Pilote, un métier d’avenir ?

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mat1007
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Pilote, un métier d’avenir ?

Message par mat1007 »

salut les gars,

Je viens vous solliciter pour quelques questions,
je suis actuellement en MPSI (classe PREPA), j’ai échoué aux PSY1 à l’ENAC, et avait comme projet d’arrêter la prepa pour directement commencer un cursus intégré, n’ayant pas comme vocation de finir ingénieur…

J’ai mon BIA, mon PPL, je suis un réel passionné depuis jeune, enfin soit. Mais à lire les forums, je me demande si la passion et la vocation pour ce métier réussiront réellement à combler tous les compromis à accepter.

Faire une école intégrée à 90K, sortir de formation avec des compagnies qui exigent 500hdv minimum pour postuler,
après avoir galéré à grind les hdv, réussir à avoir une promesse d’embauche dans une compagnie quelconque mais devoir payer 30-40K une QT

Travailler ensuite pour cette compagnie, avec parfois des salaires ne satisfaisant pas réellement les exigences/responsabilités du métier, en étant aussi potentiellement basé à des milliers de km seul éloigné de son entourage

Tant de sacrifices, risques, contraintes pour espérer combler ce rêve de gosse

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des témoignages concernant vos débuts ?

Honnêtement, même en étant amoureux de ce métier, je me vois mal m’endetter pour finir instructeur quelques années dans un aérodrome à 200km de chez moi, puis réussir à finir OPL à 30 ans dans une low-cost payé misérablement en étant basé à des milliers de km

Je trouve ça tellement ahurissant qu’on en soit venu à du pay to fly pour remplir les fonctions d’un métier si prestigieux et avec de telles responsabilités
ou au mieux bourinner l’ENAC 3-4 fois en parallèle d’études d’ingénieur

Et pourtant je ne suis pas si gourmand que ça, le graal pour moi serait juste de trouver un job basé sur Paris ou en Belgique (étant de Lille) me permettant de vivre de ma passion, avoir une famille et rembourser ce que je devrai..

Merci en tout cas de m’avoir lu les gars, et si vous avez des conseils n’hésitez pas, je suis en grande remise en question
MP*
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Loophole
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Loophole »

Très peu diront que c'est un métier d'avenir malheureusement.
C'est vrai qu'il faut être prêt à franchir de nombreux obstables. Et même après les avoir franchit, certains regrettent leur choix car ils ne reconnaissent pas la profession dont ils ont rêver d'exercer pendant tant d'années.

Un cockpit, ça se mérite. De mon point de vue c'est un privilège extraordinaire d'y accéder. Quand j'ai commencé ma carrière au Canada, j'ai bossé 1 an à charger des bagages parfois par -40°, nettoyer du vomit, vivre dans un patelin pommé sans aucune route d'accès à 7000km de ma famille, pas d'internet, 2 mois sans voir un rayon du soleil. Ma compagnie m'a ensuite embauché comme pilote et je me suis éclaté par la suite. Aucun regret. Jamais j'aurais trouvé la motivation de faire ça si je n'étais pas aussi passionné ou seulement interessé par un quelconque prestige.

Je comprends totalement que tu n'aies pas envie de t'endetter et être un loin de tes proches. Mais dans ce cas, pose toi vraiment la question "est-ce que je suis reelement passionné si je n'ai pas envie de travailler à plus de 200km de mes parents?"

Après c'est à toi de prendre une décision. Qu'est ce qui pèse plus lourd dans la balance, la passion ou les désavantages?
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Dubble
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Dubble »

Loophole a écrit : 10 juin 2022, 09:09 Très peu diront que c'est un métier d'avenir malheureusement.
C'est vrai qu'il faut être prêt à franchir de nombreux obstables. Et même après les avoir franchit, certains regrettent leur choix car ils ne reconnaissent pas la profession dont ils ont rêver d'exercer pendant tant d'années.

