Que feriez-vous ?

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justatarget
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Que feriez-vous ?

Message par justatarget »

Bonjour les ami(e)s,


Bien que nouveau inscrit, cela fait une décennie que je consultes régulièrement aeronet.


Alors me présente assez rapidement afin que vous puissiez mieux discerner mon profil, bachelier scientifique spé maths, j'ai aujourd'hui 22 ans, j'ai dû redoubler au 2 fois au lycée ce qui m'a fait perdre 2 précieuses années, non pas parce-que je n'avais pas les capacités (bien que la dernière année n'était pas donné), mais tout simplement parce-que depuis mon petit-âge j'étais uniquement concentré à mon objectif de devenir pilote de ligne, je n'étais pas de ceux qui disaient "je veux exercer le métier de pilote de ligne", sans faire la moindre effort, mais étant plus mature maintenant, je me rends compte que j'anticipais déjà beaucoup trop en sautant les étapes lorsque j'étais plus jeune, chose que je regrette tellement aujourd'hui..

Je fréquentais souvent mon aéroclub, passait des heures et des heures de ma journée à faire des recherches sur la mécanique du vol, sur le cursus, sur le côté négatif et positif du métier, sur le déroulement d'un vol avec des collections de DVD justplanes, pilotseyes et j'en passe, je me rendais à l'aéroport de Bâle-Mulhouse chaque fin de semaine (40 km de chez moi) pour parler aux pilotes que je croisais juste à l'entrée de la Crew Room etc pour en citer quelques uns, bref j'étais le genre de gamin qui consacrait la majorité de son temps à l'aviation, chose que mes amis ne comprenaient pas trop d'ailleurs à notre âge, puisque eux, c'était école, foot, consoles, dodo.

Bachelier donc tardivement à 19 ans, je voulais tout de suite "sauter dans une l'eau froide" à mes risques et périls avec un seul objectif en tête, réussir les sélections des filières AB-INITIO sponsorisés par les compagnies aériennes sans back-up, c'est-à-dire sans BAC +2 ou +5 comme on le dit, puisque j'avais déjà perdu pas mal de temps et pour d'autres raisons que j'expliquerais par la suite.

1ère tentative à 19 ans juste après le bac, programme ab-initio Aer Lingus à Dublin, avec un échec aux sélections primaires malgré des mois de préparations et investissement.

Je ne baisse pas les bras car j'étais mentalement prêt à tout, c'est le fruit de plusieurs années de recherches, d'investissement personnel à cette filière. Je décide donc après cette échec d'avoir un 2ème diplôme (un plan B) sous ma main au cas où je perdrais ma licence médicale plus tard, conscient que le simple BAC S ne me qualifie pour aucun job, sauf les boîtes d'intérims, pour anticiper une crise ou autres choses car il n'y avait pas d'autres filières cadet sponsorisés, (je précise qu'à l'époque j'avais également réussi le programme EZY avec CAE mais je n'ai pas une famille qui roule sur de l'or, je n'ai pas pu obtenir un crédit, salaires jugés insuffisant par la banque, et j'ai donc du renoncer à ce dernier).

Après ces petites aventures décevantes mais me rendant plus fort qu'auparavant, je me lance donc en licence de droit qui m'intéressait au début, en espérant qu'en parallèle des filières dîtes "gratuits" ouvrent, mais je me rends vite compte que cette filière ne m'intéresse pas, je décide tout de même de continuer, mais en même temps j'hésite à quitter les études pour travailler et mettre de l'argent de côté car j'avais le sentiment de perdre du temps précieux que je pouvais convertir en liquides, et ce, afin de me financer une formation modulaire dans un pays de l'Est.

Habitant près de Mulhouse, proche de la frontière suisse, je postule donc chez EZY SWISS qui a des postes de PNC à pourvoir (dommage que je ne parles pas allemand car des frontaliers travaillant en Suisse romande gagnent très bien leurs vies), pour mettre de l'argent de côté en étant PNC et pour ne pas mettre de côté en ayant que le SMIC, mon dossier est accepté, j'ai passé les sélections, j'étais en holding pool, sauf qu'à ce moment là je dépose également mon dossier chez EFA pour la Lufthansa Group en parallèle, (Eurowings cursus ATPL), je quitte l'université et me consacre uniquement à ça, je réussis les sélections BQ à Hambourg, mais finalement je n'ai jamais été convoqué pour le GQ malheuresement, pareil pour une compagnie aérienne turque comme cadet qui recrutait avec uniquement un bac s, puisque j'ai la double nationalité alors que tout était bon, ni chez EZY pour le poste de PNC. La cause: COVID-19 joining the chat. C'est tombé tout juste à ce moment-là comme par hasard. La catastrophe, avec des nuits à pleurer, réfléchir, me mettre en question.. Je ne le souhaite à personne. J'ai donc perdu 2 années après le bac, (temps perdu, expériences gagnés), et la crise du secteur aérien n'arrange rien du tout.

