Utilisation du GPS comme moyen primaire de nav en VFR

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jeff64
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Message par jeff64 »

Pour les problème d'Ipad qui s'éteignent par la chaleur, je l'ai eu avec mon Ipad au début.
J'ai changé la housse epaisse rembourrée par une simple coque arrière avec rabat, beaucoup plus ventilée que ma précédente.

J'essaye dans l'avion de ne pas laisser l'Ipad en plein soleil et je n'ai plus jamais eu de problème de température.
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piperush
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Message par piperush »

A la suite du ppl, j'ai glissé comme beaucoup vers la facilité du gps (en même temps, quand on a 2 gns430 à bord, on ne s'en prive pas). Un jour, sur un appareil équipé d'un G3x, mon gpS a perdu la communication avec les satellites. Ce fut un non évenement etant donné que j'etais proche de ma destonation, avec sous la main la carte papier, mais je me suis posé la question suivante : qu'aurais je fait si j'avais été dans une zone truffée de TmA, en ne connaissant pas exactement ma position sur la carte ? Depuis, je me suis replongé profondément dans les Navs à l'estime et aux radionavs, sans gps. Je ne garde que mon ipad dans mon sac au cas où je me perds (même lors de longs vols sur un appareil non équipé de gps et croisant à 180kts, où le suivi de nav est plus ardu). Bref, juste pour dire que même si c'est rare, un gps qui deconne ca arrive encore (d'autant plus avec un ipad par temps chaud) et on peut se retrouver con.
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Kastor
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Message par Kastor »

J’abonde dans le même sens.
J’identifie deux questions qui me semblent intéressantes à se poser en tant que pilote privé:
- est-ce que j’ai les moyens de voler assez régulièrement pour garder mes compétences en navigation à l’estime?
- si c’est le cas, quel pilote est-ce que je veux être? Confiant dans mon GPS ou confiant dans ma capacité à naviguer avec une carte et un chronomètre?

++
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JAimeLesAvions
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Message par JAimeLesAvions »

piperush a écrit :A la suite du ppl, j'ai glissé comme beaucoup vers la facilité du gps (en même temps, quand on a 2 gns430 à bord, on ne s'en prive pas). Un jour, sur un appareil équipé d'un G3x, mon gpS a perdu la communication avec les satellites. Ce fut un non évenement etant donné que j'etais proche de ma destonation, avec sous la main la carte papier, mais je me suis posé la question suivante : qu'aurais je fait si j'avais été dans une zone truffée de TmA, en ne connaissant pas exactement ma position sur la carte ? Depuis, je me suis replongé profondément dans les Navs à l'estime et aux radionavs, sans gps. Je ne garde que mon ipad dans mon sac au cas où je me perds (même lors de longs vols sur un appareil non équipé de gps et croisant à 180kts, où le suivi de nav est plus ardu). Bref, juste pour dire que même si c'est rare, un gps qui deconne ca arrive encore (d'autant plus avec un ipad par temps chaud) et on peut se retrouver con.
Je pense que ta méthode à de gros défauts dont tu ne parles pas.
Si tu navigues entièrement à l'estime, tu es moins efficace que quelqu'un qui a un iPad lorsqu'il s'agit de changer de projet d'action. Ca veut dire que lorsque tu veux volontairement changer ton plan (J'ai faim, tiens je vais aller déjeuner là), avec un iPad c'est facile, avec l'iPad dans le sac, c'est beaucoup plus compliqué.
En cas de mauvais temps et d'évitement météo, sans l'iPad c'est beaucoup plus difficile. Et si en TMA le controle de fait dévier et descendre, tu perds tes repères et en sortie tu te retrouves soit perdu, soit ça t'a demandé une grande charge de travail de suivre ta position au détriment d'autres tâches.
En plus si tu gardes l'iPad dans le sac, tu va perdre ta compétence en iPad, tu ne seras plus à l'aise dans les menus, les fonctionnalités, peut-être que la batterie sera à plat etc.
Le temps de le sortir, de l'alumer, de etc. c'est beaucoup trop long si tu es perdu ou et si tu as besoin de te dérouter et que tu subis le stress de la situation ce n'est pas le moment de sortir l'iPad et d'ajouter de la charge de travail.