Un cockpit, ça se mérite. De mon point de vue c'est un privilège extraordinaire d'y accéder. Quand j'ai commencé ma carrière au Canada, j'ai bossé 1 an à charger des bagages parfois par -40°, nettoyer du vomit, vivre dans un patelin pommé sans aucune route d'accès à 7000km de ma famille, pas d'internet, 2 mois sans voir un rayon du soleil. Ma compagnie m'a ensuite embauché comme pilote et je me suis éclaté par la suite. Aucun regret. Jamais j'aurais trouvé la motivation de faire ça si je n'étais pas aussi passionné ou seulement interessé par un quelconque prestige.
Pour moi non. C'est un travail, tu payes une formation, l'employeur a un besoin, il te sélectionne puis te forme sur son exploitation, c'est tout.

Est-ce qu'on dirait que c'est un privilège de participer à construire une ligne du futur Grand Paris ou un bâtiment du plus gros projet immobilier de la ville ? Est-ce que c'est un privilège même d'être pilote de chasse ou astronaute ? Non, il y a un besoin, une formation, des conditions et un niveau à atteindre, on les remplit on mérite ce qui va derrière.

Loophole a écrit : 10 juin 2022, 09:09 Je comprends totalement que tu n'aies pas envie de t'endetter et être un loin de tes proches. Mais dans ce cas, pose toi vraiment la question "est-ce que je suis reelement passionné si je n'ai pas envie de travailler à plus de 200km de mes parents?"
Après c'est à toi de prendre une décision. Qu'est ce qui pèse plus lourd dans la balance, la passion ou les désavantages?
C'est un chantage assez ridicule, désolé d'être si franc. Ce n'est pas parce que tu as accepté de charger nettoyer du vomi par -40 (j'espère que le vomi était gelé parce que ça doit rendre la chose plus facile, non ?) que c'est la normalité que d'être prêt à tout juste pour voir la terre d'en haut.
Avec ce raisonnement on dévalorise complètement le métier.

Et il ne faut pas non plus sous estimer l'importance d'un environnement familial présent, certains peuvent s'en passer, mais c'est souvent plus simple avec que sans.

Pilote, c'est une compétence, une responsabilité, un vrai métier. Ce n'est pas parce qu'il est plus agréable qu'un autre (encore faut-il l'avoir pratiqué pour pouvoir l'affirmer haut et fort) que ça justifie d'accepter n'importe quoi.
D'autres métiers se sont laissés dévaloriser, ne faisons pas cette même erreur, même si on est déjà bien engagés dans cette voie.
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Vercore
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Vercore »

MPL easyJet est la meilleure opportunité du moment. En étant en prépa tu peux tenter. Faire prépa juste pour l’enac pilote c’est miser sur de l’improbable (erreur que j’ai également fait) pour finalement me retrouver frustré en tant qu’ingénieur enac.
D’ailleurs, tous les ingénieurs enac sont des ex-frustrés ayant raté epl
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Loophole
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Loophole »

Dubble a écrit : 10 juin 2022, 09:39Pour moi non. C'est un travail, tu payes une formation, l'employeur a un besoin, il te sélectionne puis te forme sur son exploitation, c'est tout
Tu le dis toi même --> "Tu payes une formation"
Tu crois vraiment que tout le monde a Papa et Maman qui payent une formation à 100 000 euros? Pour certains c'est définitiviment plus facile que d'autres. Donc oui c'est un privilège de s'offrir une formation de pilote.

Dubble a écrit : 10 juin 2022, 09:39C'est un chantage assez ridicule, désolé d'être si franc. Ce n'est pas parce que tu as accepté de charger nettoyer du vomi par -40 (j'espère que le vomi était gelé parce que ça doit rendre la chose plus facile, non ?) que c'est la normalité que d'être prêt à tout juste pour voir la terre d'en haut.
Avec ce raisonnement on dévalorise complètement le métier.

??? On a pas la même definition de chantage. Je prends un exemple personnel car ça peut l'aider à relativiser dans son cas, c'est ce que Mat a demandé je te rappelle.
-->
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des témoignages concernant vos débuts ?


