Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

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Fine Air
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Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Bonjour à tous,

Avant de commencer, je tiens à souhaiter à tous un très joyeux Noël en compagnie de vos proches (ou bien en vol pour ceux qui sont en service aujourd'hui).

Je tiens aussi à remercier tous les pilotes d'Aeronet en exercice au Canada (je ne vais pas tous les citer, ils se reconnaîtront, et je compte leur écrire en privé après ce message) que j'ai pu joindre en privé et qui ont fait preuve d'une grande patience et gentillesse à mon égard, tout en me fournissant de précieux conseils et renseignements : j'attends avec impatience l'avancée de mon projet afin de pouvoir vous rencontrer chacun (d'autant que l'aviation est un petit monde au Canada) et vous renvoyer l'ascenseur!

Cette introduction faite, je peux commencer : dans le cadre de mon projet de formation et de carrière + immigration au Canada (partir de zéro pour finir avec un CPL + IR-ME et FI, PTPD afin de travailler comme FI tout en obtenant la résidence permanente pour pouvoir ensuite candidater auprès des compagnies aériennes), j'ai décidé d'aller visiter quelques écoles se trouvant en Ontario.

Après relecture, je me rends compte qu'un chapitrage n'est pas de refus (je vous préviens à l'avance, c'est très long!), le voici :

1- Choix des écoles
2- St Thomas Flight Centre
3- Stratford Air Services
4- Cornwall Aviation
5- Durham Flight Centre
6- Conclusion


1- CHOIX DES ÉCOLES

Mon séjour a eu lieu du 15 au 21 Octobre 2023, soit il y a deux mois - j'aurais souhaité faire ce topic plus tôt, toutefois les informations que j'ai recueilli n'ont probablement pas changé radicalement entre temps.

Voici la liste des écoles que j'ai visté, dans l'ordre :

- St Thomas Flight Centre
- Stratford Air Services
- Durham Flight Centre
- Cornwall Aviation

Pourquoi ces écoles? Pour commencer, ces quatre écoles sont DLI/EEI (établissement d'enseignement dédié), ensuite elles ont toutes de bons avis sur Google ou bien sur AvCanada (qui est l'équivalent canadien d'Aeronet, et pour ceux qui ne connaissaient pas l'existence dudit forum, je vous invite à le fréquenter dans les plus brefs délais, vous allez en apprendre énormément sur l'aerien au Canada), leurs prix n'ont pas l'air prohibitifs et aussi pour quelques raisons personnelles - par exemple, ne pas être obligé de porter un uniforme pour piloter un Cessna, ne pas être obligé de participer à la ground school de l'école etc...

Ensuie, question que j'anticipe : Pourquoi l'Ontario?

Je pense que je peux éliminer (sans aucune forme de manque de respect) les provinces "désertes" comme le Yukon, le Saskatchewan, Terre-Neuve etc...

Je raye le Québec bien-aimé car son système d'AEC et ses pré-requis pour immigrer en tant qu'étudiant pilote sont assez contraignants. Aussi, pour pas mal de personnes, le Québec est une solution de confort (aucun jugement de ma part) pour ceux qui estiment ne pas avoir un anglais assez solide - et donc le compenser avec l'usage du français dans la province. Ce n'est pas mon cas, j'ai déjà vécu et travaillé dans un pays du Commonwealth (indice : il se trouve dans l'hémisphère sud et ses habitants utilisent le mot "cunt" à toutes les sauces... que de bons souvenirs!), vivre dans une province anglophone ne me dérange pas le moindre du monde.

Ce qui me laisse la Colombie-Britannique, le Manitoba et l'Ontario : pour la Colombie-Britannique, le coût astronomique du logement et la faiblesse des salaires de pilote débutant (voir sur AvCanada certaines compagnies qui n'arrêtent pas de faire de la pub pour voler sur Saab 340 à Vancouver tout en étant payé 50-60K brut par an... quelle honte) sont deux no-go me concernant

Le Manitoba : eh bien hormis Winnipeg et Harv's Air, à mon sens il n'y a rien d'autre à voir...
Les autres écoles (comme Air Andrew ou Mountain City Aviation) sont très reculées, dans des patelins ou il est difficile de trouver un logement/une collocation
Ce qui est dommage, car outre la météo ensoleillé des prairies, le Manitoba semble la meilleure province pour débuter comme pilote, notamment grâce aux différentes entreprises de medevac

Reste finalement l'Ontario : celle qui offre le plus d'écoles, d'options pour se loger (bon, évidemment j'exclus immédiatement Toronto/GTA : trouver une collocation et travailler à Stratford par exemple est infiniment plus confortable, faisable et aisé qu'à Toronto même) trouver une voiture sur Kijiji n'est pas problématique non plus
Donc pour la vie de tous les jours, l'Ontario me convient (et merci à Costco et No Frills d'exister en ces temps d'inflation) et d'un point de vue "aviation" aussi, la province correspond à mes critères.

(Allons, et l'Alberta alors?
Oui, c'est vrai, l'Alberta a tout pour plaire et coche toutes les bonnes cases.
Par contre, payer 300 dollars par mois d'assurance auto pour une Toyota Prius : jamais de la vie! Peu importe le modèle de voiture que je choisis, l'année et le kilométrage, impossible de trouver le moindre devis en-dessous de 250 dollars par mois. Pourquoi acheter une voiture 10K si c'est pour payer quasiment un tiers de la somme en assurance à l'année?
C'est le détail qui m'a coupé toute envie d'envisager l'Alberta)


Je sais que mon message est pour l'instant long et fastidieux, mais tout ne tourne pas autour de l'aviation : j'estime que tous ces paramètres, tous ces "à côté" doivent être pris en compte en plus du choix de l'école.

Bravo à ceux qui ont tenu jusqu'ici, nous allons pouvoir passer à la visite des écoles!

2- ST THOMAS FLIGHT CENTRE

Étant parti le Dimanche 15 Octobre au matin, j'arrive le soir même au Canada (à 20H35 heure locale). Dès le lendemain, je retourne à Pearson le matin pour récupérer ma voiture de location chez Alamo (d'ailleurs, petit conseil : refusez le surclassement offert! J'avais demandé une petite trois portes, ils m'ont donné une Jeep survoltée. Alors oui, j'étais très confortable dans cette grosse bête, je m'amusais à chaque feu rouge à allumer et faire le 0-50 en un clin d'oeil et pour doubler tous les morts-vivants sur la highway 401 c'est l'idéal... mais la consommation de 15 litres aux 100 ont beaucoup moins amusé mon portefeuille!).

Direction St Thomas Flight Centre, situé à 2 heures de route de Pearson airport.
J'arrive vers 11 heures du matin à l'école, c'est le calme complet, pas d'activité. Je me présente auprès de la personne à l'accueil, qui se trouve être le dispatcher.

"Bonjour, comment allez-vous? Je m'appelle X et je vis en Europe, je n'ai pas encore de visa. Je viens d'arriver à Toronto pour visiter les écoles EED afin de me former pour devenir pilote professionnel, est-ce qu'il serait possible de me présenter votre école, faire visiter, fournir un devis et répondre à mes questions? (C'est comme ça que je me suis présenté auprès de chaque école)
-Bonjour, soyez la bienvenue, je vais vous chercher un instructeur!"

L'instructeur arrive, c'est un jeune homme asiatique, et puis... rien.
Il me regarde en silence pendant de longues secondes, et je suis perplexe : je sens que ça peut durer éternellement alors pour briser la glace je décide de me présenter de nouveau, tout en étant souriant et enthousiaste.

"D'accord. Vous savez que l'on a un site internet et que tout est expliqué dessus?"

...

Espèce de c*nnard!
J'ai fait tout ce chemin pour tomber sur un fonctionnaire de la sécurité sociale?
On est en 2023, sans blague, je sais qu'internet existe, merci!

Ça commence très mal et si ce jour-la il n'était pas le seul instructeur de disponible, je serais immédiatement retourné à l'accueil pour demander à parler à quelqu'un d'autre.

Bon, il va falloir faire avec, heureusement que j'avais mis au point (grâce à l'aide des pilotes d'Aeronet) une check-list de questions à poser et d'items à vérifier, du coup je déroule :

- Taille de la flotte et simulateurs? 2 Cessna 150, 4 Cessna 172 et un multi en acquisition (qui sera soit un Piper Seminole ou Apache). Pas de simulateurs type Redbird
- Maintenance : locale ou bien en sous-traitance? Faite localement
- Liste d'attente pour les nouveaux étudiants? Non, possible de commencer immédiatement
- Nombre d'instructeurs : 1 CFI, 1 Class I et 1 Class III
- Disponibilité des avions et des instructeurs + possible de voir le schedule des deux? Tous les avions sont disponibles par contre refus de me montrer leurs schedules, mais lui (l'instructeur) finit par me dire qu'il a une moyenne de 4 créneaux par jour
- Trafic sur la plate-forme + temps de roulage? Trafic très faible, aucune attente au roulage
- Distance de la zone d'exercices/practice area? On s'y trouve quasiment dedans, moins de 10 nm
- Terrain controlled ou uncontrolled? Navaids disponibles sur le terrain pour de l'IFR? Uncontrolled, only RNAV (l'IFR se fait à l'aéroport de London, situé très près de St Thomas)
- Minimas météorologiques pour les vols en solo et en double? Voir photo

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- Est-ce que l'école ferme souvent en hiver à cause des fortes chutes de neige et/ou températures basses? "Je ne sais pas, je suis arrivé cet été." C'est possible de consulter vos archives afin d'avoir la réponse? "C'est confidentiel, on ne communique pas ces informations au public" .............. Seigneur
- Est-ce que l'été vous avez beaucoup d'orages dans la région?

Et la, il me sort une réponse époustouflante, qui me suivra jusque dans l'au-dela, le tout sur un ton cynique et moqueur (car oui, en plus de son apathie et désintérêt extrême, ce foutriquet me prenait de haut) :

"Vous savez, la météo est quelque chose d'imprévisible."

...

Météo France peut déposer le bilan et aller pointer au chômage...
Triple buse, je ne te demande pas le nombre exact de TCU et de CB en été, leurs parcours sur une carte etc, je veux une TENDANCE. Sa réponse sera la même lorsque je lui demande... Bref, je suis vraiment tombé sur une catastrophe, un phénomène, mais continuons :

- Est-ce que votre école reçoit et forme des cadets des forces aériennes du Canada? Non
- Opportunités d'emploi au sein de l'école? Oui, comme dispatcher et flight instructor
- Est-ce que vous embauchez vos FI au sein de votre vivier d'étudiants exclusivement ou bien vous acceptez aussi ceux formés ailleurs? Les deux (d'ailleurs, lui-même fut embauché de l'extérieur, ce n'est pas un ancien élève de St Thomas)
- Est-ce que c'est possible de voir vos avions (il y avait deux Cessna stationnés notamment)? Non, l'accès aux avions est réservé au personnel et élèves seulement ..................

