Weuzz a écrit : ↑03 juin 2020, 10:26
Aux jeunes ingés aéro en pleine remise en question, bravo les gars, il faut cogiter comme vous savez faire. Réinventez nous la nouvelle façon de vivre demain!
Il ne faut pas croire au solutionnisme technologique, tu sais..
On reprend :
Weuzz a écrit : ↑03 juin 2020, 10:26
On a pas un territoire aussi grand que la Russie ou le Canada pourquoi pas essayer d’être précurseurs sur autre chose? On parle du coût d’entretien des nos nombreuses voies ferrées, mais bon on s’est débrouillé pour se payer de superbes autoroutes. La question de l’avenir de l’avion ne se pose t’elle pas? C’est à se demander pourquoi Elon M est passé directement de la voiture et du camion à la fusée.
Remettre nos champions en compétition vis à vis de l’asie concernant le train n’est pas dénué de sens à condition que cela se fasse dans une logique d’innovation. Je suis convaincu qu’il n’y’a pas de plafond de verre sur le plan technologique dans ce domaine contrairement à d’autres. Que peut potentiellement économiser en émission ce fameux train de technologie magnétique sans friction au sol? Des vitesses folles de voyage sont annoncées.
Rejeter une grande quantité de CO2 pour construire des technos qui auront un effet inverse sur la courbe à long terme ce serait top pour nos descendants.
Elon Musk propose le projet hyperloop. C'est une escroquerie, car il est impossible de maintenir un vide quasi complet sur des centaines de km, en tout cas à cout énergétique et financier décent.
Sans compter la dangerosité du truc. La moindre fuite de la capsule, les passagers finissent vaporisés (littéralement, à cette faible pression, l'eau du corps s'évapore immédiatement). La moindre fuite dans le tunnel, c'est un mur d'air qui fonce sur toi à mach 1.
Pour le train magnétique.. ça a l'air compliqué quand même :
22 ans pour construire une ligne de 400km. Soit environ 20km par an, ce qui est aussi la durée de la construction de la seule ligne commerciale actuellement en fonctionnement :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transrapid_de_Shanghai
https://fr.wikipedia.org/wiki/Train_%C3 ... s_en_cours
Quant aux voitures électriques, c'est bien, mais il faut faire les calculs d'ordre de grandeur.
Combien de centrales nucléaires pour alimenter un parc automobile français électrique ? De mémoire, il faudrait multiplier le parc actuel par 1.5. Bonjour les cris d'orfraie des pseudo-écolos.
Des questions aussi sur les réserves et la production potentielle de divers minerais qui entrent dans la composition des batteries.
Là c'est très compliqué d'avoir des chiffres précis, mais on peut très vite flirter avec les limites aussi.
Et non, rejeter une grande quantité de CO2 d'un coup c'est le meilleur moyen de réchauffer le climat.
Pour le climat, il vaut mieux étaler au maximum l'émission de cette même quantité.
Weuzz a écrit : ↑03 juin 2020, 10:26Se rendre dans un aéroport parisien pour aller à BOD pourrait dès lors être perçue comme le moyen-âge d’ici quelques années.Pourquoi pas laisser l’espace aérien à des nouveaux types de drônes longues distance à énergie propre pour la livraison des colis postaux par exemple.
Excuse moi, mais quand j'étais en école d'ingénieurs, la livraison par drone c'était la blague marronnier des cours et projets d'innovation.
Weuzz a écrit : ↑03 juin 2020, 10:26
Pour le long courrier, pourquoi pas un retour en arrière? On faisait bien des trajets en Mongolfières à une certaine époque. Ici on pourrait prendre un peu plus au sérieux des teams comme celle de Solar impulse et imaginer des ailes géantes volantes à énergie solaire embarquer un très grand nombres de PAX pour un Paris NY en plusieurs jours au lieu des 7h habituels. Les hommes d’affaires vont condenser leurs rdv sur de plus longues périodes à l’étranger afin d’optimiser, ça coutera moins cher à leurs boites qui les feront moins souvent voyager et on leur offre le grand luxe à bord avec télétravail durant la durée du trajet.Les fans de w.ends pas cher à NY vont les passer à Arcachon grâce au train nouvelle génération ultra rapide qu’on aura développé.