C'est comme ça qu'on grimpe dans un cockpit au Canada, en faisant ses preuves sur la rampe. C'est aussi comme ça qu'on peut faire le tri entre les personnes motivées et ceux qui veulent juste porter l'uniforme. Ce n'était pas une comparaison visant à devaloriser un métier. Finalement, c'est toi qui le dévalorise en portant ce jugement.
Grâce à cette année, j'ai gagner énormément de connaissances sur l'opération d'une compagnie. C'était une superbe aventure, je garde un tas de bons souvenirs et d'anecdotes malgré que ça pouvait être difficile parfois. Les difficultés forgent. Si c'etait à refaire, je préfèrerais 1000 fois l'aventure canadienne que l'auto pilote chez Ryanair. Mais chacun a ses préférences.
Et non, le vomi collait à la moquette de la cabine :)

Ce qui dévalorise le métier, c'est mettre des fraichement diplomés de 200hdv sans experience dans le cockpit d'un airliner.
Ce qui dévalorise le métier c'est accepter de payer une QT à 30k€ ou donner ses fesses pour payer un bloc d'heures pendant que d'autres galèrent pour trouver un job honnêtement. C'est tout ça qui devalorise le métier. Sérieusement, on ne doit pas avoir les mêmes valeurs de travail et de mérite.
Modifié en dernier par Loophole le 10 juin 2022, 23:37, modifié 1 fois.
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Lapingarou
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Lapingarou »

Loophole a écrit : 10 juin 2022, 11:56Ce qui dévalorise le métier, c'est mettre des fraichement diplomés de 200hdv sans experience dans le cockpit d'un airliner.
Ce qui dévalorise le métier c'est accepter de payer une QT à 30k€ ou donner ses fesses pour payer un bloc d'heures pendant que d'autres galèrent pour trouver un job honnêtement. C'est tout ça qui devalorise le métier. Sérieusement, on ne doit pas avoir les mêmes valeurs de travail et de mérite
Je trouve qu'il y a quelque chose de contradictoire.

Accéder au cockpit dans les conditions que tu décris, le goulag, ça me semble aussi une façon de "donner ses fesses". Même d'un point de vue financier le bilan est discutable, entre aligner 30k€ ou être payé au lance pierre pendant 1an ça doit être close financièrement ; particulièrement si le candidat a un métier lui procurant des revenus correctes.

Tu avais plus de 200Hdv quand ils t'ont fait bosser comme agent d'entretien ?
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bleedair
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par bleedair »

mat1007 a écrit : 10 juin 2022, 04:44 Je trouve ça tellement ahurissant qu’on en soit venu à du pay to fly pour remplir les fonctions d’un métier si prestigieux et avec de telles responsabilités
Les temps changent ! ;)
Il n'y a pas que le pay to fly, il y a aussi le fait que de nos jours, les prix d'un billet sont accessibles à la majorité des personnes, et que de toute façon , le prestige se perd quand il s'agit dans 90% des cas emmener des pax en tongues pour aller bronzer à Palma de mallorca pendant que le Giec insiste à dire, non c'est pas bien :tss:
La tendance se renversera, être agriculteur sera plus prestigieux que pilote. S'occuper de nourrir les autres, soigner les autres, quand ça va de plus en plus mal, sera plus prestigieux que de s'occuper de son nombril.

Etre pilote pour une low cost qui ne pensent qu'à polluer et faire un max de bénéfice, non ce n'est pas l'avenir.
Etre pilote pour emmener des médicaments, de l'humanitaire...c'est prestigieux.
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Loophole »

Lapingarou a écrit : 10 juin 2022, 21:04
Loophole a écrit : 10 juin 2022, 11:56Ce qui dévalorise le métier, c'est mettre des fraichement diplomés de 200hdv sans experience dans le cockpit d'un airliner.
Ce qui dévalorise le métier c'est accepter de payer une QT à 30k€ ou donner ses fesses pour payer un bloc d'heures pendant que d'autres galèrent pour trouver un job honnêtement. C'est tout ça qui devalorise le métier. Sérieusement, on ne doit pas avoir les mêmes valeurs de travail et de mérite
Je trouve qu'il y a quelque chose de contradictoire.