Pour ne pas refaire les mêmes erreurs, je travaille donc actuellement en tant qu'agent de fabrication dans une usine en Alsace pour un peu plus que le smic (depuis ~ 1 mois) en essayant de mettre le maximum de côté pour me financer la formation et pour ne pas rien faire et ne pas perdre de temps encore avec des études, sauf que lorsque je vois des connaissances qui n'avaient aucune ambition et qui se sont retrouvés dans des BTS par "hasard" après un bac pro, et qui aujourd'hui travaillent dans la vente par exemple et en sont plutôt content, qui font donc leurs vies tout simplement, je me demande vraiment quoi faire, je ne renoncerais pas à mon objectif, certes, mais je suis quelqu'un de réaliste et je sais qu'il faudrait au minimum 2 à 3 ans pour que les recrutements dans l'aérien reprends et avant que je réunissent la somme nécessaire, car je ne compte plus aux filières ab-initio qui probablement n'ouvriront pas avant plusieurs années, il n'y a qu'a voir l'annonce de la Lufthansa group récemment à leurs élèves.

J'aimerais donc savoir s'il y a des personnes dans mon cas, ce qu'ils envisagent de faire, ou alors j'aimerais avoir l'avis des plus expérimentés pilotes ou non, que je prendrais en compte avec respect. Ayant actuellement 22 ans, je ne sais pas si je devrais continuer comme agent de fabrication temporairement pour mettre de côté, tout en précisant que j'attends en parallèle une réponse pour un poste de technicien informatique avec une formation de leurs part, rien n'est encore sûr, pour toujours toujours travailler temporairement et mettre de côté un peu plus tranquillement qu'à l'usine, pendant 2-3 ans maximum, mais je me demande aussi si je ne devrais pas m'inscrire à un BTS lorsque j'aurais 23 ans, donc l'année prochaine, pour faire des études et avoir un BAC +2 au moins (sans salaire donc les 2 ans, LE gros point négatif ou en alternance) jusqu'à mes 25 ans, puis mettre de côté jusqu'à mes 28-29 ans avec le métier correspondant à mon BTS, ou alors une formation avec l'ENAC ou l'ESMA de Flight dispatcher qui dure 4 mois mais ça sera un peu bête puisqu'il n'y aurait pas de débouchés, pour ensuite commencer une formation modulaire une fois l'argent réunit, mais j'ai l'impression que je perdrais un temps fou avec des études en BTS, bien que cela pourrait bien sûr me servir en toute période de crise pour avoir un job plus tranquille et un peu mieux payé qu'agent de fabrication par exemple, tout simplement pour passer du statut de l'ouvrier au technicien, mais qui dit 2 ans dit à peu près 30.000€ de perdus car je vis chez mes parents et je "coffre" le tout.

Je ne sais donc vraiment pas quoi faire entre ces options.

Qu'en pensez vous ?

Voilà, je remercie à celles et ceux qui ont pu lire entièrement.

Toutes vos commentaires/avis sont sont les bienvenues.
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Vercore
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Vercore »

Il faut regarder la situation telle qu'elle l'est : l'aéronautique est le secteur le plus sinistré. Miser son avenir sur des ruines est dangereux, au moins à court terme. Les besoins en pilote sont nuls.
Je te conseille de te trouver un secteur d'activité/une formation qui pourrait t'intéresser en attendant que l'aéro reparte (si elle repart, parce qu'il y a en plus du bashing politique)
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teubreu
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Re: Que feriez-vous ?