Dernière précision importante : réservations de 2 heures minimum

Pour les prix, voici les photos des devis :

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For fun / for career... Bande de tocards

Voila pour les questions que je lui ai posé, le tout aura duré peu ou prou 30 minutes.
Ce fût catastrophique, si je ne lui arrachais pas les vers du nez, le tout aurait duré 2 minutes au grand maximum. Cependant, le plus choquant réside dans le fait que toute la scène a eu lieu devant le dispatcher ainsi que devant le directeur de l'école!

On m'avait prévenu que les écoles sont un business avant tout, qu'elles ne sont pas le pays des merveilles et des rêves enchantés, et que les écoles font leur beurre sur des personnes qui ont une passion et un but : devenir pilote.
Ça je l'entends et je le comprends bien, mais tout de même : comment on peut laisser un membre de son staff se comporter ainsi face à quelqu'un qui va potentiellement rapporter 70K à son entreprise?
Le directeur et dispatcher ont tout vu et entendu, et c'est parfois le dispatcher qui venait interrompre l'instructeur pour répondre d'une façon soit plus juste ou alors plus proactive.

J'en déduis que cette école doit bien se porter financièrement, si elle ne trouve rien à redire concernant la façon dont elle accueille de potentiels futurs élèves.

Bref, je retourne à mon véhicule, dépité par cette "visite" lamentable, je raye St Thomas de ma liste : direction Stratford Air Services, situé à Stratford, qui se situe au nord de St Thomas, à 50 minutes de route.

En chemin, je m'interroge : Est-ce que j'ai fauté quelque part? Je me suis bien habillé, j'ai été souriant et fait preuve d'enthousiasme, est-ce que j'ai dit quelque chose qui ne fallait pas? Je ne pense pas être un monstre repoussant, alors pourquoi un tel accueil?

3- STRATFORD AIR SERVICES

J'arrive à Stratford, et la, ce fut les montagnes russes pour moi : je suis passé de -100 à + 100, le jour et la nuit par rapport à St Thomas.

J'entre, la aussi tout est très calme, aucune activité, pas d'avions en mouvement, pas d'élèves ou instructeurs dans l'établissement durant mon passage. Je tombe sur un homme âgé, qui a l'apparence typique du grand-père en chandail apprécié par tous, il est souriant, je me présente :

"Vous avez un très bon niveau d'anglais, d'ou est-ce que vous venez? De France, ça alors! C'est la première fois que je tombe sur un français qui s'exprime aussi bien!Soyez la bienvenue au Canada! Vous avez fait un sacré chemin, le voyage s'est bien passé?"

Et j'en passe, quelle claque : tomber sur quelqu'un de chaleureux, drôle, intéressé et respectueux, ayant de la considération; quel vent de fraîcheur après avoir subi la médiocrité extrême de St Thomas!
Il s'agit de Andy Woodham, gérant aussi bien l'école Stratford Air Services ainsi que le terrain depuis plusieurs décennies (et qui, m'étant renseigné par la suite, a une réputation absolument en or dans tout le microcosme de l'aviation canadienne, réputation totalement légitime!)

Le courant passe instantanément avec Andy, je me présente davantage, lui explique mon passé (je ne l'ai pas précisé au début de ce topic mais je ne suis pas un débutant complet dans l'aerien, je viens de l'Aéronavale - sans être personnel volant toutefois - et j'ai déjà volé sur Cessna 150 et 152) et mon projet, la première chose qu'il fait : il m'amène sur l'apron et me fait visiter la flotte, me laisse m'installer dans chacun des avions - ce qui me permettra de constater que mon gabarit d'1M86 pour 78 kilos s'accommodent parfaitement de l'espace d'un Cessna 150

Je me rends compte que durant la conversation que je n'ai même pas besoin de sortir ma check-list, il m'explique et me présente spontanément son école. Voici les informations à savoir :

- Flotte : 3 Cessna 150, 3 Cessna 172, un Piper Seminole, et un simulateur (mais pas un Redbird, je ne me rappelle plus du modèle)
- Maintenance locale
- Aucune attente pour les nouveaux élèves, par contre l'école est en manque d'instructeurs : apparemment les instructeurs de Stratford trouvent du travail très vite une fois que ces derniers ont assez d'heures de vol et d'expérience (j'ai une amie qui travaille comme hôtesse de l'air chez Porter et qui connaît 3 pilotes qui sont passés par Stratford - anciens instructeurs)
- Concernant les instructeurs : 1 Class I à temps plein, 1 Class I à temps partiel, 1 Class III et deux Class IV
- Disponibilité des avions et des instructeurs : tous les avions sont disponibles, sur l'un des ordinateurs Andy me montre le calendrier des créneaux réservés, il y a de la place et de la disponibilité pour voler tous les jours, matin et après-midi sans problèmes
- Trafic, temps d'attente et zone d'exercices/practice area : alors comment dire? Zéro! Il n'y a que Stratford Air Services sur le terrain, le taxiway ne fait même pas 30 mètres avant d'arriver au seuil de piste, et la zone d'entraînement est à la portée d'un virage, 5 minutes entre la mise en route et l'arrivée sur zone
- Terrain non-contrôlé, pas de Navaids, l'IFR se fait à London et sur les autres terrains

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Ensuite arrive le moment ou je lui demande si l'ecole ferme souvent en hiver et en été à cause de la météo (neige, températures, orages etc...). Andy me demande de patienter, il revient avec plusieurs logbooks énormes ou sont consignés tous les vols, et me dit "Regardons-ça ensemble!"

Encore une fois, quelle gifle par rapport à la CIA, pardon à St Thomas, qui ne souhaite pas montrer ces informations "confidentielles", ici Andy n'hésite pas à aller fouiller dans les tiroirs, à me montrer les informations, les documents, à répondre à chacune de mes questions, le tout avec une bonne humeur et une bienveillance totale

Pour en revenir au logbook de l'hiver 2022 : en Décembre, de mémoire (j'aurais dû penser à faire des photos!) l'école fut fermée pendant une semaine, et quelques jours en Janvier.
Concernant l'été, pas un seul jour de fermeture.

- Pas de cadets chez Stratford
- Le déneigement est effectué par Andy
- Concernant les opportunités d'emploi : ils n'ont pas de dispatcher, et embauchent des FI aussi bien parmi leurs étudiants que de l'extérieur

D'ailleurs, sur ce point, je lui ai clairement dit que je comptais me former comme FI pour pouvoir exercer par la suite, il m'a répondu que naturellement, il ne peut rien promettre, mais que pour l'instant, d'un point de vue social et humain, il était ravi par ma personne.
Si ma formation se déroule vite et bien, devenir FI pour lui ne devrait pas poser le moindre problème, ce qui est évidemment un énorme point positif.

J'y suis resté au final 1H15, j'aurais pu rester bien plus longtemps, même l'assistante administrative de l'école est venue me voir pour me rencontrer et me complimenter.

Et ça, c'est Piper le chat, le vrai maître de ces lieux (pas besoin de chercher bien loin l'origine de son nom)

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Voila, fin de cette première journée, riche en rebondissements : je suis conquis par Stratford, je rentre serein et rassuré, j'ai déjà une première école sous le coude, ou je vais pouvoir me former sans problèmes!

Je rentre à Toronto tranquillement, demain sera dédié à la visite de Cornwall Aviation.

4- CORNWALL AVIATION

Cornwall Aviation se situe à 4H30 de route, je sors à 6 heures du matin du AirBnb ou je séjourne pour me mettre en route, et je finis par arriver vers 10 heures, en avance sur les prévisions du GPS (ayant grandi en IDF et ayant l'habitude du périphérique parisien, les grands axes canadiens sont du gâteau : très facile de rouler vite, de doubler et de suivre les lièvres qui foncent sur l'autoroute et qui connaissent l'emplacement des radars!)

Première chose que je note concernant Cornwall : tout d'abord il n'y a que Cornwall Aviation sur le terrain, et il y a de l'activité! Un Cessna fait ses essais moteurs en seul de piste, deux autres ont des pilotes + instructeurs qui s'affairent autour, et à l'intérieur des locaux, même musique : des pilotes en briefing avec leurs FI

Je me présente à la dame qui travaille à l'accueil, polie et courtoise, elle commence par me passer le devis tout en me précisant que les prix ne sont pas à jour, que Dave (le propriétaire et chef d'orchestre de Cornwall) les a, mais ce dernier est absent.

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Elle finit par trouver un autre responsable pour s'entretenir avec moi et répondre à mes questions : j'ai oublié le nom du monsieur, mais il est grand de taille, de la bedaine et lui aussi est assez sympa, abordable et franc, je ressors donc ma check-list :

- Flotte : 4 Cessna 150, 6 Cessna 172, 5 Piper Seminole (impressionnant, je vais y revenir très vite) et 2 Redbird
- Maintenance locale
- Temps d'attente pour un nouvel élève?

Le couperet tombe... Un an d'attente.
Au début je rigole et pensais à une blague. En voyant l'air sérieux de mon interlocuteur, je n'ai pas pu m'empêcher de lui redemander, même si, en soi, j'ai bien entendu et compris.

Un an d'attente pour ceux qui partent de zéro et souhaitent faire leur PPL + night rating + CPL + time building et toute la formation au complet.
Pourquoi? Plusieurs éléments de réponse :

- Cornwall se focalise surtout sur les CPL venant passer leur IR-ME, et le passer dans les plus brefs délais (2 weeks comme d'annoncé sur leur site web). Ils sont connus dans tout le Canada pour ça, c'est leur marque de fabrique

- Leurs instructeurs sont surtout la pour former les CPL et les IR-ME, il y aurait très peu d'instructeurs disponibles pour former des nouveaux jusqu'au PPL puis CPL

- La majorité de leurs pilotes/clients sont des personnes ayant déjà le PPL et de l'expérience

Bon, autant dire que je me suis senti un peu frustré d'avoir fait autant de route pour apprendre que je ne suis pas à la bonne école, ou plutôt, que Cornwall s'est surtout spécialisé dans un secteur précis, et que je ne suis pas la clientèle recherchée.

Pour le reste, je continue avec ma check-list, j'expedie ça, étant donné que ce ne sera pas avec eux que je vais me lancer :

- Instructeurs : 2 Class I, 2 Class III et le reste en Class IV (je crois qu'il m'a dit 6 Class IV)
- Disponibilité des avions et instructeurs : il y a de la disponibilité pour les deux, et possibilité de voler tous les jours, matin et après-midi
- Pas de trafic, pas d'attente, 10 minutes entre la mise en route et l'arrivée dans la zone d'exercices/practice area
- Terrain contrôlé + 2 approches IFR
- Minimas météo disponible sur leur site internet
- Pas de cadets
- Embauche de dispatchers et de FI uniquement au sein du vivier d'étudiants de l'école

La personne qui me fait la présentation me fait tout de même savoir que rien ne m'empêche de faire ma formation dans une école A, et de venir faire mon multi-IFR chez Cornwall, étant donné que beaucoup d'écoles au Canada ont souvent qu'un seul avion multimoteur. C'est judicieux, j'en prends note.

Je retourne à mon véhicule, je suis resté une demi-heure à Cornwall : en soi la visite s'est déroulé correctement, même si je suis déçu de découvrir que Cornwall, en dépit de sa bonne réputation, n'est pas l'école appropriée pour un étudiant qui part de zéro.

