préparer et réussir GSEA - TSEEAC
Posté : 25 juin 2018, 22:02
salut!
le 1er octobre prochain, je rentrerai à l'ENAC en formation GSEA, et j'ai déjà hâte de faire connaissance avec mes nouveaux camarades (4 filles seulement dans les 20 élèves de la première promo quand même!).
Je me suis dit qu'il serait sympa de vous partager quelques conseils pour que, je l'espère, vous réussissiez à l'avenir ce concours. C'est parti!
les épreuves écrites
>> LE FRANÇAIS (AUSSI APPELÉE CULTURE GÉNÉRALE )
tout d'abord, préparer cette épreuve écrite, c'est aussi préparer votre futur entretien avec le jury : j'y reviendrai. Mais avant tout , les bases : le Dictionnaire portatif du bachelier de Bruno Hongre (éditions Hatier) est selon moi indispensable. Il regroupe tous les mots soutenus, concepts, expressions que l'on n'utilise plus tellement de nos jours, mais qui vous seront ô combien importantes à savoir le jour de l'épreuve.
Donc cet ouvrage est un basique : vous devez maîtriser son contenu sur le bout des doigts.
Attention toutefois : il ne s'agit pas d'opiner du bonnet à chaque nouvelle information. Pendant les révisions, surtout dans une matière aussi vaste que la culture générale, beaucoup trop d'étudiants ont l'habitude d'assimiler passivement les informations, sans prendre de recul, sans engager un débat. Si j'ai un conseil PRAGMATIQUE à vous donner, c'est celui-ci : ne soyez pas tributaires de vos fiches! Bien sûr, faire des fiches est pratique puisque cela vous permet d'avoir accès à des informations précises, numériques, circonstanciées, très facilement et très rapidement. Et ces informations, il faut bien sûr les apprendre. Mais... dès le premier mois de vos révisions, vous devez commencer à discuter, à disserter, à argumenter, bref , à vous faire une opinion. Cela vous aidera au moment de la partie de rédaction en français, mais aussi pendant l'entretien avec le jury. Car on fait très vite la différence entre un candidat qui apprend un thème (par exemple, le nucléaire), et un autre candidat qui, lui, comprend ce même thème.
Par exemple, si vous vous procurez un ouvrage de culture gé (il y en a plein, à vous de choisir!) , le plus souvent, les informations sont classées par entrées : le communautarisme, l'agriculture, la santé publique... À chaque fois que vous fichez une entrée, posez-vous des questions susceptibles d'engager un débat, puis, prenez l'une de ces questions, prenez une feuille et un stylo, ainsi que du temps, et ARGUMENTEZ le plus précisément, le plus honnêtement et le plus éloquemment possible. Vous verrez alors deux choses : primo, que votre opinion sur le sujet est en définitive futile ; secundo, que la forme l'emporte sur le fond. Efforcez-vous de trouver un plan et, très important, des transitions! vous ne devez pas passer du coq à l'âne (raison pour laquelle la plupart des plans type donnés sur internet — dialectique, analytique, thématique — desservent votre argumentation). Vos idées doivent être liées entre elles.
Cet exercice de réflexion peut se satisfaire de différents supports : une entrée dans un ouvrage de culture générale, un article de journal, un film, une expression trouvée au coin de la rue... Soyez curieux sur le monde, ne ressentez pas cette matière qu'est le français-culture-générale comme une corvée : par exemple, si vous n'êtes pas très branché finance, essayez d'en parler avec quelqu'un qui lui, est plus calé... Faites le premier pas, comme pour une relation : ne soyez pas timide, même si parfois, on pense finir noyé sous un raz-de-marée d'informations. Il faut garder son calme.
Par ailleurs, pensez à varier votre médium. Une fois, réfléchissez à l'écrit ; une autre fois, filmez-vous à l'oral après vous être octroyé 30 minutes de préparation (pour calquer sur l'entretien). Ces mises en situation vous permettront d'être plus efficace aussi bien à l'écrit qu'à l'oral.
Petit avertissement ! J'ai souvent lu dans des forums TSA qu'il fallait être calé côté actualités : j'avoue que cette recommandation m'a pas mal stressée dans mes révisions. Dès qu'une information sortait dans le journal, j'avais l'impression qu'il fallait que je sache le maximum de choses sur le pays concerné, sa politique, ou alors les biographies des personnalités célèbres de notre Histoire... En réalité, ce n'est pas tant la quantité d'informations qui fera la différence le jour J mais la qualité, la manière dont vous organiserez et mettrez en valeur ce que vous avez (je parle toujours d'informations, hein!). Qualités que les exercices de réflexion vous auront aidé à développer.
