Bonjour M'sieur Dames,
Après 15 ans de lecture et participation à ce forum (premier post le 26 juin 2004 sous mon précédent pseudo!), j'ai enfin la chance de poster sur ce topic.
Le parcours a été long : )
2005 : classes prépa PCSI, cadet AF => échec
2005-2007 : PC, ENAC => échecs psy1
c'est à ce moment en général qu'on tourne la page de l'aviation et on poursuit la route alternative des études d'ingénieur en aéronautique. S'en suit des années de boudage de la profession engendrée par les échecs successifs à ces concours/sélections exigeants.
A cette période là, j'étais clairement pas prêt à intégrer la profession. Manque de maturité, d'analyse, d'expérience du monde pro. Mais ça, je ne le saurais qu'après.
La crise de 2008 marque la fin pour beaucoup d'entre nous du projet de pilote.
2011 : Diplôme d'ingé en poche d'une fameuse école toulousaine, la fin du stage de 6 mois est l'occasion de se lancer dans le PPL avant la vie professionnelle.
PPL à Chandler air service en Arizona sur PA28. Instructeurs compétents, travail sur l'anglais, rigueur, des vols sympas dans les hauteurs de l'arizona (Sedona, Flagstaff), et bien sûr visite du sud-ouest américain qui est tout bonnement magnifique. J'espère y retourner avec des potes en 172. Une expérience unique.
Puis début de la vie pro chez Airbus, vie privée établie à Toulouse etc le schéma classique du début de vie professionnelle d'un jeune ingénieur.
Lundi-vendredi 9h-18h sur ordinateur. Je regrette pas. J'y ai appris la rigueur, le monde professionnel et le travail consciencieux.
2013 : retour sur aeronet ; ) qui reste une mine d'infos entretenue par des posteurs généreux en informations et honnêtes sur le métier. Des heures et des heures de lecture. J'épluche absolument tous les topics, à la recherche de la moindre info pour structurer un plan.
Tout est bouché. Même les cadets AF sont en attente. Les ENACs peinent à trouver un job. Bref c'est la période noire.
Sauf...outre-atlantique
Je lance la procédure de demande de la résidence permanente canadienne. Beaucoup de papiers à fournir et des frais considérables qui tuent les économies.
2014 : licence de planeur dans l'excellent club de Nogaro. Payée par la boîte. Quelques heures en plus pour profiter de l'activité et de la vie de club.
Des générations se croisent, très bonne ambiance, de l'entraide, des week-ends vols et barbecue.
Ça restera mes plus beaux souvenirs dans l'aviation.
2015 : Ma boite cherche à diminuer les effectifs, j'en profite pour négocier une rupture conventionnelle et un chèque pour payer l'ATPL théorique!
2016 : Après 2 ans d'attente et 3000€ de frais totaux, je reçois enfin la précieuse résidence permanente canadienne.
Un peu de time building dans la sérieuse école Lachute aviation près du parc des Laurentides dans la région de Montréal. C152. Magnifiques vols au-dessus de Montréal, du fleuve Saint-Laurent, du parc des Laurentides, des rapides qui amusent les raftings, le Mont Tremblant.
2017 : Mon ATPL théorique quasiment bouclé, BAA m'appelle pour le programme cadet Smartlynx en Lituanie.
J'abandonne le Canada et l'atpl théorique pour débuter un ATPL intégré chez eux.
Difficile retour en arrière, clairement une baisse de niveau et de sérieux comparés aux écoles américaines et canadiennes mais soit, la promesse d'un job en sortie nourrit tous les espoirs.
2019 : Tout s'enchaine très vite => MEP, MCC, QT, OCC
34 ans. J'ai fait mon premier vol de Line Training cette semaine. L'A320 est une superbe machine qui saura satisfaire vos curiosités techniques et votre exigence de vol.
J'en reviens toujours pas d'y être. Les vols sont à la hauteur du rêve.
Il y a bien sûr des inconvénients du métier qui apparaissent, mais c'est un autre sujet. La satisfaction est bien réelle. Il faut vraiment être passionné et très persévérant pour intégrer cette profession. Certains y arrivent avec un programme cadet éclair et formaté, d'autres parcourent des horizons lointains riches en expérience.
Il y a aussi beaucoup de sacrifices personnels, financiers et sociaux, qu'il faut être prêt à affronter.
Mais c'est un métier sur une machine complexe, à forte responsabilité et stimulant pour ceux qui aiment les défis et la rigueur.
Bosser à fond votre anglais, que cela ne représente pas un frein à votre formation et vos entretiens.
Ne vous précipitez pas sur les écoles inabordables, il y a maintenant un large choix d'écoles sérieuses et accessibles. Les parcours sont extrêmement variés, il n'y a pas que le jet dans la vie, même si je suis dessus, faites moi confiance, les mecs sur beech au canada ou twin aux maldives s'éclatent surement plus : )
Variez vos expériences. Du planeur, du time building exotique, des vols en zones à fort trafic, des machines différentes.
Rencontrez autant d'acteurs possibles de l'aérien. Même 5min dans le cockpit après l'atterrissage à parler avec les pilotes vous apportera beaucoup.
Lisez. Dans les médias traditionnels, les médias spécialisés, aeronet, pprune...
La structure qui m'a offert l'ensemble des expériences précédentes a été le club de planeur. Vous apprendrez les bases du vol qui vous seront utiles pour la suite. Vous rencontrerez du monde, des fanas comme vous qui seront les pilotes de demain, des commandants AF avides d'autres sensations, des retraités qui volent sur planeur depuis des décennies. Des superbes vols (les pyrénées, les alpes, la campagne, les côtes etc). La vie de club, inégalable. Et enfin, une vraie satisfaction d'obtenir sa licence de vol, le premier vol solo, etc Pour un prix très très raisonnable.
Il y a clairement un gros facteur chance. C'est indéniable. Hasard de la période économique, des entretiens, crise, arrivée d'un enfant, etc
Il y a des échecs qu'il ne faut pas prendre personnellement. La prochaine sera la bonne.
Bons vols à tous : - )
La vue en prenant mon café mardi matin :
