Airone2977 a écrit :Le training LH pour moi à sa part de responsabilité dans cette histoire, je trouve ça grave qu'ils aient repris en formation un mec de 25 ans qui est parti en burn out sévère alors même qu'il n'est même pas en ligne.
Suis-je le seul à être choqué par ça ?
Le journal "croit savoir", des éléments "laissent à penser", il "aurait" fait un burn-out, etc...
Une fois de plus, avant de juger LH ou qui que ce soit, attendons d'être sûr de notre coup. Si tout cela est avéré, il conviendra de savoir quand, comment la compagnie était au courant. Le savait-elle ? Etait-ce un prestataire extérieur qui l'a formé ? Quelles sont les normes des visites du travail en Allemagne ? Qui avait fait la sélection ? Où et avec qui avait-il eu puis renouvelé son médical ? Il y avait-il eu des signalements ? Si oui de qui : proches, médecins, collègues, hiérarchie ? Par quel biais ? Qu'elles sont les procédures de management de LH ? Comment fonctionnent-elles dans le cas des détachements chez Germanwings ? Avait-il un chef désigné ? Si oui est-il formé à la reconnaissance et à la prise en charge de ces cas ? Avait-il un responsable désigné durant sa formation ? Si oui même question que précédemment ? Que dit la réglementation européenne ? Et l'allemande ? Son état était-il décelable ce matin-là ? Si oui aurait-on dû le laisser partir ? Si non qui pouvait prendre cette décision ? Comment ? Quel est le cadre pour arrêter qqun chez GermanWings ? Et chez LH ? Et si cela a été détecté en escale ? Quelle est la pression éventuelle pour passer la ligne ? Etait-il lui-même conscient de son état ? A-t-il pu le masquer ? Etait-il sensibilisé à la reconnaissance de son état incompatible avec un vol ? Ses collègues étaient-ils sensibilisés et/ou formés à détecter ce genre de cas autour d'eux ? etc...
Il va falloir répondre à un tas de questions avant de jeter la pierre ou de se dire choqué par qqun ou par une structure.
L'accident est arrivé il y a trois jours, c'est le coeur et les tripes qui parlent pour l'instant. Pour ne pas faire plus de mal que de bien suite à cet événement tragique, il va falloir laisser du temps à l'enquête, laisser retomber l'émotion. C'est dur à entendre et ça ne colle pas à notre société de mass-media, où tout va à la vitesse de la lumière sur le net et où ce qui fait la preuve d'une information n'est pas sa véracité mais la vitesse à laquelle elle est reprise sur twitter...
Sinon on vire tous les mecs qui on fait une déprime, puis tous les divorcés, les largués, ceux qui ont subi un deuil, ceux qui ont eu un gros arrêt des fois que ça cache une dépression, tous ceux qui ont eu de l'attente ou se sont fait burner en sélection des fois qu'ils soient frustrés, etc... Il ne va pas rester grand monde dans les cockpits...
C'est pas facile de voler en ce moment. Dans les équipages on sent de l'incompréhension, de la révolte parfois, de la peur de temps en temps. Il faut établir des ambiances de travail sereines mais sans avoir forcément les réponses aux questions qui se posent, ce n'est pas évident. Quant aux passagers, notre côte de confiance qui n'était déjà pas forcément élevée, elle en prend un coup sérieux...
Pourtant tous les jours il faut partir en vol, en équipage et avec nos pax sans que personne n'oublie que leur sécurité, notre sécurité est la priorité absolue de tout le monde, quoi qu'il se soit passé. C'est notre raison de voler et ça vient aussi du coeur puisque l'on aime faire ça.
Donc au-dela de penser aux victimes de ce terrible accident, il convient de penser également aux milliers de collègues qui partent en vol chaque jour avec ces images dans la tête, y compris et surtout ceux de LH et Germanwings qui ont en plus le chagrin d'avoir perdu une connaissance ou un ami.
Chercher des bouc-émissaires, jeter en pâture qui que ce soit aux médias, ne peut, dans le temps actuel qui est celui de l'émotion, que causer du tort et compliquer la mission de tout le monde, alors faisons preuve de sang froid, même sur un forum, cela ne peut que nous sortir grandis de cet événement.