Regardez des documentaires et des films, lisez des magazines (pas juste Le Monde hein, aussi un article glané dans un magazine de sciences, de transports, d'histoire, etc.) , écoutez des genres de musique étrangers, discutez avec vos proches, en n'ayant pas systématiquement l'idée du concours au fond de la tête , bref : considérez la culture générale comme une culture avant tout vivante, et soyez curieux de votre environnement.
>> LES MATHÉMATIQUES
Pour le coup, ce paragraphe risque d'être plus court que celui consacré au français, pour une raison très simple : soit tu connais ton cours, soit tu ne connais pas ton cours. Vous devez maîtriser le programme sur le bout des doigts. Littéralement. L'épreuve est truffée de "pièges" qui n'en sont pas vraiment, uniquement destinés à trier les candidats qui connaissent leur cours de ceux qui ne le connaissent pas, ou le connaissent approximativement, ce qui, en maths, veut dire exactement la même chose. Il n'y a pas de demi-mesures.
Bien sûr, le cours en lui-même ne suffit pas et il va falloir tester vos connaissances. Pour cela, vous ne devez SURTOUT PAS vous contenter des exercices d'application et d'entraînement dans votre manuel. Il faut pousser le bouchon un peu plus loin, si vous voulez avoir une bonne note. Préférez les exercices d'approfondissement ainsi que les exercices du type "en route vers la prépa" ou même, pour certaines parties du programme comme l'intégration, les probas ou l'analyse, de première année de prépa.
Bien évidemment, comme pour le français et pour toutes les autres épreuves, faites les annales en conditions d'épreuve.
Attention : si vous ne savez pas répondre à une question ou que vous doutez, mieux vaut ne pas répondre : si vous voulez quand même tenter , ne le faites pas à chaque fois que vous avez un doute : vos chances de perdre des points risquent d'être plus élevées! Être joueur, oui, mais pas irresponsable : malgré les cases, vous jouez une place au concours, pas au loto;
>> MATHÉMATIQUES- PHYSIQUE
Exactement les mêmes conseils que pour les mathématiques.
>> CONNAISSANCES AÉRONAUTIQUES
Prenez cette option ! Non seulement vous prouvez votre intérêt pour l'aéronautique, mais en plus vous préparez votre rentrée, car dès le premier semestre vous aurez des cours préparant le niveau PPL, ce qui suppose déjà un bon niveau d'aéro... Quelques points peuvent faire la différence : en plus, contrairement aux autres épreuves, vous avez le droit de répondre au hasard sur votre feuille de réponses : vous ne serez pas pénalisé.
>> LANGUES VIVANTES
Si beaucoup de candidats prennent l'épreuve de connaissances aéronautiques, beaucoup moins prennent celle de langue vivante étrangère. Là, libre à vous, selon vos capacités, de prendre cette épreuve. Car elle n'est pas si facile qu'elle en a l'air! Par exemple, j'ai pris allemand, et les sujets étaient plutôt précis (champ lexical technique, cette année, nous sommes tombés sur les drones). Donc il faut avoir le vocabulaire. Sérieusement, cela change du lycée. Là aussi, il faut traduire et/ou rédiger : rédiger dans la langue étudiée est systématique. Pour cela, mémorisez les tournures d'argumentation, même si vous avez l'impression que ça fait pompeux : cela permettra de rendre vos paragraphes plus crédibles. Bien sûr, apprenez du vocabulaire, réviser la grammaire et la conjugaison. Beaucoup de gens se disent : c'est une épreuve facultative optionnelle, et puis c'est une LV2, donc on va noter léger. Eh bien non! C'es tout le contraire : si on sous-estime cette épreuve en n'ayant par exemple que le bagage du lycée, on risque fort de se casser les dents...
Pour l'allemand, voici certaines tournures et expressions qui pourront vous aider à l'écrit :
— Es besteht nicht der geringste Zweifel, dass ... (il ne fait pas l'ombre d'un doute que...)
— Das ist wohl der Grund, weshalb... (c'est précisément pour cette raison que...)
— Es läuft darauf hinaus, dass... (cela revient à dire que...)
— Es hat sich gezeigt, dass... (il s'est avéré que...)
— Es fragt sich, ob... (on peut se demander si...)
— Das Schwierige dabei ist,... (la principale difficulté est...)