Solar impulse, vraiment ?
L'énergie solaire est largement insuffisante pour faire voler quoi que ce soit qui ressemblerait à un avion de transport correct..
La preuve en image.
La masse d'un avion évolue avec le cube de la dimension caractéristique (exemple, si je compare un A318, ou un A320 sharklet à un DR400, le ratio masse maxi/envergure au cube est strictement le même)
La vitesse évolue comme la racine de la masse divisée par la surface, c'est à dire la racine de la dimension caractéristique.
Les avions plus rapides ont une charge alaire plus forte, un DR400 et un A320 ne sont évidemment pas le même avion agrandi.
Donc au final la vitesse évolue comme sqrt(L^3/L^1.5 à L^2) soit L^0.5 à L^0.75
(0.5 pour le cas de l'avion isomorphe et 0.75 pour des avions différents comme le couple dr400/a320)
La puissance requise évolue comme la masse x la vitesse soit la dimension caractéristique au cube * la racine de la dimension caractéristique
La surface évolue comme la dimension caractéristique au carré, ou un peu moins.
Pourquoi je dis tout ça ?
Un avion solaire, son défi c'est d'offrir avec de la surface de panneaux solaires (* une puissance surfacique) la puissance requise pour le vol.
La puissance requise pour le vol évolue comme l^3.5 à 3.75, alors que la surface évolue comme l^1.5 à l^2.
Donc plus l'avion est gros, moins tu as de chances de le faire voler avec des panneaux solaires.
Sauf, on l'a vu, si tu diminues la charge alaire (car à ce moment là, la vitesse peut être plus faible, et donc la puissance requise aussi, alors que la surface augmente)
(Au passage, si on compare la puissance d'un A320 à celle d'un DR400, avec la puissance 3.5 (car la surface alaire est dans un rapport L^1.5), ça marche pas trop mal aussi, l'écart provenant du fait que l'A320 peut voler avec un rho beaucoup plus faible que le DR400)
Conclusion ?
Si tu prends un solar impulse, c'est très bien, il vole.
Si tu multiplies toutes ses dimensions par 2, en espérant pouvoir mettre plus de passagers que juste le pilote, que se passe-t-il ?
La puissance requise pour le vol est multipliée par 11 (2^3.5), mais la surface n'est multipliée que par 4, donc tu as un concept qui ne fonctionne probablement plus du tout.
Sauf si tu augmentes encore sa surface, auquel cas tu le ralentis encore, mais là il ne va même plus être capable d'avancer contre le vent..
Bref, la physique ne joue pas du tout en faveur de l'avion solaire, qui tire sa puissance de sa surface.
Par contre, on devrait pouvoir envisager un avion solaire miniaturisé.
Imagine un avion radiocommandé comme ça :
https://www.miniplanes.fr/scout-trainer ... escription
Si tu lui colles un panneau solaire sur l'aile, il aura une puissance maxi théorique de 1400*0.23*0.14 = 45W
Je calcule que s'il a 20 minutes d'autonomie, sa puissance requise pour le vol est de 30W, tu vois, pour un avion miniature ça marche sans problème.
Si j'en prends un encore plus petit :
https://www.amazon.fr/radiocommand%C3%A ... 357&sr=8-5
Puissance maxi théorique : 15W, puissance requise pour le vol : 3W, ça marche encore mieux.
Je ne sais pas si c'est possible de faire un panneau solaire suffisamment petit et léger pour être monté sur ce genre d'avions, mais si oui, cela devrait être possible de faire des avions très puissants par rapport à leur très petite taille !
On a trouvé le loisir de demain