En France on a plein de moyens de récupérer sa position si on est perdu. Je pense que c'est beaucoup plus important de garder sa compétence en iPad en s'en servant systématiquement que naviguer à l'estime et perdre cette compétence iPad.
Mais qu'il faut aussi qu'à chaque instant on sache quoi faire s'il est en panne.

L'iPad utilisé activement te permet de garder une capacité à poursuivre la navigation à l'estime en cas de panne: noter le cap qui annule la dérive sur chaque branche et l'ETA fait qu'en panne de l'iPAd, aucun problème pour rejoindre le prochain point et la plupart du temps jusqu'à destination.
Avoir un log de nav papier fait avec l'iPad qui te donne sur chaque branche les durée et caps corrigés des dérives te permet dans la plupart des cas de poursuivre jusqu'à destination. Moi j'ai en plus la Cartabossy qui donne presque toutes les information utiles pour un déroutement (fréquences, zones, sens du Tdp points de report) sur un seul support.
Masquer ou ne pas regarder l'iPad pour conserver sa compétence de tenue de cap
Il n'y a donc pas besoin d'être un as de la navigation à l'estime pour s'en sortir en cas de panne de l'iPad si ça a été préparé à l'avance, en plus avec radio et transpondeur, tu as des services d'info de vol qui peuvent t'aider, des VDF qui peuvent aussi t'aider et qu'il ne faut pas hésiter un instant à utiliser.
Naviguer à l'iPad n'interdit pas de s'entrainer à faire le lien entre carte et ce qu'on voit, etc.
Certes, an réduisant la compétence de la navigation à l'estime, tu risques d'avoir à te dérouter et de renoncer à ta destination en cas de panne de l'iPad, mais ce n'est pas dangereux.

En formation initiale, on ne forme pas à l'utilisation active et intelligente de l'iPad, et c'est à mon avis grand dommage.
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Kastor
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Message par Kastor »

Si tu navigues entièrement à l'estime, tu es moins efficace que quelqu'un qui a un iPad lorsqu'il s'agit de changer de projet d'action. Ca veut dire que lorsque tu veux volontairement changer ton plan (J'ai faim, tiens je vais aller déjeuner là), avec un iPad c'est facile, avec l'iPad dans le sac, c'est beaucoup plus compliqué.
Tu as raison, mais si tu sais faire sans iPad tu sauras faire avec. Encore une fois tout dépend du pilote que tu peux et que tu veux devenir.
En France on a plein de moyens de récupérer sa position si on est perdu. Je pense que c'est beaucoup plus important de garder sa compétence en iPad en s'en servant systématiquement que naviguer à l'estime et perdre cette compétence iPad.
Là, en revanche, je ne suis vraiment pas d’accord. J'estime qu'il est infiniment plus important de conserver le sens basique de la navigation aéro plutôt que de savoir se servir d'une application. Le GPS peut constituer une aide précieuse en cas de problème moteur, électrique ou radio, je le reconnais.
Mais comme tu le dis à juste titre, en France nous avons beaucoup de chance: si tu pars avec le plein de pétrole, que tu évites le mauvais temps et que tu restes en contact avec un SIV, il ne devrait rien t'arriver d'horrible. A chacun ensuite de décider s'il préfère rester dans sa zone de confort ou s'il veut progresser. A voler sans iPad, on va se paumer tôt ou tard, c'est certain; ça m'est encore arrivé il n'y a pas très longtemps et ce n'est pas très agréable (c'est là que j'ai entrepris de sortir mon iPad, et naturellement mon récepteur GPS n'avait plus de batterie). Je me suis dépatouillé, après le vol j'ai réfléchi aux raisons qui m'ont amené là, je ne dis pas que ça ne m'arrivera plus mais je devrais savoir m'en sortir.
L'iPad utilisé activement te permet de garder une capacité à poursuivre la navigation à l'estime en cas de panne: noter le cap qui annule la dérive sur chaque branche et l'ETA fait qu'en panne de l'iPAd, aucun problème pour rejoindre le prochain point et la plupart du temps jusqu'à destination.
L'iPad ne t'apprend pas à quoi ressemble une voie ferrée en hiver, ni ce à quoi elle ressemble en été. L'iPad ne t'aide pas à appréhender les ordres de grandeur lorsque tu te retrouves devant une vraie carte. Chacun fait comme il le veut, chacun a ses raisons de voler en aéroclub, mais je ne conseillerai jamais à un jeune qui veut devenir pro de laisser sa carte au fond de son sac quand il part en nav.