—Man muss das Für und das Wider abwägen. (il faut peser le pour et le contre)
— Der Text berichtet über ... (le texte parle de...)
usw.
les épreuves orales
>> L'ANGLAIS
C'est, de loin, l'épreuve la plus importante et la plus maligne aussi. Tout d'abord, avant même d'aborder l'épreuve en elle-même, j'aimerais parler des conditions de l'épreuve.
Il y a plusieurs examinateurs, chacun ayant sa salle. La salle n'est pas très grande, suffisamment en tout cas pour renfermer deux-trois bureaux. Quand vous entrez, bien sûr dès le début vous vous adressez en anglais avec votre examinateur, et vous vous installez dans un bureau où se trouve un ordinateur portable et une feuille. Sur la feuille, vous choisissez, sur les 4 enregistrements titrés, 2 enregistrements. Attention aux titres, ils peuvent être trompeurs! Je me souviens avoir pris l'enregistrement Britain first pensant qu'il s'agirait du Brexit. Eh bien pas du tout! Il s'agissait du nom d'un groupuscule d'extrême-droite britannique. Donc attention.
Première difficulté : vous avez un casque et non des écouteurs. Deuxième difficulté : l'anglais parlé est britannique (fort accent souvent), et pollué par des bruits de fond. Troisième difficulté : vous écoutez vos bandes audio en même temps qu'un autre candidat passe devant l'examinateur, dans la même salle. Quatrième difficulté : le volume dans l'ordi est souvent bas (ou alors c'est que j'ai les tympas quasi inexistants — non sans déconner, vous êtes sous Windows version Préhistoire donc le volume n'est pas terrible). Autant de difficultés qui vont, sournoisement, permettre à l'examinateur d'évaluer votre compréhension de l'anglais réel, cet anglais qu'on parle dans la vie de tous les jours, avec les brouhahas et le stress, bien loin des podcasts et des audios bien lisses qu'on écoutait sagement en classe ou chez soi. Ah oui j'oubliais la cinquième difficulté : vingt minutes pour deux audios, c'est court (si si croyez moi).
Maintenant, la nature de l'épreuve : il faut fournir un compte-rendu détaillé de chaque audio sur vos feuilles de brouillon. Paraphraser est bien sûr strictement interdit. Donc non ce n'est pas un résumé ou un commentaire qu'on attend de vous : vous devez retranscrire le plus exhaustivement et le plus précisément possible les deux audios. Concrètement, après les vingt minutes (entraînez-vous, ce sont souvent des extraits de la BBC !!), vous passez devant l'examinateur tandis qu'un nouveau candidat prépare son oral. L'examinateur vous propose de commencer avec le premier audio. Là, vous devez annoncer avant tout le plan, car même un audio de deux minutes mérite un plan : il faut en somme montrer à l'examinateur que l'on a compris l'enregistrement, que l'on a été capable de cueillir toutes les infos et surtout que l'on est organisé dans ses notes. Chose à savoir : vous n'aurez pas le droit de lire constamment vos feuilles de brouillon. Vous devez maintenir le contact visuel avec votre examinateur le plus longtemps possible, comme s'il s'agissait d'une conversation informelle. En fait, votre vis-à-vis a le transcript des audios, donc il peut très facilement vérifier l'exactitude de vos données (chiffres, lieux, noms...). Ne soyez pas inquiet si vous voyez l'interrogateur écrire des phrases entières sur sa feuille, pensant que vous avez fait une gaffe, ou que vous ne vous tenez pas bien.
Après avoir livré un compte-rendu oral, l'examinateur va vous poser des questions sur le sujet, histoire de vous faire parler. Profitez-en : soyez communicatif et souriant, même si vous pensez être "minable" (oui, il y a toujours meilleur que soi, mais encore une fois, croyez-moi ou non, cela ne veut rien dire). Je me souviens être sortie complètement insatisfaite de ma prestation en anglais, et j'ai eu au final 15.
Une fois que vous aurez fait le tour du premier audio, vous passerez sans transition aucune au second audio. Et l'épreuve sera terminée.
Comment préparer l'anglais ? Simplement en vous forçant à parler et à écrire en anglais. Il est facile de lire et d'écouter de l'anglais, car au final, on ne fournit pas tant d'efforts : le cerveau se contente de suivre l'information. Mais maintenir une conversation ou même un monologue en anglais pendant ne serait-ce que 5 minutes en étant naturel, c'est beaucoup plus difficile. Car là, vous obligez votre cerveau à penser anglais, à formuler anglais. Beaucoup de personnes, moi y compris, confondent mémorisation et intégration. On peut très facilement mémoriser du vocabulaire, des pages entières de vocabulaire (ce fut mon cas) : mais si ce vocabulaire n'est pas réutilisé par la suite, il ne se passera rien et le jour J, votre cerveau sera incapable de ressortir tous ces mots. C'est comme pour les fiches de culture gé. Vous devez être actif, mettre à profit vos connaissances afin d'être réellement efficace.