Accéder au cockpit dans les conditions que tu décris, le goulag, ça me semble aussi une façon de "donner ses fesses". Même d'un point de vue financier le bilan est discutable, entre aligner 30k€ ou être payé au lance pierre pendant 1an ça doit être close financièrement ; particulièrement si le candidat a un métier lui procurant des revenus correctes.

Rien à voir:
- Ma formation complète au Canada a coûté 35000€, le prix d'une QT :)
- En Amérique du nord, la qualif sur type est payée par la compagnie.
- Pendant le temps sur la rampe, on était logé gratuitement et formé petit à petit en volant en place droite sur 206 ski/floats dans des endroits incroyables ou personne n'a jamais mis les pieds.
- Même logé gratuitement, on gagnait plus qu'un instructeur.

Donc ça n'a rien de "close financièrement". Sans compter la valeur de l'expérience acquise qui a été un très bon investissement sur le long terme. Avec moins d'heures de vol à l'embauche, j'étais pris bien plus au sérieux qu'un Européen ayant limé ses ongles pendant des années entre Dublin et Majorque, désolé de le dire.

Et en quoi faire ses preuves est contradictoire? Tu as montré que tu voulais faire tes preuves, tu mérites d'être embauché.
En Europe c'est tu payes, on t'embauche. Mais si tu ne payes pas, même si tu mérites, tu peux aller voir ailleurs.
Je ne comprends pas, où vois-tu la logique dans le système européen?

Lapingarou a écrit : 10 juin 2022, 21:04 Tu avais plus de 200Hdv quand ils t'ont fait bosser comme agent d'entretien ?
Je sortais de formation. Et je savais avant de partir au Canada ce qui m'attendait. J'ai choisi cette voie car ça correspondait plus à mon instinct d'aventure et au type de pilotage dont je rêvais tout servant les communautés reculées. Il y aura toujours un avenir dans l'humanitaire. C'est vrai que pour certains, ça peut être considérer comme le goulag. Mais pour ceux qui l'ont choisi c'est une aventure/galère inoubliable.
C'est en sortant de sa zone de confort qu'on donne du sens aux choses et qu'on se développe, non pas en choisissant la facilité.
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Loophole
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Loophole »

bleedair a écrit : 10 juin 2022, 22:37Les temps changent ! ;)
Il n'y a pas que le pay to fly, il y a aussi le fait que de nos jours, les prix d'un billet sont accessibles à la majorité des personnes, et que de toute façon , le prestige se perd quand il s'agit dans 90% des cas emmener des pax en tongues pour aller bronzer à Palma de mallorca pendant que le Giec insiste à dire, non c'est pas bien :tss:
La tendance se renversera, être agriculteur sera plus prestigieux que pilote. S'occuper de nourrir les autres, soigner les autres, quand ça va de plus en plus mal, sera plus prestigieux que de s'occuper de son nombril.

Etre pilote pour une low cost qui ne pensent qu'à polluer et faire un max de bénéfice, non ce n'est pas l'avenir.
Etre pilote pour emmener des médicaments, de l'humanitaire...c'est prestigieux.
On est pas souvent d'accord mais un gros +1
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Planeur93
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Planeur93 »

Loophole a écrit : 10 juin 2022, 11:56
Dubble a écrit : 10 juin 2022, 09:39Pour moi non. C'est un travail, tu payes une formation, l'employeur a un besoin, il te sélectionne puis te forme sur son exploitation, c'est tout
Tu le dis toi même --> "Tu payes une formation"
Tu crois vraiment que tout le monde a Papa et Maman qui payent une formation à 100 000 euros? Pour certains c'est définitiviment plus facile que d'autres. Donc oui c'est un privilège de s'offrir une formation de pilote.