Message par teubreu »

Avec un profil comme le tien il faut passer par la voie autodidacte modulaire. Si tu n'as pas encore le PPL commence par ça sans te presser.
Le milieu est sinistré avec des milliers de pilotes au chômage. Il est très improbable qu'une reprise fulgurante ait lieu, donc des jeunes sans expérience se lançant maintenant n'auront sans doute pas de boulot avant 2025 voire plutôt la fin de la décennie.
Une fois que tu as le PPL, fais des baptêmes pour monter tes heures puis fais-toi sponsoriser par ton club pour passer FI, comme ça tu accumuleras un peu d'expérience quelques années en montrant ta volonté. Une fois que tu auras fait ça on sera en 2025, en fonction des circonstances tu verras si ça vaut le coup de commencer une formation pro avec ce que tu auras mis de côté avec un job alimentaire.
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Dubble
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Dubble »

Malheureusement le métier de pilote fait face à trois menaces existentielles.
J'en étais bien conscient depuis plusieurs années et me suis lancé en toute connaissance de cause, mais pas sans avoir un diplôme qui pourrait assurer un minimum mes arrières en cas de retournement de situation plus tôt que prévu.

- La honte de prendre l'avion, le dénigrement de l'aviation, et autres tendances écologistes. L'avion est le parfait bouc émissaire. Des émissions individuelles objectivement élevées (liées au fait que l'avion permet les grands déplacements), une position bien visible dans le ciel, une image de transport des riches, tout cela favorise et facilite la tâche des écologistes qui deviennent quasi dogmatiquement opposés à ce mode de transport.

- Les aspects physiques du réchauffement climatique, et de la fin des ressources en pétrole, qui tous deux auront un effet marqué sur l'économie, et donc sur le transport aérien, qui réagit fortement aux variations économiques. J'inclus dans cette menace de type "économique" également les politiques de réduction des couts des entreprises qui favorisent la téléconférence.

- La volonté de réduction des couts (même si le cout des pilotes n'est vraiment pas excessif, environ 5 à 10% du prix du billet) qui mène au développement de l'aviation sans pilote. Même si l'aviation sans pilote ne voit pas le jour, on peut tout de même tabler sur l'avion monopilote en croisière avec un impact sur l'emploi par le biais de la réduction des équipages long courriers de 3 à 2 et de 4 à 3 voire à 2.

Fort de tous ces éléments, je ne saurais te conseiller que de chercher un métier bien rémunéré, même peu qualifié, qui pourrait te servir de porte de sortie.
Par exemple, un plombier peut gagner un salaire tout à fait confortable. Ces métiers manuels un peu techniques et/ou difficiles et mal considérés par les jeunes finissent par avoir une pénurie de main d'oeuvre. Et le client avec un chauffe-eau éclaté, pas d'eau chaude depuis 5 jours, est prêt à mettre le prix pour retrouver ce confort basique de vie.
Electricien, couvreur, maçon, charpentier, et même hors du domaine du bâtiment on doit pouvoir trouver ce genre de choses.
Si tu veux un intermédiaire, pourquoi pas mécanicien aéro. Je ne sais pas si c'est très bien payé comme métier de manière générale, mais tu vois des avions de près, avec une connaissance que peu de pilotes auront et qui se révélera un plus dans le métier, et avec probablement une capacité à basculer dans un autre domaine assez nette.
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justatarget
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Re: Que feriez-vous ?

Message par justatarget »

Tout d'abord, un grand merci à vous pour vos réponses et vos conseils.
Vercore a écrit : 18 oct. 2020, 22:18 Il faut regarder la situation telle qu'elle l'est : l'aéronautique est le secteur le plus sinistré. Miser son avenir sur des ruines est dangereux, au moins à court terme. Les besoins en pilote sont nuls.
Je te conseille de te trouver un secteur d'activité/une formation qui pourrait t'intéresser en attendant que l'aéro reparte (si elle repart, parce qu'il y a en plus du bashing politique)

