1991-1992 / 2019-2020 la redite...
Posté : 04 juin 2020, 22:47
Les moins jeunes se souviennent sûrement de cette belle année 1991 où ça recrutait dans tous les sens: les "majors" ouvraient grand leurs portes, et allaient même recruter dans les aéro-clubs les jeunes prometteurs. Effet d'aspiration par le haut: les compagnies de 2ème et 3ème niveau (c'est comme ça qu'on disait à l'époque), voyant leurs navigants déserter pour aller privilégier les réacteurs dans les majors, allaient recruter aussi dans les clubs. Cette joyeuse pénurie de pilotes rassurait tout le monde: les candidats, les écoles et bien sûr les clubs. Les instructeurs de clubs qui ont été de tout temps sous payés arrivaient à se (re)négocier un salaire jusqu'à 20000 FF (3000 E) dans les gros clubs! Du jamais vu, c'était Bysance!
Puis début 1992, un brillant président Américain (un de plus!) Bush Senior, s'est mis en tête d'aller dézinguer Saddam en Irak. Et toute la belle mécanique se grippa: Une violente crise économique déboula avec évidemment du chômage à la clé. Sur le registre Aéronautique, les activités de transport aérien réduitent de 30% et plus, des avions sur les tarmacs, les "charettes" dans les compagnies de tous les corps de métiers touchant à l'aéro, les EPL qui deviennent bagagistes pour passer le cap (certains ne le franchiront jamais, ce cap...). Ainsi l'effet cascade qui se refait mais dans l'autre sens des majors vers les Cie de 2ème et 3ème niveau, beaucoup de pilotes qui vont brader leur prestations gratuitement là où c'est possible c'est à dire dans toutes les asso où on fait voler des avions pour maintenir leur qualif, et même certains clubs qui arrivent à faire payer une partie des heures à certains pauvres instructeurs qui doivent faire des heures, tellement les élèves manquent...
Beaucoup de clubs vendent des avions (c'est ça ou la clé sous la porte); des paquets d'avions arrivent sur le marché et fait plonger les prix (par exemple des Jodel Mousquetaire très recherchés qui se seraient vendu +70000 e en 1991 se retrouve bradés à 30000 e, voir moins...)
1992 année sinistre (sauf pour acheteurs d'avions où il y eut des affaires à faire comme jamais!), qui déboucha sur 3 longues années de galère, car la machine mis un certain temps à repartir. Et dans les décennies qui suivirent ce ne fut jamais comme en 1991...
J'ai l'impression de revivre ça en ce moment. 2019: pleine embauche à presque tous les niveaux, les écoles qui refusent du monde, les aéro-clubs qui ne manquent pas d'élèves mais d'instructeurs; puis arriva un P... de virus en 2020, et la "confinade" avant la déconfiture!
Il y a de fortes chances que d'ici quelques mois, le Covid soit relégué à la fin du JT de 20h avant les pubs et la météo, les économies repartiront.
Mais ce n'est pas pour autant que l'aviation suivra, car une lame de fond se profile: les prises de conscience environementales.
Cette non-activité aéronautique de plus de 2 mois a fait prendre conscience à une partie de la population que l'on peut vivre sans avions, alors qu'au paravant cela paraissait inenvisageable. Le Train - qui redeviendra moins cher, le vélo et la trotinette, la bagnole-toujours, et les vacances pas à l'autre bout du monde, tout cela encouragé par les politiciens de tous bords de plus en plus unanimes sur le CO2.
En 2 mois on assiste à un changement complet de mode de vie et des mentalités, et au niveau mondial, puisque cette crise est mondiale. Il faut se faire à l'idée que dans les années qui viennent les gens voyageront moins loin et prendront beaucoup moins l'avion. Et pas que les touristes, les voyageurs d'affaire aussi privilégieront le net pour communiquer plutôt que de se taper 5 heures d'avion+ 3h de perdues dans des formalités d'aéroport ...