>> ENTRETIEN AVEC LE JURY
Avant tout, pour les épreuves orales, faites attention à votre tenue. Quitte à acheter de nouveaux vêtements, de nouvelles chaussures, à aller chez le coiffeur : des dépenses certes, mais c'est un investissement. J'ai été surprise de voir certains candidats , hommes ou femmes, venir comme s'ils allaient acheter leur baguette au boulanger du coin. Non! Habillez-vous de manière professionnelle et élégante : vous ne serez jamais ridicule. Ne faites pas de chichis : pour les filles, pas trop de bijoux, pour les garçons, rasez-vous de près.
Les jurys peuvent être très différents : l'un était composé d'un homme plutôt mature et d'une femme plus jeune, l'autre (dans lequel je suis tombée) de deux hommes proches de la retraite, de même origine socio-professionnelle. Ils étaient donc deux : le premier, assez souriant et communicatif, le second, plutôt froid et silencieux. Réservez-leur un traitement identique : regardez-les, adressez-vous à chacun d'eux de manière égale. Et surtout : gardez le sourire, parlez à haute et intelligible voix, soyez convaincu de ce que vous dites. La conviction, c'est le mot-clé de cette épreuve.
L'épreuve commence dès que vous piochez deux numéros au hasard. À chaque numéro correspond un texte. Sur les deux textes, vous en choisissez un et avez une demie heure pour le préparer. Je me souviens être tombée sur une étude parue chez 60 millions de consommateurs soulignant une réglementation insuffisante du bio. L'autre texte était un extrait de roman avec une nana dans une barque, où il ne se passait rien. J'ai donc pris à contre-coeur le bio. Honnêtement, je ne savais pas du tout quoi dire! Mais... dites-vous que c'est le moment de tout donner : vous n'avez absolument rien à perdre. Lisez le texte deux ou trois fois avant d'écrire quoi que ce soit. Puis, écrivez tout ce que le sujet vous inspire, mais également les informations que vous aimerez reprendre pendant l'entretien : en effet, vous devez laisser les textes vierges. Essayez surtout de trouver une voire plusieurs problématiques, pistes de réflexion afin de ne pas tomber dans le piège du psittacisme. Vous devez jouer le jeu : même si vous (pensez que vous) n'êtes pas inspiré. L'inspiration, c'est juste pour les poètes, et encore... Ne vous trouvez pas d'excuses, donnez le max, défendez votre place et, SURTOUT, croyez en vos arguments, en vos idées. Ne reprenez pas la ligne d'un journaliste alors qu'elle ne vous dit rien.
En ce qui concerne le plan, vous n'êtes pas forcé d'en trouver un qui soit absolument rigide. Comme je le disais plus haut, les plans types joueront très certainement en votre défaveur : éculés, archi-scolaires, conventionnels, ils peuvent témoigner de votre manque de personnalité ou être perçus comme tels. Pour ma part, j'ai embrayé l'analyse du texte avec une expression qui m'avait interpellée au premier paragraphe, ce qui m'a permis de développer plus facilement mes idées. Pour le plan, je n'en avais pas vraiment : j'avais simplement décliné les différentes acceptions du mot "publicité", ce qui m'avait permis de faire une première partie sur le volet commercial de l'étude, et une seconde partie sur le volet politique (au sens sociétal).
Je ne cesserai de le répéter : l'important n'est pas d'avoir le plus d'informations, le plus de références, ou d'en mettre plein la vue au jury : l'important, c'est d'être convaincu de ses arguments. Si vous êtes convaincu de ce que vous dites, le jury le sera également, même s'il ne partagera pas forcément votre point de vue. Ce fut d'ailleurs mon cas : l'un des jurés n'était pas d'accord avec moi, mais j'ai poursuivi mon argumentation. Ne soyez pas déstabilisé, jamais. Gardez le sourire, soyez droit et regardez également les membres du jury dans les yeux.
Une telle épreuve se prépare bien sûr : vous pouvez prendre un extrait d'un article de journal (les textes proposés à l'épreuve sont en effet assez courts) et l'analyser. Mais cela, bien sûr, vous l'aurez déjà fait, bien avant les écrits
Bon courage à tous !