Effectivement, c'est pourquoi j'hésite également à me lancer dans un BTS l'année prochaine pour faire des études plutôt courtes mais qui me fera passé du statut d'ouvrier à celui d'un technicien, donc salaire un peu plus élevé que le SMIC lorsque je trouverais un emploi en rapport avec le BTS dont je serais issu, mais LE gros point négatif est le fait que j'aurais 25 ans lorsque j'obtiendrais mon BTS (si tout se passe bien) et pendant ces 2 années là je n'aurais rien mis de côté ou peu si c'est en alternance, donc pas de PPL ni de murissement ou autres, mais comme l'a mentionné @teubreu, il est très improbable qu'une reprise ait lieu avant 2025 d'où mon hésitation.
teubreu a écrit : 18 oct. 2020, 22:21 Avec un profil comme le tien il faut passer par la voie autodidacte modulaire. Si tu n'as pas encore le PPL commence par ça sans te presser.
Le milieu est sinistré avec des milliers de pilotes au chômage. Il est très improbable qu'une reprise fulgurante ait lieu, donc des jeunes sans expérience se lançant maintenant n'auront sans doute pas de boulot avant 2025 voire plutôt la fin de la décennie.
Une fois que tu as le PPL, fais des baptêmes pour monter tes heures puis fais-toi sponsoriser par ton club pour passer FI, comme ça tu accumuleras un peu d'expérience quelques années en montrant ta volonté. Une fois que tu auras fait ça on sera en 2025, en fonction des circonstances tu verras si ça vaut le coup de commencer une formation pro avec ce que tu auras mis de côté avec un job alimentaire.
Très bonne idée, je te remercie pour ces précieux conseils. Je compte également passer par la voie modulaire, mais seulement après avoir mis de côté une bonne partie de ce qui nécessaire pour le total, puisque si je me lance tout de suite et que j'obtiens le PPL en attendant de commencer la formation pro il me faudra renouveler la SEP, ce qui engendre des coûts supplémentaires: "la qualification SEP est prorogée tous les deux ans, à condition que le pilote ait effectué au moins 12 heures de vol et 12 décollages et atterrissages pendant les 12 mois précédents la date de fin de validité, dont un vol d'au moins 1h avec un instructeur FI".

Je viens de faire un peu de recherches en ce qui concerne les baptêmes, les aéroclubs demandent malheureusement 200h de vols pour les détenteurs de PPL, donc je ne pourrais même pas envisager de passer FI qui demande également 200h de vols min, enfin si, uniquement après avoir complété ma formation pro d'après ce que j'ai pu comprendre, ensuite comme tu le dis, en fonction des circonstances je devrais voir quand me lancer dans formation pro avec ce que j'aurais mis de côté grâce au job alimentaire, la question est, entre temps, devrais-je continuer à mettre de côte avec un salaire un peu plus que le smic mais sans arrêt en évitant les études, ou devrais-je essayer d'intégrer un BTS (2 ans), puis après les 2 ans, mettre de côté avec un job un peu mieux payé que j'aurais grâce à ce diplôme et surtout plus "confortable" qu'à l'usine par exemple, j'hésite vraiment, et je sens que les mois à venir me feront prendre la bonne décision en ce qui concerne ce dernier, parce qu'on me dit souvent que le BTS me servira de secours si je venais à perdre ma licence médicale plus tard par exemple, comme le précise @Dubble aussi, mais dans ce cas je tenterais toujours de travailler dans le milieu aéronautique en passant une formation de dispatcher par exemple, mécanicien aéro ou autres d'où cette hésitation, d'autant plus qu'aucune filière en BTS/DUT ne m'intéresse vraiment.
Dubble a écrit : 18 oct. 2020, 23:48 Malheureusement le métier de pilote fait face à trois menaces existentielles.
J'en étais bien conscient depuis plusieurs années et me suis lancé en toute connaissance de cause, mais pas sans avoir un diplôme qui pourrait assurer un minimum mes arrières en cas de retournement de situation plus tôt que prévu.

- La honte de prendre l'avion, le dénigrement de l'aviation, et autres tendances écologistes. L'avion est le parfait bouc émissaire. Des émissions individuelles objectivement élevées (liées au fait que l'avion permet les grands déplacements), une position bien visible dans le ciel, une image de transport des riches, tout cela favorise et facilite la tâche des écologistes qui deviennent quasi dogmatiquement opposés à ce mode de transport.

- Les aspects physiques du réchauffement climatique, et de la fin des ressources en pétrole, qui tous deux auront un effet marqué sur l'économie, et donc sur le transport aérien, qui réagit fortement aux variations économiques. J'inclus dans cette menace de type "économique" également les politiques de réduction des couts des entreprises qui favorisent la téléconférence.

