De l'avion à l'ULM

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benjamone
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Re: De l'avion à l'ULM

Message par benjamone »

D'une façon générale, l'heure de vol est moins chère quand les contraintes de maintenance sont moindre.
-Maintenance par le propriétaire.
-Pièces certifiées ou non.
A l'achat, une bonne partie des ULM qui ressemblent à des avions sont beaucoup plus chers qu'un avion pas trop récent.
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arogues
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Re: De l'avion à l'ULM

Message par arogues »

F-PTCZ a écrit : 31 mai 2021, 15:43 Rien ne les distingue à première vue de nos avions légers... intéressant. J'imagine que l'heure de vol est un peu en dessous de ce quo'n rencontre sur les avions classiques ?
Ce n'était que des avions de propriétaires.
Mais si la maintenance est faite "à moins cher" (mains d'oeuvre, potentiel, ...), comme dit, ca coutera moins cher.
@+, Antoine
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Vrillaplat
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Re: De l'avion à l'ULM

Message par Vrillaplat »

Hello !

Je vais tenter de répondre à quelques unes de tes interrogations, étant moi-même passé par là.

J'ai commencé par le paramoteur, il y a maintenant environ 12 ans et je l'ai pratiqué à fond pendant 8 ans environ. Comme tu le dis, il n'y a pas plus pratique. Tu le laisses dans le coffre de la voiture, tu décolles du premier chemin de terre (En théorie il faut l'accord du propriétaire du terrain et faire une déclaration à la mairie. En pratique, tout le monde s'en fiche, tant que tu respectes un minimum ton voisinage. En toute bonne intelligence quoi) J'ai énormément voyagé grâce au paramoteur, l'Europe, l'Amérique, l'Asie... Démonté ça tient dans un bagage soute, et la voile dans le bagage cabine. C'est un peu le Solex du ciel. Il ne faut pas vraiment le voir comme un moyen de déplacement, plutôt comme une liberté suprême dans un faible rayon d'action. Son dada, c'est la belle soirée d'été après le boulot, jouer avec le relief de la colline en face de chez toi. Jouer, tout simplement. Découvrir un lieu sympa depuis le ciel, jouer avec les thermiques, faire de la voltige ou même du slalom entre les arbres (le rase-motte théoriquement c'est interdit. En pratique...en toute bonne intelligence, et en toute conscience par rapport à son niveau !). Ca n'est pas une activité plus dangereuse qu'une autre, et comme toujours le danger c'est le pilote. On est bien plus tributaire de la météo (surtout du vent) et en 8 ans de pratique à haut niveau (championnats de france, du monde, contrats pour une marque de boisson à la taurine...) et en voltige, je ne me suis jamais fait la moindre égratignure, ni même la moindre frayeur. Puis je suis arrivé à l'apogée de ma petite carrière, et j'ai voulu tâter la voltige en...

...ULM 3 axes ! Car contrairement à une croyance générale, en France, la voltige en ULM n'est pas interdite ! Ce qui l'interdit, c'est purement et simplement le manuel de vol de la machine. Le Rans S9 est un petit ULM monoplace américain, conçu pour la voltige et dont le manuel de vol explique très clairement comment tourner des boucles et des tonneaux. Renseignements pris auprès de la DGAC et de mon assureur, bingo, je peux voltiger en toute légalité, en ULM et en France, sans même avoir de qualif voltige (En toute bonne intelligence encore une fois, il serait suicidaire d'essayer sans avoir fait quelques séances de Cap10 avant avec un instructeur...) Bref, le Rans S9 tourne un premier cycle et une partie du second sans aucun problème et pour 20€ de l'heure... A +6/-4g il y a de quoi faire, et c'est un petit avion extraordinaire, d'une simplicité et d'une facilité bluffante. Acheté 19k€ et revendu quelques années plus tard pour 17k€. J'ai fait un peu de bivouac avec, sur les bases ULM de la région. C'est génial si on aime trainer sur le terrains, dormir dans la tente et vivre d'amour et d'eau fraiche. Par contre globalement les ULM sont trop petits pour y glisser un vélo donc si on veut aller se promener en ville il faut être amateur de marche ou de skateboard...

