Quelles écoles éviter ?

Forum des "débutants": Quelle orientation scolaire choisir? Quelles filières? Questions générales, ...

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Phosphorus
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Quelles écoles éviter ?

Message par Phosphorus »

Bonjour les jeunes!
Ma question montre toute mon ignorance... et au forum des métiers au Bourget, tout le monde s’autoproclame le meilleur et je suis perdue ...
Alors rien de tel que de poser ma question aux principaux intéressés ...
Merci d’avance pour votre spontanéité et votre franchise
Maman d’un passionné d’aviation. Mon fils veut devenir pilote et posera ici ses propres questions. Pour ma part, mes connaissances en aviation se résume au film top gun mais que j’ai dû voir une cinquantaine de fois 😜
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maxchrobow
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Message par maxchrobow »

Bonjour, je ne sais pas si je dois parler au fils ou à la mère ( très bonne initiative de s'intéresser/s'informer à la passion de son fils! ), donc faisons comme si je parlais à l'intéressé.

Il n'y pas de très bonne ou très mauvaise voie pour se former dans ce métier, énormément de parcours différents menant vers des profils différents et des carrières différentes.

Le mieux c'est de te faire ton propre avis et de prendre ton temps. Il y a plusieurs voies différentes ( pour faire court Militaire, ENAC/ Cadets Air France toutes 2 gratuites, écoles privées ).

Renseigne toi déjà dans ces 3 voies là. Des questions et incertitudes ont été posées des milliards de fois partout sur internet, avec des avis contraires d'une réponse à l'autre alors lis, trouve des personnes enrôlées dans une formation, ou déjà pilotes ( même si d'expérience les pilotes actifs se déconnectent du monde des écoles, et ne peuvent pas bien souvent conseiller) voit en fonction de ta situation scolaire, physique pour le militaire etc... encore une fois, internet et notamment aeronet regorge de questions du genre posées maintes et maintes fois, et répondues autant de fois.

Tu verras vite que l'école privée n'est donc pas la seule solution de formation, mais certes celle relativement privilégiée. C'est là (et pas avant) que le choix de l'école sera important, et que des salons,présentation d'écoles et autres échanges pourront tenter de te guider, mais garde en tête que l'école tentera de vendre sa formation à un client, donc prends du recul au maximum encore une fois, et renseigne toi bien pour ne pas te tromper.

Dans les 2 grandes voies de formation, il y a les formations intégrées et les formations modulaires, je te laisse rechercher à ce sujet.

Voilà c'est déjà un début de réponse, même si je ne fais que te donner des pistes, c'est à toi de les explorer et de faire énormément de recherches, de changer d'avis plusieurs fois si nécessaire. Il y aura largement assez de réponses sur les forums ou sites internet je n'en doute pas.

N'hésite pas si tu as d'autres questions, et bon courage dans ta recherche!
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MiKith
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Message par MiKith »

Bonjour,

Les commerciaux sont effectivement très forts pour vendre leur école. A les écouter, on serait presque prêt à signer immédiatement.
Avant de s'engager avec une école, je conseille fortement de contacter un élève en cours de formation pour prendre la température du moment et de visiter l'école. Cela vous permettra de voir si :

- La formations se déroule-t-elle comme prévue ? (planning respecté ? Qualité de l'instruction ?)
- Le devis est-il respecté ?
- La santé financière de l'école n'est pas à risque ?
...

Donc les écoles à éviter selon moi, sont celles qui souffrent d'un gros problème de disponibilité instructeur/avion/moyens et qui par conséquent risquent d'impacter sévèrement la qualité et le planning de formation de votre fils.
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Vercore
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Message par Vercore »

Dans l'objectif de finir dans un 320/737 le plus rapidement et en prenant en compte le coût :

Cadet AF > ENAC > EZY MPL > CAE / EFA

Pour de l'intégré, il n'y a pas d'intérêt à viser une école française.

On peut rajouter les cadets Vueling, Volotea etc, mais vu le niveau de rémunération je ne suis pas sûr que ce soit mieux qu'un whitetail CAE qui aura de bonnes chances de viser EZY ou RYR.
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Phosphorus
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Message par Phosphorus »

Merci beaucoup Max!

J’ai oublié de préciser que je parlais des écoles privées ...
maxchrobow a écrit :Bonjour, je ne sais pas si je dois parler au fils ou à la mère ( très bonne initiative de s'intéresser/s'informer à la passion de son fils! ), donc faisons comme si je parlais à l'intéressé.

Il n'y pas de très bonne ou très mauvaise voie pour se former dans ce métier, énormément de parcours différents menant vers des profils différents et des carrières différentes.

Le mieux c'est de te faire ton propre avis et de prendre ton temps. Il y a plusieurs voies différentes ( pour faire court Militaire, ENAC/ Cadets Air France toutes 2 gratuites, écoles privées ).

Renseigne toi déjà dans ces 3 voies là. Des questions et incertitudes ont été posées des milliards de fois partout sur internet, avec des avis contraires d'une réponse à l'autre alors lis, trouve des personnes enrôlées dans une formation, ou déjà pilotes ( même si d'expérience les pilotes actifs se déconnectent du monde des écoles, et ne peuvent pas bien souvent conseiller) voit en fonction de ta situation scolaire, physique pour le militaire etc... encore une fois, internet et notamment aeronet regorge de questions du genre posées maintes et maintes fois, et répondues autant de fois.