P. S. : si vous avez des questions , posez-les moi , je serai ravie d'y répondre.
le 1er octobre prochain, je rentrerai à l'ENAC en formation GSEA, et j'ai déjà hâte de faire connaissance avec mes nouveaux camarades (4 filles seulement dans les 20 élèves de la première promo quand même!).
Je me suis dit qu'il serait sympa de vous partager quelques conseils pour que, je l'espère, vous réussissiez à l'avenir ce concours. C'est parti!
les épreuves écrites
>> LE FRANÇAIS (AUSSI APPELÉE CULTURE GÉNÉRALE )
tout d'abord, préparer cette épreuve écrite, c'est aussi préparer votre futur entretien avec le jury : j'y reviendrai. Mais avant tout , les bases : le Dictionnaire portatif du bachelier de Bruno Hongre (éditions Hatier) est selon moi indispensable. Il regroupe tous les mots soutenus, concepts, expressions que l'on n'utilise plus tellement de nos jours, mais qui vous seront ô combien importantes à savoir le jour de l'épreuve.
Donc cet ouvrage est un basique : vous devez maîtriser son contenu sur le bout des doigts.
Attention toutefois : il ne s'agit pas d'opiner du bonnet à chaque nouvelle information. Pendant les révisions, surtout dans une matière aussi vaste que la culture générale, beaucoup trop d'étudiants ont l'habitude d'assimiler passivement les informations, sans prendre de recul, sans engager un débat. Si j'ai un conseil PRAGMATIQUE à vous donner, c'est celui-ci : ne soyez pas tributaires de vos fiches! Bien sûr, faire des fiches est pratique puisque cela vous permet d'avoir accès à des informations précises, numériques, circonstanciées, très facilement et très rapidement. Et ces informations, il faut bien sûr les apprendre. Mais... dès le premier mois de vos révisions, vous devez commencer à discuter, à disserter, à argumenter, bref , à vous faire une opinion. Cela vous aidera au moment de la partie de rédaction en français, mais aussi pendant l'entretien avec le jury. Car on fait très vite la différence entre un candidat qui apprend un thème (par exemple, le nucléaire), et un autre candidat qui, lui, comprend ce même thème.
Par exemple, si vous vous procurez un ouvrage de culture gé (il y en a plein, à vous de choisir!) , le plus souvent, les informations sont classées par entrées : le communautarisme, l'agriculture, la santé publique... À chaque fois que vous fichez une entrée, posez-vous des questions susceptibles d'engager un débat, puis, prenez l'une de ces questions, prenez une feuille et un stylo, ainsi que du temps, et ARGUMENTEZ le plus précisément, le plus honnêtement et le plus éloquemment possible. Vous verrez alors deux choses : primo, que votre opinion sur le sujet est en définitive futile ; secundo, que la forme l'emporte sur le fond. Efforcez-vous de trouver un plan et, très important, des transitions! vous ne devez pas passer du coq à l'âne (raison pour laquelle la plupart des plans type donnés sur internet — dialectique, analytique, thématique — desservent votre argumentation). Vos idées doivent être liées entre elles.
Cet exercice de réflexion peut se satisfaire de différents supports : une entrée dans un ouvrage de culture générale, un article de journal, un film, une expression trouvée au coin de la rue... Soyez curieux sur le monde, ne ressentez pas cette matière qu'est le français-culture-générale comme une corvée : par exemple, si vous n'êtes pas très branché finance, essayez d'en parler avec quelqu'un qui lui, est plus calé... Faites le premier pas, comme pour une relation : ne soyez pas timide, même si parfois, on pense finir noyé sous un raz-de-marée d'informations. Il faut garder son calme.
Par ailleurs, pensez à varier votre médium. Une fois, réfléchissez à l'écrit ; une autre fois, filmez-vous à l'oral après vous être octroyé 30 minutes de préparation (pour calquer sur l'entretien). Ces mises en situation vous permettront d'être plus efficace aussi bien à l'écrit qu'à l'oral.
Petit avertissement ! J'ai souvent lu dans des forums TSA qu'il fallait être calé côté actualités : j'avoue que cette recommandation m'a pas mal stressée dans mes révisions. Dès qu'une information sortait dans le journal, j'avais l'impression qu'il fallait que je sache le maximum de choses sur le pays concerné, sa politique, ou alors les biographies des personnalités célèbres de notre Histoire... En réalité, ce n'est pas tant la quantité d'informations qui fera la différence le jour J mais la qualité, la manière dont vous organiserez et mettrez en valeur ce que vous avez (je parle toujours d'informations, hein!). Qualités que les exercices de réflexion vous auront aidé à développer.
