L'appréhension du pilote vis à vis des facteurs externes - Parlons vrai

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tarere
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L'appréhension du pilote vis à vis des facteurs externes - Parlons vrai

Message par tarere »

Bonjour à tous,

Ma situation résumée : pilotaillon PPL depuis avril, 10h de vol en tant que pilote breveté depuis et bientôt 60 hdv au total.
Ma formation s'est très bien passée, rapide et sans difficulté grâce à un excellent instructeur.

Je suis il est vrai assez anxieux de nature, mais le vol reste une source de stress importante pour moi, essentiellement en raison des facteurs externes : pannes et dégradation météo rapide et imprévue.
J'ai notamment une appréhension forte de la panne moteur.

Je pensais que cela passerait avec les heures, mais cela reste stable, j'ai toujours de la difficulté à faire confiance à ces machines d'aspect assez vétuste qui ont généralement au minimum une bonne trentaine d'année, (même si au final peu de pièces sont d'origines).
D'un autre côté je crois que cette injection d'adrénaline fait partie des choses qui me font remonter à chaque fois dans ces avions.

Cette appréhension de la panne est elle commune et passe t-elle avec l'expérience ?

Autre sujet important, tous nos avions ne sont pas équipés de jauges manuelles pour vérifier avec précision la quantité exacte de carburant, nous en avons pour les Cessna mais pour le PA28 par exemple nous utilisons le repère de languette. Relativement mal à l'aise avec cette technique que je juge peu précise, dès lors que la quantité est inférieure aux languettes sur les deux ailes je commande systématiquement un plein partiel aux languettes, y compris pour de petits vols locaux inférieurs à une heure. Cela représente 2x64L donc un départ à 128L pour un petit vol local, les deux terrains possible de dégagement en cas de problème en local sont à 30 et 40 mins de vol respectivement.
Jusqu'à présent je n'ai jamais pu m'empêcher de faire ce plein partiel, la dernière fois le plein au languette à donné 25L seulement, il restait donc environ 100L dans les ailes, beaucoup plus qu'il n'en faut pour un petit local. Mais c'est plus fort que moi, l'estimation visuelle ne me satisfait pas, je veux un relevé précis et fiable. Cela fait partie de mon appréhension sur la sécurité générale de la machine. Le fait de se donner des marges de sécurité disproportionnées est-il commun aux jeunes pilotes ?

Merci
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FrenchGreg
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Message par FrenchGreg »

Je me reconnais là-dedans (PPL depuis 12/12/2011).
Surtout quand tu dis que c'est ce mélange d'excitation et d'appréhension qui fait que tu y retournes.

Pour le reste, je serais bien embeté pour te donner des conseils ..
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Echo-Delta
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Re: L'appréhension du pilote vis à vis des facteurs externes - Parlons vrai

Message par Echo-Delta »

nil
Modifié en dernier par Echo-Delta le 27 mars 2013, 20:16, modifié 1 fois.
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siverscolt
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Message par siverscolt »

Autre sujet important, tous nos avions ne sont pas équipés de jauges manuelles pour vérifier avec précision la quantité exacte de carburant, nous en avons pour les Cessna mais pour le PA28 par exemple nous utilisons le repère de languette. Relativement mal à l'aise avec cette technique que je juge peu précise, dès lors que la quantité est inférieure aux languettes sur les deux ailes je commande systématiquement un plein partiel aux languettes, y compris pour de petits vols locaux inférieurs à une heure. Cela représente 2x64L donc un départ à 128L pour un petit vol local, les deux terrains possible de dégagement en cas de problème en local sont à 30 et 40 mins de vol respectivement.
Jusqu'à présent je n'ai jamais pu m'empêcher de faire ce plein partiel, la dernière fois le plein au languette à donné 25L seulement, il restait donc environ 100L dans les ailes, beaucoup plus qu'il n'en faut pour un petit local. Mais c'est plus fort que moi, l'estimation visuelle ne me satisfait pas, je veux un relevé précis et fiable. Cela fait partie de mon appréhension sur la sécurité générale de la machine. Le fait de se donner des marges de sécurité disproportionnées est-il commun aux jeunes pilotes ?
Ton instructeur a du te dire également qu'avant chaque vol, il fallait regarder le carnet de route de l'avion dans lequel les pilotes indiquent normalement les quantités de carburants mises à chaque fois qu'ils passent à la pompe et s'il s'agit d'un plein complet ou non...
En regardant le temps de vol effectué depuis le dernier plein, et connaissant à peu près l'autonomie de ton avion, tu peux avoir une idée du temps de vol qu'il te reste avec le carburant disponible (en tenant compte des réserves réglementaires bien entendu).