Je rentre à Toronto aux alentours de 15 heures, je me laisse Durham à Oshawa pour le lendemain.

5- DURHAM FLIGHT CENTRE

Oshawa est à 50 minutes de route, inutile pour moi de me lever tôt, je sors à 10 heures du matin pour arriver à 10H50 pétantes

La aussi, première observation : il y a de l'activité, voir beaucoup d'activité car le terrain de Oshawa est le plus grand parmi ceux que j'ai visité, et vu les avions sur le tarmac, manifestement Durham n'est pas la seule occupante des lieux.

J'entre dans leurs locaux : un capharnaüm, je me suis cru devant un guichet de la SNCF, le téléphone qui sonne, la queue à l'accueil, des pilotes en briefing... bon je ne suis pas arrivé à la période la plus calme de la journée!

Après quelques minutes d'attente, mon tour arrive, et la personne à l'acceuil, une jeune femme, accepte de répondre à mes questions : pas de pilotes/instructeurs disponibles
C'est glacial, expéditif : elle répond à toutes mes questions, m'imprime les documents, mais sans la moindre manifestation d'intérêt ou de sympathie.

Je ne m'y attendais pas, mais j'ai mis les pieds dans une école-usine. Si je l'avais su, je n'aurais jamais mis les pieds à Durham, étant donné que je ne cherche pas à me former dans ce genre d'école.
Mais bon, étant donné que j'y suis, autant jouer le jeu et poser mes questions :

- Flotte : Un seul Cessna 152, 7 Cessna 172, 2 Piper Aztec, un Redbird
- Maintenance : locale
- Liste d'attente pour les nouveaux étudiants : lorsque j'y étais, en Octobre, l'école m'a annoncé Décembre 2023 pour débuter
- Disponibilité des avions et instructeurs : c'est simple, derrière la jeune femme, à l'acceuil, se trouve un téléviseur à écran plat de grande taille, avec tous les avions et leur calendrier. Tous les avions sont complets et réservés à 90% facilement, il n'y a que très peu de créneaux disponibles dans le mois
- Instructeurs : 8 au total, 3 Class II et 5 Class IV
- Trafic, temps d'attente et zone d'exercices/practice area?

Quelque part, j'aurais pu ne pas lui poser la question et deviner la réponse.
"Very busy" elle m'avoue, de façon assez gênée, sans me donner un chiffre précis.
Par contre, elle m'a fait rire intérieurement, en tentant de se rattraper : "On the other hand, we're only 10 minutes away from the practice area."

La belle blague... Si je dois attendre par exemple 15 minutes au sol, moteur en marche, et faire 10 minutes de vol pour arriver à la zone, je perds quand même 25 minutes de mon temps et de mon argent!

Autre belle surprise : des frais de 15 dollars par atterrissage! Bon j'ai déjà fait une croix depuis belle lurette sur Durham, mais poursuivons :

- Terrain contrôlé, approche GPS
- Pas de cadets
- Embauche de dispatchers et de FI au sein de l'école uniquement

J'admets que je n'ai pas cherché à avoir toutes les réponses à mes questions, je récupère les devis, je remercie la jeune femme et je retourne à mon véhicule.

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6- CONCLUSION

Je ne suis pas le premier à le dire ici ou bien sur AvCanada, mais ALLEZ VISITER LES ÉCOLES!

J'ai été très surpris par le gouffre qu'il y a entre les témoignages, les avis et la réalité, rien ne remplacera jamais le réel et la sensation d'y être soi-même, de le voir et de le vivre.
Sans parler aussi du fait de se sentir bien au sein d'une école, d'avoir un bon ressenti, un bon contact avec les personnes sur place : après tout, je m'apprête à dépenser une somme conséquente, et à travailler et interagir avec ces personnes pendant plusieurs mois voir années, donc comme dans toutes les relations humaines, autant s'assurer que ce sera avec les bonnes personnes et dans les bonnes conditions!

En ce qui me concerne, mon choix s'est logiquement porté sur Stratford Air Services.
Andy m'a dispensé de passer l'IELTS et de payer les frais de 100 dollars d'inscription, je suis simplement dans l'attente de passer au téléphone le Aviation Language Proficiency exam : une fois cette formalité effectuée cette semaine, je devrais recevoir très vite ma lettre d'acceptation.
Une fois la lettre en poche, direction le site internet du gouvernement canadien pour lancer ma demande de permis étudiant : délai de 9 semaines pour traiter les dossiers, donc je pense que d'ici Mars, je devrais être en mesure de pouvoir quitter l'Europe et commencer ma nouvelle vie et carrière!

Je tiens à féliciter et remercier tous ceux qui m'auront lu jusqu'ici : je sais qu'en tant que ancien marin, je suis censé être "Clair, concis et précis", mais pour le coup, j'ai voulu faire en sorte d'apporter le témoignage le plus complet possible, afin que celui-ci puisse servir au plus grand nombre.

Bien naturellement, je me tiens à la disposition de tout un chacun pour répondre aux questions concernant mon séjour en Ontario.

Je vous souhaite à tous une excellente journée!
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Shepherd
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Shepherd »

Retex très interessant, tu vas aider beaucoup de personnes à faire leur choix.

J'ai moi-meme completé ma formation dans une ecole usine comme Durham. Je regrette un peu de ne pas avoir choisi une ecole familiale dans laquelle on ressent l'esprit d'aviation. Tu aurais fait ce retex 2 ans plus tot, j'aurais surement été à Stratford haha

Je considererais toujours Cornwall pour le Multi IFR.
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Shepherd a écrit : 25 déc. 2023, 17:58 Retex très interessant, tu vas aider beaucoup de personnes à faire leur choix.

J'ai moi-meme completé ma formation dans une ecole usine comme Durham. Je regrette un peu de ne pas avoir choisi une ecole familiale dans laquelle on ressent l'esprit d'aviation. Tu aurais fait ce retex 2 ans plus tot, j'aurais surement été à Stratford haha

Je considererais toujours Cornwall pour le Multi IFR.
Bonsoir!

Retex très interessant, tu vas aider beaucoup de personnes à faire leur choix.

Je suis ravi de lire ça, j'en suis flatté même : c'est ma manière d'apporter ma pierre à l'édifice et de pouvoir aider le plus grand nombre à avoir des informations factuelles afin de pouvoir se lancer!

Je considererais toujours Cornwall pour le Multi IFR.

À voir comment les choses se goupilleront pour moi, mais si je ne peux pas le passer avec Stratford, je n'hésiterais pas à retourner à Cornwall.

Au passage, chose que j'ai oublié de préciser concernant les devis des écoles : afin d'avoir le tarif le plus bas, toujours prendre le Cessna 150 comme avion de référence dans les décomptes de chaque licence/rating
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Zoxinho
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Zoxinho »

Super retour,

J'ai pris plaisir à te lire car je suis passé par cette étape il y a quelques années mais à Montréal, je m'étais tourné vers une école familiale ou tout le monde se connaissait, avec un esprit vraiment ouvert et super agréable.
Je me souviens qu'il n'était pas rare que je reste des après-midi entière à discuter et échanger avec les autres élèves, instructeurs, maintenance etc...
Créer ces liens m'ont énormément servis lors de la poursuite de ma carrière !

Pour appuyer ton propos, j'avais fait mon PPL/CPL dans ma petite école et ensuite ME-IFR à Cornwall, j'avais vraiment aimé car il ne traine pas et si tu es prêt tu passes le tout en 2 semaines !

Bonne continuation et surtout prends du plaisir dans ta formation !
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Bonjour, merci pour ce message!
Zoxinho a écrit : 26 déc. 2023, 17:22Super retour,

J'ai pris plaisir à te lire car je suis passé par cette étape il y a quelques années mais à Montréal, je m'étais tourné vers une école familiale ou tout le monde se connaissait, avec un esprit vraiment ouvert et super agréable.
Je me souviens qu'il n'était pas rare que je reste des après-midi entière à discuter et échanger avec les autres élèves, instructeurs, maintenance etc...
Créer ces liens m'ont énormément servis lors de la poursuite de ma carrière !

Pour appuyer ton propos, j'avais fait mon PPL/CPL dans ma petite école et ensuite ME-IFR à Cornwall, j'avais vraiment aimé car il ne traine pas et si tu es prêt tu passes le tout en 2 semaines !

Bonne continuation et surtout prends du plaisir dans ta formation !
J'ai pris plaisir à te lire car je suis passé par cette étape il y a quelques années mais à Montréal, je m'étais tourné vers une école familiale ou tout le monde se connaissait, avec un esprit vraiment ouvert et super agréable.
Je me souviens qu'il n'était pas rare que je reste des après-midi entière à discuter et échanger avec les autres élèves, instructeurs, maintenance etc...
Créer ces liens m'ont énormément servis lors de la poursuite de ma carrière !


Je suis ravi de savoir que ces lignes t'auront permis de te remémorer de bons souvenirs!
De plus, j'ai bien conscience qu'un bonne attitude, un bon comportement et de bonnes relations sociales et professionnelles dans ce milieu peuvent ouvrir des portes par la suite (et quelque part, j'en bénéficie déjà grâce à l'aide que j'ai pu recevoir en privé)

Pour appuyer ton propos, j'avais fait mon PPL/CPL dans ma petite école et ensuite ME-IFR à Cornwall, j'avais vraiment aimé car il ne traine pas et si tu es prêt tu passes le tout en 2 semaines !

De mon côté, depuis un moment déjà, je travaille la ground school du PPL, grâce à ce site internet totalement gratuit et réalisé par un pilote de chez WestJet (très connu et actif sur AvCanada), Francis Hane :

http://www.freepilotgroundschool.ca/

Il ne me reste que le module de la météorologie et de la navigation à étudier, et je serais prêt à passer les examens blancs du PPL.
J'ai décidé de suivre les conseils de ceux qui recommandent de bien bosser et maîtriser toute la théorie avant de commencer à voler, plutôt que de commencer à enchaîner les heures de vol et finalement avoir du retard à cause de la théorie qui aura été négligée.

In fine, c'est la même logique que je compte appliquer pour chaque qualification/licence de la formation, ce qui devrait me permettre de pouvoir expédier le IR-ME si je devais le faire avec Cornwall

Bonne continuation et surtout prends du plaisir dans ta formation !

Merci beaucoup, j'en tire déjà une joie immense, et je pense que je partagerai sur le forum ma progression!
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Xerxes
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Xerxes »

Retex très intéressant avec de grandes qualités littéraires complétée avec des traits d’humour, j’ai explosé de rire à ce passage car je m’imaginais la scène, tu as refait ma journée, merci :lol: :

- Est-ce que l'été vous avez beaucoup d'orages dans la région?

Et la, il me sort une réponse époustouflante, qui me suivra jusque dans l'au-dela, le tout sur un ton cynique et moqueur (car oui, en plus de son apathie et désintérêt extrême, ce foutriquet me prenait de haut) :

"Vous savez, la météo est quelque chose d'imprévisible."

...

Météo France peut déposer le bilan et aller pointer au chômage...
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lucas1134
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par lucas1134 »

Hello !