Regardez des documentaires et des films, lisez des magazines (pas juste Le Monde hein, aussi un article glané dans un magazine de sciences, de transports, d'histoire, etc.) , écoutez des genres de musique étrangers, discutez avec vos proches, en n'ayant pas systématiquement l'idée du concours au fond de la tête , bref : considérez la culture générale comme une culture avant tout vivante, et soyez curieux de votre environnement.
>> LES MATHÉMATIQUES
Pour le coup, ce paragraphe risque d'être plus court que celui consacré au français, pour une raison très simple : soit tu connais ton cours, soit tu ne connais pas ton cours. Vous devez maîtriser le programme sur le bout des doigts. Littéralement. L'épreuve est truffée de "pièges" qui n'en sont pas vraiment, uniquement destinés à trier les candidats qui connaissent leur cours de ceux qui ne le connaissent pas, ou le connaissent approximativement, ce qui, en maths, veut dire exactement la même chose. Il n'y a pas de demi-mesures.
Bien sûr, le cours en lui-même ne suffit pas et il va falloir tester vos connaissances. Pour cela, vous ne devez SURTOUT PAS vous contenter des exercices d'application et d'entraînement dans votre manuel. Il faut pousser le bouchon un peu plus loin, si vous voulez avoir une bonne note. Préférez les exercices d'approfondissement ainsi que les exercices du type "en route vers la prépa" ou même, pour certaines parties du programme comme l'intégration, les probas ou l'analyse, de première année de prépa.
Bien évidemment, comme pour le français et pour toutes les autres épreuves, faites les annales en conditions d'épreuve.
Attention : si vous ne savez pas répondre à une question ou que vous doutez, mieux vaut ne pas répondre : si vous voulez quand même tenter , ne le faites pas à chaque fois que vous avez un doute : vos chances de perdre des points risquent d'être plus élevées! Être joueur, oui, mais pas irresponsable : malgré les cases, vous jouez une place au concours, pas au loto;
>> MATHÉMATIQUES- PHYSIQUE
Exactement les mêmes conseils que pour les mathématiques.
>> CONNAISSANCES AÉRONAUTIQUES
Prenez cette option ! Non seulement vous prouvez votre intérêt pour l'aéronautique, mais en plus vous préparez votre rentrée, car dès le premier semestre vous aurez des cours préparant le niveau PPL, ce qui suppose déjà un bon niveau d'aéro... Quelques points peuvent faire la différence : en plus, contrairement aux autres épreuves, vous avez le droit de répondre au hasard sur votre feuille de réponses : vous ne serez pas pénalisé.
>> LANGUES VIVANTES
Si beaucoup de candidats prennent l'épreuve de connaissances aéronautiques, beaucoup moins prennent celle de langue vivante étrangère. Là, libre à vous, selon vos capacités, de prendre cette épreuve. Car elle n'est pas si facile qu'elle en a l'air! Par exemple, j'ai pris allemand, et les sujets étaient plutôt précis (champ lexical technique, cette année, nous sommes tombés sur les drones). Donc il faut avoir le vocabulaire. Sérieusement, cela change du lycée. Là aussi, il faut traduire et/ou rédiger : rédiger dans la langue étudiée est systématique. Pour cela, mémorisez les tournures d'argumentation, même si vous avez l'impression que ça fait pompeux : cela permettra de rendre vos paragraphes plus crédibles. Bien sûr, apprenez du vocabulaire, réviser la grammaire et la conjugaison. Beaucoup de gens se disent : c'est une épreuve facultative optionnelle, et puis c'est une LV2, donc on va noter léger. Eh bien non! C'es tout le contraire : si on sous-estime cette épreuve en n'ayant par exemple que le bagage du lycée, on risque fort de se casser les dents...
Pour l'allemand, voici certaines tournures et expressions qui pourront vous aider à l'écrit :
— Es besteht nicht der geringste Zweifel, dass ... (il ne fait pas l'ombre d'un doute que...)
— Das ist wohl der Grund, weshalb... (c'est précisément pour cette raison que...)
— Es läuft darauf hinaus, dass... (cela revient à dire que...)
— Es hat sich gezeigt, dass... (il s'est avéré que...)
— Es fragt sich, ob... (on peut se demander si...)
— Das Schwierige dabei ist,... (la principale difficulté est...)