Néanmoins cela ne suffit pas et il faut également passer par un examen visuel de la quantité restante pour voir si cela concorde avec ce que tu en avais déduit du carnet de route...
Dans tous les cas, si le doute persiste, n'hésite pas à faire le plein complet de l'avion avant de partir, après tout le prix du carburant est compris dans le prix de l'heure de vol, donc aucune raison de se priver!!!!

Enfin, si je peux me permettre de te donner un conseil, ne crois jamais un autre pilote sur parole quand il te dit que ce n'est pas la peine de faire le plein, qu'il y a laaaargement de quoi faire avec ce qui reste... Fait comme St Thomas, ne crois que ce que tu vois et donc, ne fais jamais l'impasse sur cette vérification...


J'ai notamment une appréhension forte de la panne moteur.

Je pensais que cela passerait avec les heures, mais cela reste stable, j'ai toujours de la difficulté à faire confiance à ces machines d'aspect assez vétuste qui ont généralement au minimum une bonne trentaine d'année, (même si au final peu de pièces sont d'origines).
D'un autre côté je crois que cette injection d'adrénaline fait partie des choses qui me font remonter à chaque fois dans ces avions.

Cette appréhension de la panne est elle commune et passe t-elle avec l'expérience ?
Il est normal d'avoir une petite appréhension, maintenant, comme dit l'adage, "la peur n'évite pas le danger"...
Je pense que tu devrais te renseigner dans ton club sur la façon dont sont entretenus les avions, car le problème n'est pas tellement de l'age des avions en eux même, mais du sérieux avec lequel ils sont entretenus. Là est la clé...

Enfin, si c'est la panne moteur qui te fait peur, tu peux toujours multiplier les exercices de pannes avec ton instructeur préféré afin que, le jour où cela t'arrive, tu ne paniques pas et que tu sois prêt à y faire face... L'entrainement est la meilleure des garantie, même si il ne fait pas tout ds certains cas...

Bonne continuation
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Nolan
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Re: L'appréhension du pilote vis à vis des facteurs externes - Parlons vrai

Message par Nolan »

tarere a écrit :J'ai notamment une appréhension forte de la panne moteur.
Que veux-tu que je te dise de plus : met-toi au planeur, et cette appréhension disparaîtra ;)

Moi aussi j'ai une appréhension avant chaque vol (qui généralement disparaît à cause de la concentration). Mais pas spécialement à causes de problèmes mécaniques. Il faut savoir que les machines sont très bien entretenues, leur inspection globale avant chaque vol est un facteur qui dépend de toi (donc une bonne prévol permet de vérifier rapidement si tout va bien). Les avions sont régulièrement suivis (visites toutes les 50h, grandes visites...), et l'ancienneté donc la simplicité des moteurs limite fortement le risque de panne. Il faut savoir que très rares, parmi les accidents d'avion légers en France (qui eux aussi sont rares), sont les accidents liés à un problème mécanique. C'est quasiment toujours une erreur d'inattention (ou un enchaînement d'erreurs, qui peuvent être liées par exemple à un excès de confiance en soi, donc à une négligence de certains paramètres tels que, pour les plus fréquents, la météo, le centrage ou la quantité d'essence dans les réservoirs).

Il est cependant justifié de craindre la quantité d'essence dans les réservoirs, de toujours vérifier, et de ne pas croire les jauges, donc de ce côté là tu as bon. Il vaut mieux avoir trop d'essence que pas assez (enfin, généralement).