Tu verras vite que l'école privée n'est donc pas la seule solution de formation, mais certes celle relativement privilégiée. C'est là (et pas avant) que le choix de l'école sera important, et que des salons,présentation d'écoles et autres échanges pourront tenter de te guider, mais garde en tête que l'école tentera de vendre sa formation à un client, donc prends du recul au maximum encore une fois, et renseigne toi bien pour ne pas te tromper.

Dans les 2 grandes voies de formation, il y a les formations intégrées et les formations modulaires, je te laisse rechercher à ce sujet.

Voilà c'est déjà un début de réponse, même si je ne fais que te donner des pistes, c'est à toi de les explorer et de faire énormément de recherches, de changer d'avis plusieurs fois si nécessaire. Il y aura largement assez de réponses sur les forums ou sites internet je n'en doute pas.

N'hésite pas si tu as d'autres questions, et bon courage dans ta recherche!
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Phosphorus
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Message par Phosphorus »

On vient de s’entretenir avec un jeune pilote qui vient de sortir de l’ecole CAE brussel. Il nous a appris que environ 90% des élèves intégraient une compagnie dans les 6 mois. Lui même a été pris chez easyJet tout de suite. Cette année école nous donne pour la deuxième fois une très bonne impression. Mais sommes nous capables d’être objectifs ?
MiKith a écrit :Bonjour,

Les commerciaux sont effectivement très forts pour vendre leur école. A les écouter, on serait presque prêt à signer immédiatement.
Avant de s'engager avec une école, je conseille fortement de contacter un élève en cours de formation pour prendre la température du moment et de visiter l'école. Cela vous permettra de voir si :

- La formations se déroule-t-elle comme prévue ? (planning respecté ? Qualité de l'instruction ?)
- Le devis est-il respecté ?
- La santé financière de l'école n'est pas à risque ?
...

Donc les écoles à éviter selon moi, sont celles qui souffrent d'un gros problème de disponibilité instructeur/avion/moyens et qui par conséquent risquent d'impacter sévèrement la qualité et le planning de formation de votre fils.
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Phosphorus
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Message par Phosphorus »

Voici une réponse précieuse il me semble. Il me reste juste à me formaliser avec les acronymes EZY MPL ? CAE/FA ? Gloups je ne comprends pas
Vercore a écrit :Dans l'objectif de finir dans un 320/737 le plus rapidement et en prenant en compte le coût :

Cadet AF > ENAC > EZY MPL > CAE / EFA

Pour de l'intégré, il n'y a pas d'intérêt à viser une école française.

On peut rajouter les cadets Vueling, Volotea etc, mais vu le niveau de rémunération je ne suis pas sûr que ce soit mieux qu'un whitetail CAE qui aura de bonnes chances de viser EZY ou RYR.
:lol: :oops:
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fouga
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Message par fouga »

Bonjour,

Pour les formations privées, le prix va du simple au triple... pour les programmes dépassant les 60-80 000€, la seule justification valable pour s'y engager serait qu'il s'agisse d'un programme cadet/sponsorship avec une compagnie, qui garantit (si tout se passe bien pendant la formation) un emploi à la clé avec la compagnie "parrainant" le programme.

Il est important de se méfier car quasi tout le temps les écoles ayant ce genre de programme ont aussi des programmes "blancs" dans la même gamme de prix et ne se gênent pas de les vendre à des prix dans la même gamme sans garantie de travail derrière, en s'appuyant sur les quelques élèves qu'ils ont en programme avec des compagnies.
Vérifiez donc que les écoles ont des appuis solides et crédibles, il n'y a en France aucune école ayant ce genre de programme (l'enac et les cadets d'air france étant des cas particuliers et ne rentrant de toute façon pas dans la catégorie des écoles privées).

Si la réputation des écoles dans le cas où on est pas dans un programme compagnie peut jouer un rôle, c'est surtout vrai en période de disette, mais dans un cas comme celui là il vaudrait mieux faire autre chose en attendant des meilleurs jours (comme faire des études, vous seriez étonné du nombre de pilotes qui démarrent après 30 ans, comme du nombre de pilotes qui sont aussi ingénieurs dans les cockpits)... en cas de conjoncture favorable (depuis 2015, et c'est toujours le cas aujourd'hui même si c'était mieux il y a 2 ans) la notoriété de l'école ne sert pas à grand chose, les compagnies appellent et font le tri lors de la sélection, c'est le candidat qui fait la différence, pas l'école.

Si vous deviez conseiller votre fils, je pense que la première école à viser serait l'European Flight Academy en Allemagne, elle représente un coût important, mais elle dépend de Lufthansa et donne un emploi chez Eurowings en sortie. Je crois même que s'il n'y a pas d'emploi dans le groupe dans les 5 ans suivant la fin de la formation, la formation est cadeau, sinon le candidat rembourse uniquement une fois dans la compagnie sur son salaire.
S'il parle Allemand, il y a aussi une cartouche Bis avec les cadets de Swiss qui fonctionnent de la même façon, mais pour la compagnie Swiss uniquement, ce qui est tout autant excellent.

