Témoignage d'une formation non achevée
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Témoignage d'une formation non achevée
Voici près de 2 ans que je n'ai rien posté sur le forum, qui m'avait à l'époque largement éclairé sur le métier de pilote et les arcanes de sa formation. A défaut de m'y exprimer, il m'arrive bien d'y trainer à l'occasion. Je me permet une brève incursion pour faire partager ma modeste expérience de formation "non achevée" afin, je l'espère, d'aider les plus débutants, et pourquoi pas quelques plus anciens, à élargir leurs horizons aéronautiques.
A l'issu de mon PPL, il y a 5 ans, j'ai décidé de m'engager dans la (douloureuse) voie professionnelle à l'âge de 32 ans. Le marché était un peu meilleur qu'aujourd'hui, même s'il les effluves de l'avenir commençaient à embaumer l'atmosphère. Conscient de mon âge avancé, conscient de mes contraintes (famille, travail) j'ai muri ma réflexion quelques mois, pour finalement établir ma feuille de route : Ce sera un ATPL théorique, dans la foulée le CPL puis une nouvelle étude du marché. Si glop, je tentais la suite jusqu'à la MCC et si pas glop, ce serait le FI et basta.
Travaillant déjà dans un autre domaine, j'ai pu me financer sans emprunt. En un peu plus d'un an j'ai bouclé l'ATPL, à distance et en Anglais, passionnante année dont l'investissement, fut-il de temps ou d'argent, a été largement récompensé par le plaisir d'étudier l'aéronautique d'aussi près. Tous certificats validés, il me restait une demi année avant de rentrer en formation CPL, mis à contribution pour valider les FCL 1.200 et 1.028IFR, et commencer à potasser le TOEFL, des fois que...Entre temps le marché de l'emploi est vraiment passé dans le rouge.
Le CPL, fait en France dans une petite FTO, s'est avéré bien plus court, bien plus cher, mais tout aussi passionnant. 4 semaines et demi de CAVOK plus tard, je repartais avec mon titre de pilote pro en poche, remonté comme une pendule pour me lancer sur l'IFR. Un mois de murissement a bien été nécessaire pour tempérer mes ardeurs et revenir à mon projet initial. Il est évident que la suite devenait hasardeuse. Repéré par mon aéroclub, j'ai été soutenu à fond pour bénéficier d'une liste 1. Sorti du SEFA il y a quelques mois, je suis à présent instructeur.
J'ai abandonné l'idée de voler en ligne. Cela m'a pris du temps, non pas de renoncer, mais d'accepter ma décision. Dans ma fougue initiale, j'ai du introduire de la sagesse et tenir compte de tous mes paramètres :âge, famille, difficulté de m'expatrier en UK pour la fin de la formation, le coût élevé de la fin de la formation, état du marché aléatoire. Au terme de cette longue quête, l'aéronautique m'a étonnamment réconcilié avec mon métier, qui m'offre du temps libre pour voler et mes autres passions, pour un salaire décent, dans une région que j'aime, et près des miens.
Je suis un instructeur heureux. Je vole plusieurs fois par semaine. Ma tache est passionnante techniquement et d'une richesse humaine insoupçonnée. Je ne serais certes pas TRE un jour, mais pourquoi pas instructeur montagne, largueur de para, FE, instructeur pro, tireur de planeur, pilote de rallye ou de précision, voltigeur et que sais-je encore...
Le bonheur de voler n'appartient qu'à soi-même et ne dépend pas du MTOW, n'en déplaise aux rigolards, prétentieux, frustrés et autres trolls. Il n'y a pas qu'une voie en aéronautique, il y en a une infinitude. Chacun doit passer par sa propre expérience, car elle ne pourra jamais se substituer à celle des autres. Il faut bien sûr être un peu fou à certains moments, croire à ses rêves, et s'en donner tous les moyens. Il faut simplement fixer une seule limite : le Point de non-retour.
Amitiés aéronautiques
Manu
A l'issu de mon PPL, il y a 5 ans, j'ai décidé de m'engager dans la (douloureuse) voie professionnelle à l'âge de 32 ans. Le marché était un peu meilleur qu'aujourd'hui, même s'il les effluves de l'avenir commençaient à embaumer l'atmosphère. Conscient de mon âge avancé, conscient de mes contraintes (famille, travail) j'ai muri ma réflexion quelques mois, pour finalement établir ma feuille de route : Ce sera un ATPL théorique, dans la foulée le CPL puis une nouvelle étude du marché. Si glop, je tentais la suite jusqu'à la MCC et si pas glop, ce serait le FI et basta.
