amerrissage forcé en avion de ligne ailes basses
Modérateur : Big Brother
Bonjour!
Voilà voilà je me pose une question: les avions de ligne modernes configuration aile basse sont-ils certifiés pour amerrir en catastrophe? Et si oui dans quelle mesure?
Est-ce que quelqu'un a une réponse honnête à donner à ce sujet? En fait j'ai fait une école d'ingénieur en aéro dans le temps (puis j'ai "mal tourné" et maintenant je suis sociologue mais bon ça c'est hors-sujet) et dans aucun cours ce sujet n'a été abordé!
Je sais que les bombardiers de la seconde guerre mondiale étaient plus ou moins conçus pour, ou au moins capables de le faire (on faisait des essais avec des maquettes par exemple dans le cas du B25 et je sais que le B29 pouvait le faire en vraie grandeur, j'ai vu une vidéo), mais ce sujet - l'amerrissage - est plus ou moins tabou pour les avions de ligne aujourd'hui: jamais un mot là-dessus dans des revues spécialisées comme air et cosmos, et les profs d'aéronautique n'en parlent pas! Et je n'ai jamais vu un film d'amerrissage forcé d'un avion de ligne moderne.
J'ai néanmoins trouvé trois infos là-dessus:
1) un groupe de recherche s'est lancé dans la simulation numérique de l'amerrissage, dernièrement... (vu sur le ouaibe)
2) certains avions ont une fonction qui permet de bloquer les entrées du systèmes de conditionnement d'air (vu sur le ouaibe aussi, sur un site du gouvernement canadien)
3) j'ai vu une tentative d'amerrissage d'un avion de type boeing 777 / airbus A300 et c'était pas joli joli à voir: l'avion faisait un cheval de bois, le fuselage cassait en deux et on voyait des débris gicler dans tous les sens, et juste après une grosse gerbe d'écume... je crois que personne n'a dû survivre.
En ce qui me concerne, je me demande comment, dans le cas d'un avion long courrier, à aile basse, à réacteurs suspendus sous les ailes, peut arriver à se poser même sur une mer calme. En effet, les réacteurs vont toucher la mer en premier, et ils ont une grosse surface frontale et ne sont pas très hydrodynamique (ça c'est un euphémisme). Là je vois deux scénarios:
1) un des deux réacteurs touche en premier, donc cheval de bois (TRÈS probablement accompagné de l'arrachement de ce dernier par le "frottement" de l'eau), puis ben... on se retrouve dans la même situation que celle décrite plus haut...
2) les deux réacteurs touchent en même temps et le vol est parfaitement symétrique (très improbable selon moi)... Alors... les deux réacteurs sont arrachés en même temps, est-ce que ça arrache les ailes, des bouts d'ailes?
Donc il faudrait peut-être pouvoir larguer les réacteurs?
En passant, j'ai pu télécharger les acétates d'une présentation faite par le groupe de recherche mentionné plus haut, et ils ont fait une simulation pour un avion du genre airbus A320 SANS les moteurs! Voici les références du travail:
titre: Modélisation du crash des structures aéronautiques
Par: Manuel Postec, Doctorant seconde année
Grégory Haboussa, Doctorant première année
Organisation: Département de Mécanique du Solide et de l?Endommagement
Unité de Résistance et de Conception des Structures
ONERA Centre de Lille
Je joins une petite image...allez en bas de cette page pour les infos sur pa présentation
capture d'écran de simulation d'airbus A320 SANS ses réacteurs
simulation des dégâts sur la carlingue (pas joli joli)
le lien vers la présentation en powerpoint
Voilà voilà je me pose une question: les avions de ligne modernes configuration aile basse sont-ils certifiés pour amerrir en catastrophe? Et si oui dans quelle mesure?
Est-ce que quelqu'un a une réponse honnête à donner à ce sujet? En fait j'ai fait une école d'ingénieur en aéro dans le temps (puis j'ai "mal tourné" et maintenant je suis sociologue mais bon ça c'est hors-sujet) et dans aucun cours ce sujet n'a été abordé!
Je sais que les bombardiers de la seconde guerre mondiale étaient plus ou moins conçus pour, ou au moins capables de le faire (on faisait des essais avec des maquettes par exemple dans le cas du B25 et je sais que le B29 pouvait le faire en vraie grandeur, j'ai vu une vidéo), mais ce sujet - l'amerrissage - est plus ou moins tabou pour les avions de ligne aujourd'hui: jamais un mot là-dessus dans des revues spécialisées comme air et cosmos, et les profs d'aéronautique n'en parlent pas! Et je n'ai jamais vu un film d'amerrissage forcé d'un avion de ligne moderne.
J'ai néanmoins trouvé trois infos là-dessus:
1) un groupe de recherche s'est lancé dans la simulation numérique de l'amerrissage, dernièrement... (vu sur le ouaibe)
2) certains avions ont une fonction qui permet de bloquer les entrées du systèmes de conditionnement d'air (vu sur le ouaibe aussi, sur un site du gouvernement canadien)
3) j'ai vu une tentative d'amerrissage d'un avion de type boeing 777 / airbus A300 et c'était pas joli joli à voir: l'avion faisait un cheval de bois, le fuselage cassait en deux et on voyait des débris gicler dans tous les sens, et juste après une grosse gerbe d'écume... je crois que personne n'a dû survivre.