Je pense que cette appréhension disparaîtra avec l'expérience, quand tu auras prouvé avec le temps la fiabilité des machines sur lesquelles tu voles. Tant que cette appréhension ne t'empêche pas de voler, tu n'as aucune raison de t'inquiéter !
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tarere
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Message par tarere »

@sylvain

Juste une remarque, je consulte bien le carnet de vol avant, mais d'expérience j'ai déjà vu tout un tas d'erreur dessus commises par les pilotes : temps de vol incohérent ou erroné et une fois ligne de carnet de vol non remplie ! C'est une erreur qui peut arriver facilement et donc par principe je consulte mais n'apporte aucun crédit factuel au calcul de l'autonomie restante à partir du carnet de vol. Une chose encore, un instructeur m'a parlé une fois d'un vol de carburant sur un avion au parking... Du coup c'est comme la jauge de carburant instrumentale, dès lors que je sais qu'elle fonctionne une fois sur deux, je ne lui accorde pas le moindre crédit.
Pour toute ces raisons je focalise sur l'évaluation précise de la quantité restante, et la méthode visuelle des languettes n'étant pas satisfaisante je vais me commander à titre personnel une jauge pipette pour PA28 pour "soigner" mon extra-prudence sur recommandation du post ci-dessus.

Je n'ai pas eut de problème particulier avec les exercices de panne, c'est un exercice amusant en instruction, le problème est plus que dans la région ou je vole l'option "vachage" est statistiquement quasi nulle, ce sera l'option amerrissage dans le meilleur des cas et c'est une chose que l'on peut redouter à juste raison. Je pense que c'est d'ailleurs cette issue qui me fait focaliser sur la panne moteur, j'imagine que si je volais au dessus de champs agricoles je n'aurai pas la même appréhension.

Je serai intéressé par le vol de nuit mais là je me dit que c'est la dépendance absolue à la fiabilité machine, une panne moteur dans en pleine nuit, quelles sont les chances de survie ? :)
Les avions sont bien entretenus mais on a tous entendu des anecdotes...

Je vais croire en Nolan qui me confirme que l'expérience aidera, et je voulais surtout me rassurer sur le fait de ne pas seul à ressentir de l'anxiété. Quand je vois les instructeurs monter dans les avions comme si ils prenaient leur voiture (je parle d'attitude décontractée, point de vue sécurité tout est scrupuleusement suivi), je me dis que j'ai du chemin à parcourir.
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Nolan
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Message par Nolan »

tarere a écrit :Je serai intéressé par le vol de nuit mais là je me dit que c'est la dépendance absolue à la fiabilité machine, une panne moteur dans en pleine nuit, quelles sont les chances de survie ? :)
Là on est d'accord c'est clairement du suicide ^^ Peut-être pas jusque là, mais le vol de nuit en monomoteur c'est comme l'IFR monomoteur, quand l'hélice arrête de tourner t'es mort. Et c'est un cas qui est malheureusement probable.
Après si c'est quelque chose à faire une fois dans sa vie, je n'en doute pas.
Quand je vois les instructeurs monter dans les avions comme si ils prenaient leur voiture (je parle d'attitude décontractée, point de vue sécurité tout est scrupuleusement suivi), je me dis que j'ai du chemin à parcourir.
Faut voir le nombre d'hdv qu'ils ont aussi ^^ Tu n'avais pas d'appréhension la première fois que tu as pris seul ta voiture ? Ou la première fois où tu es parti loin ? (panne moteur sur l'autoroute, tout aussi dérangeant qu'en avion :x )
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flylfnh
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Message par flylfnh »

L'appréhension peut ne rien avoir à voir (à voir) avec le nombre d'heures de vol.
Tu peux être jeune pilote et n'en avoir aucune ou bien en avoir 200 et en avoir encore.

Je pense que ça peut dépendre plus de l'âge de la personne en question. J'en connais de 40 et quelques années, pas encore PPL (de cette appréhension pour certains) à 150 heures de vol (voire plus) et qui ont encore une certaine peur (ou l'inverse).
A l'inverse (encore), des jeunes, 20 heures de vol, qui partent voler comme ils prendraient leur voiture (exemple vivant), il y en a plein.