Dubble a écrit : 10 juin 2022, 09:39C'est un chantage assez ridicule, désolé d'être si franc. Ce n'est pas parce que tu as accepté de charger nettoyer du vomi par -40 (j'espère que le vomi était gelé parce que ça doit rendre la chose plus facile, non ?) que c'est la normalité que d'être prêt à tout juste pour voir la terre d'en haut.
Avec ce raisonnement on dévalorise complètement le métier.

??? On a pas la même definition de chantage. Je prends un exemple personnel car ça peut l'aider à relativiser dans son cas. C'est comme ça qu'on grimpe dans un cockpit au Canada, en faisant ses preuves sur la rampe. C'est aussi comme ça qu'on peut faire le tri entre les personnes motivées et ceux qui veulent juste porter l'uniforme. Ce n'était pas une comparaison visant à devaloriser un métier. Finalement, c'est toi qui le dévalorise en portant ce jugement.
Grâce à cette année, j'ai gagner énormément de connaissances sur l'opération d'une compagnie. C'était une superbe aventure, je garde un tas de bons souvenirs et d'anecdotes malgré que ça pouvait être difficile parfois. Les difficultés forgent. Si c'etait à refaire, je préfèrerais 1000 fois l'aventure canadienne que l'auto pilote chez Ryanair. Mais chacun a ses préférences.
Et non, le vomi collait à la moquette de la cabine :)

Ce qui dévalorise le métier, c'est mettre des fraichement diplomés de 200hdv sans experience dans le cockpit d'un airliner.
Ce qui dévalorise le métier c'est accepter de payer une QT à 30k€ ou donner ses fesses pour payer un bloc d'heures pendant que d'autres galèrent pour trouver un job honnêtement. C'est tout ça qui devalorise le métier. Sérieusement, on ne doit pas avoir les mêmes valeurs de travail et de mérite.


Du coup on est censé faire comment si c'est dévalorisant de mettre des franchement displomés de 200H dans le cockpit d'un airliner ? On les laisses dépenser encore un peu plus d'argent pout continuer à payer encore plus d'heures de vols à leurs comptes alors qu'ils sont déja à la gorge ?

Tu dis ca car tu es maintenant en poste avec une certaine expérience mais tu n'aurais JAMAIS tenu le même discours si tu sortais de foramtion, t'es propos ne sont vraiment pas sympa vis à vis de ceux qui galèrent à trouver du travail aujourd'hui :tss:
Yea !
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Loophole
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Loophole »

Planeur93 a écrit : 10 juin 2022, 23:29 Du coup on est censé faire comment si c'est dévalorisant de mettre des franchement displomés de 200H dans le cockpit d'un airliner ? On les laisses dépenser encore un peu plus d'argent pout continuer à payer encore plus d'heures de vols à leurs comptes alors qu'ils sont déja à la gorge ?
C'est dévalorisant dans le sens où la logique devrait être une carrière progressive, non pas devenir directement FO sur réacteurs dès la sortie de formation sur Cessna avec 2 tours de pistes en 737.
Je ne pense pas que tu réagirais positivement si tu travaillais dans une entreprise pendant 10 ans et que du jour au lendemain un fraichement diplômé (même diplôme que toi), sans expérience, étais embauché à un poste hiérarchiquement supérieur. Valoriserais tu encore ce poste comme avant? Tes clients/passagers valoriseraient-ils encore le service de ton entreprise/airlines?
T'as d'autres solutions que de payer, j'en suis la preuve. On le sait tous, c'est très difficile à faire en Europe pour trouver du boulot mais si personne ne participait à payer une QT, le système changerait.

Planeur93 a écrit : 10 juin 2022, 23:29 Tu dis ca car tu es maintenant en poste avec une certaine expérience mais tu n'aurais JAMAIS tenu le même discours si tu sortais de foramtion, t'es propos ne sont vraiment pas sympa vis à vis de ceux qui galèrent à trouver du travail aujourd'hui :tss:
Je dirais absolument la même chose car c'est dans cet état d'esprit que j'ai fait le choix d'avoir une carrière progressive avant de commencer ma formation. Fallait lire le fond de mes messages, pas seulement la forme.
Mon but n'est pas de vous faire miroiter des trucs sympas ou d'être méchant mais de donner des faits sur la profession par le biais d'expériences pour vous aider à mieux comprendre ce qu'on attend de vous.
Je te souhaite bonne chance pour ton futur.
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Squish
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Squish »