Merci pour ton retour super intéressant !
Actuellement à Montréal, je m'interroge sur ou faire ma formation, tu réponds à tout un tas de questions sur l'Ontario et les écoles, c'est top !

Au plaisir de croiser du monde dans ce beau pays.
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Bonsoir, merci pour ces messages!

Petite mise à jour : j'ai passé l'examen de langue (Aviation language proficiency test) le 28 Décembre 2023, ou j'ai obtenu 6/6 en anglais.

Ensuite, lettre d'admission de Stratford Air Services reçue le 2 Janvier. J'avais demandé à Andy de me donner 2 ans de durée de programme, ce dernier a inscrit 26 mois de durée sur la lettre. C'est parfait, ainsi je vais pouvoir avoir un permis de travail post diplôme/PTPD de 3 ans, et ce même en terminant la formation bien avant les 26 mois! (Du moins je l'espère, et c'est mon but que de finir la formation le plus rapidement et efficacement possible)

Dans la foulée, j'ai lancé ma demande de permis étudiant le 3 Janvier, j'ai fait l'aller-retour à Paris le 5 Janvier pour les données biométriques/empruntes digitales, les résultats ont été reçus et validés par l'immigration canadienne le lendemain, soit le 6 Janvier.

Depuis, je suis dans l'attente, et bien que cela ne fait que deux semaines et qu'il faut 8 semaines apparemment pour l'administration afin de traiter les demandes, je commence à me faire des noeuds au cerveau de façon irrationnelle : j'ai peur de me faire recaler pour avoir "bricolé" mes antécédents concernant mes anciens employeurs (d'un côté, donner exactement de mémoire tous les employeurs que j'ai eu depuis mes 18 ans, connaître les dates exactes de début et de fin de poste... franchement je ne postule pas auprès de la DGSI ou de la CIA, qui va aller chercher la petite bête dans l'administration canadienne à ce sujet?), ou encore parce que j'ai fourni qu'un seul relevé de compte bancaire au lieu des 4 relevés demandés (pour le coup j'ai été maladroit, c'est uniquement par la suite que j'ai réalisé que j'aurais pu fusionner plusieurs PDF dans un seul et même fichier).
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airtractor
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par airtractor »

Super boulot merci pour tous tes commentaires!
rien n a changer depuis 25 ans, il y a toujours bcp d amateurisme dans les ecoles de pilotage ici pour vendre leur produits.
Courage pour la suite!
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Shepherd
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Shepherd »

Garde nous au courant de ta progression :)
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

@airtractor

Merci pour votre message, flatté de recevoir les compliments et l'approbation des anciens!

@Shepherd

Ça tombe bien, j'ai justement du nouveau sous le coude, et malheureusement pas nécessairement de bonnes nouvelles à annoncer!

Pas plus tard qu'hier soir (Mercredi 24 Janvier), je reçois un émail d'IRCC concernant ma demande de permis étudiant : Nous avons besoin que vous nous fournissiez des renseignements pour poursuivre le traitement de votre demande

Je me connecte à mon portail IRCC, je télécharge le courrier, et voici ce qu'il dit :

Image

L'administration, ce fléau...
Comment leur expliquer qu'une formation de pilote est en pay as you go, qu'il n'y a pas de prépaiement, de paiement à l'avance?
Enfin quoi, je ne suis pas le premier étudiant pilote étranger de l'histoire du Canada, je ne suis pas le premier dossier qui doit passer entre leurs mains! Je me serais bien passé de ce contretemps et de cette demande absurde!

Quoique, depuis le 1er Janvier 2024, malheureusement le gouvernement canadien semble complètement chambouler les règles concernant les permis étudiant : limitation des visas accordés, nouveaux documents à fournir, nouveaux montants minimums à avoir etc...

J'ai appelé l'école (Stratford) ce matin pour m'entretenir avec Andy : il va me faire une lettre qui expliquera à l'administration qu'il n'y a pas à payer les tuition fees à l'avance, que pour les pilotes, c'est un système de pay as you go
Aussi, je vais lui envoyer mes relevés bancaires, captures d'écran, screenshots, payslips pour qu'il puisse attester que je dispose de tous les fonds nécessaires pour ma formation ainsi que les dépenses courantes (loyer, nourriture, assurance etc...)

Et derrière, je vais envoyer tout ça (la lettre plus tous mes documents financiers) à IRCC.

Dommage, si seulement j'avais pu formuler ma demande de permis étudiant en Décembre 2023... Malheureusement moi ainsi que les futurs demandeurs de permis étudiant, il semblerait qu'on ait laissé filer le train, et que sur les 2 prochaines années, le processus soit beaucoup plus chiant et casse-tête.

Le seul point positif de tout ça : il aura fallu 20 jours à IRCC pour arriver à ma demande, soit 3 semaines, sachant que le site internet du gouvernement canadien annonce en ce moment un délai de 9 semaines d'attente pour gérer les demandes de permis étudiant.
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Champagne! Permis étudiant (enfin, la lettre d'introduction pour être exact!) reçu il y a quelques instants!

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(Au total, le processus aura duré quasiment moins d'un mois : demande de permis étudiant reçue par IRCC le 2 Janvier 2024, décision finale rendue aujourd'hui, le 31 Janvier 2024)

Il est temps de préparer le déménagement prévu en Mars et de finir la ground school PPL! (je termine bientôt la météo et attaque le dernier module, la navigation : ensuite, examens blancs sans discontinuer)
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NickFly
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par NickFly »

Super retour ! Je suis passé par 2 des écoles que tu as visitées. J’ai fait mon CPL à Durham et multi à Cornwall.
Mon expérience à Durham date un peu, c’était une bonne école à l’époque mais ça bien changé malheureusement... Pour Cornwall vas-y pour le MIFR.
N’hésite pas si tu as des questions ! Bon courage et profite à fond de la formation, profite du time building pour voir du pays et faire de long cross-country.
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

@NickFly

Merci beaucoup pour ce message!

N’hésite pas si tu as des questions !

Pour être franc, en ce moment je cherche surtout une recommandation de mécanicien auto à Toronto (ou aux alentours), que je pourrais amener avec moi lorsque j'irais essayer les Toyota Camry et Prius qui auront retenu mon attention sur Kijiji Autos!
Pour le reste, grâce à l'aide que j'ai pu recevoir ici et en privé, les choses avancent bien : mon billet pour Toronto est réservé, j'ai aussi trouvé (bail signé) une superbe collocation à 10 minutes en voiture de Stratford Air, en pleine campagne et à bon prix.

Je finis tranquillement la ground school, en parallèle je lis le FTM et FTGU et j'ai aussi une copie du TC AIM (que j'ai pu imprimer sur mon lieu de travail avec un copieur) si vraiment j'ai besoin d'en savoir plus et d'entrer dans les détails.

profite du time building pour voir du pays et faire de long cross-country.

Je n'ai pas envie de mettre la charrue avant les boeufs (sachant que je n'ai pas encore commené à voler), mais je pense et espère pouvoir faire mon time building aux États-Unis (par exemple avec Heading West à Torrance, sachant que le gestionnaire de l'école est présent sur Aeronet) et surtout en profiter pour voler autant que possible la nuit afin de ne pas être pénalisé par la suite dans l'évolution de ma carrière.

À ce propos, il y a à peine quelques jours, je lisais ca sur AvCanada :

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NovemberPapa
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par NovemberPapa »

Yep, essayez pendant votre mûrissement un max de cross country de nuit, le PIC night XC c'est le plus dur à avoir... Car si vous êtes embauchés direct en 705 sans ATPL, compliqué parfois d'obtenir les requirements PIC!
TCCA CPL - IR Group 1
FAA CPL - IR - CFI
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Bonjour/bonsoir à tous!

17H41 heure locale (soit 23H41 heure de Paris) au moment ou j'écris ces lignes, et après 3 jours sans voler pour cause de météo défavorable (et la même chose devrait se reproduire ce Dimanche), je me suis dit qu'il était temps de faire une petite mise à jour de ce topic - d'autant que ça me permet de faire une coupure avec la ground school.

C'est parti, tout ça du premier jet :

Enfin arrivé au Canada! Depuis le Lundi 25 Mars!

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Première chose importante à vous communiquer : le passage de l'immigration à Pearson.
Ayant suivi les recommandations du gouvernement canadien (IRCC), j'avais préparé un dossier papier avec les documents suivants

-Lettre d'introduction
-Lettre d'acceptation de mon école
-Preuve de fonds
-Contrat de la collocation ou je comptais m'installer (et ou j'habite en ce moment)
-Preuve d'assurance santé privée
-Autres documents prouvant que je comptais quitter le Canada au terme de mes études

Passé les premiers contrôles avec tous les voyageurs "ordinaires", et une fois le contrôle à la borne automatique noire effectué, j'ai été redirigé dans un bureau à part. Je tombe sur l'agent de l'immigration qui va se pencher sur ma demande de permis étudiant et me l'accorder ou pas...

Ça a duré 2 minutes, montre en main, sans quasiment un mot :

L'agent m'a demandé mon passeport, m'a demandé ma lettre d'introduction, a examiné les documents ainsi que son ordinateur.
Quelques coups de tampon, impression de mon visa étudiant, merci au revoir.

Pas la moindre question, pas le moindre examen de mes documents justificatifs, absolument rien!
J'imagine que c'est peut-être du au fait que j'ai un passeport français, ou alors j'ai simplement eu de la chance de tomber sur un agent blasé et débonnaire.

Mon arrivée au Canada a commencé sous les meilleurs auspices, passage de l'immigration en un temps record, et mes valises attendaient sagement que je vienne les récupérer.
(Toutefois, je n'incite absolument pas à ne pas apporter les documents demandés par IRCC, néanmoins ne soyez pas surpris donc si l'agent qui vous prendra en charge se contente simplement de votre passeport ainsi que de votre lettre d'acceptation)

Deuxième étape : la paperasse administrative (Ontario, pour les autres provinces, je ne saurais vous aider et j'imagine que les choses doivent être différentes)

Je vais ici surtout détailler comment récupérer son numéro de sécurité sociale canadien (le SIN), et procéder au changement du permis de conduire (troquer son permis français pour un permis de l'Ontario)

Pour la sécurité sociale, il faut se rendre à un bureau de Service Canada (et non pas Service Ontario, à ne pas confondre les deux agences!).
Je me suis rendu au bureau suivant, sans rendez-vous, que je recommande fortement :

5353 Dundas St W, Etobicoke, ON M9B 6H8, Canada

Si vous y allez avec votre propre voiture ou une voiture de location, il y a un Tim Hortons et un restaurant de sushis juste à côté, histoire de ne pas avoir à payer le parking.

Dans la file d'attente, un fonctionnaire vous demandera votre statut et de remplir une feuille de renseignements, ensuite vous serez admis dans les bureaux de Service Canada

À l'intérieur, il vous faudra remettre cette feuille que vous aurez rempli, et ensuite vous devrez patienter, le temps qu'un agent vous appelle.

