tekzone a écrit : ↑13 nov. 2022, 20:49
Je pense que les statistiques récemment publiées par le BEA parlent d’elle-même. 97% d’atterrissages suite à des approches non stabilisées c’est assez explicite. Dans d’autres pays (enfin la plupart des autres pays pour être honnête), on est plus proche de l’inverse. Il y a donc bien une différence de culture de sécurité des vols.
Je demande sérieusement à voir si les critères sont les mêmes...
A ce titre, avoir le nombre d'ANS (ou leur proportion sur tous les vols) permettrait de mettre en évidence une possible différence de critères.
tekzone a écrit : ↑13 nov. 2022, 20:49
Les approches non stabilisées sont des approches où la charge de travail et le risque de saturation sont énormes. Tu n’arrives pas non plus avec le niveau d’énergie conforme à tes calculs de performance.
Un encadrement c'est une approche non stabilisée, c'est une charge de travail énorme ?
Le niveau d'énergie est conforme au calcul de perfos si tu es à 50ft au seuil à la bonne vitesse.
tekzone a écrit : ↑13 nov. 2022, 20:49
Les statistiques sur les sorties de piste sont claires. Les approches stabilisées en limitent les risques. On peut en penser ce qu’on en veut mais les faits sont là. On peut toujours débattre à l’infini mais le lien de causalité entre approches stabilisées et réduction des évènements de sécurité adverses est clairement établi.
Si on regarde le taux de mortalité par type de bâtiment, les hopitaux sont des lieux très très dangereux. Ca veut dire qu'il faut éviter d'aller à l'hopital pour maximiser son espérance de vie ?
Corrélation n'est pas causalité, encore une fois.
Peut-être que la cause réelle est ailleurs, par exemple des pilotes derrière l'avion. Et des pilotes derrière l'avion feraient plus de bêtises même avec une approche stabilisée qu'un pilote devant l'avion en approche non stabilisée.
Airbus dans ses vols d'essais fait régulièrement des approches stabilisées largement sous les 500ft (de visu, 100-200ft ?) : ils ont un taux de sortie de piste largement supérieur aux vols en ligne ?
L'aviation d'affaires prend également plus de libertés avec le principe de stabilisation : ils ont plus de sortie de pistes ?
On dit qu'AF respecte moins bien la règle de stabilisation que d'autres compagnies : ça se traduit au niveau des sorties de piste, des posers longs ou des événements type "plus de x noeuds à moins de y mètres" ? Je ne suis pas sûr, car chez AF on a aussi une règle de poser à 600m que d'autres compagnies portent à 900...
J'attends encore des éléments factuels sur ce genre de choses.
En conclusion, pour moi, l'état de l'avion à 500 ou 1000ft n'est pas causal de quoi que ce soit. Par contre, l'état mental des pilotes, lui oui. Et l'état de l'avion à 500 ou 1000ft peut être un baromètre de celui-ci, mais pas une cause en elle-même. Etre devant l'avion, c'est avoir une bonne conscience de la situation. La COS, c'est ça le mot clé pour moi.
Une cause, c'est quand on prend deux échantillons représentatifs, qu'on choisit au hasard la moitié où on ne fait rien, et la moitié où on applique le facteur qu'on veut tester. On peut aussi comparer plusieurs choses d'un coup.
Prenons 3000 vols. 1000 vols standards (bien reposés, approches stabilisées), 1000 vols dans lesquels on demande à l'équipage d'arriver à Vref+30 à 500ft (bien reposés), et 1000 vols dans lesquels on demande à l'équipage de ne dormir que 3h par nuit les 5 nuits qui précèdent (dans le but explicite de les mettre dans le jus).
Quel groupe aura les pires statistiques de sécurité à l'atterrissage, à ton avis ?
Quelques illustrations sur des cas pratiques :
https://www.skybrary.aero/articles/acci ... reports-re
J'ai pris tous les incidents un par un, pour ne rajouter aucun biais
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... rance-2019 L'approche est non stabilisée, mais la cause réelle de l'accident ne serait-elle pas plutôt le fait que c'était le premier vol du pilote sur cet avion à courchevel ?
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... india-2020 : le CDB est derrière l'avion, l'approche est non stabilisée, le CDB ne réagit pas au callout de go around du copi
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... ralia-2020 approche stabilisée, pas de calcul de perfos, choix d'approcher avec volets partiels + spoilers au lieu de plein volets
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... l-usa-2019 vol de line training, tolérance sur un inverseur de poussée, oubli des speedbrakes, approche non stabilisée. La vraie cause n'est-elle pas encore une fois le fait de ne pas maitriser l'avion ?
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... anada-2018 mauvais calcul de performance, mauvaise manipulation des inverseurs de poussée, pas de conscience de la composante de vent arrière, mauvais freinage, mauvaise conscience des notams (piste plus longue disponible), erreur sur le choix de la vitesse d'approche, mais approche stabilisée et toucher parfaitement sur les plots...
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... anada-2020 approche stabilisée, mais pas de calcul de perfos, composante vent arrière supérieure aux limites, oubli de supprimer la majoration de vapp suite à un changement de piste, mauvaise identification de la performance de freinage
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... rmany-2017 approche stabilisée, arrondi flotté, piste courte
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... india-2017 piste courte, arrondi haut et flotté, poser très long, approche non stabilisée
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... geria-2018 absence de monitoring des spoilers et reverse, approche a priori stabilisée
https://www.skybrary.aero/accidents-and ... menia-2019 absence de calcul des performances, freinage prévu pour une piste de 3800 mètres au lieu de 2400 mètres réellement disponibles par notam, non prise en compte de la consigne de sortie par un taxiway compatible avec cette nouvelle longueur, absence de freinage maximal même après s'être rendu compte du risque garanti de collision avec le matériel sur la piste.
Dans tous ces exemples, l'approche stabilisée ou pas ne me semble pas être le vrai facteur causal. Le point commun de tous ces exemples, c'est un manque de conscience de la situation, souvent aggravé par un défaut de pilotage manuel ou un défaut de monitoring. Poser long sur une piste courte, vs poser long sur une piste longue, c'est de la conscience de la situation.
Si j'étais payé pour faire une réelle étude je prendrais la totalité des incidents à ma disposition et je mettrais dans des cases une évaluation objective des compétences pilote, et avec ces exemples je suis certain que le défaut de COS est mieux corrélé à la sortie de piste que l'ANS.
Dans le cas où j'aurais tort, te contredire t'aura encouragé à fournir des arguments plus crédibles.