—Man muss das Für und das Wider abwägen. (il faut peser le pour et le contre)
— Der Text berichtet über ... (le texte parle de...)
usw.
les épreuves orales
>> L'ANGLAIS
C'est, de loin, l'épreuve la plus importante et la plus maligne aussi. Tout d'abord, avant même d'aborder l'épreuve en elle-même, j'aimerais parler des conditions de l'épreuve.
Il y a plusieurs examinateurs, chacun ayant sa salle. La salle n'est pas très grande, suffisamment en tout cas pour renfermer deux-trois bureaux. Quand vous entrez, bien sûr dès le début vous vous adressez en anglais avec votre examinateur, et vous vous installez dans un bureau où se trouve un ordinateur portable et une feuille. Sur la feuille, vous choisissez, sur les 4 enregistrements titrés, 2 enregistrements. Attention aux titres, ils peuvent être trompeurs! Je me souviens avoir pris l'enregistrement Britain first pensant qu'il s'agirait du Brexit. Eh bien pas du tout! Il s'agissait du nom d'un groupuscule d'extrême-droite britannique. Donc attention.
Première difficulté : vous avez un casque et non des écouteurs. Deuxième difficulté : l'anglais parlé est britannique (fort accent souvent), et pollué par des bruits de fond. Troisième difficulté : vous écoutez vos bandes audio en même temps qu'un autre candidat passe devant l'examinateur, dans la même salle. Quatrième difficulté : le volume dans l'ordi est souvent bas (ou alors c'est que j'ai les tympas quasi inexistants — non sans déconner, vous êtes sous Windows version Préhistoire donc le volume n'est pas terrible). Autant de difficultés qui vont, sournoisement, permettre à l'examinateur d'évaluer votre compréhension de l'anglais réel, cet anglais qu'on parle dans la vie de tous les jours, avec les brouhahas et le stress, bien loin des podcasts et des audios bien lisses qu'on écoutait sagement en classe ou chez soi. Ah oui j'oubliais la cinquième difficulté : vingt minutes pour deux audios, c'est court (si si croyez moi).
Maintenant, la nature de l'épreuve : il faut fournir un compte-rendu détaillé de chaque audio sur vos feuilles de brouillon. Paraphraser est bien sûr strictement interdit. Donc non ce n'est pas un résumé ou un commentaire qu'on attend de vous : vous devez retranscrire le plus exhaustivement et le plus précisément possible les deux audios. Concrètement, après les vingt minutes (entraînez-vous, ce sont souvent des extraits de la BBC !!), vous passez devant l'examinateur tandis qu'un nouveau candidat prépare son oral. L'examinateur vous propose de commencer avec le premier audio. Là, vous devez annoncer avant tout le plan, car même un audio de deux minutes mérite un plan : il faut en somme montrer à l'examinateur que l'on a compris l'enregistrement, que l'on a été capable de cueillir toutes les infos et surtout que l'on est organisé dans ses notes. Chose à savoir : vous n'aurez pas le droit de lire constamment vos feuilles de brouillon. Vous devez maintenir le contact visuel avec votre examinateur le plus longtemps possible, comme s'il s'agissait d'une conversation informelle. En fait, votre vis-à-vis a le transcript des audios, donc il peut très facilement vérifier l'exactitude de vos données (chiffres, lieux, noms...). Ne soyez pas inquiet si vous voyez l'interrogateur écrire des phrases entières sur sa feuille, pensant que vous avez fait une gaffe, ou que vous ne vous tenez pas bien.
Après avoir livré un compte-rendu oral, l'examinateur va vous poser des questions sur le sujet, histoire de vous faire parler. Profitez-en : soyez communicatif et souriant, même si vous pensez être "minable" (oui, il y a toujours meilleur que soi, mais encore une fois, croyez-moi ou non, cela ne veut rien dire). Je me souviens être sortie complètement insatisfaite de ma prestation en anglais, et j'ai eu au final 15.
Une fois que vous aurez fait le tour du premier audio, vous passerez sans transition aucune au second audio. Et l'épreuve sera terminée.
Comment préparer l'anglais ? Simplement en vous forçant à parler et à écrire en anglais. Il est facile de lire et d'écouter de l'anglais, car au final, on ne fournit pas tant d'efforts : le cerveau se contente de suivre l'information. Mais maintenir une conversation ou même un monologue en anglais pendant ne serait-ce que 5 minutes en étant naturel, c'est beaucoup plus difficile. Car là, vous obligez votre cerveau à penser anglais, à formuler anglais. Beaucoup de personnes, moi y compris, confondent mémorisation et intégration. On peut très facilement mémoriser du vocabulaire, des pages entières de vocabulaire (ce fut mon cas) : mais si ce vocabulaire n'est pas réutilisé par la suite, il ne se passera rien et le jour J, votre cerveau sera incapable de ressortir tous ces mots. C'est comme pour les fiches de culture gé. Vous devez être actif, mettre à profit vos connaissances afin d'être réellement efficace.