Une fois pris en charge, il vous faudra lui remettre vos documents administratifs (j'admets que j'ai un trou de mémoire, mais dans le doute, mieux vaut apporter : passeport, visa étudiant - la feuille qu'on vous aura remis à l'aéroport) et ce dernier vous imprimera une feuille contenant votre numéro de sécurité sociale/SIN

1- Votre SIN est également votre numéro fiscal canadien
2- Faites très attention à ne pas communiquer votre SIN à n'importe qui!

D'ailleurs le fonctionnaire m'a aussi remis une brochure de sécurité concernant le SIN, contenant une liste des seules personnes/organismes habilités à vous le demander.

Au total, de mémoire ça m'a pris 2 heures, donc assez rapide comme démarche.

Concernant le permis de conduire :

J'ai essuyé pour vous les plâtres de se faire balader dans 3-4 Service Ontario différents avant de finalement trouver la bonne porte à laquelle frapper!

Ne perdez pas une seule seconde votre temps, voici la marche à suivre :

Pour échanger son permis de conduire, rendez-vous directement à cette adresse :

5555 Eglinton Ave W, Etobicoke, ON M9C 5M1

Sur votre droite, il y aura une espèce de zone commerciale, cherchez les bureaux de DRIVE TEST, c'est eux qui feront l'échange


Image

Image

Ne vous laissez pas duper par les inscriptions sur la vitrine : non, vous n'allez pas passer d'examen de conduite et OUI c'est bien ici, c'est eux qui feront l'échange de permis!

Quant à la procédure d'échange de permis, il vous faudra apporter votre passeport FR, votre permis FR et le RIR/relevé d'informations restreint, je n'ai pas eu besoin de leur donner le RII/relevé d'informations intégral (néanmoins je vous invite quand même à avoir sur vous aussi bien le RIR que le RII, sait-on jamais!)

Tout se fait en 10 minutes, sans prise de rendez-vous et d'ailleurs sur place on prendra votre photo (un petit coup de peigne en prévision donc).
Ensuite remise d'un papier qui fera office de permis provisoire en attendant de recevoir le vrai par la poste à l'adresse que vous aurez indiqué au préalable.

Dernière étape avant de rejoindre mon école et de commencer à voler : l'achat d'une voiture

Sujet bien vaste qui dépend du budget et des attentes de tout un chacun, mais en ce qui me concerne, je cherchais avant tout un modèle japonais et qui consomme le moins possible (de préférence une hybride).

Voici les conseils que je donnerais pour une personne qui voudrait acquérir un véhicule en Ontario :

-Ne perdez pas une seule seconde avec les car dealers, les concessionnaires d'occasion, ce sont des escrocs et des crapules de la pire espèce (et ne vous laissez pas enfumer par les faux avis Google achetés pour se donner une bonne image)

Passez donc par des annonces de particuliers, en l'occurrence Kijiji

-Je vous conseille de ne pas utiliser Kijiji Autos mais de passer directement par Kijiji : sur Kijiji Autos, impossible d'envoyer un message et de contacter le propriétaire du véhicule.

Lorsque je consultais les annonces de voiture, j'avais une liste de cases à cocher concernant les éléments qui m'intéressait avant de prendre contact avec le propriétaire :

-Rapport Carfax? Si oui aucun accident dessus, sinon no-go
-Véhicule rustproofed ou pas? Garé dehors ou bien dans un garage?
-Première/deuxième/troisième main?
-Pneus neiges et pneus toutes saisons inclus ou pas? (De préférence sur jantes/on rims)
-Véhicule safetied ou pas?

Dans tous les cas, même si le véhicule a son safety certificate (l'équivalent canadien de notre contrôle technique en France), toujours le faire examiner par un mécanicien.

Et pour ça, je vous recommande chaudement Kiwiz :

https://kiwiz.ca/

Sinon, bien évidemment, faire une première inspection du véhicule ainsi qu'un test de conduite, et pour ça, je me suis aidé de ce tutoriel en anglais (ne pas faire attention aux mots vulgaires/argot/raciste et autre, c'est franchement un très bon guide) : https://i.4cdn.org/o/1612409725966.jpg

Après toutes ces pérégrinations, il est enfin temps de parler de l'essentiel : la formation et l'école!

Je suis arrivé au Canada le Lundi 25 Mars et ce n'est que le Samedi 6 Avril que j'ai enfin pu commencer à piloter! (Eh oui, l'achat d'une voiture fut extrêmement chronophage, toutefois je suis content d'avoir pu trouver une excellente affaire qui risque d'être mon automobile pendant facilement une décennie!)

Après tous ces pavés épouvantables, quelques images pour le plaisir des yeux et de l'esprit!

Le salon de l'aéroport de Stratford, avec sa vue très agréable
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La salle de briefing

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Avec de très belles maquettes, notamment pour les connaisseurs, du Inflight 200 et du Gemini, les deux meilleures marques mondiales de maquettes en 1/200 et 1/400

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Deux maquettes d'Inflight 200 d'une époque malheureusement lointaine et révolue

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Et deux autres en 1/400 de chez Gemini : j'ai fini par adopter le Vickers VC10, que je prends systématiquement avec moi lorsque je suis en salle de briefing
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Puisque je suis sur une lancée "nostalgique", Stratford Air Services ne serait pas une école de pilotage digne de ce nom sans la cassette VHS de Top Gun!

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En ce qui me concerne : j'ai volé ce Samedi 6, Dimanche 7 Lundi 8, à raison de 2 vols par jour (un le matin et un l'après-midi, tout en restant à l'école entre les deux vols pour bosser la théorie) et ce Mercredi 10 Avril (un seul vol seulement, le matin).

Le premier jour, le Samedi 6 Avril, j'ai passé et obtenu le PSTAR ainsi que le ROC-A.

J'en suis rendu à 10 heures de vol, dommage que toutes ces annulations pour cause de météo ne m'ont pas permis d'être lâché solo dès ma première semaine, mais bon ce n'est qu'une question de jours!

D'ailleurs, le fait de voler deux fois par jour est absolument bénéfique : ça me permet de voir ma progression à vue d'oeil.
Le premier jour, j'étais totalement largué à la radio, l'instructeur faisait les communications à ma place et j'étais furieux contre moi-même.
Le lendemain, je prenais les devants et j'étais déjà beaucoup plus à l'aise, proactif, sans bégayer et en ayant une meilleure phraséologie.

Il en va de même concernant la géographie/topographie : au bout du deuxième jour, j'arrivais à me repérer géographiquement, à savoir ma position sur la carte, à repérer les villes et éléments au sol.

Bon, je pense en avoir assez dit, mais avant de finir cette mise au point et d'y poster quelques photos, je tenais à faire un aparté sur la leçon concernant les vrilles...

C'est absolument génial, fantastique, époustouflant!

Mais pourquoi personne ne m'a prévenu que la leçon sur les vrilles allait être aussi incroyable?!
Jamais je ne pourrais oublier ce moment, la première vrille effectuée par l'instructeur : la sensation d'avoir les organes qui remontent à la gorge, la chute, le nez qui pointe vers le sol, la terre qui remplit le pare-brise... C'était génial!

Durant la leçon on a bien du faire une dizaine de vrilles (sans prendre en compte celles que j'ai demandé en extra à mon instructeur, pour le plaisir), et j'en reviens toujours pas!

Honnêtement, même si il est trop tard pour moi, ce genre d'expérience est typiquement l'élément déclencheur, le déclic qui pousserait une personne à devenir pilote de chasse! Ou bien encore de faire de la voltige aérienne!

Merci de m'avoir lu, et pour finir, quelques clichés pris lors d'un vol en toute fin de journée :

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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Petite mise à jour, un mois après mon dernier message (14 Avril) : 35 heures de vol et l'examen écrit du PPL validé hier après-midi!

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Mon dernier vol remontait au Vendredi 10 Mai, j'avais décidé de m'arrêter à 35 heures de vol : à raison de deux vols par jour, en dépit des fréquentes annulations météo, j'ai fini par progresser rapidement, et j'allais commencer mes premières navigations. J'ai fait savoir à mon instructeur que j'allais faire une pause d'environ une semaine, histoire de d'abord passer l'examen écrit, avant de reprendre les vols et d'entamer la fin du PPL (car oui, une fois que les navigations seront effectuées et assimilées, viendra pour moi le moment de faire les examens blancs du test en vol).

En ce qui concerne la ground school PPL, encore une fois, je me permets de renvoyer vers celle de Francis Hane, pilote de ligne canadien qui a réalisé un excellent travail sur son temps libre durant la pandémie, pour nous offrir un travail de qualité, et de plus totalement gratuite :

http://www.freepilotgroundschool.ca/

Je vous conseille d'ailleurs de vous créer un compte YouTube (ou bien d'utiliser votre compte si vous en avez déjà un), afin que le visionnage des vidéos soit sauvegardé dans votre historique : pour passer l'examen écrit, il vous faudra prouver 40 heures d'études, or toutes ses vidéos cumulées ne font que 22 heures. Bien sûr, en visionnant les vidéos plusieurs fois, le chiffre des 40 heures est vite atteint, et derrière il vous suffira d'envoyer une capture d'écran de votre historique à Francis Hane (par e-mail) afin que celui-ci vous valide votre temps d'études.

En plus de sa ground school, je me suis servi du Flight Training Manual (disponible gratuitement sur internet - dont notamment sur le site Freepilotgroundschool) et j'ai acheté la dernière édition du FTGM/From the Ground Up, pour combler les quelques lacunes de la ground school gratuite.

Une fois les bases maîtrisées, pour les révisions et préparations à l'examen écrit, je me suis principalement servi de ces trois outils :

- La banque de questions de "The Wise Pilot" : https://thewisepilot.com/

Avantage : son prix imbattable, 15 dollars pour avoir 15 examens blancs, et énormément de questionnaires sur chaque module du PPL, afin de cibler un domaine précis sur lequel travailler.
En ce qui me concerne, je me suis servi exclusivement des 15 examens blancs.

Inconvénient : sur les 15 examens blancs, j'en ai effectué 11, et je dirais qu'il y a un bon 20-30% des questions qui sont toujours les mêmes et qui reviennent.
Lors des examens blancs, aux mauvaises réponses le site vous donne une correction et une explication concernant la bonne réponse, bon j'ai parfois eu le droit à des explications très hasardeuses ou bien très mal formulées (heureusement que des pilotes d'Aeronet - que je salue au passage - ont pu immédiatement me donner de meilleures explications!)

- La banque de questions de Nizus : https://www.nizus.com/en/

Avantage : 10 examens blancs offerts et comme pour The Wise Pilot, des questionnaires sur chaque module du PPL pour ceux qui veulent travailler uniquement certaines matières.

Inconvénient : le prix plus élevé par rapport à The Wise Pilot, et une durée plus courte dans le temps (dans mon cas j'ai pris la formule pour un mois)
Pour les personnes sur iOS/Apple, impossible de télécharger/ouvrir les pièces jointes des examens blancs, aussi bien sûr iPhone que sur iPad. Heureusement, ayant gardé mon ancien téléphone Android, j'ai pu finalement les ouvrir sans problème.

