Merci pour ton témoignage Rémi !
Dirais-tu que tu as grandement amélioré tes performances avec le temps, ou bien que c'est vraiment la période (d'embauche ou de gel des recrutements) qui fait (presque) tout ?
Modérateur : Big Brother
Merci pour ton témoignage Rémi !
Une sage décision, qui montre bien que l'enthousiasme ne suffit pas, une bonne dose de bon sens et de pragmatisme est également indispensable.rem_s a écrit : ↑10 oct. 2024, 15:32
2012 : troisième essai cadets Flybe. Ce coup-ci, ça passe enfin ! Mais l’euphorie est de courte durée. La compagnie va très mal, on parle de licenciements à venir et d’arrêt des programme cadets. Que faire ? La formation est une MPL, avec une école néerlandaise qui ne m’inspire pas, et il faut payer les 100’000 euros le premier jour. J’arriverais à les obtenir, mais au prix d’un montage financier bancal et mortifère. La mort dans l’âme, je décide que c’est trop de risques et je me retire du programme au dernier moment…
Félicitations !tecnamp2002 a écrit : ↑02 août 2025, 15:18 @Sam73 merci, j’ai vraiment hâte, je suis sûr que je vais m’amuser et profiter à fond de chaque moment !![]()
tecnamp2002 a écrit : ↑01 août 2025, 08:58 Mon chemin pour devenir pilote
Depuis tout petit, j’ai toujours rêvé d’être pilote. Mon père, qui avait volé dans sa jeunesse, m’a transmis cette passion dès l’enfance en traînant sur les salons et à l’aérodrome.
Après un bac S obtenu en 2012, mes profs m’avaient découragé à faire une prépa, me jugeant « pas assez fort en maths ». Je me souviens même qu’on m’avait conseillé un BTS Hygiène et sécurité, je voulais être pilote et tout le monde le savait !! Dans ma classe 20 élèves sont allés en médecine, 10 en prepa, 2 ailleurs et il y avait moi, avec ce rêve … On me mettait des bâtons dans les roues, impossible à ce moment là .. Je ne voulais pas faire une formation intégrée et faire faire un emprunt de 120 ou 130K€ à mes parents et avant tout, je voulais tenter toutes les formations gratuites possibles ! Il faut noter que, ma mère avait une peur bleue de l’avion alors quand je lui demandais si je pouvais aller voler, c’etait compliqué…. Et évidemment cher !
Alors, de 2012 à 2014, j’ai fait un DUT tout en passant la sélection EPL/S… ratée. Motivé à ne pas abandonner, j’ai tenté ma chance à nouveau en prépa ATS en 2014-2015, mais encore une fois, sans succès.
En 2015, j’intègre finalement une école d’ingénieur à Toulouse en apprentissage. C’est pendant ces années que je décide de me payer mon PPL et d’apprendre à voler à Lasbordes, complètement indépendant financièrement. Je me souviens m’être fixé le budget de 2h de vol par mois et de 4h quand venaient les primes… J’ai appris sur TecnamP2002 à 106€/h ! Aujourd’hui, c’est évidemment impossible…
En mai 2018 et 2 ans pile après mon premier vol, j’obtiens enfin ce précieux sésame : je profite, je voyage, je vole un peu partout dans la région et je découvre même la voltige.
Toujours en 2018, quand le programme Cadets d’Air France rouvre, je prépare le concours vraiment en avance, je me fais un bon groupe de copains/copines sur Toulouse (j’ai contact avec certain encore aujourd’hui), mais je suis recalé aux psy0. En 2019, je tente aussi la sélection EFA à Hambourg avec les cadets Eurowings, sans succès non plus, éliminé aux premiers tests.
De 2019 à 2023, je retourne dans ma région natale et prends un poste d’ingénieur avionique chez Airbus Helicopters. Je mets de l’argent de côté pour ma formation et commence à préparer mon ATPL Théorique tout en faisant mon mûrissement et voyageant au maximum avec les avions du club dans lequel je suis inscrit d’où je suis parti pour Arcachon, Deauville, Lognes, bref, j’ai voyagé en France !
En parallèle, en 2022, j’obtiens ma qualif remorqueur planeurs et découvre le vol à voile, une activité géniale qui me passionne toujours autant et qui necessite de la finesse dans le pilotage, c’est formateur.
Fin 2022, je prends une grande décision : je quitte mon poste pour me consacrer entièrement à l’ATPL Théorique. Je le prépare sans relâche et, cette fois, je réussis les 14 modules, chacun du premier coup, en 3 passages.
En 2023, je retente ma chance à l’EPL/U et aux cadets Air France une nouvelle fois mais échoue aux psy1. C’est dur de voir réussir certain copains avec qui on les prépare et de ne pas y arriver….
Septembre de la même année, je postule à la sélection des cadets Luxair qui se déroule en 3 étapes : un premier entretien au Luxembourg que je réussi, je pars ensuite 5 mois plus tard à Hambourg où je réussis le DLR (j’étais le premier surpris !) puis 6 mois après suis convoqué aux psy2 ou j’échoue aux exercices de groupes, faute de leadership selon eux (septembre 2024).
