AlphaFloor45 a écrit :Alors être contrôleur aérien oui ça m'a aidé, à devenir un meilleur pilote ? Je ne pense pas. A devenir plus responsable dans ce milieu ? peut être. Au moment de la formation ? ah oui ça c'est certain. Mais ça s'arrête là. Ce n'est pas parce que j'ai 10 ans de contrôle que ça fera de moins un mec qui est super ops. Un pilote qui bosse VRAIMENT sera plus ops que moi en 1 an, et encore, surement moins.
Je ne regrette pas d'avoir été contrôleur, normal je me suis formé et j'ai été employé en tant que telle !
Quand tu commences dans ce métier, avant de prendre le micro, on te place dans le bureau de piste/BIA pour apprendre leur boulot. Mais tu y reste 1 mois grand max (1 mois !!!!) et après tu attaques le vrai métier.
Avoir été contrôleur n'est pas la même chose que dispatcher.
Dans certaines boîtes (surtout petites ou en aviation d'affaire), le second peut se servir directement de son expérience dans le métier qu'il exerce tous les jours, alors que le premier ce sera beaucoup moins utile.
D'autant plus qu'aujourd'hui, on tend à en demander toujours plus aux pilotes... et ce encore plus avec l'arrivée des EFBs !
AlphaFloor45 a écrit :On a qu'à mettre des pilotes au contrôle aérien aussi tant qu'on y est. Histoire qu'ils voient tout ^^
[...]
Quand il m'arrive des merdes niveau contrôle et que j'arrive à m'en sortir, je le dois à mon expérience et à mes années dans ce métier. Pas à mon passage dans un bureau de piste ou autre.
[...]
Je ne demande pas aux autres de faire mon taf non plus. Et heureusement ! Je n'accepterai pas qu'un pilote ou qu'un mécano fasse mon boulot. Ce n'est pas une question de dénigrement mais chacun sa place. Ils veulent découvrir quelques jours mon taf, alors oui ! Ça ne sera que du bon ! Tu veux prendre ma place ? Dégage !
Je pense justement que ça pourrait être utile de faire quelques semaines pour comprendre les contraintes du contrôle. Et que dans l'autre sens, ce ne serait pas forcément inutile non plus qu'un contrôleur passe quelques semaines dans un avion...
Parce que quand on nous dit avant même la fin de croisière "ralentissez", puis en descente "ralentissez encore", puis "prenez un bon taux de descente" avant "réaccélérez" quand on est enfin arrivé à l'altitude de la procédure...
Dans le même ordre d'idée, un collègue qui rapportait un cas où le contrôle ne comprenait pas qu'ils ne pouvaient pas réduire plus... Car ils était déjà à la vitesse mini d'approche avec toutes les traînées.
Il y a parfois incompréhension des contraintes ATC du côté pilote, et des contraintes physiques et technique de l'avion niveau contrôle aérien.
Combien de temps pour avoir une bonne idée des contraintes de chaque position ATC ? Ou pour vraiment prendre conscience de comment vole un avion de ligne (sachant qu'il faut quelques mois pour former un CPL/IR à la ligne) ?
Tout ça pour dire qu'au final, des retards (qu'ils soient dûs au dispatch ou à l'ATC) peuvent coûter cher à la fin de l'année... Peut-être, parfois, plus que quelques semaines ou mois de salaire ?
Et que les incompréhensions entre tout ce beau monde créent une ambiance qui peut rapidement devenir tendue dans un tel environnement.
Si l'environnement ATC n'est pas forcément le plus utile au pilote, je pense que le dispatch, les opérations aériennes ou encore la maintenance peuvent beaucoup servir.
Et je ne dis pas que ça fera un bon pilote, mais que ça peut "peut-être" en faire un "meilleur" pilote (et certaines compagnies recherchent justement ces profils "variés").
Après, je n'ai pas assez d'expérience dans le métier pour vraiment juger (je laisse Dan, visiblement Delta ou Ugo, et d'autres s'exprimer sur le sujet s'ils en ont l'envie).
Mais je peux affirmer que toutes mes fonctions passées m'ont apporté un gros plus sur les quelques mois écoulés "en ligne", et que j'ai bien l'intention de continuer à travailler et à être curieux quant aux "autres façons" de voir le transport aérien.
AlphaFloor45 a écrit :Soit dit en passant, les mecs qui veulent faire dispatch et autres, vont être heureux de voir les places dispo disparaitre au profit des jeunes pilotes ! Parce que faut pas rêver, quand ils verront que ça marche ... ça sera que des turn over pilotes dans leurs bureaux !
Dubble a écrit :Si une compagnie (la compagnie objet du topic donc) a pour habitude de recruter des gens au sol et ne les garde que peu de temps pour raison X (parce qu'ils partent faire F/O ou parce qu'ils partent ailleurs), alors ces personnes seront mécaniquement moins expérimentées que si la compagnie avait choisi des personnes stables sur ces postes.
Des stages pourquoi pas, mais faire occuper un poste à temps plein pendant deux ans par un mec qui veut faire autre chose, ça suffit pour faire tomber à 0 l'intérêt de cette compagnie et de ce programme pour pas mal de gens (notamment les modulaires qui ont un autre métier au sol et ne veulent pas changer pour un autre métier au sol)
Pour en revenir au sujet :
- Cette compagnie est une compagnie d'affaire, où comme écrit précédemment le pilote a souvent plus de responsabilités quant à la fonction "dispatch" que dans une major,
- Qui dit affaire dit également vols organisés à la dernière minute pour des clients exigeants, conditions dans lesquelles un certain niveau d'expertise dans l'organisation et la préparation peut vraiment faire la différence,
- Cette offre n'est pas spécifiquement dédiée aux modulaires, mais semble au contraire viser des ab-initio.
PS : Si un modérateur pouvait séparer ce sujet en deux, ça pourrait être utile à la lecture pour les gens intéressés par ce programme.