- La volonté de réduction des couts (même si le cout des pilotes n'est vraiment pas excessif, environ 5 à 10% du prix du billet) qui mène au développement de l'aviation sans pilote. Même si l'aviation sans pilote ne voit pas le jour, on peut tout de même tabler sur l'avion monopilote en croisière avec un impact sur l'emploi par le biais de la réduction des équipages long courriers de 3 à 2 et de 4 à 3 voire à 2.

Fort de tous ces éléments, je ne saurais te conseiller que de chercher un métier bien rémunéré, même peu qualifié, qui pourrait te servir de porte de sortie.
Par exemple, un plombier peut gagner un salaire tout à fait confortable. Ces métiers manuels un peu techniques et/ou difficiles et mal considérés par les jeunes finissent par avoir une pénurie de main d'oeuvre. Et le client avec un chauffe-eau éclaté, pas d'eau chaude depuis 5 jours, est prêt à mettre le prix pour retrouver ce confort basique de vie.
Electricien, couvreur, maçon, charpentier, et même hors du domaine du bâtiment on doit pouvoir trouver ce genre de choses.
Si tu veux un intermédiaire, pourquoi pas mécanicien aéro. Je ne sais pas si c'est très bien payé comme métier de manière générale, mais tu vois des avions de près, avec une connaissance que peu de pilotes auront et qui se révélera un plus dans le métier, et avec probablement une capacité à basculer dans un autre domaine assez nette.
Pour ce qui concerne le diplôme, pour assurer un minimum ses arrières en cas de retournement de situation c'est très juste, c'est d'ailleurs pour cette raison que j'hésitais, mais comme je l'ai expliqué un peu plus haut, "dans ce cas je tenterais toujours de travailler dans le milieu aéronautique en passant une formation de dispatcher par exemple, mécanicien aéro ou autres", de plus, BTS = 2 années ~ 30.000€ de perdues pour moi à peu près qui me seront très important pour la formation modulaire, mais je comprends tout à fait le fait que tu mets l'accent dessus.

Pour ce qui concerne les tendances écologistes, pourtant le transport aérien n’est pas polluant en sachant qu'il représente moins de 4-5% des émissions de CO2 mondiales, d'ailleurs le dernier projet d'Airbus avec les avions à hydrogènes (qui n'est d'ailleurs pas beaucoup plus vert) me semble que du marketing, tout le monde sait que le dihydrogène est beaucoup plus inflammable et explosif que le kérosène lorsqu'il est au contact d'oxygène, d'où un très grand risque en cas de fuite, et le risque augmente encore beaucoup plus par les difficultés de stockage et le caractère fuyant de la molécule qui s'échappe à travers les matériaux, ces arguments ne faciliteront pas vraiment la tâche des écologistes opposés à ce mode de transport, sauf s'ils veulent endossés la responsabilité de ce qui pourra se passer plus tard.


Je remercie à tout le monde encore une fois pour ces conseils précieux, tout autres commentaires/avis sont sont les bienvenues.
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teubreu
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Re: Que feriez-vous ?

Message par teubreu »

justatarget a écrit : 19 oct. 2020, 00:25"la qualification SEP est prorogée tous les deux ans, à condition que le pilote ait effectué au moins 12 heures de vol et 12 décollages et atterrissages pendant les 12 mois précédents la date de fin de validité, dont un vol d'au moins 1h avec un instructeur FI".
Là tu parles de prorogation (et pas renouvellement) par expérience qui est une des manières de proroger. On peut aussi proroger par un simple test d'une heure avec un examinateur sans besoin de faire 12h. C'est juste pour info car ton intérêt est de toutes façons de faire beaucoup plus que 12h tous les 2 ans.
justatarget a écrit : 19 oct. 2020, 00:25Je viens de faire un peu de recherches en ce qui concerne les baptêmes, les aéroclubs demandent malheureusement 200h de vols pour les détenteurs de PPL, donc je ne pourrais même pas envisager de passer FI qui demande également 200h de vols min
Effectivement le plus difficile est d'atteindre 200h. Tu seras vraisemblablement PPL avec 50-60, il faut trouver le moyen de faire 150h.
Avant de faire des baptêmes "club", commence par des baptêmes "privés", c'est-à-dire des gens que tu connais que tu ramènes toi-même au club en partageant les frais de vol avec eux. Ensuite au bout de 30h post-licence tu peux faire du remorquage de planeurs pour voler gratuitement.
C'est sûr que ce n'est pas facile et qu'il faudra payer quelques heures, mais il faudra de toutes façons passer par là donc autant franchir ce cap le plus vite possible.
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Dr460
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Dr460 »

Bonjour,
As tu tenté les sélections de l’armée ?
Les trois armées proposent un recrutement pilote avec seulement le bac. Ensuite tu es formé par l’armee et tu dois servir environ 10 ans à l’issue de ta formation.
Par contre il faut être attiré par le milieu militaire car tu ne feras pas que du pilotage, et je comprendrais tout à fait que cela ne t’intéresse pas.
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otolib
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Re: Que feriez-vous ?

