doulou1 a écrit : ↑27 oct. 2025, 22:24
Si on garde en tête que ce forum s’adresse à des IFR privés, vous risquez d’avoir perdu quelques lecteurs. Ibrabell me rassure sur ma compréhension de DH versus MAPT plus MDA en fonction du type d’approche. Et donc de l’absence de MAPT sur un ILS. Pour l’AIP, j’avais bien en tête qu’on monte pour franchir le seuil avant tout virage ou en fonction des indications de la fiche. Étant entendu que les fiches décrivent très généralement une montée dans l’axe jusqu’à une altitude donnée ( donc sans besoin DME) et que toute indication contraire est à étudier attentivement au cas par cas, je ne vois pas où est l’ambiguïté.
Question subsidiaire : comment font les Cirrus de la région parisienne : ils ne volent pas tous en VFR et n.ont pas tous installé un DME que je sache ? Il y a une tolérance ? en cas de perte GPS on pourrait avoir un guidage radar
La réglementation AESA qui dit, si je paraphrase, qu'il faut l'équipement pour la route et les procédures qu'on peut raisonnablement s’attendre à être mené à faire, et que si on a un navigateur SBAS (on peut dans ce cas discuter s'il en faut deux), on n’a pas besoin de prévoir une procédure conventionnelle ni à destination, ni au dégagement.
En plus, toujours suivant la réglementation européenne, il est obligatoire d'avoir une approche RNP sur chaque piste aux instruments, donc où qu'on aille, on va trouver une approche, souvent aux minima equivalents à une approche ILS.
Nonobstant le brouillage fait par des personnes qui essaient de se soustraire à la surveillance de leur employeur en installant des brouilleurs dans leur camion, ou les militaires qui font à de rares occasions des exercices. de brouillage, on peut donc très bien ne faire que de la navigation RNAV et des approches RNP.
On peut donc vivre très heureux sans DME.
En RP, il y a cependant d’un point de vue réglementaire 2 petits problèmes. Le premier est la perte de communications au départ qui impose un éloignement minimal avant de reprendre la route de son plan de vol, spécifié par une distance DME. Le second est qu'il y a certaines approches initiales, mais pas toutes) qui en cas de perte des communications fournit le point de descente à l’altitude de procédure par une distance DME sur le segment de guidage radar.
En ce qui concerne les départs, je pense qu'on peut très bien faire les arcs sur une carte pour avoir une idée d'où se situe les 40 NM de LOL après exemple. En revanche pour les quelques approches initiales à Toussus ou Melun qui nécessitent un DME, c'est un peu plus compliqué car on n'a pas le droit de substituer une distance DME par une distance GPS. Cela ne pose aucun problème tant qu'on n'a pas perdu les communications, que cela soit du fait de la station sol, ou en vol, et que l’approche peut donner les clairance de descente. Si on a deux navigateurs indépendants, on peut utiliser la distance GPS, mais aux yeux de la réglementation, ce n'est pas légal.
Comme beaucoup de choses dans la vie, il y a "pas vu, pas pris". Cela fonctionne jusqu'à ce qu'on ait un incident aussi banal soit-il, et que les autorités décident de se pencher sur ton cas. L'incident peut être ridicule et entièrement sans conséquences, mais lorsqu'il survient il vaut mieux que tu sois en règle. Il te suffit de perdre les communications en approche à Toussus en raison d'un problème de casque (du vécu, mais pas à Toussus) pour que la BGTA t'attende à l'arrivée, et même si tu as tout bien géré, que tu es descendu à la bonne distance etc il peuvent se pencher sur ton équipement, trouver que tu n'as pas de DME et te le reprocher.
J'ai eu deux incidents qui m'ont valu d'avoir affaire à la BGTA, en plus d'un contrôle de routine. Une panne moteur avec atterrissage en urgence, et un retour au terrain au départ IFR de Pontoise sans contrôle où D-G ont déclenché l'alerte parce qu'ils m'ont vu apparaître au radar avant de disparaître. Si j'avais eu quelque problème de documentation ces deux jours là, j'aurais eu des ennuis.
Sur le Columbia je n'avais pas de DME mais j'étais basé à Pontoise où aucune approche ne nécessite de DME. Je ne faisais que des approches RNP. Le bouton de sélection VLOC était le bouton le moins usé de l'avion: Il était en permanence sur GPS. Pour les distances au départ, je m'arrangeais avec moi-même
On peut jouer à la loterie tout une vie sans jamais gagner, mais si on fait régulièrement des approches à Melun, Toussus ou au Bourget, mieux vaut avoir un DME. Et accessoirement, dans l'éventualité de perte de GNSS, ce qui est quand même assez rare dans notre partie de l’Europe, ou pour aller sur un terrain avec une procédure RNP qui n'est pas dans ton navigateur pour une raison ou une autre (RF legs, par exemple), ça pourrait s'avérer utile