C’est un gros coup dur, surtout que j’étais prêt à repartir sur l’ATPL Théorique si j’avais eu un contrat avec Luxair.
En parallèle, j’avais poursuivi ma formation pratique : CPL en VFR et puis beaucoup de remorquage de planeurs (j’avais presque 300h et j’ai pu en faire une cinquantaine de plus, j’adore vraiment cette activité parcequ’on « apprend à lire l’air », pilote planeur ou remorqueur si tu me lis…)
Entre fin 2024 et début 2025, j’obtiens ensuite mon IRSE puis mon IRME, et complète le tout avec la MCC/JOC et l’UPRT. Je décroche également la qualif AFIS et commence à travailler sur un aérodrome : je m’y plais énormément, bien plus que derrière un bureau d’ingenieur. Je vois de magnifiques machines, même si je ne suis « Qu’un simple AFIS » (un pilote VFR qui m’a manqué de respect à la radio parceque je lui ai suggéré de se mettre en attente du a une arrivée IFR très proche)
En 2025 toujours et avec presque 400h de vol, je tente la sélection dans une boite Europeenne d’aviation d’affaire. Je me prépare vraiment à fond grâce à des conseils d’amis : réglementation, IFR, systèmes, révisions de mes cours ATPL… La sélection, orientée très opérationnel, se déroule sur deux jours : premier jour avec QCM technique (IFR, ATPL, fuel, connaissances entreprise etc etc), exercices de groupe et entretien RH (classique, apprendre à nous connaître) et technique avec deux pilotes (IFR, météo, notams, opérationnel, lire une carte d’approche IFR, le métier de pilote quoi) ! Nous sommes une cinquantaine par session, sur deux sessions séparées (lundi/mardi et Jeudi/vendredi). Et si on a la chance de passer le premier jour, on va au simu le lendemain. Je passe le filtre du premier jour. Je me retrouve au simu, je me prépare avec mon binôme : 20mins PM et 20mins PF, une SID en Raw data, tout en conventionnel, dans la couche suivi d’une interception de radiale puis d’un ILS, je me souviens encore le testeur me dire « keep speed please, 320 behind, 160kt »! J’ai intercepté l’ILS à 200kt….!
Je pense qu’ils cherchaient beaucoup de CRM et regardaient la façon dont on se parlait avec mon binôme ! Tout ca m’a marqué! On sort de la fatigués….! Mais on doit enchaîner sur des tests psychotechniques ! On termine la journée ! C’est une sélection fatiguante mais avec du recul, je l’ai beaucoup appréciée parcequ’elle cherche des compétences techniques, aéronautiques et humaines! Disons que les psychotechniques viennent cloturer la sélection afin de juger si on sait compter et faire des suites logiques ! Mais certaines sélections font l’inverse : psy en premiers et technique de pilotage/RH après !
Bref, vient l’attente… 20 jours après, je reçois un mail qui me dit que j’ai réussi et que je rentre dans le pool de candidats. Et c’est long le temps… très long ! Nous étions mi Avril !
Il y a quelques jours, j’ai enfin eu le retour tant attendu : je pars en QT fin août si tout se passe normalement.
Le chemin est parfois dur et semé d’embûches. Mais le jour où ça finit par payer, on sait pourquoi on s’est battu. Je traîne sur ce forum depuis que je suis gamin, alors si mon témoignage peut inspirer les plus jeunes : ne lâchez jamais votre objectif et mettez vous des oeillères pour pas manquer votre cible.
Beaucoup de travail, beaucoup de patience, beaucoup de passion surtout, qui est ma ligne de conduite et qui fait tout. Lisez beaucoup, apprenez tout ce que vous pouvez, enrichissez vous minute après minute, restez au maximum au contact des avions et discutez avec le maximum de personnes, toujours avec le sourire ! Pensez, vivez, parlez avion si vous aimez vraiment vraiment ça et que ce n’est pas un simple « travail que vous cherchez »! Évidement, restez humble et dites vous que peut importe la boite que vous intégrerez, peut importe la machine que vous volerez, que ce soit en ligne ou en affaire, vous piloterez des avions complexes avec des passagers et vous regarderez derrière en vous disant « j’ai réussi à faire ce que je voulais faire de ma vie »Pour ma part, je sais que l’aviation d’affaire va beaucoup m’apprendre, je vais poser partout, tout le temps. Et j’évoluerai peut être un jour ! Mais dites vous surtout qu’il n’y a pas de « sous métier de pilote » et que peut importe ce que vous faites, vous pouvez être fier de vous! Un ancien pilote de turboprop rencontré un jour m’a dit : « Dans ma vie, je sais que je pourrai dire que j’étais en bas de l’échelle mais que je l’ai grimpée pour finir sur jet et en ligne, sans passer par la case cadet ou ENAC et j’en suis fier » ! Bref, il n’y a pas « que pilote de ligne ».
De mon coté, je remercierai jamais assez ma femme et mes proches qui ont su croire en moi comme jamais, qui m’ont encouragé dans les moments difficiles et qui, au bout du compte sont fiers de moi comme je le suis de mon travail.
Courage à tous
Un passionné