Message par otolib »

Il n'y a quand même pas que ces raisons, la voie militaire est royale en 2020 pour celui qui veut voler.
Il faut aussi avoir une santé au top, notamment au niveau de la vue. Pas tout le monde a une bonne vue sans correction. Et peu importe le corps d'armée choisi :/
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Dr460
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Dr460 »

otolib a écrit : 19 oct. 2020, 16:58 Il n'y a quand même pas que ces raisons, la voie militaire est royale en 2020 pour celui qui veut voler.
Il faut aussi avoir une santé au top, notamment au niveau de la vue. Pas tout le monde a une bonne vue sans correction. Et peu importe le corps d'armée choisi :/
Oui bien sur, il faut une très bonne santé car la visite est plus restrictive que la classe 1. Il faut aussi réussir les sélections et il y a beaucoup de candidats éliminés.
Mais la seule façon de savoir si on est apte est de tenter et de tout donner !
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Squish
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Squish »

https://www.journal-aviation.com/actual ... a-low-cost

l'avenir sera ailleurs. D'autres problèmes arriveront après le covid (prise de conscience, écologie, climat) comme a soulevé quelques points Dubble.


L'avenir c'est la maintenance en tout genre, la domotique, le train. Le covid n'est pas une crise passagère mais un point de non retour ou point tournant.
Le mieux étant d'acquérir des compétences manuelles, être débrouillard.
Meme si un recrutement venait à reprendre, il y a déjà des milliers de pilotes expérimentés, et les compagnies auront le choix. Leurs pré-requis ne seront pas 200Hdv mais au moins 1500hdv sur type.

Le rapport investissement/investissement en retour, dans une formation pilote était déjà pas terrible ces 10 dernières années, mais alors là, ça va être pire.
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fouga
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Re: Que feriez-vous ?

Message par fouga »

Salut le Haut-Rhinois, t'es dans quel coin?

Je pense que tu as fait une connerie en ne faisant pas d'études, mais tu t'en es déjà un peu rendu compte... j'ai un copain quand j'étais à l'UHA qui a fait le même genre de coup, il a même pas fini les partiels du second semestre pour tout tenter dans l'aviation et il a aussi fait agent de fabrication, après être passé par CAE il a trouvé un job chez RYR en 2012, mais de son propre avis il était un peu inconscient, car ça aurait aussi pu très mal se passer...

La différence c'est que la crise de 2008-2010 était dû à des résidus pourris sur les marchés qu'il fallait assainir, là on est peut être sur un problème structurel ou même un changement de paradigme. Personne ne sait où ça va aller, mais ça peut être très bien comme si tu voulais devenir chauffeur sur machine à vapeur alors que la locomotive électrique vient d'être inventé, chauffeur peut être ta passion, tu n'auras pas de boulot...
Et si l'avion est parti dans cette direction (mais ça personne ne peut encore le dire), t'es mal barré si tu mises tout dedans.

A mon avis, tu devrais avant tout tenter des études, et pour ta question de perte financière par des études, si c'est des études plein temps (donc sans revenu) ton manque à gagner sera vite compensé derrière, et sinon en alternance tu peux avoir un manque à gagner divisé par 2 avec le bonus du diplôme... Avec l'alternance tu peux même aller jusqu'au bac+5 si tu veux (ou n'a pas le choix).
On a des très bonnes formations en Alsace, tu devrais vraiment envisager cette voie, en parallèle si tu fais de l'alternance passer le PPL, monter tes heures et même passer l'Atpl théorique (si tu n'es pas trop crevé par la formation, faut pas la prendre à la légère).

Vue ton âge, faire la formation de pilote vers la trentaine ne devrait pas être impossible, et ne sera pas non plus un problème:
soit ça recrute de toute façon pas et tu ne perds rien, soit ça recrute à bloc et tu peux avoir 40 ans que tu peux encore réussir.

