cela fait quelques temps que le sujet me travaille. Après quelques temps à l'ignorer je viens récolter quelques avis éclairés.
je suis en cours de formation modulaire pour devenir pilote. PPL en poche, financement OK, ATPL en cours, 200 hdv, jusqu'ici pas de souci.
J'ai beau être aussi passionné qu'on peut l'être, je m'aperçois avec le temps que j'ai souvent à assez mal supporter les passage de turbulences fortes, et ce surtout dans un liner en tant que passager.
C'est assez systématique, aux première secousses, j'ai le stress qui monte, je suis pas très bien. Même si le problème se pose beaucoup moins en tant que pilote que comme pax, j'aimerais être sûr de ne pas me lancer dans une carrière où j'aurais une boule au ventre tous les jours.
Aux pilotes pro présents ici, avez-vous connu ce type de stress en début de carrière, comment évolue t'il et comment se vacciner une fois pour toutes ?
Avis, conseils, expériences, merci
Posté : 09 sept. 2011, 17:26
par freeman_78
Te projeter dans le cockpit et te dire que tu n'aurais aucune inquiétude si tu y étais ? Revenir à des principes basiques de mécaniques : les ailes sont super flexibles, etc...
C'est un peu ce que je fais, en effet je suis moins à l'aise en grosse turbulence en tant que passager tout comme toi, enfin c'est faible tout de même.
Re: Gérer le stress dans les turbulences
Posté : 09 sept. 2011, 17:31
par overtorkk
...
Posté : 09 sept. 2011, 17:54
par Dan
Je suis un peu comme toi Freaky... Les turbulences je déteste ça. Pire que ça, ça a tendance à m'énerver au bout d'un moment...
Cela dit en termes de tolérance ça vient avec le temps et l'expérience. Plus tu y seras confronté plus ton seuil de tolérance montera, il n'y a pas de remède miracle.
Posté : 09 sept. 2011, 19:07
par freaky
freeman_78 a écrit :Te projeter dans le cockpit et te dire que tu n'aurais aucune inquiétude si tu y étais ? Revenir à des principes basiques de mécaniques : les ailes sont super flexibles, etc...
C'est un peu ce que je fais, en effet je suis moins à l'aise en grosse turbulence en tant que passager tout comme toi, enfin c'est faible tout de même.
oui absolument. En fait, je n'ai quasiment aucun problème quand je pilote, même à travers des turbulences assez rudes. Je pense que le fait de ne pas contrôler joue beaucoup. Et la taille de l'avion peut-être aussi : un biplace qui se fait secouer, ça impressionne moins qu'un 777.
Posté : 09 sept. 2011, 20:12
par Norwegian
freaky a écrit : un biplace qui se fait secouer, ça impressionne moins qu'un 777.
Pour m'etre fait déja bien bien secoué en SEP, j'aurais plutot tendance à penser l'inverse lol
Posté : 09 sept. 2011, 20:17
par flaneur
Posté : 09 sept. 2011, 20:28
par Worn Down Piano
Il n'existe pas encore d'avion assez gros que pour se jouer des éléments. Il existe des turbulences suffisamment sévères que pour vous faire regretter d'être dans un jumbo jet. Il y a d'ailleurs un chouette rapport d'un 737 "de la postale" à lire, à AYT...
Les éléments sont imprévisibles, et il y aura quelques moments dans votre carrière où vous allez avoir drôlement peur, quelque soit votre MTOW.
Posté : 09 sept. 2011, 20:29
par freaky
flaneur a écrit :
Norwegian a écrit :
freaky a écrit : un biplace qui se fait secouer, ça impressionne moins qu'un 777.
Pour m'etre fait déja bien bien secoué en SEP, j'aurais plutot tendance à penser l'inverse lol
Idem, déjà bien secoué en single, quand je compare avec les secousses sur un 747 au dessus de la Chine sur Y1, les G perçu sont plus sévères en single.
Oui oui, ce que je voulais dire c'est que psychologiquement, ça paraît plus "normal" de prendre des G dans un petit que dans un gros
Posté : 09 sept. 2011, 20:52
par iturria
Worn Down Piano a écrit :Il n'existe pas encore d'avion assez gros que pour se jouer des éléments. Il existe des turbulences suffisamment sévères que pour vous faire regretter d'être dans un jumbo jet. Il y a d'ailleurs un chouette rapport d'un 737 "de la postale" à lire, à AYT...
Les éléments sont imprévisibles, et il y aura quelques moments dans votre carrière où vous allez avoir drôlement peur, quelque soit votre MTOW.
J'admire ta sagesse et ton expérience.
Posté : 09 sept. 2011, 21:38
par 727
Dan a écrit :
Cela dit en termes de tolérance ça vient avec le temps et l'expérience. Plus tu y seras confronté plus ton seuil de tolérance montera, il n'y a pas de remède miracle.
J'appuie le témoignage de Dan.
Ensuite, comme dit également Worn Down Piano, même avec de l'expérience, tu riqueras toujours de rencontrer des cas de turbulences où tu te diras, là j'en ai chié !
Pour revenir sur l'expérience des turbulences, je trouve qu'une expérience turboprop te fait voler dans les tranches d'atmosphère où tu as statistiquement plus de chances de rencontrer de la turbulence (et du givrage) ; cumulus (au-delà tu es sensé éviter), altocu ..., bien qu'en jet tu voles à des altitudes où tu es également susceptible de te faire secouer lors du passages de courant-jet. Et également tu as plus tendance à ressentir la turbulence sur les turboprops.