Côté privé pur, vous pouvez regarder du côté de FTE en Espagne, CAE à Oxford et Bruxelle, et enfin BAA à Vilnius, en ciblant toujours les programmes compagnies, et pas de l'intégré sans rien.

Sinon, de ce que j'ai pu voir, le niveau de formation est à peu près homogène de la Pologne à l'Irlande, vous pouvez donc si vous voulez modérer les coûts partir sur un programme de formation en Pologne (qui sera dans ce cas sans partenariat), il y a au moins 3 écoles sérieuses là bas et pour un coût de formation allant vers les 50 000€ voir moins, je peux vous en citer deux qui font de l'intégré ce qui correspond au besoin de votre fils:
Air Bartolini, une référence bien connue au delà de la Pologne: https://bartoliniair.com/courses/
Smart aviation, plus récent mais de très bonne facture et moins cher: https://www.smartaviation.eu/en/
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Phosphorus
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Message par Phosphorus »

Mille mercis pour votre générosité et toutes ces precisions. Notre fils est un très bon élève en maths et physiques, très bon niveau scolaire anglais aussi mais on sait que ce n’est pas suffisant. Il parle allemand comme un français qui l’etudie en 2eme langue ... mais il est jeune (il aura 17 ans au bac donc peut prendre le temps d’améliorer son niveau en langue). Vos conseils font donc écho ++
Question : apparemment le pilote de la CAE de Bruxelles ne nous a pas garanti à 100% une embauche chez eazy jet. Il existerait donc 2 styles d’inscription ?
fouga a écrit :Bonjour,

Pour les formations privées, le prix va du simple au triple... pour les programmes dépassant les 60-80 000€, la seule justification valable pour s'y engager serait qu'il s'agisse d'un programme cadet/sponsorship avec une compagnie, qui garantit (si tout se passe bien pendant la formation) un emploi à la clé avec la compagnie "parrainant" le programme.

Il est important de se méfier car quasi tout le temps les écoles ayant ce genre de programme ont aussi des programmes "blancs" dans la même gamme de prix et ne se gênent pas de les vendre à des prix dans la même gamme sans garantie de travail derrière, en s'appuyant sur les quelques élèves qu'ils ont en programme avec des compagnies.
Vérifiez donc que les écoles ont des appuis solides et crédibles, il n'y a en France aucune école ayant ce genre de programme (l'enac et les cadets d'air france étant des cas particuliers et ne rentrant de toute façon pas dans la catégorie des écoles privées).

Si la réputation des écoles dans le cas où on est pas dans un programme compagnie peut jouer un rôle, c'est surtout vrai en période de disette, mais dans un cas comme celui là il vaudrait mieux faire autre chose en attendant des meilleurs jours (comme faire des études, vous seriez étonné du nombre de pilotes qui démarrent après 30 ans, comme du nombre de pilotes qui sont aussi ingénieurs dans les cockpits)... en cas de conjoncture favorable (depuis 2015, et c'est toujours le cas aujourd'hui même si c'était mieux il y a 2 ans) la notoriété de l'école ne sert pas à grand chose, les compagnies appellent et font le tri lors de la sélection, c'est le candidat qui fait la différence, pas l'école.

Si vous deviez conseiller votre fils, je pense que la première école à viser serait l'European Flight Academy en Allemagne, elle représente un coût important, mais elle dépend de Lufthansa et donne un emploi chez Eurowings en sortie. Je crois même que s'il n'y a pas d'emploi dans le groupe dans les 5 ans suivant la fin de la formation, la formation est cadeau, sinon le candidat rembourse uniquement une fois dans la compagnie sur son salaire.
S'il parle Allemand, il y a aussi une cartouche Bis avec les cadets de Swiss qui fonctionnent de la même façon, mais pour la compagnie Swiss uniquement, ce qui est tout autant excellent.

Côté privé pur, vous pouvez regarder du côté de FTE en Espagne, CAE à Oxford et Bruxelle, et enfin BAA à Vilnius, en ciblant toujours les programmes compagnies, et pas de l'intégré sans rien.

Sinon, de ce que j'ai pu voir, le niveau de formation est à peu près homogène de la Pologne à l'Irlande, vous pouvez donc si vous voulez modérer les coûts partir sur un programme de formation en Pologne (qui sera dans ce cas sans partenariat), il y a au moins 3 écoles sérieuses là bas et pour un coût de formation allant vers les 50 000€ voir moins, je peux vous en citer deux qui font de l'intégré ce qui correspond au besoin de votre fils:
Air Bartolini, une référence bien connue au delà de la Pologne: https://bartoliniair.com/courses/
Smart aviation, plus récent mais de très bonne facture et moins cher: https://www.smartaviation.eu/en/
Maman d’un passionné d’aviation. Mon fils veut devenir pilote et posera ici ses propres questions. Pour ma part, mes connaissances en aviation se résume au film top gun mais que j’ai dû voir une cinquantaine de fois 😜
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Airone2977
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Message par Airone2977 »

Bonjour

Votre fils étant bonne élève, je ne peux que vous suggérer qu'il intègre une classe prépa afin de pouvoir tenter les concours ENAC/Cadet AF, c'est de loin la solution idéal.
Pour revenir sur les propos de fouga, en période de disette, c'est zéro recrutement, y compris pour ceux ayant payé le prix fort.
Le marché de l'aérien est cyclique, on sort d'un cycle haut, bref pas forcément le meilleur moment pour se lancer dans une filière privé sans filet de sécurité.
Aucune école, aussi bonne soit elle n'est capable de prédire ce qui se passera dans 6 mois / 2 ans.