Mais vue la situation, assure toi un plan B qui tient, oui ça mal aux bides quand on a tant donné pour devenir pilote de ne pas pouvoir le faire alors qu'on y est pour rien... mais quand on regarde nos diplômes académiques, même si ce sont aussi des bouts de papier, ils ont plus de valeur que ceux de pilote, et permettent d'avoir un boulot rémunérateur et un minimum confortable... quand on voit des pilotes qui ne savent que faire ça et se retrouvent de nouveau tout en bas de l'échelle, on se dit qu'on est pas si mal... et quand on a la chance d'habiter notre coin, faire un boulot un minimum intéressant, où on est considéré quand même, et pour 4 fois le smic (je te laisse deviner où ;) ), alors on se dit que la vie n'est presque pas dégueulasse enfin, même si avec des ailes ça aurait été mieux...
Je vais bientôt quitter le Bas-Rhin pour revenir dans le coin (j'y ai fait mes études), et j'ai une boite qui veut bien de moi au sud de Saint-Louis (si là t'as pas compris je sais pu quoi faire :P ), et je me dis que finalement on est peut être dans le meilleur endroit de la planète, on a que des avantages ici (je suis revenu du Canada après mes études car je me suis rendu compte qu'on pouvait pas trouver mieux que chez nous en fait...).

Pour ta formation, tu la feras en modulaire plus tard, si tu veux la faire pas chère et voir du pays tu pourras aller où tu veux, notamment en Pologne.
Sinon si tu veux pas lâché ta situation professionnelle, tu pourras la faire chez EATIS sur ton temps libre (et en plus c'est même pas vraiment cher), ou si tu as plus de moyens, que la situation est porteuse économiquement, tu pourras tout autant aller la faire sur ton temps libre à "l'école de Neuchâtel" et gagner au passage le droit de postuler directement chez EZS... pour si tu réussis te faire baser à l'Euroairport.

Mais avant tout, va falloir étudier pour le moment ;)
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Hanky
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Hanky »

Bah fais une formation en alternance type BTS ou DUT.

Ca te permet d'avoir un diplôme et de l'argent pour passer ton PPL et un peu de ton murissement.

Ensuite tu travailles avec ton diplome en restant chez tes parents et tu économises de quoi payer tout le reste du modulaire.

Une fois que t'as la somme -> chômage et t'enchaine tout le modulaire.

T'auras toutes licences pour 2023-2024 si tu t'en sors bien. Tu seras encore très jeune et peut etre qu'on entrera dans un nouveau cycle favorable à l'aviation juste à ce moment là
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le bourdon
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Re: Que feriez-vous ?

Message par le bourdon »

Hanky a écrit : 20 oct. 2020, 08:59
Une fois que t'as la somme -> chômage et t'enchaine tout le modulaire.
Salut,

Je réagis à ton commentaire Hanky : j'aurais remplacé le terme "chômage" par "démission". Je trouve ça limite d'inciter les gens à se faire virer ou négocier une rupture conventionnelle pour toucher le chômage pour la suite de la formation. Les allocations chômages sont faites pour ceux qui perdent leur job, pas pour ceux qui décident de se lancer dans une formation à l'issue plus qu'incertaine.

Je suis d'accord que le système le permet, mais bon, ce n'est pas très élégant .
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- A400M -
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Re: Que feriez-vous ?

Message par - A400M - »

le bourdon a écrit : 20 oct. 2020, 10:29
Hanky a écrit : 20 oct. 2020, 08:59
Une fois que t'as la somme -> chômage et t'enchaine tout le modulaire.
Salut,

Je réagis à ton commentaire Hanky : j'aurais remplacé le terme "chômage" par "démission". Je trouve ça limite d'inciter les gens à se faire virer ou négocier une rupture conventionnelle pour toucher le chômage pour la suite de la formation. Les allocations chômages sont faites pour ceux qui perdent leur job, pas pour ceux qui décident de se lancer dans une formation à l'issue plus qu'incertaine.

Je suis d'accord que le système le permet, mais bon, ce n'est pas très élégant .
Je trouve un peu facile de juger sans avoir l'ensemble des circonstances.