Pour le vol de nuit et la panne moteur...dans ce cas là, on ne fait plus rien si on calcule comme ça.

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Vanzen
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Message par Vanzen »

C'est sur que l'IFR monomoteur, vaut mieux pas trop penser à la panne ... Basé à Toussus, l'atterrissage en piste 25, ça veut dire quinze minutes de survol du sud de la région parisienne, sa banlieue bien dense et virage le long du périphérique, et juste pas un seul endroit ou se poser, à part Orly ,et encore ,
vu qu'on fait tout ça a trois mille pied, faut être bien place. Quand il fait beau, je me dis que je vais viser un bois ou un parc et tirer le parachute, (cirrus), voir la seine me dit mon copain instructeur.... Mais dans la crasse, alors la ... Finalement, c'est tellement énorme, qu'on n'y pense pas.
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Nolan
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Message par Nolan »

flylfnh a écrit :Je pense que ça peut dépendre plus de l'âge de la personne en question. J'en connais de 40 et quelques années, pas encore PPL (de cette appréhension pour certains) à 150 heures de vol (voire plus) et qui ont encore une certaine peur (ou l'inverse).
A l'inverse (encore), des jeunes, 20 heures de vol, qui partent voler comme ils prendraient leur voiture (exemple vivant), il y en a plein.
Ca dépend des caractères qui dépendent de l'âge (une question d'hormone et d'expérience de la vie :x), mais y'a des caractères qui même jeunes auront cette appréhension.
Après les HDV y font forcément quelque part, car plus tu pratiques quelque chose et plus ça devient quelque chose de courant, de "normal". Donc tu te l'appropries plus et t'es plus à l'aise. Ça me fait penser aux treuillées en planeur par exemple, au départ t'es pas à l'aise avec la sensation d'accélération, et après tu t'appropries cette sensation jusqu'à ce qu'elle devienne "normale". Après aussi sûrement le temps qu'une personne met pour s'approprier des émotions, des événements varie fortement selon les caractères (et selon l'âge aussi du coup).
Pour le vol de nuit et la panne moteur...dans ce cas là, on ne fait plus rien si on calcule comme ça.
Bah ça ouvre -encore- à un débat, mais t'en entendras tout le temps (des vieux en plus) dire que l'IFR monomoteur (incluant le vol de nuit monomoteur, c'est la même chose pour moi...), c'est de l'inconscience, car la panne est vite arrivée (un moteur est une mécanique complexe), et que tu n'as aucune échappatoire (alors qu'en bimoteur tu as le 2e moteur). Et je suis d'ailleurs d'accord avec eux, et ça n'empêche pas de voler et "de s’épanouir" le jour, et si tu veux faire de l'IFR (ou du vol de nuit, qui est inclus..), de prendre un bimoteur (genre un baron).
Et puis il faut croire les vieux (enfin quand ils sont globalement d'accord), s'ils disent des trucs, c'est parce qu'ils ont l'expérience pour les dire !
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menestrel
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Message par menestrel »

bonjour,

Dur dur pour les hyper anxieux....j'ai un copain dans ce cas la et j'avoue que c'est très spécial, on a l'impression qu'il ne prends aucun plaisir en vol, que tout est prétexte à ne pas décoller....
Le moindre toussotement du moteur le fait bondir dans son siège et serrer les fesses pour tout le reste du vol....

C'est dommage car du coup il ne profite de rien de ce que peut apporter l'aviation légère: les voyages, l'aventure, les pistes courtes, le vol en montagne....etc

Je pense que tout cela correspond à son caractère et que dans toutes les disciplines il agit comme cela, cependant l'aviation c'et vrai ça demande d'accepter que le risque de panne n'est pas de zéro...

Une fois que tu aura vécu la première panne moteur peut être que tu dédramatisera lol

En ce qui me concerne j'ai eu une panne moteur il y a 3 ans, j'avoue que depuis je prête un peu plus attention à ce que je survol mais ça na jamais apporter un stress supplémentaire à mes vols.

La gestion du stress et de l'anxiété est un travail a faire sur soi même au sol...

fly safe
Un con qui marche va plus loin qu'un intellectuel assis.......
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