Travaillant déjà dans un autre domaine, j'ai pu me financer sans emprunt. En un peu plus d'un an j'ai bouclé l'ATPL, à distance et en Anglais, passionnante année dont l'investissement, fut-il de temps ou d'argent, a été largement récompensé par le plaisir d'étudier l'aéronautique d'aussi près. Tous certificats validés, il me restait une demi année avant de rentrer en formation CPL, mis à contribution pour valider les FCL 1.200 et 1.028IFR, et commencer à potasser le TOEFL, des fois que...Entre temps le marché de l'emploi est vraiment passé dans le rouge.
Le CPL, fait en France dans une petite FTO, s'est avéré bien plus court, bien plus cher, mais tout aussi passionnant. 4 semaines et demi de CAVOK plus tard, je repartais avec mon titre de pilote pro en poche, remonté comme une pendule pour me lancer sur l'IFR. Un mois de murissement a bien été nécessaire pour tempérer mes ardeurs et revenir à mon projet initial. Il est évident que la suite devenait hasardeuse. Repéré par mon aéroclub, j'ai été soutenu à fond pour bénéficier d'une liste 1. Sorti du SEFA il y a quelques mois, je suis à présent instructeur.
J'ai abandonné l'idée de voler en ligne. Cela m'a pris du temps, non pas de renoncer, mais d'accepter ma décision. Dans ma fougue initiale, j'ai du introduire de la sagesse et tenir compte de tous mes paramètres :âge, famille, difficulté de m'expatrier en UK pour la fin de la formation, le coût élevé de la fin de la formation, état du marché aléatoire. Au terme de cette longue quête, l'aéronautique m'a étonnamment réconcilié avec mon métier, qui m'offre du temps libre pour voler et mes autres passions, pour un salaire décent, dans une région que j'aime, et près des miens.
Je suis un instructeur heureux. Je vole plusieurs fois par semaine. Ma tache est passionnante techniquement et d'une richesse humaine insoupçonnée. Je ne serais certes pas TRE un jour, mais pourquoi pas instructeur montagne, largueur de para, FE, instructeur pro, tireur de planeur, pilote de rallye ou de précision, voltigeur et que sais-je encore...
Le bonheur de voler n'appartient qu'à soi-même et ne dépend pas du MTOW, n'en déplaise aux rigolards, prétentieux, frustrés et autres trolls. Il n'y a pas qu'une voie en aéronautique, il y en a une infinitude. Chacun doit passer par sa propre expérience, car elle ne pourra jamais se substituer à celle des autres. Il faut bien sûr être un peu fou à certains moments, croire à ses rêves, et s'en donner tous les moyens. Il faut simplement fixer une seule limite : le Point de non-retour.
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JAimeLesAvions
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C'est exact, je dirais même donc que j'ai "achevé" un certain parcours, qui semblera " non achevé" pour d'autres. C'est à ces derniers que mon message s'adresse.Paddzh a écrit :salut,
je ne suis pas d'accord avec le titre de ton post, tu as achevé ta formation pro et tu as un travail rémunéré pour voler, je vois ca comme une réussite, non pas un echec !
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J'aimerais bien,mais je n'ai pas 8000$ à claquer dans une formation d'instructeur (pas de liste 1 au Canada),et après une formation canadienne plus une conversion européenne il ne me reste plus grand chose sur le compte en banque pour me payer des heures en Aéroclub en plus des 80h mensuelles que je fais au boulot. J'ai un salaire correct,mais en vieillissant et en étant marié les priorités changent,je consacre plutôt mon argent à des projets tels qu'achat de maison,voyages,...faut préparer l'avenir aussi,et mon salaire ne me permet pas de tout faireLJ35 a écrit :S'ils te manquent, alors retourne les voir ! C'est facile à faire !flydream a écrit :Je suis sur que c'était la bonne décision. Profites-en bien,moi les avions d'aéroclub ça me manque...
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Si tu ne peux pas le faire aujourd'hui, tu pourras sans doute le faire plus tard...flydream a écrit :J'aimerais bien,mais je n'ai pas 8000$ à claquer dans une formation d'instructeur (pas de liste 1 au Canada),et après une formation canadienne plus une conversion européenne il ne me reste plus grand chose sur le compte en banque pour me payer des heures en Aéroclub en plus des 80h mensuelles que je fais au boulot. J'ai un salaire correct,mais en vieillissant et en étant marié les priorités changent,je consacre plutôt mon argent à des projets tels qu'achat de maison,voyages,...faut préparer l'avenir aussi,et mon salaire ne me permet pas de tout faireLJ35 a écrit :S'ils te manquent, alors retourne les voir ! C'est facile à faire !flydream a écrit :Je suis sur que c'était la bonne décision. Profites-en bien,moi les avions d'aéroclub ça me manque...
Re: Témoignage d'une formation non achevée
Tu serais pas pote avec la Ségo par hasard ?emmanuel32 a écrit :Il n'y a pas qu'une voie en aéronautique, il y en a une infinitude.
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