J'étais parti de mon CDI ingénieur via un biai équivalent pour avoir du chômage en cas de problème avec une proposition dans l'aviation. Et problèmes il y a eu ! Sans ça je ne pouvais plus rembourser mon prêt, donc j'étais bien content d'avoir anticipé la chose. Et même la j'arrive au bout du chômage et redevenir ingénieur s'avère beaucoup plus compliqué que prévu.

Donc non personnellement je n'ai eu aucun scrupule à le faire, j'ai travaillé et cotisé pour. Intéresse toi plutôt à ceux qui font ça sans autre projet de carrière derrière, ceux qui vivent du RSA et autres allocs sans jamais avoir cotisé. La c'est même pas un manque d'élégance, mais bien une arnaque pure et simple.
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teubreu
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Re: Que feriez-vous ?

Message par teubreu »

Si on trouve que le système n'est pas élégant ou même immoral, on écrit à son député pour le faire changer, charge à lui de convaincre une majorité que c'est bien le cas.
Une fois que les règles sont connues je ne vois pas le problème à les utiliser.
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bleedair
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Re: Que feriez-vous ?

Message par bleedair »

le chomage , tu cotises, ce n'est pas comme la caf...c'est un dû le chomage. 8)
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Dubble
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Dubble »

teubreu a écrit : 20 oct. 2020, 12:22 Si on trouve que le système n'est pas élégant ou même immoral, on écrit à son député pour le faire changer, charge à lui de convaincre une majorité que c'est bien le cas.
Une fois que les règles sont connues je ne vois pas le problème à les utiliser.
Il y a la règle et l'esprit de la règle.
L'esprit de la règle c'est que le chômage couvre une perte involontaire d'emploi.
Une rupture conventionnelle est considérée comme involontaire, mais si on l'a demandée soi-même, elle est bien volontaire.

A ce sujet, il faudra que vous m'expliquiez comment vous obtenez une rupture conventionnelle avec votre employeur. Les deux fois où j'ai essayé, cela m'avait été refusé. L'employeur doit débourser quelque chose, alors c'est logique qu'il refuse.
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Re: Que feriez-vous ?

Message par bleedair »

un dessous de table :innocent:
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Re: Que feriez-vous ?

Message par Le Dauphinois »

le bourdon a écrit : 20 oct. 2020, 10:29
Hanky a écrit : 20 oct. 2020, 08:59
Une fois que t'as la somme -> chômage et t'enchaine tout le modulaire.
Salut,

Je réagis à ton commentaire Hanky : j'aurais remplacé le terme "chômage" par "démission". Je trouve ça limite d'inciter les gens à se faire virer ou négocier une rupture conventionnelle pour toucher le chômage pour la suite de la formation. Les allocations chômages sont faites pour ceux qui perdent leur job, pas pour ceux qui décident de se lancer dans une formation à l'issue plus qu'incertaine.

Je suis d'accord que le système le permet, mais bon, ce n'est pas très élégant .
Depuis peu, il est possible de démissionner sans rupture-co et d'être couvert par le chômage sous conditions. Parmi ces conditions il y a la reconversion professionnelle : il faut avoir travaillé 3 ans non stop, faire valider son projet etc...
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Re: Que feriez-vous ?

Message par - A400M - »

Dubble a écrit : 20 oct. 2020, 14:48
teubreu a écrit : 20 oct. 2020, 12:22 Si on trouve que le système n'est pas élégant ou même immoral, on écrit à son député pour le faire changer, charge à lui de convaincre une majorité que c'est bien le cas.
Une fois que les règles sont connues je ne vois pas le problème à les utiliser.
Il y a la règle et l'esprit de la règle.
L'esprit de la règle c'est que le chômage couvre une perte involontaire d'emploi.
Une rupture conventionnelle est considérée comme involontaire, mais si on l'a demandée soi-même, elle est bien volontaire.

A ce sujet, il faudra que vous m'expliquiez comment vous obtenez une rupture conventionnelle avec votre employeur. Les deux fois où j'ai essayé, cela m'avait été refusé. L'employeur doit débourser quelque chose, alors c'est logique qu'il refuse.
On me l'avait également refusée, alors que la prime était extrêmement basse. Pour en avoir parlé un peu avec les collègues, c'est surtout destiné à quelqu'un qui devient "problématique" pour la boîte volontairement ou pas, car moins chère qu'un licenciement.
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