La question du numerus clausus est un faux problème et en tout état de cause, une mauvaise réponse au problème de l’emploi.
Il faut rappeler que les numerus clausus n’existent que dans la mesure où les politiques publiques et donc in fine les contribuables, sont appelés à financer le système. En médecine, limiter le nombre de médecins permet de budgéter les dépenses de santés. On vous rembourse les consultations et les soins, mais pas un billet d’avion.
Aussi malheureux soit la situation de jeunes qui financent bien souvent à fonds perdus leurs formations, cela ne représente que quelques dizaines de personnes par ans (- de 200), qui finalement auront une licence qui ne leur permettra jamais de manger.
Attention, il ne faut se rappeler que ce que l’on vous donne, c’est un permis de conduire un avion. Pas le droit d’avoir un boulot en plus avec la licence. Libre à chacun de se former dans l'organisme de son choix, que ce soit à titre professionnel ou pour ses loisirs (On peut passer un CPL/IR par passion). Les écoles de pilotage sont des entreprises comme les autres, elles vendent un produit, souvent de bonne qualité, mais ça n’est qu’un produit. Une fois votre licence en poche, le FTO a rempli sa mission.
Souhaiter un numerus clausus est une façon de ne pas regarder la réalité en face, et de « tuer » la concurrence en se disant que comme cela, on aura un job. Sauf que c’est complètement faux. C’est l’inverse qui se produira.
Un numerus clausus ? outre le fait que c’est aujourd’hui parfaitement impossible (et illégale d’ailleurs) du fait de la libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne et donc des diplômés ainsi que de la licence européenne de pilote, cela tuerait l’aviation européenne :
Pénurie de pilotes ? alors seules certaines compagnies auront des pilotes. Les autres devront s’en passer, et certains avions seront cloués au sol. Ceux qui voleront imposeront des cadences infernales à leurs équipages, qui partiront et iront dans les compagnies qui recrutent, c’est à dire celles qui paient le mieux. Un certains nombre de compagnies ont donc fait faillites, d’autres ne peuvent pas proposer un large éventail de destinations et seront appelées soit à disparaître, soit à être absorbées par les majors. Les prix grimpent, sur certaines destinations, il n’y a plus qu’une ou deux compagnies en situation de quasi monopole. Les pavillons nationaux se battent pour conserver certaines lignes, mais les coûts de plus en plus élevés imposent de plus larges subventions qui profitent d'abord aux pavillons nationaux, que chaque Etat tente de défendre au détriment des autres, finissant d’écarter les concurrents qui restent. Le prix des billets a été multiplié par deux, le nombre de passagers a été divisé par quatre. Dans le ciel, passent de beaux et bruyants 707 et DC8. Bienvenu dans le ciel européen de 1977...