Maintenant je suis propriétaire de l'avion que j'ai construit, l'équivalent d'un Cap10, avec lequel j'ai fait tout mon murissement pour finalement passer pro l'année dernière. Je fais toujours de la voltige, et toujours du bivouac mais maintenant j'ai la place d'amener carrément 2 vélos démontés, du matos de bivouac et partir à 2, ce qui peut être plutôt pratique et qu'on ne peut pas faire en ULM.

Sur le pilotage, effectivement la différence d'inertie se sent beaucoup. L'énergie en ULM s'accumule peu, de dissipe très vite. Du coup on pose vachement plus court qu'en avion, sans grande difficulté. A contrario, en turbulence on fait beaucoup plus le bouchon dans un ULM, sans que ce soit abominable. Du coup il faut gérer un peu plus finement ses approches par rapport à un avion qui sera sur un rail. Il semblerait que les machines performantes soient en revanche vraiment inconfortables en turbulence, en croisière. 130kts en turbulence en Cap10, ça va. 130kts en turbulence en Gazaile ou en MCR c'est inconfortable au point que beaucoup de propriétaires diront qu'ils préfèrent réduire un peu la vitesse.

Globalement oui, l'ULM est une activité de propriétaires, même si c'est de moins en moins vrai et que de plus en plus d'aéroclubs s'équipent d'un 3axes en école et location. Etre propriétaire offre l'avantage de pouvoir partir où on veut, quand on veut et pour la durée qu'on veut. Ca c'est génial, parce que les journées de beau temps on peut réellement s'en servir de moyen de déplacement. J'ai par exemple passé des modules ATPL à Toulouse en y allant avec mon avion (50min de vol jusqu'à Muret, 1h de bus pour le centre d'examen...) et j'ai surtout fait d'une pierre trois coups en allant participer à mes jours présentiels obligatoire d'ATPL en allant à Paris, ce qui m'a fait ma 300NM tout en passant 10 jours sur place dans ma famille. 3h15 de vol contre 9h de bagnole, départ à 9h, arrivé pile à l'heure pour le poulet-frite du dimanche midi chez les parents :myope: Bon, avec un Lycoming 180cv faut quand même pas avoir peur de faire des pleins à 250€ :bleble:

L'entretien -en ULM comme en avion de construction amateur- peut être fait par le propriétaire. Le gros inconvénient d'être propriétaire c'est encore de trouver une place de hangar. Il y a une gigantesque quantité de hangars remplis d'avions et d'ULM possédés par des vieux qui ne volent jamais, ne sortent jamais leurs avions, et c'est vraiment le plus triste de l'histoire. Je suis en plein dedans, ayant trouvé mon premier boulot de pilote je cherche maintenant à ramener mon avion là je suis basé, et c'est pas facile... Si tu veux devenir propriétaire, commence donc déjà par là. Ensuite, les frais sont relativement abordables, que ce soit en avion CNRA ou en ULM (c'est très comparable), 100€/mois de hangar en moyenne en campagne, 200€/an d'assurance si tu ne couvre pas l'aéronef, l'essence, un peu d'entretien. Pour le coût d'acquisition tu trouveras de tout, mais je pense que le meilleur compromis serait de trouver un bon vieux Jodel, qu'il soit CNRA ou ULM. On en trouve régulièrement dans les 15k€, et tu le revendras le même prix ou presque quand tu en auras marre.

Voilà ! N'hésite pas si tu as des questions !
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IbraBell
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Re: De l'avion à l'ULM

Message par IbraBell »

Vrillaplat a écrit : 04 juin 2021, 19:19 Le gros inconvénient d'être propriétaire c'est encore de trouver une place de hangar. Il y a une gigantesque quantité de hangars remplis d'avions et d'ULM possédés par des vieux qui ne volent jamais, ne sortent jamais leurs avions, et c'est vraiment le plus triste de l'histoire. Je suis en plein dedans, ayant trouvé mon premier boulot de pilote je cherche maintenant à ramener mon avion là je suis basé, et c'est pas facile... Si tu veux devenir propriétaire, commence donc déjà par là.
En effet, le seul moyen d'avoir une place hangar c'est faire 3h AR de route en voiture, ou partager/louer un avion qui a un hangar deja, sinon il faut acheter l'avion du vieux qui ne vole plus avec sa place hangar, tu jettes son avion (sa hangar queen :lol: ) et mets le tien !
PPL+IR+CRI, SPL, FAA, SEP/MEP/TMG
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