AdrienSFR a écrit : ↑01 déc. 2022, 17:35
Pour le commentaire de Dubble, y a un TBM940 basé là ou je bosse. Exploité par 2 hommes d'affaires pour leur propres déplacement d'entreprise, seulement PPL et HPA. Pourtant j'essaye depuis peu de rentrer en contact avec eux pour voir si c'est possible que des fois, quand ils partent, ils m'emmènent, simplement pour découvrir des trucs en bon passionné (et se faire un réseaux). Et j'ai déjà entendu que c'était possible.
Je ne vois donc pas en quoi le Safety pilot dans le cas de Courchevel est problématique ? Je pense que moi si j'étais safety je ne representerais quelconques danger (tant que je me trouver avec quelqu'un de compétant à côté)Le TBM/PA46 peut très bien être exploité en monopilote si tant est qu'il ait de l'expérience d'autant que le CDB avait 400HDV donc c'est pas rien non plus, faut bien démarrer quelque part.
Beaucoup de bon sens dans ton commentaire. Mais tu soulignes un point important: "tant qu'il y a quelqu'un de compétent à côté". Là, on a un mec peu expérimenté qui prend un mec encore moins expérimenté pour l'assister. Le safety n'est pas là pour apprendre, il est là pour participer à la sécurité du vol, par définition. Sinon, c'est "emmener le petit jeune pour qu'il apprenne", c'est génial, mais c'est pas vraiment du safety, c'est de la découverte et du partage d'expérience.
La problématique de l'accident de Courchevel, c'est effectivement le manque de contrôle de l'expérience des pilotes par l'entreprise, mais après quand on est pilote il faut aussi savoir dire non, c'est d'ailleurs une notion de base dès le PPL, le FE veut savoir si tu estimes être capable de faire le vol en toute sécurité au vu de tout un tas de critères.
Quand j'ai fait du safety, les mecs à gauche (profil généralement pilotes proprios PPL IR assez âgés qui volent peu et pour le plaisir) attendaient que je fasse la radio, quelques réglages avionique, parfois que j'aide dans la stratégie pour préparer l'approche, que je rappelle de pas oublier de sortir le train en finale ou de faire gaffe aux EGT/CHT. Ca demande d'être déjà un peu à l'aise souvent en IFR et parfois sur des avions performants, et c'est pas à la portée du premier PPL venu (sans juger de ton niveau hein, c'est juste que l'expérience comme dans tout métier technique, ça demande des heures de boulot). Parfois ça a été chaud. Une fois on s'est mis en IMC au décollage et j'ai repris les commandes car mon cdb a eu de la désorientation spatiale et a complètement "freezé", plus de son plus d'image jusqu'à ce qu'on arrive au-dessus de la couche et qu'il réalise ce qui s'est passé.
Prenons l'exemple, si on me demandait de convoyer un avion que je connais peu. Le safety que je prendrais, ce serait sûrement pas le pote qui sort juste de formation pro avec 200h, ni celui qui vient finir son AEL chez Ryanair avec 400h totales. J'irais pas forcément chercher un pro d'ailleurs, j'ai quelques amis PPL FI avec quelques milliers d'heures sur toutes sortes de machines volantes en qui j'ai toute confiance et qui feraient très bien l'affaire. Mais ça c'est le recul et l'expérience qui me fait dire ça, d'avoir volé avec pas mal de monde, et de savoir juger un peu qui pourra m'être utile, en qui j'ai confiance pour poser l'avion s'il m'arrive un truc en l'air. Tu vois ce que je veux dire ?
Je suis d'accord qu'il faut bien démarrer quelque part, on a presque tous beaucoup galéré à démarrer, moi ça m'a coûté très cher de me payer les heures jusqu'à être un minimum compétent et commencer à être "intéressant" dans le milieu.
400h c'est rien du tout, les quelques plate-formes sur lesquelles bossent des pilotes AE demandent maintenant bien plus que ça, justement parce qu'il y a des pilotes souvent (mais pas exclusivement) peu expérimentés qui se sont mis sérieusement dans la merde, on en trouve quelques uns dans des rapports BEA. C'est une super expérience pour monter ses heures j'en conviens, j'en ai pas mal profité aussi et je pourrai t'en parler en mp si ça t'intéresse, mais ce n'est pas un job de pilote fraichement sorti avec 200h.