mais il est clair qu'il sera un peu moins glorieux qu'il y'a encore 6 mois...
Tout dépend dans quelle direction on regarde.
Si on se penche sur les petites compagnies ou encore les compagnies low costs on peut effectivement avoir quelques craintes étant donné leurs éventuelles marges faible.
En revanche, si l'on se penche sur le cas d'AF-KLM je pense tout de même qu'il y'a moins de crainte à avoir.
Cependant, je pense qu'il faut tout de même relativiser ce qui est dit dans cet article. Les prévisions ou suppositions ne ressemblent que très rarement à la réalité. On peut espérer que l'avenir ne sera pas aussi sombre que les prévisions.
L'avenir nous le dira mais il est clair qu'il sera un peu moins glorieux qu'il y'a encore 6 mois...
J'apporte mon avis sur la question: je pense que contrairement à mirage pilot, dans l'etat actuel des choses (notamment par le rachat de 25% du capital d'alitalia récemment, ce qui semble démontrer une bonne santé financiere de la part du groupe), l'avenir (d'ici 6-7 moismirage pilot a écrit : L'avenir nous le dira mais il est clair qu'il sera un peu moins glorieux qu'il y'a encore 6 mois...
ca n'engage que moi, mais le gros de la tempete , en tout cas pour le monde aro et le transport civil, est deriere nous, mais bon on est pas à l'abris d'une nouvelle hausse des cours du baril, ou de tout autre evenemtn qui pertuberai le secteur .... mais de la à faire sauter 2 majors, faudrait vraiment que ca soit grave...
Apres comme l'a dit Aflinit, les prévisions d'un recul de 3% seraient prévues pour un 'scénario noir'.
A+
Ca c'est la grande question de l'avenir, est ce qu'on a touché le fond de cette crise et de la on peut imaginer un scénario noir ou est ce qu'on peut descendre encore plus bas? Enfin qu'on on voit qu'elles sont les résultats des plans de relance on peut se poser des questions? Par contre celui qui me donne des réponses chapeauApres comme l'a dit Aflinit, les prévisions d'un recul de 3% seraient prévues pour un 'scénario noir'.
Le coup d'une major tout est possible, tout est réalisable, c'est la grand jeu de la vie ( rumeurs, rumeurs BA )
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