++
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benbakers
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Message par benbakers »

message supprimé
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leplongeurdu26
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Message par leplongeurdu26 »

Je ne rentrerai pas plus que ça dans le sujet mais restez bien conscient des problèmes de CEM (compatibilité électromagnétique) engendrés par tout ce que vous pouvez rajouter dans l'avion...
"Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve une réalité" -> Antoine de Saint Exupéry

L'hélice c'est pour rafraîchir le pilote, la preuve quand elle s'arrête il transpire.
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Kastor
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Message par Kastor »

benbakers a écrit :
Kastor a écrit : Tu as raison, mais si tu sais faire sans iPad tu sauras faire avec.
Ceci est totalement inexacte.
Est-ce que tu peux développer stp? Je déverrouille la tablette, je clique sur l'icône de mon application de nav, je vois instantanément où je suis et très rapidement où je veux aller... Je ne m'en sers pas beaucoup mais je ne vois pas où se trouve la difficulté dans l'utilisation de l'iPad en support de la carte.
benbakers a écrit : Cependant, Essaie de voler dans des espaces aérien dense et compliqué, dans une région que tu ne connais pas, par des météos limite, ou en une langue que tu ne parle pas couramment, et tu verras ce qu'un ipad t'apprend.
Je ne te parle pas d'aller taquiner les espaces aériens de Londres avec 30" de visi, et si tu me dis que c'est la norme chez les pilotes d'aéroclub je veux bien l'entendre mais j'aurais du mal à le croire.
Je te parle de la balade du dimanche matin quand il fait CAVOK pour aller faire une bouffe sur le terrain d'à côté, ou de la sortie annuelle du club à Arcachon; et là c'est dommage de ne pas sortir sa carte pour la faire à la main. Bien sûr que l'iPad sera d'une grande aide quand on vole en région parisienne ou dans des conditions pourries, je n'ai jamais dit le contraire.
Ce que je dis, c'est que l'utilisation systématique de l'iPad comme moyen primaire de navigation ne contribue pas, à mon avis, à l'entretien des compétences de base du pilote et donc ne va pas dans le sens de la sécurité (hors conditions dégradées ou marginales, encore une fois).
Et ce que j'applique et que je faisais appliquer à mes élèves quand je faisais de l'instruction, c'était la démarche de se dire "si je prends tel cap pendant tant de temps je vais arriver à tel endroit et je devrais voir ceci", ce qui est assez différent de faire coïncider une route et un relèvement et attendre que le compte à rebours atteigne zéro en surveillant que le petit avion ne sorte pas du trait.

++
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JAimeLesAvions
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Message par JAimeLesAvions »

L'iPad utilisé activement te permet de garder une capacité à poursuivre la navigation à l'estime en cas de panne: noter le cap qui annule la dérive sur chaque branche et l'ETA fait qu'en panne de l'iPAd, aucun problème pour rejoindre le prochain point et la plupart du temps jusqu'à destination.
L'iPad ne t'apprend pas à quoi ressemble une voie ferrée en hiver, ni ce à quoi elle ressemble en été. L'iPad ne t'aide pas à appréhender les ordres de grandeur lorsque tu te retrouves devant une vraie carte. Chacun fait comme il le veut, chacun a ses raisons de voler en aéroclub, mais je ne conseillerai jamais à un jeune qui veut devenir pro de laisser sa carte au fond de son sac quand il part en nav.

++[/quote]
Je navigue exclusivement avec l'iPad en avion. On gagne un temps fou en préparation. J'imprime le journal de navigation, je prends quelques notes, et c'est parti, avec une Cartabossy à coté. C'est super efficace, super rapide, on peut changer de plan quand on veut en vol.
Si l'iPad s'arrête, pas de problème: j'ai noté mon heure de passage au dernier point, l'estimée calculée du prochain, le cap qui annule la dérive, j'ai ma cartabossy et ma montre, je sais tenir un cap et si j'ai un doute j'appelle un service radar.

