Je remonte ce vieux sujet viewtopic.php?t=12737 parce que je suis moi-même pilote diabétique de type 1 et je pense que mon expérience pourrait en intéresser certains, surtout avec les évolutions récentes. J’ai découvert mon diabète il y a quelques années, après avoir ressenti les symptômes classiques (perte de poids, soif intense), et ça a vraiment été un coup dur pour mon rêve de carrière de pilote de ligne.
À l'époque, j'avais déjà ma classe 1 en poche et volais en tant que copilote sur les courts-courriers en Europe. Avec le diagnostic, j'ai dû interrompre mes activités, et honnêtement, j'ai envisagé de tout laisser tomber. Mais en me renseignant, j'ai découvert que d'autres pays comme le Canada et les États-Unis avaient des régulations plus souples. La FAA a par exemple mis en place des protocoles pour permettre aux pilotes sous insuline de continuer à voler, à condition de prouver une gestion stricte via un système de surveillance continue du glucose (CGM). J'ai passé quelques mois aux États-Unis pour rencontrer des médecins spécialisés et comprendre les démarches, et finalement, j'ai réussi à obtenir un certificat médical avec des restrictions sous le système américain
En Europe, j'ai pu maintenir ma classe 2, ce qui m'a permis de continuer à voler en privé, mais pas en pro
J’ai aussi croisé le cas d’une collègue qui a eu un diabète gestationnel. Elle volait en tant qu'instructrice, et pendant sa grossesse, elle a dû temporairement arrêter de voler pour gérer sa glycémie. Après l’accouchement, elle a réussi à repasser les examens médicaux et a pu reprendre son activité progressivement. Là encore, la gestion stricte de la condition et une communication régulière avec les médecins de l’aviation ont été essentiels. Le diabète gestationnel peut disparaître après la grossesse, mais il y a toujours un suivi nécessaire pour vérifier que tout est bien stabilisé avant de pouvoir revenir aux commandes.
Pour ceux dans mon cas ou celui de ma collègue, c’est toujours compliqué. On a des avancées majeures avec les CGM qui aident à mieux gérer le diabète en vol, et il y a de l’espoir avec des initiatives comme celles de la FAA. Mais ici, on attend encore que l'EASA suive le mouvement pour les certifications pro. Si certains ont des retours récents ou des astuces sur comment naviguer tout ça, ça m’intéresserait beaucoup.
Merci à ceux qui prendront le temps de répondre, et bons vols à tous !