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Distances d'atterrissage piste en herbe / en dur

Posté : 09 août 2019, 17:17
par Okerampa
Bonjour.
Je suis PPL et j'ai l'habitude du DR400.
Classiquement, sur DR400 les distances d'atterrissage sont données pour une piste en dur.
En cas de piste en herbe, il est demandé de rajouter de la distance.
Par exemple, si je prends le manuel du DR 401/120 :

"Piste en herbe :
Ajouter 15 % sur herbe courte et sèche."

Il y a peu, je me suis mis à l'APM20 Lionceau.
Les distances sont aussi données sur piste en dur.
Et là, j'avoue que je suis perplexe :

"L'état de la piste (herbe, sable, boue, neige) peut aller jusqu'à diviser par deux les distances
d'atterrissage.
Sur une piste en herbe moyenne, compter - 25 % au minimum."

Dans un cas, la piste en herbe augmente les distances, dans l'autre il les diminue (enfin la boue et la neige je vois pas comment c'est possible !). J'ai bien vérifié dans les manuels de vol...

Cela dépend donc vraiment des avions ? Est-ce que quelqu'un connaîtrait la raison ?
Un avion plus léger aurait tendance à freiner plus sur l'herbe et un avion plus lourd à glisser plus sur l'herbe ?
Je n'ai pas encore fait le tour des instructeurs sur la question mais si quelqu'un connait la raison je suis preneur.

Posté : 09 août 2019, 17:29
par LC41
Ce serait étonnant qu'une herbe sèche augmente la distance de roulage à l'atterrissage de manière très significative. Si l'herbe est mouillée et glissante, en revanche, ça pourrait tendre le freinage difficile.

Mon expérience sur herbe est plutôt que la décélération peut être assez marquée au touché, et que l'accélération peut être rendue difficile si l'herbe est haute ou qu'il y a de la mousse.

Mais sur de l'herbe en règle générale il est difficile d'estimer avec grande précision qu'elle est la longueur de piste nécessaire car cela dépend de trop de facteurs. Il faut donc prendre de la marge.

Posté : 09 août 2019, 17:31
par teubreu
Je tente une explication de bon sens à l'intuition, les constructeurs ont sans doute pris en compte d'autres aspects.
Si l'avion est léger avec peu d'inertie, l'herbe le freinera rapidement. Donc distance d'atterrissage minorée avec de l'herbe haute.
Par contre si l'avion a de l'inertie, l'herbe le ralentira peu. Et le fait d'avoir de l'herbe haute diminuera l'adhérence des roues par rapport à une piste en dur, et donc augmentera la distance d'atterrissage.

Posté : 15 août 2019, 14:55
par Johas
De mon point de vue, je ne vois pas comment une piste en herbe pourrait permettre de diminuer les exigences en terme de distance de décollage/atterrissage.
A conditions identiques (sèche, etc), une piste en dur permettra une distance de décollage et d'atterrissage plus courte.
Bien évidemment, une piste en herbe sèche sera parfois meilleure qu'une piste en dur mouillée, mais là on ne compare pas le comparable.

Posté : 15 août 2019, 15:03
par Johas
En regardant tout juste dans le manuel du Lionceau APM20, voici la citation:

"L'état de la piste (herbe, sable, boue, neige) peut aller jusqu'à doubler les distances de
décollage. Sur une piste en herbe moyenne, compter + 25 % au minimum."

Donc rien de différent de mon message ci-dessous. La piste en herbe dégrade les performances, jusqu'à 25% pour l'APM20.

Posté : 15 août 2019, 16:07
par teubreu
Johas a écrit :"L'état de la piste (herbe, sable, boue, neige) peut aller jusqu'à doubler les distances de
décollage. Sur une piste en herbe moyenne, compter + 25 % au minimum."
On ne parle pas de la même chose.
Le sujet porte sur les distances d'atterrissage, et dans le manuel de vol de l'APM 20 il y a bien marqué que l'herbe moyenne les diminue. Ca me semble cohérent, cf mon message.

Posté : 15 août 2019, 19:39
par Johas
Ah oui bien vu !

Posté : 16 août 2019, 01:36
par fouga
https://publicapps.caa.co.uk/docs/33/CAP698.pdf

Page 15-16 pour le décollage et 23 pour l'atterrissage, dans tous les cas l'herbe est donc un facteur défavorable dans les performances... au sens de l'Atpl!

Pour le décollage comme pour l'atterrissage, il me semble que c'est lié à la qualité de la surface qui offrirait un moins bon rendement tant dans la mise en mouvement (pour le décollage) que pour l'absorption du freinage (pour l'atterrissage), naturellement on considère pas une piste en herbe où il y a 50 cm de broussailles...

Posté : 16 août 2019, 08:26
par teubreu
Ces données sont périmées, elles datent des JAR. Aujourd'hui ce genre de marges imposées par la règlementation existe toujours en part-CAT, mais pas en part-NCO.
Enfin, le facteur 1,15 dont il est question permet la comparaison entre LD et RLD, pas le calcul de la LD.

Exemple fictif avec ces données JAR pour comprendre le principe en part-CAT : le constructeur publie une distance d'atterrissage de 400m, piste en dur sèche. Il faut que la piste fasse plus de 400/0.7 = 572m
Si le constructeur, pour le même avion, publie une LD de 300m sur herbe (je reprends les 25% de moins de l'APM20), il faut que la piste fasse plus de 1,15*300/0.7 = 493m

La nécessité règlementaire pour la piste en herbe d'être plus courte ou longue que la piste en dur dépend donc principalement des distances que le constructeur publie.

Posté : 16 août 2019, 08:47
par fouga
Merci pour les précisions, toujours intéressant ;)

Faut donc se baser sur le POH et c'est réglé!

Ça serait bien que l'EASA fasse le ménage dans ses documents, car pour l'Atpl c'est toujours en vigueur... Si on peut l'accepter dans le but d'apprendre une méthode, avec des données à jour ce serait bien aussi

Posté : 16 août 2019, 09:00
par teubreu
En CAT il y a bien ce genre de calcul à faire, cf CAT.POL.A.230.
Pas en aviation générale, qui était la question initiale.