La valorisation du job passe d'abord par des pré requis.
Pour faire ingé=> bac+5
Notaire => 8 ans d'études pour signer des doc
Technicien => Bac +3 désormais (avec de vrais maths/phys)
Infirmière => Bac+3

Pilote => cpl ir mcc, avec un Brevet des collèges ça passe.
CPL IR de niveau III avec un niveau bien en déça d'un niveau technicien supérieur. (vu le niveau de maths /phys en atpl, ça fait doucement rire)
un niveau III pas reconnu en pratique , car vous n'irez pas en licence pro ou en licence 3 math/phys, au mieux en licence 1 ahah.
Pilote, c'est aussi faire un simple chèque, et tout le monde peut y accéder.

tant que le métier n'exigera pas au minimum un bac +3 mini, reconnu et permettant d'aller dans 'nimporte quel master ingénierie, alors il y a de quoi le dévaloriser oui. O'leray l'avait compris depuis bien longtemps mdr! Regardez sur mon avatar, c'est maitre O'leary derrière vous les gars. lol!
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MetallSly
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par MetallSly »

Pas forcement d'accord avec cette histoire de pré-requis basé sur un niveau d'études, pourquoi ça devrait exiger un bac+3 scientifique mini? Quel intérêt de savoir faire des RLC séries et des équations différentielles pour être pilote?

Pour avoir fait des études scientifique et commerce, les études tout le monde peut en faire (école d'ingé/commerce post-bac pay-to-win) et à part dans des branches bien spécifiques (médecine, droit), c'est beaucoup de pipeau, ça ne sert pas à grand chose et ne démontre en rien la capacité à être bon dans ce que tu fais. Tout le monde connaissant un peu le milieu sait très bien que ça consiste en 2 ans de prépas quasi inutile pour la suite de ta carrière (à part pour la méthode de travail) et une école d'ingénieur/commerce où tu n'apprends pas grand chose de concret à part quelques projets intéressants et des jeux d'alcool.
C'est seulement une méthode de sélection: ENA, tu n'apprends rien, mais tu accèdes aux hautes fonctions de l'état.

Pour les ingénieurs, dont le métier consiste à faire de l'excel/administratifs/logiciels n'est, de nos jours, plus très valorisé et d'ailleurs ça se ressent sur les salaires en France. Exactement pareil pour des métiers comparables dans la finance.

Ce serait intéressant de mettre un jeune BAC S chez airbus, lui apprendre "sur le tas" et en immersion le fonctionnement des logiciels et du métier et comparer son travail au bout de 5 années à un ingénieur sorti de Centrale Paris également après 5 ans d'expérience, je doute que la différence soit énorme.
D'ailleurs les entreprises l'ont très bien compris, tu as beau avoir de beau diplômes en papier glacés, sans experience, tu ne vaux absolument rien sur le terrain et je dirai même que c'est la même chose en changeant seulement d'entreprise.
Tous les métiers "bac+5" que j'ai pu faire en entreprise , je ne valais rien les premiers mois, tout s'est fait avec l'experience acquise et j'aurai pu les faire en ayant un bagage de brevet des collèges.

Quant au fait d'atterrir dans un bi-réacteur rempli de gens alcoolisés en tong avec 200 heures, je ne vois pas forcement le problème. Ton métier ça va être de faire voler un 737 en Europe, on va te former précisément, sur le terrain, à faire du 737 en Europe et tu vas prendre progressivement en experience applicable directement.
Encore une fois si on compare un MPL Easyjet 3000heures TT et un pilote 3000TT également dont 500 de travail aérien en C206, 500 de Twin Otter aux Caraïbes, 500 de king air à transporter des organes, et 1500 de 320, est-ce qu'on y trouvera une grande différence? Pas certain.
Est-ce que le système américain, bien plus progressif, est une meilleure solution si on regarde les chiffres de sécurité? Pas certain non plus.