Après de mon point de vue, les écoles type CAE/L3, au delà des "partenariat", sont tout de même ce qui se fait de mieux en terme de formation à l'heure actuelle.
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Phosphorus
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Message par Phosphorus »

Bonjour, merci de rappeler le risque effectivement. Cependant, ENAC : 14 places pour 2000 candidats et Jules n’est pas bon en français / philo (or il y a une épreuve), 80 places chez les cadets AF (combien en 2023?) pour 2400 candidats : soit 3% de réussite et les places sont souvent prises par des trentenaires... le risque est donc de perdre 2 ans et ... de tomber dans une période de disette ...
Finalement, le bon compromis semble être présenté plus haut : payer une école privée qui promet une place à la sortie grâce à un partenariat. Il faut juste vérifier qu’on ne nous fera pas signer un « contrat blanc». L’important et le plus dur si j’ai bien compris étant d’obtenir un premier poste...
Airone2977 a écrit :Bonjour

Votre fils étant bonne élève, je ne peux que vous suggérer qu'il intègre une classe prépa afin de pouvoir tenter les concours ENAC/Cadet AF, c'est de loin la solution idéal.
Pour revenir sur les propos de fouga, en période de disette, c'est zéro recrutement, y compris pour ceux ayant payé le prix fort.
Le marché de l'aérien est cyclique, on sort d'un cycle haut, bref pas forcément le meilleur moment pour se lancer dans une filière privé sans filet de sécurité.
Aucune école, aussi bonne soit elle n'est capable de prédire ce qui se passera dans 6 mois / 2 ans.

Après de mon point de vue, les écoles type CAE/L3, au delà des "partenariat", sont tout de même ce qui se fait de mieux en terme de formation à l'heure actuelle.
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MiKith
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Message par MiKith »

Au sujet de l'embauche chez Easyjet à la sortie de CAE ce n'est surement pas systématique (bien-que probable vu le partenariat actuel).
En revanche, comme cité plus haut, le MPL EZY (Multi Pilot Licence Easyjet) peut garantir un poste de first officer au sein de la compagnie à condition de réussir les tests d'admission, d'aller jusqu'au bout de la formation mais aussi à condition qu'EZY ait toujours le besoin.
Avec ce programme on est au dessus du pourcentage d'admission des Cadets AF / ENAC mais les tests se préparent tout aussi bien avec bien sûr un plus gros boulot à faire sur l'anglais
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fouga
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Message par fouga »

Phosphorus a écrit : Question : apparemment le pilote de la CAE de Bruxelles ne nous a pas garanti à 100% une embauche chez eazy jet. Il existerait donc 2 styles d’inscription ?
Cela rejoint ce que j'ai écrit dans mon message précédent, dans le cas d'un programme compagnie (on doit parler du MPL Easyjet) la formation est suivie de près par easyjet et le candidat est sélectionné avant son entrée en formation pour la rejoindre, on est alors à plus de 90% de chance d'y rentrer.

Dans le cas d'un programme "neutre" avec CAE, le fait d'avoir fait CAE autorise le candidat à postuler chez easyjet après la formation (là c'est un plus, à voir si ce plus justifie de payer 50 000€ de plus que dans une autre école, car easyjet ne prend en compte qu'une poignée d'écoles pour les jeunes pilotes, les candidatures des autres écoles sont ignorées si on a pas d'expérience, c'est l'une des seules compagnies à faire cela cependant), il doit ensuite réussir la sélection et seulement si c'est bon il obtiendra le poste.

Si votre fils est bien "câblé", alors vous avez deux options, soit tenter un programme compagnie, soit aller en prépa.
On ne sait pas comment sera la conjoncture d'ici 2023, même un programme compagnie peut être retardé voir suspendu en cas de problèmes économiques (dans le pire des cas si la compagnie disparait, mais les low costs sont relativement solides).

Quand j'avais 18 ans, mes parents m'ont poussé à devenir ingénieur et ne voulaient rien entendre à propos de mon projet de pilote. Quelques années après mon diplôme quand j'ai préparé ce projet (on parle alors paradoxalement de reconversion), ils m'ont eux même proposé un support en plus de ma propre préparation, visiblement ils ont eu raison, un plan B facilite bien la vie...
Donc si votre fils peut aller en prépa, qu'il y aille, il pourrait rejoindre les cadets AF si toujours ouvert dès sa première année de prépa, de même pour l'enac, et si ça ne marche pas, il pourra faire une école d'ingénieurs, qui est l'une des meilleure assurance contre le chômage, et qui ensuite permet de financer une formation de pilote par soi même en n'ayant potentiellement pas de dettes...
Personnellement, je n'aimerais pas être à la place des jeunes d'à peine plus de 20 ans qui après 2 ans de formation et des mois de recherche d'emploi ne trouvent rien et doivent alors rembourser plusieurs dizaines de milliers d'euros de crédit... avec un diplôme on a déjà fortement limité voir neutralisé la dette, et on peut continuer à vivre correctement (à commencer par voler pour soi et pour maintenir ses licences) plutôt que survivre pour renflouer son crédit à une école sans avoir le métier espéré...
Modifié en dernier par fouga le 02 févr. 2020, 19:13, modifié 1 fois.
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Phosphorus
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Message par Phosphorus »