1 Il est impératif de s'en servir régulièrement pour ne pas avoir le nez dessus une fois en vol, car c'est complexe. S'y retrouver dans les menu, s'adapter au mises à jour, tenir la base à jour, tout ça demande de s'en servir régulièrement
2 iEvidemment, il ne faut pas avoir le nez sur son iPad comme certains conducteurs de VTC ont le nez sur leur GPS.
ll faut s'en servir activement, regarder dehors, tenir son cap, noter les ETA, comparer ce qu'on voit dehors avec la Carte papier qu'on a en secours, etc.

J'ai pu vérifier lors de ma formation FI, alors que je n'avais pas fait d'estime depuis mon CPL 5 ans auparavant, que je savais toujours tenir un cap, reconnaitre un point au sol etc, et ce n'est pas la partie navigation qui m'a posé des difficultés pendant cette formation, parce que je navigue activement avec mon iPad. Au contraire, l'iPad me libère d'une charge de travail, je peux observer dehors tout à loisir, et améliorer ma capacité à trouver dehors ce que je vois sur la carte.
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Message par Dubble »

benbakers a écrit :
Kastor a écrit : Tu as raison, mais si tu sais faire sans iPad tu sauras faire avec.
Ceci est totalement inexact.
Je pense que tu as tort.
En même temps, venant d'un mec qui pense que la terre est plate.. Je ne suis pas certain de pouvoir te convaincre de l'inverse :lol:

Pour moi le souci c'est surtout l'aspect paperless.
J'ai une tablette qui n'a pas de 4G : c'est volontaire, je m'en fiche. En bonus j'ai économisé xx€ et ça m'a mis une contrainte en moins lors de l'achat.
Le GPS est très pratique pour tracer des directes par mauvaise visi ou pour ne pas s'embêter à se demander si le petit village c'est Tintsouin-les-oies ou Trifouillis-les-cantarelles..
Mais pour moi l'avantage majeur de la tablette c'est d'avoir la totalité de la doc à jour pour la France entière au premier coup d'oeil.
Sur papier ? Il faut racheter un atlas vac et se le trimballer.
En IFR.. Imaginez la taille de l'atlas, à renouveler tous les mois ! (28 jours)
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piperush
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Message par piperush »