Le métier se dévalue surtout parceque les billets sont à 5 euros et qu'absolument tout le monde peut prendre l'avion quand il veut, ce qui rapproche de plus en plus le pilote d'un chauffeur de bus, en tout cas dans la tête des gens, jusqu'au jour où ça se passe mal et que ça applaudit quand le main gear touche le sol.
Modifié en dernier par MetallSly le 11 juin 2022, 12:53, modifié 2 fois.
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Squish
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Squish »

MetallSly a écrit : 11 juin 2022, 12:27
Ce serait intéressant de mettre un jeune BAC S chez airbus, lui apprendre "sur le tas" et en immersion le fonctionnement des logiciels et du métier et comparer son travail au bout de 5 années à un ingénieur sorti de Centrale Paris également après 5 ans d'expérience, je doute que la différence soit énorme.
effectivement pas con l'idée de faire cela.
Dans la tête des gens, pilote c'est aussi, genre 10 ans d'études. Je vous invite pendant une conversation à lancer "ah non non, c'est juste deux ans en école privé après le bac ou le brevet des collèges". Les gens hallucinent. Le jour où 100% des citoyens sauront cela, la dévalorisation en prendre un sacré coup encore.
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MetallSly
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par MetallSly »

Squish a écrit : 11 juin 2022, 12:48 Dans la tête des gens, pilote c'est aussi, genre 10 ans d'études.
Et ne pas avoir de lunettes :myope:
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teubreu
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par teubreu »

Squish a écrit : 11 juin 2022, 11:30tant que le métier n'exigera pas au minimum un bac +3 mini, reconnu et permettant d'aller dans 'nimporte quel master ingénierie, alors il y a de quoi le dévaloriser oui.
Quel est le rapport avec la choucroute ?
6 pilotes sur 8 de la patrouille de France sont recrutés avec un bac. C'est de mauvais pilotes et ils dévalorisent la profession ? Que vient faire le niveau d'études dans un métier hyper spécialisé comme pilote ?
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Tofly2leretour
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Tofly2leretour »

Mouais…

En attendant on croise des pilotes qui par exemple n’ont pas le bagage scientifique (pourtant pas bien élevé!) pour comprendre la mécanique du vol à haute altitude… Désolé mais en AEL c’est peu tard et on a autre chose à foutre que de refaire de la théorie. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’ils vont apprendre et comprendre sur le tas: effectivement l’expérience joue beaucoup dans notre métier, mais il y a des bases et un minimum qu’il faut avoir dès le début. Les 150 ou 200 personnes derrière toi n’ont pas à avoir une sécurité moins bonne « parce que le copi il vient d’être lâché alors est en train d’apprendre et il ne comprend pas encore toutes les bases nécessaire pour que la sécurité du vol minimum que vous êtes en droit d’attendre soit assurée »…

Avoir fait des études ne sert à rien à part avoir une forte capacité d’adaptation. Ton gars avec un brevet des collèges, tu peux le former en 5 ans à faire la même chose qu’un centralien c’est certain. Sauf que si il doit changer de poste ou de spécialité, il va lui manquer les bases nécessaires et les entreprises n’auront pas forcement le gout de lui laisser le temps de rattraper les connaissances qui lui manquent.

Autre point: avec ce discours on ne forme plus que de simples exécutants incapables de développer une expertise et avoir une influence sur l’évolution de leur métier, qu’ils vont donc laisser à d’autres, en étant sortis de la boucle et de moins en moins bien considérés et payés…
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Tofly2leretour
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Tofly2leretour »

