ADPWARRIOR a écrit :
Voici un article fondateur qui n'avait pas pour objet de légitimer licences et CDN des avions résident à plein temps sur un état tiers. L'article a été rédigé à une époque où les échanges étaient moins développés, et n'est peut-être plus adapté à la réalité.
Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation, le fait de ne pas appliquer l'esprit d'un article fondateur de la convention est un grave précédent. En revanche, il ne me parait pas débile qu'il faille immatriculer dans un pays un véhicule ou avion qui réside dans ce pays après un certain temps. Cette obligation aurait selon moi été beaucoup plus légitime que l'incident diplomatique que l'EASA a déclenché. Ensuite, cette décision, il aurait fallu la prendre au milieu des années 90 mais c'est un autre débat.
On parle beaucoup des avions novembre mais il faut savoir qu'avec leurs conneries, les certificats médicaux classe 2 Français ne sont plus valables pour piloter un avion Français dans les pays qui appliquent de manière stricte PART-FCL depuis dimanche dernier. Les licences Hongroises ne sont plus non-plus reconnues pour piloter dans ces mêmes pays ainsi que les licences Turques. Des pays qui ont soit fait le choix d'être JAR-FCL mais pas EASA ou encore qui n'appliquaient pas la bonne "incantation" des JAR-FCL dans le cas de la Hongrie.
Il faut comprendre qu'on marche sur la tête avec un pilote privé Hongrois ou du Lichtenstein qui peut voler partout à travers le monde dans son avion Hongrois mais pas en Europe s'il y réside.
Un autre truc débile, le texte en vigueur depuis dimanche ne permet pas un opt-out pour l'ensemble des parties, cet opt-out a été publié vendredi dernier comme amendement mais n'est applicable que le 25 avril. On se retrouve dans une situation dans la quelle la France par exemple ne respecte pas le règlement Européen en n'émettant pas des licences Part FCL depuis dimanche alors que le règlement Européen l'oblige. L'EASA déconne grave et pas uniquement au niveau des licences Novembre.
Le choix de certains constructeurs dont cessna, beechcraft, voire pilatus de ne pas rechercher la certification de certains avions ou STC en Europe est un des signes qu''il y a quelque chose qui ne va pas. Le fait que le deux-tiers des avions privés à Toussus soient immatriculés à l'extérieur de l'EU est aussi un signe que quelque chose ne va pas.
ADPWARRIOR a écrit :
Ca ne me parait pas évident: si seule la peinture change, je trouve cela ridicule. Passer un test pour connaitre les différences liées aux réglementations et infrastructures me parait utile en revanche.
Dans l'absolu, pourquoi pas mais l'AIP est les autres publications de l'information aéronautiques sont là pour signifier les différences avec l'OACI. Sinon on perd l'intérêt des SARPs OACI. Sinon, il faudrait passer un test pour aller en Grande Bretagne, un test pour Aller en Espagne, un test pour aller en Allemagne, vous voyez le topo. Et pourtant, autant les règles en transport public sont a peu près harmonisées en Europe, autant les condition d'utilisation des aéronefs civils en aviation générale c'est différent dans chaque pays d'Europe puisque c'est du droit national jusqu'à maintenant.
Par contre, il ne me parait pas débile si on veut convertir une licence de passer un examen écrit ou oral sur la réglementation ainsi que sur les procédures opérationnelles puisqu'elles sont différentes dans plusieurs pays. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait pour convertir ma licence canadienne en américaine ou obtenir une validation de licence Française ou Australienne à l'époque.
ADPWARRIOR a écrit :
Il ne faut pas oublier que de nombreux avions ont été convoyés jusqu'à fin 2009 par le Danemark afin de payer 0% de TVA.
Je n'ai pas connaissance que de tels agissements, par d'autres pays, soient aujourd'hui possible, n'ayant pas étudié la question. Mais on ne peut nier honnêtement que l'immatriculation en N était une façon d'éviter de payer la TVA.
Encore une fois, un problème d'information. Effectivement, un certain nombre d'avion ont été importés par la filière Danoise ou Britannique pour bénéficier d'une TVA a taux réduit (0%) puisque c'était le taux en vigueur pour ce type d'opération mais je te rassure, ce ne sont pas que les avions Novembre mais plus du trois quart des avions importés en Europe qui passaient par cette filière. Des avions Foxtrot, Golf, Delta, LX etc.. à TVA 0% il y en a eu des tonnes. Évidemment, un grand nombre de ces avions étaient immatriculés Novembre parce que les propriétaires privés gardent généralement l'immatriculation Novembre et principalement ne se le cachons pas pour bénéficier de STC qui seraient extrêmement onéreux ou indisponibles en Europe ou encore pour la formation IR beaucoup plus pragmatique. Mais les problèmes qu'ont en ce moment des importateurs d'aéronefs américains (en plastique ou en métal) relativement a des redressements TVA le sont pour toutes les immatriculations. Beaucoup d'importations privées se font maintenant par le Luxembourg ou la TVA est à 15% mais la différence n'est pas particulièrement significative pour beaucoup. La filières danoise existe encore pour les avions anciens (plus de 35 ans d'âge et dans une certaine condition) pour une TVA réduite à 5% mais pas pour les avions récents.
En résumé, sur le plan personnel, je trouverais normal d'exiger l'immatriculation d'un aéronef dans le pays ou il réside, ne serait-ce que parce qu'il est beaucoup plus difficile pour une autorité (Transport Canada, Le LBA allemand, l'OSAC en France, la FAA) de déléguer des ressources pour assurer la supervision du suivi de la navigabilité à l'étranger que de le faire sur son territoire. La prolifération d'avion Novembre sur les tarmacs Français est donc une aberration en ce sens.
Vous comprendrez que je ne porte pas les agissements de l'EASA dans mon coeur.
Cordialement,
Marc-Olivier
PS: Je suis instructeur IR Canadien, Américain et Britannique donc un peu intéressé par la chose mais ça ne change pas je crois le fond de ma pensée.