D’accord pour la préparation. Un bac math expert avec minimum 16 en maths et 16 en physique + aller passer qq mois en Angleterre, cela vous parait il correct ?
MiKith a écrit :Au sujet de l'embauche chez Easyjet à la sortie de CAE ce n'est surement pas systématique (bien-que probable vu le partenariat actuel).
En revanche, comme cité plus haut, le MPL EZY (Multi Pilot Licence Easyjet) peut garantir un poste de first officer au sein de la compagnie à condition de réussir les tests d'admission, d'aller jusqu'au bout de la formation mais aussi à condition qu'EZY ait toujours le besoin.
Avec ce programme on est au dessus du pourcentage d'admission des Cadets AF / ENAC mais les tests se préparent tout aussi bien avec bien sûr un plus gros boulot à faire sur l'anglais
Maman d’un passionné d’aviation. Mon fils veut devenir pilote et posera ici ses propres questions. Pour ma part, mes connaissances en aviation se résume au film top gun mais que j’ai dû voir une cinquantaine de fois 😜
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Message par Airone2977 »

fouga a écrit :
Phosphorus a écrit : Question : apparemment le pilote de la CAE de Bruxelles ne nous a pas garanti à 100% une embauche chez eazy jet. Il existerait donc 2 styles d’inscription ?
Cela rejoint ce que j'ai écrit dans mon message précédent, dans le cas d'un programme compagnie (on doit parler du MPL Easyjet) la formation est suivie de près par easyjet et le candidat est sélectionné avant son entrée en formation pour la rejoindre, on est alors à plus de 90% de chance d'y rentrer.

Dans le cas d'un programme "neutre" avec CAE, le fait d'avoir fait CAE autorise le candidat à postuler chez easyjet après la formation (là c'est un plus, à voir si ce plus justifie de payer 50 000€ de plus que dans une autre école, car easyjet ne prend en compte qu'une poignée d'écoles pour les jeunes pilotes, les candidatures des autres écoles sont ignorées si on a pas d'expérience, c'est l'une des seules compagnies à faire cela cependant), il doit ensuite réussir la sélection et seulement si c'est bon il obtiendra le poste.

Si votre fils est bien "câblé", alors vous avez deux options, soit tenter un programme compagnie, soit aller en prépa.
On ne sait pas comment sera la conjoncture d'ici 2023, même un programme compagnie peut être retardé voir suspendu en cas de problèmes économiques (dans le pire des cas si la compagnie disparait, mais les low costs sont relativement solides).

Quand j'avais 18 ans, mes parents m'ont poussé à devenir ingénieur et ne voulaient rien entendre à propos de mon projet de pilote. Quelques années après mon diplôme quand j'ai préparé ce projet (on parle alors paradoxalement de reconversion), ils m'ont eux même proposé un support en plus de ma propre préparation, visiblement ils ont eu raison, un plan B facilite bien la vie...
Donc si votre fils peut aller en prépa, qu'il y aille, il pourrait rejoindre les cadets AF si toujours ouvert dès sa première année de prépa, de même pour l'enac, et si ça ne marche pas, il pourra faire une école d'ingénieurs, qui est l'une des meilleure assurance contre le chômage, et qui ensuite permet de financer une formation de pilote par soi même en n'ayant potentiellement pas de dettes...
Personnellement, je n'aimerais pas être à la place des jeunes d'à peine plus de 20 ans qui après 2 ans de formation et des mois de recherche d'emploi ne trouvent rien et doivent alors rembourser plusieurs dizaines de milliers d'euros de crédit... avec un diplôme on a déjà fortement limité voir neutralisé la dette, et on peut continuer à vivre correctement (à commencer par voler pour soi et pour maintenir ses licences) plutôt que survivre pour renflouer son crédit à une école sans avoir le métier espéré...
+1000

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Message par Phosphorus »

Merci pour votre sincérité. Vous enfoncez effectivement des portes ouvertes : le risque prêt + chômage fait peur. La voix de la sagesse est de conseiller un premier métier. Sauf que notre fils ne rêve pas du tout d être ingénieur 😕. Quel est le rôle du parent? Protéger et sécuriser vous avez raison. Mais encourager aussi non? Les cadets à 20 ans ... c’est quasi irréalisable apparemment...
et puis tout métier présente des risques : les pharmaciens font faillite , les ingénieurs sont au chômage, les médecins font des burn out, les agriculteurs se suicident ...
Ne pouvons-nous pas dire que la passion est ce qui éloignera le plus du chômage ? Surtout si on la couple avec un partenariat école/compagnie ?
Mille mercis en tous les cas pour cet échange généreux. Vous nous ouvrez votre coeur et et j’apprécie votre point de vue sans faux-semblants. Jules est en 1ere ... on a encore une petite année avant parcours sup.
fouga a écrit :
Phosphorus a écrit : Question : apparemment le pilote de la CAE de Bruxelles ne nous a pas garanti à 100% une embauche chez eazy jet. Il existerait donc 2 styles d’inscription ?
Cela rejoint ce que j'ai écrit dans mon message précédent, dans le cas d'un programme compagnie (on doit parler du MPL Easyjet) la formation est suivie de près par easyjet et le candidat est sélectionné avant son entrée en formation pour la rejoindre, on est alors à plus de 90% de chance d'y rentrer.