teubreu a écrit : 11 juin 2022, 12:57
Squish a écrit : 11 juin 2022, 11:30tant que le métier n'exigera pas au minimum un bac +3 mini, reconnu et permettant d'aller dans 'nimporte quel master ingénierie, alors il y a de quoi le dévaloriser oui.
Quel est le rapport avec la choucroute ?
6 pilotes sur 8 de la patrouille de France sont recrutés avec un bac. C'est de mauvais pilotes et ils dévalorisent la profession ? Que vient faire le niveau d'études dans un métier hyper spécialisé comme pilote ?
Le rapport???
On voit nettement la différence quand il s’agit de reconvertir des ORSA ou des militaires qui sortent de l’école de l’air… (encore une fois, la capacité à s’adapter et voir au delà de sa simple fonction, du branlage de manche). On sort des 2 en ligne je te rassure, mais c’est loin d’être le même taf, et certains auront bien plus de difficulté et de travail que d’autres, pour être finalement « moyens ». Je te laisse deviner de quelle filière militaire ils sont majoritairement issus (évidemment tu en trouveras toujours de brillants, mais ils y sont tout de même incomparablement plus rares…).
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par Squish »

Tofly2leretour a écrit : 11 juin 2022, 13:01

Autre point: avec ce discours on ne forme plus que de simples exécutants incapables de développer une expertise et avoir une influence sur l’évolution de leur métier, qu’ils vont donc laisser à d’autres, en étant sortis de la boucle et de moins en moins bien considérés et payés…
Exactement.
Les avions sont très simples à piloter de nos jours mais en réalité cachent une plus grande complexité qu'avant.

Get monkeys pay peanuts
Et c'est ce que font les usines en mettant des poussent boutons dans les cockpits
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MetallSly
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Re: Pilote, un métier d’avenir ?

Message par MetallSly »

Tofly2leretour a écrit : 11 juin 2022, 13:01 Et qu’on ne vienne pas me dire qu’ils vont apprendre et comprendre sur le tas: effectivement l’expérience joue beaucoup dans notre métier, mais il y a des bases et un minimum qu’il faut avoir dès le début.
Entièrement d'accord, c'est en partie la travail de l'ATPL théorique (bien compris et non bachoté), qui je pense est le bagage théorique nécéssaire (mais pas suffisant) pour tout pilote pro.
Mais il faut reconnaitre que pour comprendre l'entièreté d'un ATPL théorique voir plus il faut quoi? un niveau de math de 2nd et un niveau physique 1ère S? Term S au grand maximum? pas de BAC+3 surtout dans l'état actuel des programmes loin de la réalité de l'entreprise/terrain

D'ailleurs pourquoi les astronautes de l'ESA doivent avoir un BAC+5 d'ingé, c'est plus pour comprendre les systèmes, pouvoir les réparer et bien exécuter les experiences scientifique qu'autre chose.
Tofly2leretour a écrit : 11 juin 2022, 13:01 Avoir fait des études ne sert à rien à part avoir une forte capacité d’adaptation. Ton gars avec un brevet des collèges, tu peux le former en 5 ans à faire la même chose qu’un centralien c’est certain. Sauf que si il doit changer de poste ou de spécialité, il va lui manquer les bases nécessaires et les entreprises n’auront pas forcement le gout de lui laisser le temps de rattraper les connaissances qui lui manquent.
Et encore...
Donc que font les entreprises? Elle demande de l'experience sur un poste similaire que ce soit un polytechnicien ou ingénieur par équivalence, car il devra de toute façon se former.
Tofly2leretour a écrit : 11 juin 2022, 13:01 Autre point: avec ce discours on ne forme plus que de simples exécutants incapables de développer une expertise et avoir une influence sur l’évolution de leur métier, qu’ils vont donc laisser à d’autres, en étant sortis de la boucle et de moins en moins bien considérés et payés…
Certes, mais là on parle plus d'un trait de caractère et l'envie de développer son expertise, qu'on retrouve plus chez les gens qui ont fait des études je te l'accorde, que véritablement le fruit du programme de ces même études (qui est très rarement applicable, à part peut être dans la recherche)

Pour faire le parallèle avec l'aviation, je préfère voler avec un captain BAC-2 qui a 20 000 heures et qui cherche de lui même à capitaliser sur ses experiences et donc à développer son expertise, qu'un polytechnicien avec autant d'heure qui ne cherche que à "executer" sans chercher le pourquoi du comment.
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