Je suis partagé sur la question. Tout d'abord, en quoi consiste cette initiative
Amy Jonhson ? Comment fonctionne réellement ce programme au sujet duquel le site se contente de fournir des informations générales, sans s'attarder sur les détails ? Quoi qu'il en soit, qu'un avantage financier soit accordé ou pas, que la chance d'intégrer la compagnie soit plus élevée ou pas pour une personne donnée, le processus fait immanquablement penser à ce que l'on nomme usuellement la discrimination positive. Or ce concept, dont le but premier est de
rétablir une égalité des chances, ne fait pas l'unanimité, loin s'en faut. Par exemple, il faudrait dans un premier temps s'assurer de ce que une personne de sexe féminin a moins de chance que son collègue de galère de sexe masculin, d'intégrer la compagnie. Attention, il ne s'agit ici pas de simples statistiques brutes mais d'une évaluation pondérée par le profil de chacun des postulants. En cela, je ne suis pas certain que les chances diffèrent vraiment. Je soupçonne même, pour m'être bien souvent frotté au personnel de recrutement, qu'un certain a priori favorable existait de facto dans l'esprit du ou des recruteurs lorsque confronté(s), après une journée entière à interroger des barbus, à une pilote en culotte courte (ne voyez rien de graveleux ici, je vise bien sûr d'une part le potentiel irritant des joues des mâles, de l'autre le pantalon d'écolier lorsque ce dernier potentiel pointait vers zéro).
Alors quoi, faut-il
absolument un certain pourcentage de femmes dans les avions ? Si en politique cela peut se comprendre aisément, les décisions prises à ce niveau touchent bel et bien l'ensemble de la population, il est naturel d'établir une forme d'équilibre représentatif. Sans parler du fait que la discrimination dans ce milieu est établie. Mais dans une crèche ? Voit-on des campagnes dédiées à favoriser l'embauche de créchiens

mâles ?
Si l'on poursuit un peu le raisonnement, on montrera sans peine que les moches rament incommensurablement plus que les beaux pour s'imposer dans la société. Les moches, les malades, les "différents" doivent fournir plus d'énergie pour convaincre, pour s'intégrer, pour démontrer, pour s'accorder des faveurs, pour atteindre la confiance. Doit-on faire une campagne afin d'intégrer un quota de moche, histoire de couvrir sa morale d'entreprise ?
Notez, avant de hurler au loup, que ma petite prose n'a d'autre but que d'initier une réflexion, en rien elle ne condamne l'affaire. Après tout, la vérité est un puzzle dont les pièces se retrouvent un peu partout parmi l'ensemble de nos opinions divergentes.