Il faut également te demander pourquoi tu ressents une appréhension. En tant que passager, je peux comprendre, on préferre soi-même controler les choses (comme en voiture ...)
Mais en tant que pilote .. il faut une bonne prépa vol : savoir où tu risqueras de rencontrer de la trubulence : sous le vent des reliefs, lors de bonnes journées d'ensoleillement avec le développement de thermiques, dans les nuages instables ... chercher à éviter ces phénomènes, ne pas compter sur la chance du jour, anticiper la turbulence en adoptant la vitesse de turbulence recommandée (ou le Mach en haute altitude et descendre pour élargir le domaine de vol), rester volets rentrés pour tolérer les g négatifs, ne pas hésiter à remettre les gaz si on ne le sent pas
Et quand ça vient, garder son sang-froid, et penser à rester souple dans le pilotage : ne pas rajouter des g's à ceux déjà subis : adopter l'assiette et la poussée donnant la vitesse de turbulence, puis ne pas "chasser" la vitesse, accepter les variations de vitesse (dans les limites) et d'altitude et chercher à rejoindre souplement l'assiette de référence, ça permettra normalement de rester dans la plage de vitesse autour de la vitesse de turbulence garantissant la protection contre le décrochage : on garantit ainsi les deux objectifs qu'on recherche lorsqu'on rencontre de la turbulence sévère : préserver l'intégrité structurale de l'avion et éviter le décrochage
L'idéal serait de rencontrer ce phénomène en tant que pf avec un "captain" ou instructeur qui te guide dans ton pilotage, bref que tu ressentes ce qui "marche" dans ce cas, malgré le stress .. ça s'appelle l'expérience
Posté : 10 sept. 2011, 02:06
par Chris_ACV
Pour information, quelles sont les limites de résistance en moyenne sur les G +/- subis par les liners?
Parmi les Airbus et Boeings, par exemple. Quel minima les constructeurs se fixent-ils?
Posté : 10 sept. 2011, 09:36
par 727
Chris_ACV a écrit :Pour information, quelles sont les limites de résistance en moyenne sur les G +/- subis par les liners?
Parmi les Airbus et Boeings, par exemple. Quel minima les constructeurs se fixent-ils?
volets rentrés entre -1 et +2.5 g
volets sortis entre 0 et +2.5 g
Posté : 10 sept. 2011, 09:38
par Worn Down Piano
Mais ça tient bien plus sans casser A Sharm el Sheik, ils sont montés à près de 5G avant de se prendre la mer...
Posté : 10 sept. 2011, 09:43
par freeman_78
Oui quand on voit les tests de flexion des ailes pour les certifications notamment, ça rassure !!
exemple en video :
Posté : 10 sept. 2011, 13:36
par Fbs
727 a écrit :
Chris_ACV a écrit :Pour information, quelles sont les limites de résistance en moyenne sur les G +/- subis par les liners?
Parmi les Airbus et Boeings, par exemple. Quel minima les constructeurs se fixent-ils?
volets rentrés entre -1 et +2.5 g
volets sortis entre 0 et +2.5 g
Ca c'est la limite d'usage courant et sans déformation permanente. Il faut démontrer la capaciter a encaisser 50% de plus sans rupture
Posté : 10 sept. 2011, 14:03
par chuck_73
j'ai toujours apprécié la précision qui va avec... 154%, soit même pas 3% de plus que requis... heureusement, ils sont du bon coté.
Pour les turbulences, quand on sait qu'on y aura droit, avec l'intensité qui va avec, cela passe mieux.
C'est là le soucis quand tu es passager. On te dit qu'il va y avoir quelques turbulences:
-soit cela secoue un peu, et limites on est décu de n'avoir eu que des vibrations
-soit cela secoue dure, et là... on apprécie moyen de voir le fuselage en train de se plier dans tous les sens (quand on est en fin de cabine c'est encore plus impressionnant de voir la courbure des Racks à bagages)....
Le pire étant quand c'est toi qui pilote, et que tu en arrives à te demander ce que tu es venu faire dans cette P***ain de galere, quand la météo avait annoncé des turbulences médium, alors que tu n'arrives même plus à lire un instrument et que l'altimétre raconte n'importe quoi, et que ta seule fonction conscite à essayer de maintenir l'avion dans une situation acceptable. POur ma part, j'ai eu droit à une mise plus que sur la tranche ainsi... avec quelques signes précurseur avant (petite turbulences, qui était normal là où je me trouvais et pour al météo du jour... par contre cette déguelante, je ne sais pas d'où elle sortait).... j'ai fait profil bas pdt quelques minutes (surtout que j'étais on top au dessus d'une couche bien épaisse (plus que prévu par la météo ca c'est sur).
Bon, aprés, il y en a d'autres qui sont encore plus stressé:
En "petit avion", exploité en privé, on peut facilement ariver à éviter les turbulences, tout du moins les réduire... soit on y va pas, soit on change la destination ou le trajet du vol.... typiquement aller voler dans les montagnes un jour ou le vent souffle plus que d'habitude, c'est peut être pas le meilleur moment pour le bapteme de l'air de mamie...
Par contre, quand tu es en CPL, tu as moins cette liberté d'action
Posté : 10 sept. 2011, 14:11
par Jumbo
... Je préfére la fille , la mére ...
Posté : 10 sept. 2011, 14:20
par chuck_73
lol, j'ai fallli rajouter un truc comme
"je pense que la fille donnerai des turbulences à Jumbo", ...
mais bon