Dans cet "océan de marasme" au moins un avantage: il sera admis désormais que les entretiens d'embauche se feront en vidéo-conf, plutôt que d'imposer au candidat de lui faire traverser le pays, de lui faire perdre la journée et de l'argent dans du transport, pour juste avoir le loisir de le voir de pied en cap, de s'entretenir une heure avec lui et de le renvoyer dans ses foyers après lui avoir offert le café, non sans lui dire avant de partir: "on vous écrira..." Il faut bien dire que cette tradition de l'entretien d'embauche (formule d'avant COVID) était une aberration écologique, avec les moyens de communication dont on dispose...
Allez bonne soirée à tous!
Puis début 1992, un brillant président Américain (un de plus!) Bush Senior, s'est mis en tête d'aller dézinguer Saddam en Irak. Et toute la belle mécanique se grippa: Une violente crise économique déboula avec évidemment du chômage à la clé. Sur le registre Aéronautique, les activités de transport aérien réduitent de 30% et plus, des avions sur les tarmacs, les "charettes" dans les compagnies de tous les corps de métiers touchant à l'aéro, les EPL qui deviennent bagagistes pour passer le cap (certains ne le franchiront jamais, ce cap...). Ainsi l'effet cascade qui se refait mais dans l'autre sens des majors vers les Cie de 2ème et 3ème niveau, beaucoup de pilotes qui vont brader leur prestations gratuitement là où c'est possible c'est à dire dans toutes les asso où on fait voler des avions pour maintenir leur qualif, et même certains clubs qui arrivent à faire payer une partie des heures à certains pauvres instructeurs qui doivent faire des heures, tellement les élèves manquent...
Beaucoup de clubs vendent des avions (c'est ça ou la clé sous la porte); des paquets d'avions arrivent sur le marché et fait plonger les prix (par exemple des Jodel Mousquetaire très recherchés qui se seraient vendu +70000 e en 1991 se retrouve bradés à 30000 e, voir moins...)
1992 année sinistre (sauf pour acheteurs d'avions où il y eut des affaires à faire comme jamais!), qui déboucha sur 3 longues années de galère, car la machine mis un certain temps à repartir. Et dans les décennies qui suivirent ce ne fut jamais comme en 1991...
J'ai l'impression de revivre ça en ce moment. 2019: pleine embauche à presque tous les niveaux, les écoles qui refusent du monde, les aéro-clubs qui ne manquent pas d'élèves mais d'instructeurs; puis arriva un P... de virus en 2020, et la "confinade" avant la déconfiture!
Il y a de fortes chances que d'ici quelques mois, le Covid soit relégué à la fin du JT de 20h avant les pubs et la météo, les économies repartiront.
Mais ce n'est pas pour autant que l'aviation suivra, car une lame de fond se profile: les prises de conscience environementales.
Cette non-activité aéronautique de plus de 2 mois a fait prendre conscience à une partie de la population que l'on peut vivre sans avions, alors qu'au paravant cela paraissait inenvisageable. Le Train - qui redeviendra moins cher, le vélo et la trotinette, la bagnole-toujours, et les vacances pas à l'autre bout du monde, tout cela encouragé par les politiciens de tous bords de plus en plus unanimes sur le CO2.
En 2 mois on assiste à un changement complet de mode de vie et des mentalités, et au niveau mondial, puisque cette crise est mondiale. Il faut se faire à l'idée que dans les années qui viennent les gens voyageront moins loin et prendront beaucoup moins l'avion. Et pas que les touristes, les voyageurs d'affaire aussi privilégieront le net pour communiquer plutôt que de se taper 5 heures d'avion+ 3h de perdues dans des formalités d'aéroport ...
Dans cet "océan de marasme" au moins un avantage: il sera admis désormais que les entretiens d'embauche se feront en vidéo-conf, plutôt que d'imposer au candidat de lui faire traverser le pays, de lui faire perdre la journée et de l'argent dans du transport, pour juste avoir le loisir de le voir de pied en cap, de s'entretenir une heure avec lui et de le renvoyer dans ses foyers après lui avoir offert le café, non sans lui dire avant de partir: "on vous écrira..." Il faut bien dire que cette tradition de l'entretien d'embauche (formule d'avant COVID) était une aberration écologique, avec les moyens de communication dont on dispose...
Allez bonne soirée à tous!