Voler n'a pas de prix

[loulou2]

DGAC

[LC41]

J'ai vu les chiffres suivants:
Le planeur et la voiture c'est 1 mort pour 10000 pratiquants
La moto c'est 1 mort pour 5000 pratiquants
L'aviation légère 1 pour 2500
L'ulm 1 pour 350

Il me semble que cela provient d'un des rapports de sécurité annuels de la DGAC, effectivement. Mais ça illustre parfaitement mon propos.

La bonne métrique est-elle le nombre de morts par pratiquant, le nombre de morts rapporté au nombre de vol-hommes, le nombre de morts au kilomètre-passager parcouru, le nombre rapporté aux heures-hommes pratiquées? Une autre? Tous ces modes de calcul donneront des chiffres très differents.

[loulou2]

On passe beaucoup plus de temps dans sa voiture donc je pense que tout est dit... Peu de gens en aviation de loisir volent autant qu'ils pilotent une moto et encore moins leur voiture

[Max89]

Soyons factuels por ce qui est de la route : https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/

[LC41]

Soyons factuels por ce qui est de la route : https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/

Ce qui évoque un autre problème. Ces chiffres jncluent les piétons/cyclistes...

Comment évalue-t-on par ailleurs le nombre de conducteurs actifs en France? Surtout dans les métropoles il doit y avoir beaucoup de gens qui ont un permis de conduire mais qui ne conduisent jamais (comme ma soeur).

[Max89]

https://www.onisr.securite-routiere.gou ... ge_315.png

En conclusion : 5,2 tués par milliards de km parcourus, avec pour objectif diviser par 2 en 2030…

[pikik]

Ce post est très intéressant et transcrit les doutes qui m'animent actuellement. Après 17 heures de vol et un peu plus de 3000 euros déboursés pour mon début de PPL, je suis en plein questionnement.
Je m'aperçois, en plus de l'impossibilité évidente de réussir l'examen en 45 heures..., que les risques sont assez élèvés. A mon aeroclub, deux personnes viennent de décéder dans un crash juste à côté de la piste. C'est comme la moto, y'a des morts tous les jours mais bon... Si c'est pour serrer les fesses quand on survol une petite montagne, quand on vire à plus de 45 degrés, quand le vent souffle un peu ou quand on décolle au dessus d'une forêt c'est pas très amusant...
Je m'aperçois progressivement que voyager avec un avion de tourisme est quasiment impossible. Les tarifs ne font qu'augmenter. Pour un simple monomoteur piston de 180cv c'est 200e l'heure de vol. Et en VFR on ne sait même pas si on pourra rejoindre la destination. Sans parler du Club qui veut un minimum d'heure par jour, ça devient du délire niveau budget. Question sécurité, traverser la mer pour rejoindre la Corse avec un seul moteur et un carbu.... No comment. Je ne le ferai jamais. Idem pour le vol de nuit.
Je ne parle pas de la complexité de la réglementation aérienne ni du médical qui peut vous retirer la licence à tout moment.
Donc je me questionne.... Avoir un cheval à la maison et faire de superbe ballades équestres, une autre passion, me semblait cher avec le veterinaire etc... Maintenant que j'ai testé l'aviation légère, ça me paraît presque donné ^^ et ca donne de très belles sensations aussi...
Quand je regarde le prix d'un bateau et le coût du permis... Idem. C'est donné si l'on compare à l'avion. Et le bateau c'est chouette aussi....
Posséder une voiture de sport et s'éclater sur circuit ? Bien moins risqué et ça doit revenir à 200/300 euros la journée... A peine une heure de vol + 15min de check moteur et d'intégration de piste sur un pauvre C172....
Bref. J'adore l'avion. Mais plus on avance, plus ça coûtera cher. Et le seul intérêt de la chose finalement, voler dans les nuages et dans un bel avion suffisamment puissant, bien équipé et securitaire (Bimoteur ?) est juste inaccessible à 95% des passionnés. Tout comme posséder sa propre machine (J'ai fait les calculs, c'est encore plus cher et plus chiant que le Club)
Je caricature et j'exagère peut être un peu. Mais quand même...

Je pense qu'on a tous eu à un moment ou à un autre des craintes sur la sécurité. C'est humain et c'est le rôle de l'instructeur d'enseigner que rien n'est laissé au hasard, que chaque action doit avoir un plan B voire C : on doit toujours être "devant" l'avion.

J'ai personnellement eu mon LAPL ab-initio en 42h. Donc si, c'est possible. Je n'avais jamais volé avant mais je me suis investi à 100% dans la formation. Aujourd'hui encore, après 150h de vol, je me questionne, je lis, je m'informe toujours sur la théorie et les risques.

Tous les stress que tu évoques (vent de travers, virages à grande inclinaison) se travaillent : la licence de pilote n'implique rien, rien n'est jamais acquis, ce n'est qu'un passe droit. On ne va pas faire des virages à 60° le lendemain de son PPL ou LAPL. C'est ton implication et ta curiosité qui t'amenèneront petit à petit à faire des choses qui nécessitent de plus en plus de compétences (ou pas, certains se contentent des tours de piste avec la procédure de base et c'est un choix parfaitement respectable).

Mais si je choisis de faire un virage à 60° ou un atterrissage à 15kt plein travers, c'est que j'en suis capable car je l'ai travaillé des heures durant. Si je choisis de ne pas aller dans les Alpes avec des monts à 2500m d'altitude autour de moi, c'est parce que je n'en suis pas capable.

Les statistiques ne tiennent pas compte de ça, du facteur humain et de l'implication des pilotes dans cette activité qui n'est jamais acquise. Ce facteur humain est pour moi de loin, et même de très loin, bien plus critique que la panne moteur. On en est tous victime un jour ou l'autre (du facteur humain), le tout est de savoir le détecter et le maîtriser. Une panne moteur, c'est procédural, il y a pas 150 façons de la résoudre. Le facteur humain est unique à chacun.

Mais sinon l'avion est cher oui, ça ne je peux pas le contredire contrairement à tout le reste. Et ça n'ira pas en s'améliorant.

[LC41]

Voir
https://bea.aero/fileadmin/documents/ra ... 022_VF.pdf

et

https://www.easa.europa.eu/en/downloads/136901/en

Le rapport AESA ne retient pas les facteurs humains comme la première cause d'accidents en aviation légère non-commerciale, ni l'"objectif destination" qui relève des facteurs humains.