- Cet ouvrage, que je recommande chaudement : Canadian Private Pilot Answer Guide (la huitième et dernière édition en date) : https://www.pilotshop.ca/cdn-private-pi ... guide.html

Avantage : ce livre est un énorme QCM sur tous les modules du PPL, et contient énormément de questions pour chaque matière.
De plus, l'examen blanc proposé à la fin du questionnaire est à mon sens, en terme de difficulté et de question posées, ce qui se rapproche le plus de l'examen réel Transport Canada du PPL

Inconvénient : un seul examen blanc proposé à la fin du livre, pour 60 dollars, ça fait quand même assez cher
Aussi, pour chaque question, l'auteur, en plus de donner la bonne réponse, commente la question et les réponses proposées.
Dans 80% des cas, les commentaires sont bons, voire très bons (j'ai parfois été bluffé par certaines de ses explications qui m'ont permis d'apprendre en quelques lignes un concept important), mais malheureusement, parfois, on peut retrouver des commentaires de ce type

"Bon, la si vous ne connaissez pas la bonne réponse, tant pis pour vous, c'est du par coeur"
"La c'est simple : faut connaître les CAR par coeur"
"J'espère vraiment que dans la réalité, vous n'allez pas donner la réponse B"

Entre nous, payer 60 dollars pour avoir le droit à du cynisme, ou savoir que je suis naze et me faire vanner... ça fait quand même un peu cher!

Néanmoins je "chipote" : c'est de loin le support que j'ai préféré pour me préparer à l'examen. Comme je le mentionnais plus haut, de tous les examens blancs que j'ai pu passer, celui de Canadian Private Pilot est de loin le plus fidèle à la réalité.
J'ai l'impression que comme pour le code de la route en France, les examens blancs sur les autres plateformes (Nizus, The Wise Pilot, Pilottraining etc) sont volontairement plus difficiles que l'examen réel.

Quelque part, tant mieux : si vous avez 80-90% chez Nizus et la ground school de Harv's Air (Pilottraining), vous allez aisément survoler l'examen écrit réel du PPL (sans jeu de mots).

D'ailleurs, concernant l'examen en lui-même, il m'a fait penser à un PSTAR bis, finalement les questions posées étaient assez simples, aucune question piège, vicieuse ou bien excessivement difficile.

Pour en revenir à la lettre que j'ai posté plus haut et qui atteste la réussite à l'examen, à la deuxième page, on y trouve un compte rendu des questions ou la mauvaise réponse a été donnée :

Image

(Oui, je n'ai pas passé l'examen dans un centre Transport Canada, mais dans une école de pilotage habilité à faire passer les examens, d'ou le fait que j'ai pu demander à ce qu'on m'imprime une copie en français de mes résultats, histoire d'avoir un souvenir personnel)

Bon, mise à part mon égo qui en prend un coup (car je reconnais toutes les questions ou je me suis trompé, et sur la moitié d'entre elles, j'hésitais sur la bonne réponse et je savais que j'aurais dû écouter mon instinct - et dans certains cas, écouter la raison plutôt que mon instinct), l'initiative est louable : certes, ça ne dit pas exactement les questions sur lesquelles je me suis trompé, néanmoins c'est toujours mieux que de n'avoir aucun retour!

Maintenant que la partie théorique du PPL est terminée, je vais d'ores et déjà attaquer la ground school du CPL, et pour ce faire, je pense cette fois aller sur un support physique plutôt qu'une ground school en ligne.
Je pense en premier lieu aux ouvrages de Michel Culhane, néanmoins si je pouvais trouver quelque chose du même tonneau sans avoir à payer 300 dollars, j'en serais ravi!

Hors de question d'aller avec Harv's Air/Pilottraining : je sais que l'écrasante majorité des pilotes (dont ceux que je connais) s'en sont servis et la recommandent, mais pour moi, leurs diapositives sont imbuvables et les vidéos sont tout aussi indigestes.

Voila pour cette mise à jour, et afin d'égayer un peu ce très long message, quelques photos prises par votre serviteur!

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Un splendide Mooney Bravo ayant fait un arrêt à Stratford, immatriculé C-GQQQ (facile à retenir!)

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Concernant les maquettes : les anciennes ayant disparues (celles que j'ai pu montrer, le 727, le DC-9 etc...), la salle de briefing était assez vide et triste sans les maquettes.
J'ai décidé d'y remédier en y apportant les miennes : ça n'échappera à personne que j'ai une affection pour VARIG, le Brésil, les anciens avions de ligne (quoique au Canada, on a encore des compagnies qui opèrent le 737-200 et le 767-200!)
Quant au 737 de Qantas, c'est simple : souvenir des deux années ou j'ai vécu et travaillé en Australie, et ou j'ai beaucoup voyagé sur les 737 australiens.

D'ailleurs, j'ai même eu la chance de croiser ce 737-800 et sa livrée spéciale "Mendoowoorrji", en 2021 (photos prise par mes soins) :

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razine75
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par razine75 »

Fine Air a écrit : 16 janv. 2024, 21:11 Bonsoir, merci pour ces messages!

Petite mise à jour : j'ai passé l'examen de langue (Aviation language proficiency test) le 28 Décembre 2023, ou j'ai obtenu 6/6 en anglais.

Ensuite, lettre d'admission de Stratford Air Services reçue le 2 Janvier. J'avais demandé à Andy de me donner 2 ans de durée de programme, ce dernier a inscrit 26 mois de durée sur la lettre. C'est parfait, ainsi je vais pouvoir avoir un permis de travail post diplôme/PTPD de 3 ans, et ce même en terminant la formation bien avant les 26 mois! (Du moins je l'espère, et c'est mon but que de finir la formation le plus rapidement et efficacement possible)

Dans la foulée, j'ai lancé ma demande de permis étudiant le 3 Janvier, j'ai fait l'aller-retour à Paris le 5 Janvier pour les données biométriques/empruntes digitales, les résultats ont été reçus et validés par l'immigration canadienne le lendemain, soit le 6 Janvier.

Depuis, je suis dans l'attente, et bien que cela ne fait que deux semaines et qu'il faut 8 semaines apparemment pour l'administration afin de traiter les demandes, je commence à me faire des noeuds au cerveau de façon irrationnelle : j'ai peur de me faire recaler pour avoir "bricolé" mes antécédents concernant mes anciens employeurs (d'un côté, donner exactement de mémoire tous les employeurs que j'ai eu depuis mes 18 ans, connaître les dates exactes de début et de fin de poste... franchement je ne postule pas auprès de la DGSI ou de la CIA, qui va aller chercher la petite bête dans l'administration canadienne à ce sujet?), ou encore parce que j'ai fourni qu'un seul relevé de compte bancaire au lieu des 4 relevés demandés (pour le coup j'ai été maladroit, c'est uniquement par la suite que j'ai réalisé que j'aurais pu fusionner plusieurs PDF dans un seul et même fichier).
Meci beaucoup pour cette initiative!

Questions :

1) Le fait que Andy t'ait fait une lettre où il mentionne une durée de formation de 26 mois ça veut dire que tu vas suivre une formation en intégrée chez eux ou y a pas vraiment de intégrée / modulaire dans ton école?


2) Tu as dû faire un virement avant pour rassurer l'école et obtenir cette "lettre d'admission mentionnant la durée de la formation"?

3) Le paiement se fait comment dans ton école? Tu avances la somme totale du PPL (~15 000 CAD) tu fais ta formation et puis pareil pour les autres certifications ou tu dois payer toutes les certifications (PPL, CPL etc) d'un coup (~80 000 CAD) ?
[/b]

Je te remercie d'avance,
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Bonjour à tous!

Après un été absolument vide et morne, enfin un peu de mouvement et de bonnes nouvelles!

Tout d'abord, le 20 Août, j'ai enfin pu passer mon examen en vol du PPL - et décrocher mon PPL par la même occasion!

Il faut dire aussi que j'étais prêt depuis fin Juin... ma longue nav solo a été effectuée vers la fin du mois de Juin, j'avais accompli tous les exercices du Flight Training Manual - la formation était en soi terminée, mais malheureusement un enchaînement de mauvaises circonstances ont retardé de deux mois le test en vol :

1/ La météo. Au bout du compte, depuis le début de ma formation j'ai du perdre un mois et une semaine en annulations météo si je cumule tous les jours ou les conditions ne me permettaient pas de voler.
2/ Mon instructeur qui, vers la toute fin de ma formation, a complètement changé d'attitude et m'a fait perdre du temps et de l'argent (j'ai bien du faire 10 heures de vol au minimum de révisions superflus), sans parler de son désintérêt total pour ne pas en dire plus. Heureusement que à l'instant ou j'en ai parlé à Andy, j'ai été affecté à un nouvel instructeur bien plus sympathique, appliqué et intéressé dans son travail.
3/ Le fait que absolument aucun examinateur agréé Transport Canada n'était disponible durant tout l'été, pour venir à Stratford et faire passer des examens : il m'a fallu attendre le retour de vacances de l'un d'entre eux vers la mi-Août afin d'espérer voir la lumière au bout du tunnel.

Au final, ce qui aurait dû être réalisé en Juin avec 65 heures de vol, s'est prolongé jusqu'à fin Août avec 80 heures de vol et des poussières.

Néanmoins, tout ce temps (ou plutôt cet été) n'aura pas été totalement perdu : j'en suis quasiment à 60% de ma ground school CPL couverte sur Pilottraining, il va bientôt me rester les deux gros morceaux à étudier (météorologie et navigation) avant les examens blancs, j'espère boucler tout ça dans les mois qui viennent.

Puis bon, je ne vais pas m'éterniser en jérémiades non plus, je suis heureux d'avoir enfin pu passer le PPL et de savoir que je vais de nouveau passer à la vitesse supérieure et accélérer mon training : cette semaine il m'a fallu 3 jours pour faire mes 5 heures d'instrument avant de commencer les vols de nuit; à raison de deux vols par jour.

D'ailleurs, je reviens la-dessus : il me semble que dans mes anciens messages, j'en ai déjà fait mention, mais je le recommande fortement; c'est subjectif certes, et tout le monde n'en est pas forcément capable, mais voler deux fois par jour, c'est l'idéal pour progresser vite et bien. Un premier vol, une pause de 2/3/4 heures pour faire une coupure, assimiler, faire de la ground school et repartir ensuite pour le deuxième vol, de quoi avoir une bonne journée pleine et productive.

Autre recommandation : Uflymike, je me fais leur promoteur bénévole à 100%, je ne regrette pas une seule seconde mon achat!

https://www.uflymike.com/shop/harmony-a ... ,34,26,155

Depuis ma première heure de vol, j'ai toujours utilisé le kit Harmony (je n'ai pas pris la version pro) avec mon Bose QC35 II, et je ne regrette pas une seule seconde, je n'ai jamais eu le moindre souci avec le microphone ou mon casque, que ce soit pour transmettre ou bien pour recevoir, l'ensemble fonctionne à merveille.
Malheureusement, de nos jours le QC35 II n'est plus fabriqué et disponible neuf à la vente, mais on peut très facilement le trouver en occasion pour un prix absolument dérisoire, ce qui fait que pour 400 euros, on peut avoir un QC35 II + micro qui n'a absolument rien à envier à un A20 qui lui, coûte facilement 1000 euros

(Surtout, et ce n'est que mon avis subjectif, je n'ai jamais vraiment admis ce concept de payer très cher un casque d'aviation plus imposant, qui ne me servirait que à bord des avions, au lieu du Uflymike - ou autre solutions du même type comme Avee - qui lui, une fois le vol terminé, me permet d'utiliser mon QC35 II avec tous les autres appareils de la vie quotidienne)

Est-ce que j'ai d'autres recommandations qui me viennent en tête? Pour l'instant non, donc afin d'égayer un peu mon message, je vais y poster quelques photos!