Dans le cas d'un programme "neutre" avec CAE, le fait d'avoir fait CAE autorise le candidat à postuler chez easyjet après la formation (là c'est un plus, à voir si ce plus justifie de payer 50 000€ de plus que dans une autre école, car easyjet ne prend en compte qu'une poignée d'écoles pour les jeunes pilotes, les candidatures des autres écoles sont ignorées si on a pas d'expérience, c'est l'une des seules compagnies à faire cela cependant), il doit ensuite réussir la sélection et seulement si c'est bon il obtiendra le poste.

Si votre fils est bien "câblé", alors vous avez deux options, soit tenter un programme compagnie, soit aller en prépa.
On ne sait pas comment sera la conjoncture d'ici 2023, même un programme compagnie peut être retardé voir suspendu en cas de problèmes économiques (dans le pire des cas si la compagnie disparait, mais les low costs sont relativement solides).

Quand j'avais 18 ans, mes parents m'ont poussé à devenir ingénieur et ne voulaient rien entendre à propos de mon projet de pilote. Quelques années après mon diplôme quand j'ai préparé ce projet (on parle alors paradoxalement de reconversion), ils m'ont eux même proposé un support en plus de ma propre préparation, visiblement ils ont eu raison, un plan B facilite bien la vie...
Donc si votre fils peut aller en prépa, qu'il y aille, il pourrait rejoindre les cadets AF si toujours ouvert dès sa première année de prépa, de même pour l'enac, et si ça ne marche pas, il pourra faire une école d'ingénieurs, qui est l'une des meilleure assurance contre le chômage, et qui ensuite permet de financer une formation de pilote par soi même en n'ayant potentiellement pas de dettes...
Personnellement, je n'aimerais pas être à la place des jeunes d'à peine plus de 20 ans qui après 2 ans de formation et des mois de recherche d'emploi ne trouvent rien et doivent alors rembourser plusieurs dizaines de milliers d'euros de crédit... avec un diplôme on a déjà fortement limité voir neutralisé la dette, et on peut continuer à vivre correctement (à commencer par voler pour soi et pour maintenir ses licences) plutôt que survivre pour renflouer son crédit à une école sans avoir le métier espéré...
Maman d’un passionné d’aviation. Mon fils veut devenir pilote et posera ici ses propres questions. Pour ma part, mes connaissances en aviation se résume au film top gun mais que j’ai dû voir une cinquantaine de fois 😜
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tecnamp2002
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Message par tecnamp2002 »

Hello, je vais vous donner ma version des faits pour, encore plus vous encourager et le pousser à prendre ne ce resqu'un diplome BAC+2 ou, poussez le à aller en Maths sup!!!!

Mon père m'a emmené voler a 5 ans, de la est née ma passion. J’ai toujours eu l’envie de piloter des machines de guerres (rafales) mais, on m’a déclaré myope à 12 ans, j’ai pris un coup dans la tête mais voler, c’etait ma vie et ce à quoi je me destinais! Je ne voulais pas que mes parents me paient le PPL (et ma mère a peur de l’avion donc c’etait Hors de question que je vole 😁😂) et au lycée, avec 14 et 15, on m'a empêche d'aller en SUP et on m'a plombé mon dossier pour "fumisterie" (aaaaah les cotas et la réputation du lycée, quand tu nous tient ein... Satané prof de physique) mais, à 18 ans, j’ai fait un DUT GEII sur Marseille avec toujours l’ambition de piloter. Je n’avais toujours pas commencé mon PPL (licence de pilote privé, loisir quoi) mais, je me suis orienté vers une prépa maths spé ATS (spéciale bac+2) pour tenter ENAC (foiré) et puis, pour rentrer dans une école des INP Toulouse assez réputée en Élec (formation qui me plaisait, j’avais comme option de bosser dans les systèmes avioniques, si des gens en sortent, coucou à vous collègues) en alternance dans une grande boîte de l’aérospatiale à Toulouse. J’ai passé 3 années de ma vie EXTRAORDINAIRES !! Dans un service de conception électronique, avec des ingénieurs géniaux qui m’ont beaucoup apporté et puis des collègues de promo juste énormes ! J’ai eu une vie « d’etudiant Riche » comme ils disaient...
J’avais un petit salaire d’alternant qui me permettait de : me payer mon loyer (600€ pour un 50m2 solo en plein centre de Toulouse) et mettre 300€/mois dans des heures de vol sur TecnamP2002. Je suis allé m’inscrire à l’aeroclub des Ailes Toulousaines en Mai 2016 et, avec 2 ou 3h de vol par mois (c’est vraiment pas ça l’hiver : vent et pluie) j’ai eu mon PPL en Mai 2018.
J’ai proposé des vols à mes collègues de boulot, j’avais par ailleurs, 10h totalement subventionnées par ma boîte, et j’ai même fait une journée à Arcachon depuis Toulouse en Août 2018, toujours avec un collègue de boulot (partagé de frais)
J’ai en parallèle de tout cela, passé les KD AF (foirés), ceux d’aerlingus (foirés aussi), ceux d’ezy (Foirés aussi).