>> ENTRETIEN AVEC LE JURY
Avant tout, pour les épreuves orales, faites attention à votre tenue. Quitte à acheter de nouveaux vêtements, de nouvelles chaussures, à aller chez le coiffeur : des dépenses certes, mais c'est un investissement. J'ai été surprise de voir certains candidats , hommes ou femmes, venir comme s'ils allaient acheter leur baguette au boulanger du coin. Non! Habillez-vous de manière professionnelle et élégante : vous ne serez jamais ridicule. Ne faites pas de chichis : pour les filles, pas trop de bijoux, pour les garçons, rasez-vous de près.
Les jurys peuvent être très différents : l'un était composé d'un homme plutôt mature et d'une femme plus jeune, l'autre (dans lequel je suis tombée) de deux hommes proches de la retraite, de même origine socio-professionnelle. Ils étaient donc deux : le premier, assez souriant et communicatif, le second, plutôt froid et silencieux. Réservez-leur un traitement identique : regardez-les, adressez-vous à chacun d'eux de manière égale. Et surtout : gardez le sourire, parlez à haute et intelligible voix, soyez convaincu de ce que vous dites. La conviction, c'est le mot-clé de cette épreuve.
L'épreuve commence dès que vous piochez deux numéros au hasard. À chaque numéro correspond un texte. Sur les deux textes, vous en choisissez un et avez une demie heure pour le préparer. Je me souviens être tombée sur une étude parue chez 60 millions de consommateurs soulignant une réglementation insuffisante du bio. L'autre texte était un extrait de roman avec une nana dans une barque, où il ne se passait rien. J'ai donc pris à contre-coeur le bio. Honnêtement, je ne savais pas du tout quoi dire! Mais... dites-vous que c'est le moment de tout donner : vous n'avez absolument rien à perdre. Lisez le texte deux ou trois fois avant d'écrire quoi que ce soit. Puis, écrivez tout ce que le sujet vous inspire, mais également les informations que vous aimerez reprendre pendant l'entretien : en effet, vous devez laisser les textes vierges. Essayez surtout de trouver une voire plusieurs problématiques, pistes de réflexion afin de ne pas tomber dans le piège du psittacisme. Vous devez jouer le jeu : même si vous (pensez que vous) n'êtes pas inspiré. L'inspiration, c'est juste pour les poètes, et encore... Ne vous trouvez pas d'excuses, donnez le max, défendez votre place et, SURTOUT, croyez en vos arguments, en vos idées. Ne reprenez pas la ligne d'un journaliste alors qu'elle ne vous dit rien.
En ce qui concerne le plan, vous n'êtes pas forcé d'en trouver un qui soit absolument rigide. Comme je le disais plus haut, les plans types joueront très certainement en votre défaveur : éculés, archi-scolaires, conventionnels, ils peuvent témoigner de votre manque de personnalité ou être perçus comme tels. Pour ma part, j'ai embrayé l'analyse du texte avec une expression qui m'avait interpellée au premier paragraphe, ce qui m'a permis de développer plus facilement mes idées. Pour le plan, je n'en avais pas vraiment : j'avais simplement décliné les différentes acceptions du mot "publicité", ce qui m'avait permis de faire une première partie sur le volet commercial de l'étude, et une seconde partie sur le volet politique (au sens sociétal).
Je ne cesserai de le répéter : l'important n'est pas d'avoir le plus d'informations, le plus de références, ou d'en mettre plein la vue au jury : l'important, c'est d'être convaincu de ses arguments. Si vous êtes convaincu de ce que vous dites, le jury le sera également, même s'il ne partagera pas forcément votre point de vue. Ce fut d'ailleurs mon cas : l'un des jurés n'était pas d'accord avec moi, mais j'ai poursuivi mon argumentation. Ne soyez pas déstabilisé, jamais. Gardez le sourire, soyez droit et regardez également les membres du jury dans les yeux.
Une telle épreuve se prépare bien sûr : vous pouvez prendre un extrait d'un article de journal (les textes proposés à l'épreuve sont en effet assez courts) et l'analyser. Mais cela, bien sûr, vous l'aurez déjà fait, bien avant les écrits
Bon courage à tous !
P. S. : si vous avez des questions , posez-les moi , je serai ravie d'y répondre.