Commençons tout d'abord par ma longue nav en solo, qui a consisté en les étapes suivantes :

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Décollage de Stratford pour aller à Sarnia, pause de 15 minutes à Sarnia pour obtenir un coup de tampon, départ de Sarnia pour St Thomas (tiens, tiens, tiens, comme on se retrouve!), rebelote 15 minutes de pause pour un coup de tampon, ensuite direction Kitchener pour un touch and go et retour vers Stratford

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J'ai vraiment eu de la chance avec la météo ce jour-la, un air calme, une bonne visibilité, pas de cumulus sur ma route
D'ailleurs, très vite en allant vers l'ouest, les rives du Lac Huron apparaissent et j'ai été très agréablement surpris de voir que ses eaux sont absolument splendides!

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Aéroport de Sarnia en vue, et de l'autre côté de la rivière Sainte-Claire, les États-Unis d'Amérique (le Michigan pour être précis, ancienne Nouvelle-France mais bon, je digresse!)

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Je l'ignorais (et probablement que vous l'ignoriez aussi), mais visiblement KLM a un Cessna basé à Sarnia! Ils sont partout ces Bataves!

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Pendant quelques instants, durant la montée initiale, alors que je suis au-dessus du Lac Huron, j'ai davantage la sensation d'être aux Caraïbes que au Canada! C'était l'un de mes moments préférés de ma longue nav!

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Direction le sud-est vers St Thomas, pour de bonnes retrouvailles

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D'un lac à l'autre, cette fois-ci il s'agit du Lac Erie, qui malheureusement est moins "attrayant" que le Huron et ses eaux turquoises!

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Je n'ai malheureusement pas pu prendre de photos à l'approche et l'atterrissage à St Thomas, car il y a eu un micmac entre moi, un autre avion à l'approche et la personne au sol (UNICOM) qui nous a recommandé d'utiliser la piste 03, ce que j'ai décidé de faire (suivre la recommandation) tandis que l'autre avion dans les airs a décidé de se poser en 27... je ne pouvais pas me permettre d'être distrait à prendre des photos.
Au final, je me suis posé en premier en 03, j'ai pu traverser la 27 et dégager alors que l'autre était encore en vent arrière pour la 27; et c'est que une fois stationné que j'ai pu commencé à prendre des photos... et quelle surprise que de stationner à côté d'un Dash 8!

D'ailleurs, ce Dash 8 C-GHHX, a une histoire intéressante!

https://www.planespotters.net/airframe/ ... jet/epw7wo

Il a été fabriqué en 2019/2020 et était censé être livré en Inde pour Spicejet, or le COVID étant passé entre temps, l'avion n'a manifestement jamais été livré, et depuis tout ce temps, ce Bombardier attend sagement au Canada...

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Mais bon, je pense que il n'est pas à plaindre, vu ses autres frères qui eux sont directement cannibalisés (dont un certain nombre d'anciens européens - LOT en l'occurence)

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Toujours plus d'avions en storage ou bien cannibalisés, d'ailleurs l'une des pistes de St Thomas est fermé à cause de ces avions

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Bon, c'était l'occasion pour moi d'obtenir mon coup de tampon et de retourner dans la première école qui m'avait offert un accueil absolument misérable!
Tout d'abord, évidemment l'instructeur qui m'avait reçu en Octobre 2023 n'y travaillait plus, il en va de même pour le dispatcher à l'accueil... ceci étant dit, je ne sais pas si c'est mon avis qui est biaisé, si vraiment deux fois de suite je m'y suis rendu au mauvais moment; mais même ce jour-la, lorsque je me suis présenté pour faire tamponner mon carnet d'heures de vol, la personne à l'accueil était d'une nonchalance...

Bref, moi et cette école, ça ne marchera jamais, ainsi va la vie.

Allez, mon Cessna redémarre face au Bombardier abandonné, et direction Kitchener pour la dernière étape!

Précision importante : les images qui vont suivre ne datent pas du jour de ma longue nav, mais d'un autre jour ou je me suis rendu à Kitchener-Waterloo (lors de ma longue nav, je n'ai pas pensé à prendre des photos étant donné que je m'étais déjà rendu à Kitchener plusieurs fois)

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(Tic-tac, tic-tac, tic-tac avant l'inéluctable pour Flair)

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Afin de ne pas poster un message aussi long qu'un fuselage de DC-8 Super 60, je vais terminer ce premier post ici!
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Fine Air
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Re: Flight schools en Ontario : compte-rendu de ma visite

Message par Fine Air »

Deuxième message :

Un compte-rendu que j'ai rédigé à la suite du passage du test en vol du PPL, qui a eu lieu la semaine dernière.

Mardi 20 Août 2024

Bon! Tout d'abord il faut savoir que ça avait mal commencé, le petit stress lancinant qui me suivait depuis le début de la journée m'a fait faire gaffes sur gaffes...
Tout d'abord, je me suis emmêlé les pinceaux : mon examen commençait à 16 heures, la partie au sol devait durer de 16 à 17 heures, et ensuite, un avion était réservé à mon nom de 17 heures à 20 heures.

Problème : de mon côté, je pensais à tort que l'examen entier (partie au sol inclus) commençait à 17 heures!
Toute la journée, j'étais à l'aéroport de Stratford, à réviser, à essayer de me distraire pour penser à autre chose; et à partir de 15 heures, je décide tranquillement de finir de compléter mon log de navigation (à savoir prendre la météo, les vents, trouver la pression altitude, densité altitude, TAS/CAS/IAS, true track/magnetic track/magnetic heading etc) ...

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vois, à 16 heures 00, arriver dans la salle de briefing, mon examinateur :

"Bonjour! Vous devez être James?
- Oui! Et je suppose que vous êtes Laurence?
- Exactement! Alors, vous êtes prêt? (il regardait ma table avec la carte VNC et tous mes documents étalés)
- Eh bien, il n'est que 16 heures, mais je pense que d'ici 17 heures j'aurais tout fini
- ... l'examen commence à 16 heures pourtant
- Vous voulez dire à 17 heures? Sur Flyaway (la plate-forme de réservations de nos vols), mon créneau est à 17 heures
- Oui, mais la partie théorique elle, elle est prévue à 16 heures!

Eh merde... dire que j'ai passé 3-4 heures à me la couler douce...
Pour ma défense, c'est vrai que Andy m'avait précisé que l'examen commençait à 16 heures, mais j'ai été induit en erreur par le bloc réservé à partir de 17 heures!

Résultat : Laurence me dit de prendre mon temps pour terminer mes préparatifs, je lui répond qu'il me faut 10 minutes pour tout finir (au final il m'en aura fallu 35...) et le stress aidant, j'oublie de renseigner un tas de choses : mes distances d'atterrissage, les tracks et headings de mon deuxième log de navigation (ça j'ai encore du mal à y croire, comment j'ai pu oublier de préparer ça la veille...), plusieurs cases du plan de vol ou il manquait des informations importantes (endurance, durée des vols, vitesse de croisière).

J'essaye de mon mieux pour aller vite sans me précipiter et bâcler les choses, et vers 16H30, je signale à Laurence que j'ai fini et que l'on peut commencer l'examen.

Sur ma table, j'avais tout d'aligné et de prêt : VNC, iPad ouvert sur NavCanada avec METAR/TAF/NOTAM/PIREP/GFA/turbulences et icing et vents en altitude (j'utilise la station de Pearson et de Wiarton pour cette information - les vents en altitude ), prévisions pour mes terrains de destinations et mes deux terrains de déroutement; logs de navigation, masse et centrage, plan de vol, journey logbook avec post-it aux différentes pages pour retrouver les informations importantes (dernière maintenance, dernière révision de l'ELT, du pitot et du compas), tous les documents de l'avion correspondant à l'acronyme AROWJIP

On commence par la vérification de mes papiers : licence médicale et licence de student pilot, une fois cette vérification faite, Laurence commence par me présenter minutieusement le déroulé intégral de l'examen.
Très sincèrement, je sais que tout le monde le répète en permanence, sur tous les toits : mais LISEZ le Flight Test Guide, tout est écrit dedans, c'est le scénario, le déroulé de l'examen à la virgule près. D'ailleurs Laurence n'a fait que suivre ce guide à la lettre et n'a absolument rien oublié; j'ai été testé sur absolument tout ce qui se trouve dans le FTG.

Ceci étant dit, la majeure partie du jeu de questions/réponses concernait notre vol du jour : je dirais que 90% du temps passé au sol et des questions concernaient absolument tout ce qui pouvait toucher le vol : pourquoi avoir choisi telle route? Pourquoi cette altitude? Expliquez comment vous avez déterminé vos vitesses TAS/CAS/IAS. Qu'en est-il de la météo sur notre trajet, à notre arrivée? Quels espaces aériens allons-nous traverser durant notre vol? Est-ce que notre altitude est suffisante par rapport à la MEF? Notre premier aéroport est dans quelle classe d'espace aérien? Contrôlé ou uncontrolled? et ainsi de suite

(Concernant le vol : Stratford à Muskoka, 30 minutes de pause à Muskoka puis Muskoka à Oshawa)

Pour le coup, même si j'avais ce léger stress constant dans les tripes, j'étais bien préparé et je savais "défendre" et expliquer chacun de mes choix, sans hésitation, en prenant mon temps pour écouter les questions posées et pour répondre.
Très important : surtout ne pas hésiter à demander à répéter ou bien à reformuler si jamais une question paraît difficile à comprendre.

Une fois cette première étape de faite concernant le vol du jour (examen de la carte VNC, de mes log de navigation, du weight and balance etc...), arrive la deuxième partie, plus courte et plus rapide : la partie "théorique", avec d'abord un examen et des questions sur les documents AROWJIP, ensuite sur le journey logbook (il faut montrer et expliquer à l'examinateur que notre avion est en état de vol).

Enfin, des questions "au hasard" de culture générale sur l'avion : citez-moi vos vitesses Vx, Vy et à quoi elles servent? Idem pour Va.
Expliquez-moi comment fonctionne le fuel system de l'avion? (on est libre d'aller au tableau pour le dessiner si nécessaire)

La c'est simple : c'est du par coeur (et aussi comprendre ce que l'on apprend par coeur derrière), c'est binaire, soit 0 ou 1; soit on sait la réponse ou alors on ne la sait pas.

Toujours dans le même sujet, deux questions d'urgence au hasard :

- Panne d'alternateur
- Feu moteur en vol

Pareil, sans hésitation je récite les étapes des checklist d'urgence que j'avais appris par coeur, et une fois les questions aléatoires terminées, Laurence me fait un récapitulatif de la partie en vol qui va commencer et de la façon dont le vol/examen va se dérouler, de la distribution des tâches (il sera le PIC même si ce sera moi aux commandes la majeure partie du temps).