JAimeLesAvions a écrit : Je pense que ta méthode à de gros défauts dont tu ne parles pas.
Si tu navigues entièrement à l'estime, tu es moins efficace que quelqu'un qui a un iPad lorsqu'il s'agit de changer de projet d'action. Ca veut dire que lorsque tu veux volontairement changer ton plan (J'ai faim, tiens je vais aller déjeuner là), avec un iPad c'est facile, avec l'iPad dans le sac, c'est beaucoup plus compliqué.
Tu sais, sortir l'Ipad, activer le Garmin GLO ne demande que 30s.
JAimeLesAvions a écrit : En cas de mauvais temps et d'évitement météo, sans l'iPad c'est beaucoup plus difficile. Et si en TMA le controle de fait dévier et descendre, tu perds tes repères et en sortie tu te retrouves soit perdu, soit ça t'a demandé une grande charge de travail de suivre ta position au détriment d'autres tâches.
Oui, je fais la plupart de mes navs sans gps / ipad, mais dès lors qu'il s'agit de tâter des espaces aériens complexes, j'aime bien avoir une moving map routière au 1 / 1 000 000 sur l'ipad, pour connaître grossièrement ma position en cas de doute. Sinon, il est très rare que j'ai à utiliser une moving map avec les espaces représentés.
JAimeLesAvions a écrit : En plus si tu gardes l'iPad dans le sac, tu va perdre ta compétence en iPad, tu ne seras plus à l'aise dans les menus, les fonctionnalités, peut-être que la batterie sera à plat etc.
Je ne te connais pas, je ne sais pas quel âge tu as et comment tu as été élevé avec "la technologie", mais -peut être dû à mon âge- j'ai beau parfois ne pas utiliser mon Ipad pendant des mois, le "maniement" des applis ne se perd pas (comme je l'ai dit, la seule appli de suivi de vol que j'utilise est une simple carte routière au 1 / 1 000 000 avec uniquement ma position indiquée (j'ai cependant installé 2 applis de suivi de nav typiquement aéro -avec cartes 1/500 000...- et ai appris à les utiliser, mais je n'ai jamais éprouvé le besoin de m'en servir en vol).
JAimeLesAvions a écrit : L'iPad utilisé activement te permet de garder une capacité à poursuivre la navigation à l'estime en cas de panne: noter le cap qui annule la dérive sur chaque branche et l'ETA fait qu'en panne de l'iPAd, aucun problème pour rejoindre le prochain point et la plupart du temps jusqu'à destination.
Avoir un log de nav papier fait avec l'iPad qui te donne sur chaque branche les durée et caps corrigés des dérives te permet dans la plupart des cas de poursuivre jusqu'à destination. Moi j'ai en plus la Cartabossy qui donne presque toutes les information utiles pour un déroutement (fréquences, zones, sens du Tdp points de report) sur un seul support.
Je maintiens mon point de vue qui est que lorsque tu utilises un Ipad, tu as tendance à ne plus savoir piloter à l'estime, alors que la réciproque n'est pas vraie. J'ai volé avec de nombreux pilotes utilisant leur Ipad à chaque vol, et je suis sûr que si l'Ipad tombe en rade, nombreux seraient ceux à ne pas savoir quoi faire sans VOR ou ADF pour les guider (ils ne sont pas nombreux non plus à savoir que l'ATC peut te donner un cap si tu le lui demandes).
JAimeLesAvions a écrit : Il n'y a donc pas besoin d'être un as de la navigation à l'estime pour s'en sortir en cas de panne de l'iPad si ça a été préparé à l'avance, en plus avec radio et transpondeur, tu as des services d'info de vol qui peuvent t'aider, des VDF qui peuvent aussi t'aider et qu'il ne faut pas hésiter un instant à utiliser.
Naviguer à l'iPad n'interdit pas de s'entrainer à faire le lien entre carte et ce qu'on voit, etc.
Certes, an réduisant la compétence de la navigation à l'estime, tu risques d'avoir à te dérouter et de renoncer à ta destination en cas de panne de l'iPad, mais ce n'est pas dangereux.

En formation initiale, on ne forme pas à l'utilisation active et intelligente de l'iPad, et c'est à mon avis grand dommage.
Je fais environ la moitié de mes navs uniquement à l'estime et l'autre moitié uniquement avec les aides de radionav (surtout en vol de nuit).

Je pense que l'Ipad (ie. les tablettes) est une excellente révolution pour les pilotes privés qui peuvent dès lors naviguer plus facilement avec moins d'angoisse et surtout sans avoir besoin de maintenir ses compétences en nav régulièrement (alors que la nav à l'estime demande un maintient des compétences régulier -sans vent, ce n'est pas dur, mais sur de longues distances, avec du vent de travers sur la route, une MTO médiocre... il faut s'être entraîné).

Enfin, il m'est arrivé de douter de ma position à 2 reprises depuis que je pilote :
- Lorsque je préparais le ppl, conservateur de cap HS qui déconnait objectivement, en moins de 15min, sur un tronçon sans repères, nous nous sommes retrouvés au milieu de nulle part. Depuis, je compare mon conservateur de cap et le compas plus souvent que toutes les 15min (mon instructeur de l'époque avait rapidement notifié ce problème de conservateur de cap et avait volontairement attendu pour voir comment je réagirais une fois perdu).
- En rentrant d'un rallye aérien, sur un appareil à faible autonomie, je n'étais plus sûr à 100% de ma position et avais devant les yeux la jauge de carburant déjà basse : j'ai fait simple, comme on me l'a appris, je me suis relaxé et enfin j'ai retrouvé ma position : j'étais sur ma route prévue initialement.