Alors que j’étais pas diplômé, on m’a proposé un salaire FOU que j’ai refusé, pour rentrer dans ma région d’origine Marseille et aller bosser dans une PME, afin de mettre des sous de côté chez papa et maman. C’était octobre 2018.
Ils ont mis fin à ma période d’essai (CDD caché quand tu nous tiens) mais j’ai pu avoir le chômage ce qui m’a permis de bosser un peu l’ATPL et j’ai validé 3 modules pour le moment. Je vais reprendre un boulot d’ingénieur pour payer mes heures de vols dans mon petit club d’aix et continuer de mettre des sous de côté mais, sans vous le cacher, j'ai du avoir 45 propositions d’embauche avec des salaires correctes (quand on sait négocier). J’ai passé mon FCL055D Level 5 (anglais aeronautique) et, je compte mûrir (voler pour devenir professionnel) en franchissant les frontières.
Croyez en mon expérience, Avoir un diplôme (meme si c'est pas d’ingénieur) lui permettra d’étaler ta formation à sa guise, de profiter de son mûrissement sans se soucier du porte monnaie et puis, il sera solide sur les systèmes par exemple (même si, qui dit ingénieur, dit pas forcément bon pilote mais ce débat a déjà eu lieu).
Aujourd'hui, je bosse sur des simulateurs de bord et sur des bancs d'essais aéronautiques et, en attendant, c'est quand même assez cool comme boulot!

Donc, j’avance à mon rythme et comme le dit le proverbe, tout vient à point à qui sait attendre. Peu importe si il aura passé 10 ans de sa vie à en « chier », le but est le même, arriver au cockpit et il y arrivera, sans forcément se soucier du prêt à rembourser ou, de la famille à nourrir parcequ’un diplomé avec un peu d’expérience peut négocier un salaire correctement correct.
Puis honnêtement ? Même si j’y ai fortement pensé, débourser 100K€ pour arriver au même point mais plus rapidement, c’est pas mon délire... je préfère les mettre dans de l’immobilier et me mettre à l’abris (mais cela ne concerne Que mon avis, je sais que chacun a le siens et je ne le critique absolument pas).

Bon courage à lui et a vous, ne jamais perdre son rêve de vue et, penser que chaque étape de franchie est une étape de plus vers le cockpit 😁
A+
"Quand tout semble aller contre toi, souviens toi que les avions décollent face au vent"
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IcyW
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Message par IcyW »

Phosphorus a écrit :Merci pour votre sincérité. Vous enfoncez effectivement des portes ouvertes : le risque prêt + chômage fait peur. La voix de la sagesse est de conseiller un premier métier. Sauf que notre fils ne rêve pas du tout d être ingénieur 😕. Quel est le rôle du parent? Protéger et sécuriser vous avez raison. Mais encourager aussi non? Les cadets à 20 ans ... c’est quasi irréalisable apparemment...
et puis tout métier présente des risques : les pharmaciens font faillite , les ingénieurs sont au chômage, les médecins font des burn out, les agriculteurs se suicident ...
Ne pouvons-nous pas dire que la passion est ce qui éloignera le plus du chômage ? Surtout si on la couple avec un partenariat école/compagnie ?
Mille mercis en tous les cas pour cet échange généreux. Vous nous ouvrez votre coeur et et j’apprécie votre point de vue sans faux-semblants. Jules est en 1ere ... on a encore une petite année avant parcours sup.
Bonjour,

Je me permets de répondre à ce message qui me fait un peu tiquer. La patience est une qualité vraiment nécessaire dans ce milieu, et la cultiver est clairement non négligeable. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'avoir la même passion pour l'aviation et pour les études. Mais parfois il faut savoir faire des concessions et se constituer un matelas adapté à sa situation avant de se lancer tête baissée. Ça a selon moi beaucoup d'avantages.

D'une part ça apporte un peu de maturité et d'ouverture d'esprit. Quand on sort du bac, on a une autonomie relativement peu développée, et une conscience du milieu professionnel proche du néant. A 18 ans on a parfois aussi besoin d'un petit coup de pied aux fesses pour entrevoir que beaucoup de choses sont à faire par soi même lorsqu'on veut atteindre un objectif. Quelques années pour prendre du recul, apprendre sur soi et sur son environnement, si possible se faire quelques expériences pro pour prendre en maturité et avoir des choses à raconter en entretien ça me paraît un bon investissement. Ces mêmes années sont également pertinentes pour se constituer son projet, prendre la température sur le contexte économique et la tendance pour les années à venir dans le secteur aéro.