Une fois les choses au clair, je demande à Andy de ravitailler l'avion, on signe la planchette à l'accueil (après 4 mois je n'ai toujours pas retenu le nom de ce log que l'on signe à l'accueil avant chaque vol...) et l'on se rend à l'avion.
Je fais ma visite prévol comme à mon habitude, vérifie et draine le carburant, et étrangement Laurence ne me pose pas la moindre question durant la prévol - il s'est simplement contenté de m'observer.

Par contre, il a fallu que je lui explique comment entrer dans le Cessna, ouvrir la porte, ajuster son siège... chose qui me paraissait être du bon sens (aucune différence entre monter dans une voiture et un 150!), mais je ne pense pas que ça m'ait pénalisé!

Une fois à bord, je commence par son briefing en premier (ne pas oublier de citer les points clefs que l'on doit énumérer au passager) et j'attaque tranquillement la lecture des checklists : c'est la que la partie "théâtrale" commence, un peu comme lors de l'examen du permis de conduire; bien lire lentement et à voix haute chaque élément de la checklist, bien faire les mouvements avec les mains (par exemple, "carb heat off", toucher du doigt la manette), et la tête (notamment lors de la vérification du débattement des commandes de vol)... et même en vol de façon générale, avant chaque virage, regarder dehors en tournant bien la tête, à gauche, à droite et dire "clear to the left, clear to the right"... quoique je suis plutôt injuste en disant que c'est du théâtre, étant donné que ce sont de bonnes habitudes et pratiques à avoir.

Mise en route, roulage lent et aussi précis et constant que possible, essais moteur, Laurence me demande de réaliser un short field takeoff, je lui fais un briefing décollage avant de passer le point d'arrêt et de rouler sur les pistes.

On décolle, et j'étais bien parti pour continuer la montée à Vx jusqu'à 3500 pieds (mon altitude de croisière pour le vol entre Stratford et Muskoka) jusqu'à ce que Laurence, amusé, me dit "Dis-donc, il est vachement haut l'obstacle que l'on doit franchir!". Je ris un peu tout en m'excusant, et je continue la montée à Vy (68 kts).

TOC atteint, il me faut quelques minutes pour rejoindre mon set heading point et commencer ma navigation (en l'occurrence, la ville de Wellesley, à quelques nm de CYSA), une fois au-dessus de Wellesley, je fais mes 5T et la navigation commence. À mon premier checkpoint (une route qui fait une sorte d'énorme chicane à l'est de Linwood), je révise ma ground speed et mon ETA, on poursuit encore quelques minutes la navigation et Laurence m'annonce que la partie navigation est terminée, me donne un cap à suivre et la partie "exercices en vol" va commencer.

C'est donc parti pour les 5S :

- Slow flight (par contre, je ne me rappelle plus si j'avais fait l'exercice avec ou sans volets)
- Steep turns (un dans chaque direction)
- Stalls (power off sans volets et power on avec flaps 20)
- Slips (garder 70 kts avec le moteur idle et suivre une route)
- Spiral recovery

Une fois les 5S terminées, une fois les 3000 pieds atteint, Laurence me dit "Température d'huile qui augmente, pression qui diminue", il ramène la manette de gaz sur ralenti et c'est le signal annonçant le commencement de l'exercice redoutable (redoutable dans le sens ou c'est celui qui cause le plus grand nombre d'échecs à l'examen) : le forced landing

Alors, la manoeuvre fut un sans faute, à un détail près, et quel détail...
j'avais trouvé le champ parfait pour me poser, mais au fur et à mesure que je me rapproche, je me rends compte que l'avion accélère et ne descend pas autant que je le souhaite : heureusement que je vole sur un Cessna 150 et que je peux sortir 40 degrés de flaps pour plonger à 70 noeuds (qui se trouve être la vitesse limite pour l'exercice, sachant que je suis censé faire tout l'exercice à 60 kts).
J'avais complètement oublié de prendre en compte la direction du vent dans le choix de mon terrain, ce qui fait que j'ai tenté de me poser avec un magnifique vent arrière! Je dois admettre que si je n'étais pas sur un Cessna 150 avec 40 degrés de flaps, j'aurais largement dépassé les deux tiers du champ avant de me poser, ce qui aurait été éliminatoire.

Bon, fort heureusement je réussis le forced landing avec un 2 sur 4, et l'examen suit son cours, Laurence reprend les commandes et me demande de fermer les yeux et de baisser la tête pendant quelques minutes, puis une fois au-dessus de Conestoga Lake, je peux de nouveau ouvrir mes yeux : l'exercice de déroutement commence, je dois trouver ma position sur la carte et me dérouter à Monkton, qui se trouve à l'ouest.
Il me faut moins de 5 minutes pour faire mes tracés sur la VNC, estimer la distance, la consommation, et l'ETA, et rebelote : 5T et direction Monkton.

Afin de pimenter les choses : Laurence me propose un scénario, couche de nuages overcast à 2100 pieds, je ne peux donc pas voler plus haut (sachant que je me trouve dans une zone géographique ou le sol est environ à 1000 pieds ASL), ce qui va rendre le repérage visuel un peu plus compliqué.

Problème, au bout de 6 minutes, j'étais censé avoir atteint mon checkpoint à mi-distance de parcours (en l'occurrence Listowel, qui théoriquement devrait se trouver sur ma droite, à quelques nm), or je me retrouve à quasiment survoler Listowel, alors que selon le tracé de mon track sur la VNC, j'étais censé me trouver éloigné et parallèle à Listowel, pas en train de survoler la ville...
Est-ce que c'est le vent qui m'a fait dériver? Ça n'a pas de sens : je vole vers l'ouest en venant de l'est, et le vent est du nord; si le vent m'avait fait dériver, je me serais retrouvé vers le sud (éloigné de Listowel donc), et non pas vers le nord!

Je reste donc confus quant à la raison de mon écart : fort heureusement, à partir de Listowel, je finis par raccrocher une route qui mène à Monkton, je simule un appel au FISE de London pour annoncer mon intention et réviser ma position + ETA

Une fois Monkton atteint, je ne me rappelle plus de l'exercice qui a suivi : soit le vol aux instruments avec le hood sur la tête, ou alors le precautionary landing...

Dans tous les cas, le vol aux instruments était d'une simplicité enfantine : voler pendant quelques minutes en maintenant un cap et une altitude, un virage à 180 degrés tout en maintenant l'altitude et c'est reparti pour quelques minutes dans la direction opposée. Avant de finir, Laurence reprend les commandes, met l'avion dans une position unusual (en l'occurrence j'ai eu le droit à un deuxième spiral dive), je reprend les commandes pour le recovery et fin de la partie aux instruments, assez simple et rapide au bout du compte.

La fin de l'examen se rapproche, et il ne me reste plus que le precautionary landing à faire : on est pas pressés par le temps, l'air est calme, il n'y a pas de trafic dans la zone donc aucune raison de me précipiter sur cet exercice.
Laurence me demande de choisir une zone appropriée, je choisis un champ assez long et prend mon temps (donc pas de Pan Pan lors des 3P et pas besoin de se précipiter la manoeuvre), high pass et low pass, configuration correcte (60 kts et flaps 20), je n'oublie rien, les deux passages effectués, je me présente pour un circuit classique, il ordonne le overshoot en courte finale et l'exercice est terminé.

L'examen touche à sa fin! Cap sur Stratford, toutefois je vais devoir faire un stop and backtrack : je dois encore être évalué sur deux techniques d'atterrissage et une technique de décollage supplémentaire.

La aussi, vu que j'ai accompli l'essentiel, le stress est retombé, je prends mon temps, le premier atterrissage sera un short field landing, je n'oublie pas le briefing en vent arrière, touchdown, retraction des volets tout en freinant fort, c'est dans la boite.

Pendant que je backtrack la piste, je ressors ma pre take off checklist pour la relire depuis le début au moment de m'aligner (Laurence sera très satisfait de ce détail et me complimentera par la suite lors du debriefing), puis le dernier décollage sera un soft field take off suivi d'un soft field landing.

Idem, briefing adéquat pour le décollage ainsi que l'atterrissage durant la vent arrière, full stop landing; comme au moment du départ, j'en profite pour taxi lentement mais sûrement vers le parking principal, je stationne le Cessna à côté du TBM qui s'est posé plus tôt à Stratford, et l'examen est terminé après quasiment 2 heures de vol et une heure au sol!

Très sincèrement je n'ai pas vu le temps passer, au moment de couper le moteur, je me dis que ma performance était "ok", correcte mais sans plus, de quoi obtenir un 12/20. Sans que je lui adresse la parole, Laurence me dit "Habituellement, je ne dis jamais rien lors du trajet à pied entre l'avion et la salle de briefing, mais sincèrement c'était un bon vol"

Bon... c'est de bon augure dans ce cas! Une fois à l'accueil, je rends la planchette, les documents de mon avion, je prends place dans la salle de briefing, et Laurence ainsi que toute l'équipe sont assis autour d'une table (il était 20 heures et des poussières, il y avait Andy et les deux instructeurs de l'école), en arc de cercle, autour de moi.

Ils se jettent des coups d'oeil, ça sourit : félicitations; j'ai réussi l'épreuve en vol!

Le debriefing aura duré une demi-heure environ, ou Laurence commence d'abord par me donner son appréciation générale. Très sincèrement, il a eu des mots, des compliments que je n'arrive pas à réecrire tant ils sont positifs à mon égard (et ça me gêne, je ne voudrais absolument pas passer pour quelqu'un d'arrogant sachant que j'ai pas eu l'impression d'avoir réalisé une performance exceptionnelle).

Il revient ensuite sur la totalité de l'examen, en commençant d'abord par la partie au sol, puis ensuite la partie en vol, il m'explique les quelques fautes que j'ai pu réaliser à gauche à droite; et je finis par avoir le fin mot de l'histoire concernant l'exercice de déroutement...

J'avais oublié de recaler mon HSI avec mon compas! (Toujours penser à recaler son HSI toutes les 15 minutes)
Il y avait un écart d'une vingtaine de degrés selon Laurence, raison pour laquelle je m'étais retrouvé au-dessus de Listowel!

Pour le reste, parmi les points à améliorer, il y a une chose qui me surprend énormément, car je n'en avais même pas conscience : j'utilise quasiment jamais le palonnier pour l'approche et l'atterrissage (bien évidemment, hors arrondi et manoeuvre de décrabage), selon Laurence, durant la totalité de l'examen, que ce soit lors des tours de piste, ou même lors du precautionary landing, j'utilise uniquement mes ailerons, jamais le rudder pour corriger ma position...
Je garde ça bien en tête pour mes prochains vols et afin de rectifier la chose, sinon toute l'équipe est confiante pour la suite de ma formation, pour le CPL et les ratings à venir!

Je règle mes factures ainsi que Laurence, derniers remerciements, dernières poignées de mains et il est quasiment 21 heures : la fin d'une très longue journée qui se conclue en beauté; j'ai mon PPL et je vais pouvoir attaquer le night rating et surtout le time building!

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