Bref, je continuerai à privilégier les vols sans gps, à l'estime ou aux aides de radionav, mais bien entendu, je ne suis pas obstiné, et dès lors que j'ai des survols maritimes sans repères terrestres, des vols en zones complexes où je préfère regarder pour d'autres avions dehors que faire mes estimées ou bien sur des trajets avec peu de marge en carburant, je conserve un gps (ipad ou avionique) quelque part dans l'avion.
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Message par Dubble »

piperush a écrit :Oui, je fais la plupart de mes navs sans gps / ipad, mais dès lors qu'il s'agit de tâter des espaces aériens complexes, j'aime bien avoir une moving map routière au 1 / 1 000 000 sur l'ipad, pour connaître grossièrement ma position en cas de doute. Sinon, il est très rare que j'ai à utiliser une moving map avec les espaces représentés
Tu peux me rappeler où tu voles, cher ami ? :lol:
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benbakers
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Message par benbakers »

message supprimé
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Message par piperush »

Dubble a écrit :
piperush a écrit :Oui, je fais la plupart de mes navs sans gps / ipad, mais dès lors qu'il s'agit de tâter des espaces aériens complexes, j'aime bien avoir une moving map routière au 1 / 1 000 000 sur l'ipad, pour connaître grossièrement ma position en cas de doute. Sinon, il est très rare que j'ai à utiliser une moving map avec les espaces représentés
Tu peux me rappeler où tu voles, cher ami ? :lol:
Tu le sais très bien : Nantes, mais là bas je n'utilise pas l'ipad. Je parlais plus des vols en région parisienne et du côté de Genève où je vais de temps à autres.
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JAimeLesAvions
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Message par JAimeLesAvions »

benbakers a écrit :
Kastor a écrit :

Est-ce que tu peux développer stp? Je déverrouille la tablette, je clique sur l'icône de mon application de nav, je vois instantanément où je suis et très rapidement où je veux aller... Je ne m'en sers pas beaucoup mais je ne vois pas où se trouve la difficulté dans l'utilisation de l'iPad en support de la carte.
Et bien c'est la dessus que je ne te rejoins pas, il ne suffit pas de l'allumer pour voir immédiatement ou l'on est et ou est ce que l'on veut aller. Fais le test avec l'un de tes élèves et tu verras le temps qu'il passeras les yeux scotcher à l'écran pour faire la première initiation et ne serait-ce que rentrer un direct to.
Je ne parle même pas du changement des fonctionnalités, des mise a jour, ou des apps comme ForeFlight qui à une époque permettais de voir les fréquences radio pas a jour.
C'est un outil formidable qui facilite la vie, mais tout comme un GNS 430 il faut savoir le prendre en main et pratiquer régulièrement.
Je suis d'accord, sur ce point seulement, avec benbakers
Alumage de l'iPad
Entrée du code de verrouillage si on a oublié de l'enlever
Réglage de la luminosité, souvent c'est bon, mais parfois non
Acquisition du GPS
Chercher l'icone de l'appli
Ouverture de l'appli
Carte pas à jour? Refuser la mise à jour?
Tout ça prend du temps si ça n'a pas été préparé avant le départ.

Mais surtout pour bénéficier de l'efficacité d'une application complexe, il faut un temps d'adaptation. J'utilise Skydemon, appli très puissante, mais pour utiliser toute les fonctionnalités utiles sans avoir le nez sur l'appli, il faut s'entrainer, exactement comme pour le G1000. En plus la disposition change selon les versions.

La navigation à l'estime n'a rien de complexe. Il s'agit juste
- de savoir organiser sa charge de travail, ça ne se perd pas avec l'expérience, au contraire en gagne en efficacité
- de savoir tenir un cap, et ça non plus si on ne pilote pas le nez sur l'iPad mais le nez dehors en circuit visuel avec le conservateur de cap ça ne se perd pas et même ça s'améliore.
- de savoir reconnaitre des repères, et en navigant à l'Ipad intelligemment en regardant dehors, ça ne se perd pas non plus, et au contraire, ça s'améliore.
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Message par Dubble »

C'est parce que vous utilisez la mauvaise application :turn:
SDVFR : je l'allume, j'obtiens aussitôt un vecteur temps gradué qui me dit où je suis et où je serai.
Je peux le superposer sur la carte VAC du terrain d'arrivée pour faire une approche à vue à la tablette :lol:
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JAimeLesAvions
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Message par JAimeLesAvions »