Les cadets à 20 ans il y en a et ce ne sont pas des extraterrestres geeks ou autres. Ce sont des gens qui se sont préparés avec soin et lucidité et qui ont su mettre en avant leur profil. La médiane est certes un peu plus âgée mais les profils de 19 à 23 ans ne font pas exception loin de là. La sélection est inhérente au monde professionnel, et notamment au secteur aéro. Refuser de se confronter à elle pour une histoire de statistiques c'est pour moi un peu dommage à 17 ans. La sélection AF a plein d'avantages : être quasi gratuite, être entièrement en français (notamment les entretiens) et elle donne ses chances de manière assez équitable à des gens très différents. Il ne faut pas oublier qu'avant de sélectionner les 3 à 5% d'heureux élus il y a trois étapes auxquelles les candidats ne se préparent pas de la même façon et que passer chacune des étapes step by step est déjà plus humain lorsqu'on se donne les moyens. Être dans le premier quart/tiers pour passer les présélections est faisable, tout comme être dans le premier tiers des candidats restants à avoir la chance d'aller en entretiens (on parle quand même de plusieurs centaines de personnes). Aux entretiens tout est redistribué et un jeune de 19 ans à tout autant de chances qu'un ingé de 27 ans avec un beau CV. Mais il faut avoir la maturité pour défendre son parcours et s'être bien renseigné sur la réalité du métier pour ne pas passer pour un jeune rêveur peu lucide sur les avantages et inconvénients du métier. Si on s'est donné les moyens il y a de grandes chances de passer tous les filtres et il ne faut pas se laisser effrayer par la loi des grands nombres. Au pire il échoue et ce ne sera qu'un plan parmi d'autres d'épuisé. Le balayer d'un revers de main à ce stade me paraît franchement peu lucide, sauf si AF ne l'intéresse pas du tout à termes ce qui est largement compréhensible.

Les sélections il en aura toute sa vie, et franchement passer un entretien d'embauche en anglais dans un pays étranger avec de parfaits anglophones en concurrence, et ce à tout juste 20 ans quand on sort d'une école de pilotage en post bac ça relève aussi d'un challenge ? Là aussi la sélection sera rude, et la pression sur les épaules ne sera pas la même si le prêt est bientôt à rembourser, et que pour maintenir ses licences il faut continuer à investir de l'argent sans pouvoir en faire rentrer facilement. Tout est relatif et aucun parcours n'assure une place au chaud malheureusement. Il faut se forger un caractère assez tôt car faire la différence face à des dizaines de CV pour avancer dans sa carrière est une épreuve inévitable.

La formation à 18 ans ou le cursus ingé c'est l'éternel débat ici. Il n'y a pas une unique réponse car il y a des exemples de réussite dans les deux choix de parcours. Je pense que pour se lancer à 18 ans il faut avoir une maturité et une autonomie particulièrement développée car il va falloir être débrouillard et en vouloir. Un projet bien ficelé et mûr est vraiment très recommandé. Le cursus ingé est un cursus plus prudent, qui mise sur la capacité à évoluer et à tirer profit des expériences accumulée pendant la prépa et l'éventuelle école d'ingé, pour ensuite pouvoir rebondir avec une meilleure compétitivité parmi les profils.

Il faut selon moi qu'il se pose les questions :
- Jusqu'où je suis prêt à aller pour faire ce métier ? France ? Europe de l'ouest ? De l'Est ? Continent Nord Américain ? Asie ? Afrique ?
- Est ce que mon objectif est de rentrer en France un jour ? Si oui, est ce que l'expatriation sera vécue comme un poids en attendant ?
- Est-ce que je préfère une carrière qui m'amène en ligne directement ? Est ce que je préfère passer par l'instruction/travail aérien, lignes court courrier en turboprop, évacuation sanitaire, aviation d'affaires ?
- Quel rythme de travail/stabilité suis-je prêt à avoir ? Suis-je quelqu'un qui peut passer la moitié de mon temps dans un hôtel à des milliers de km de chez moi pendant pas mal d'années où est ce que je préfère rentrer chez moi quasi tous les jours ?
- Quel niveau de vie je vise ?

Ces questions orientent selon moi le parcours. Car s'il est prêt à partir au Canada pour y vivre 15-20 ans voire toute sa vie, qu'il a le budget et la profonde envie de faire sa carrière dans ce pays alors selon moi le risque de se lancer n'est pas le même et c'est franchement moins pertinent de se lancer dans de longues études en France.
Par contre, s'il est très attaché à la stabilité de la vie en France et qu'il désire avoir vite un contrat dans une major il faut selon moi se poser pas mal de questions et ne pas prendre un chemin trop précipitamment.

(Je n'ai pas parlé de l'enac mais l'argumentaire sur la faisabilité de la sélections cadets est transposable bien évidemment)
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Vercore
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Message par Vercore »

Dépenser 100k est une petite folie mais si la personne en a les moyens, c'est selon moi un meilleur choix que le modulaire.
Certes c'est x2 niveau prix mais si l'on a pas envie de s'expatrier dans les pays de l'est les premières années de sa carrière, il n'y a pas d'autres alternatives.
Ça n'élimine pas à 100% le risque de se retrouver "sans rien" post-integré, mais avec une roue de secours telle qu'un diplôme d'ingénieur ça peut le faire.
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Serninho
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Message par Serninho »

Vercore a écrit :Dans l'objectif de finir dans un 320/737 le plus rapidement et en prenant en compte le coût :

Cadet AF > ENAC > EZY MPL > CAE / EFA

Pour de l'intégré, il n'y a pas d'intérêt à viser une école française.

On peut rajouter les cadets Vueling, Volotea etc, mais vu le niveau de rémunération je ne suis pas sûr que ce soit mieux qu'un whitetail CAE qui aura de bonnes chances de viser EZY ou RYR.
Je suis du même avis pour le "classement rapidité" ci-dessus
Ingénieur
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