Dubble a écrit :C'est parce que vous utilisez la mauvaise application :turn:
SDVFR : je l'allume, j'obtiens aussitôt un vecteur temps gradué qui me dit où je suis et où je serai.
Je peux le superposer sur la carte VAC du terrain d'arrivée pour faire une approche à vue à la tablette :lol:
Si tu n'as que ça comme fonctionnalité.
Vent, fréquence, hauteur matérialisation du tour de piste sur la carte, etc.
Lors de mon dernier vol en passager en ATR, j'ai allumé l'iPad pour pouvoir aller au bout des menus sans danger, étudier toutes les fonctionnalités, j'ai découvert plein de détails que je n'aurais jamais trouvé si je ne l'avais utilisé qu'en tant que pilote
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Message par Dubble »

JAimeLesAvions a écrit :
Dubble a écrit :C'est parce que vous utilisez la mauvaise application :turn:
SDVFR : je l'allume, j'obtiens aussitôt un vecteur temps gradué qui me dit où je suis et où je serai.
Je peux le superposer sur la carte VAC du terrain d'arrivée pour faire une approche à vue à la tablette :lol:
Si tu n'as que ça comme fonctionnalité.
Vent, fréquence, hauteur matérialisation du tour de piste sur la carte, etc.
Lors de mon dernier vol en passager en ATR, j'ai allumé l'iPad pour pouvoir aller au bout des menus sans danger, étudier toutes les fonctionnalités, j'ai découvert plein de détails que je n'aurais jamais trouvé si je ne l'avais utilisé qu'en tant que pilote
Ces détails sont présents mais inutiles de prime abord.
Si tu as ton fond de carte 500 000e dans ton application, alors tu sauras bosser comme avant mais en sachant où tu es, et c'est amplement suffisant.
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FalconAircraft
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Message par FalconAircraft »

Dubble a écrit :Question subsidiaire :
Est-ce qu'il existe des filtres dépolarisants pour tablette ?
Je ne peux pas utiliser ma tablette en portant mes lunettes de soleil préférées car elles sont polarisantes, et dans la même direction que la tablette (mode portrait) : écran noir.
Change de lunettes..
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piperush
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Message par piperush »

Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, une étude complète réalisée par le BEA sur les risques d'utilisation du GPS est dispo sur le net. J'ai sélectionné ici la partie la plus percutante à mes yeux qui résume les risques liés aux GPS. Vous remarquerez entres autres que le BEA insiste sur un fait qu'avait déjà relevé un instructeur que je connais il y a plusieurs années : lorsqu'un pilote possède un GPS portable à bord en plus du GPS intégré à la planche de bord, c'est souvent le signe d'un manque de confiance en ses capacités de vol sans GPS, et donc parfois un penchant vers la prise de risque -compte tenu de ses aptitudes, car c'est une vision subjective- qui n'aurait pas eu lieu autrement.
"""
Le GPS peut être une aide précieuse à la navigation à condition de savoir s’en servir et de connaître les limites de son utilisation.
Des erreurs latentes peuvent être présentes dans les bases de données des récepteurs GPS.
L’imprécision verticale associée au système GPS peut être de l’ordre de cent quarante mètres (soit environ cinq cents pieds).
L’utilisation du GPS renforce la confiance du pilote qui est tenté de réduire ses marges de sécurité.
Certains pilotes ont tendance à se concentrer sur leur récepteur GPS au détriment d’autres tâches. Ils se retrouvent progressivement dans une situation de dépendance, qui peut être dangereuse s’ils utilisent le GPS comme moyen primaire de navigation.

Trente-cinqoccurrencesayantunlienavecl’utilisationdesrécepteurs GPS ont été recensées entre 1995 et 2004. Elles ont fait trente-quatre morts et treize blessés.
Les aéronefs accidentés étaient en général performants et bien équipés. La présence d’au moins deux GPS a été relevée dans de nombreuses occurrences.
Dans la quasi-totalité des accidents corporels, on constate la poursuite du vol par conditions météorologiques défavorables, souvent pour motifs professionnels.
Plus de la moitié des accidents correspondent à des collisions avec le relief sans perte de contrôle.
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A l'inverse, puisque je ne vais pas non plus supporter mon point de vue uniquement, il y a un rapport trainant sur le site du BEA où un dr400 s'est planté parce que le pilote s'était perdu et s'est retrouvé à voler de nuit (l'avion était équipé de GPS, mais le pilote ne savait plus comment s'en servir).
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