En ce qui me concerne, je me demande comment, dans le cas d'un avion long courrier, à aile basse, à réacteurs suspendus sous les ailes, peut arriver à se poser même sur une mer calme. En effet, les réacteurs vont toucher la mer en premier, et ils ont une grosse surface frontale et ne sont pas très hydrodynamique (ça c'est un euphémisme). Là je vois deux scénarios:
1) un des deux réacteurs touche en premier, donc cheval de bois (TRÈS probablement accompagné de l'arrachement de ce dernier par le "frottement" de l'eau), puis ben... on se retrouve dans la même situation que celle décrite plus haut...
2) les deux réacteurs touchent en même temps et le vol est parfaitement symétrique (très improbable selon moi)... Alors... les deux réacteurs sont arrachés en même temps, est-ce que ça arrache les ailes, des bouts d'ailes?
Donc il faudrait peut-être pouvoir larguer les réacteurs?
En passant, j'ai pu télécharger les acétates d'une présentation faite par le groupe de recherche mentionné plus haut, et ils ont fait une simulation pour un avion du genre airbus A320 SANS les moteurs! Voici les références du travail:
titre: Modélisation du crash des structures aéronautiques
Par: Manuel Postec, Doctorant seconde année
Grégory Haboussa, Doctorant première année
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simulation des dégâts sur la carlingue (pas joli joli)
le lien vers la présentation en powerpoint
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- Captain posteur
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L'histoire dont tu parles au sujet d'un Boeing 777/Airbus A300 est en fait l'histoire d'un Boeing 767-260 ER immatriculé ET-AIZ qui avait été détourné (les pirates voulaient aller en Australie) et il s'est crashé près de l'île de la grande Comore. Le problème est que le l'avion s'est incliné à gauche au moment de toucher, de ce fait la structure a subi des efforts en torsion notamment très important, d'où la rupture.
Mais il y a une autre histoire intéressante d'ammerissage forcé, c'est celle du Boeing 707 de la TAAT qui s'est crashé dans le lac Victoria le 3 février 2000; le train s'est arraché, les moteurs aussi, l'avion a "surfé" sur le lac sans se briser (l'avion va ainsi flotter et dériver sur le lac). Mais il faut signaler aussi que cet avion était un avion Cargo et qu'il arrivait à vide. Donc il avait moins d'inertie et a été freinésur une plus courte distance, limitant les efforts sur la structure.
De plus j'ai lu que pour les amerissages et les atterrissages forcés il était préférable de sortir le train d'atterrissage, car même si celui ci est arraché, ce sera toujours un peu d'énergie cinétique (= de vitesse) de dissipée.
Pour plus d'informations sur le crash du 767, aller ici
Pour plus d'informations sur le crash du 767, aller
ici
En tout cas le site http://aviation-safety.net/index.shtml
est une référence en ce qui concerne les bases de données d'accidents aéronautiques.
Mais il y a une autre histoire intéressante d'ammerissage forcé, c'est celle du Boeing 707 de la TAAT qui s'est crashé dans le lac Victoria le 3 février 2000; le train s'est arraché, les moteurs aussi, l'avion a "surfé" sur le lac sans se briser (l'avion va ainsi flotter et dériver sur le lac). Mais il faut signaler aussi que cet avion était un avion Cargo et qu'il arrivait à vide. Donc il avait moins d'inertie et a été freinésur une plus courte distance, limitant les efforts sur la structure.
De plus j'ai lu que pour les amerissages et les atterrissages forcés il était préférable de sortir le train d'atterrissage, car même si celui ci est arraché, ce sera toujours un peu d'énergie cinétique (= de vitesse) de dissipée.
Pour plus d'informations sur le crash du 767, aller ici
Pour plus d'informations sur le crash du 767, aller
ici
En tout cas le site http://aviation-safety.net/index.shtml
est une référence en ce qui concerne les bases de données d'accidents aéronautiques.
Salut Flyingtotophe,
merci pour la réponse, c'est essentiellement ce que tu as écrit que je voulais savoir: que l'amerrissage est bel et bien possible pour un avion de ligne aile basse - un exemple le prouve!
En tout cas, je serais curieux de savoir si des tests ou calculs sont effectués pour connaître - lors du design d'un avion - la résistance à l'amerrissage. Car si l'ONERA semble commencer à s'y intéresser, pour l'instant rien ne me prouve que l'amerrissage (ou même le crash sur terrain dur) soit une préoccupation réelle lors du design d'un avion civil! Il semble que les procédures de design et de maintenance aéronautiques semblent plutôt être faites pour que les atterrissages ou amerrissages en catastrophe n'aient pas lieu... ou alors que les probabilités de tels événements soient très faibles. Mais j'aimerais bien savoir ce qui se trame réellement dans les bureaux d'étude...
A+
merci pour la réponse, c'est essentiellement ce que tu as écrit que je voulais savoir: que l'amerrissage est bel et bien possible pour un avion de ligne aile basse - un exemple le prouve!
En tout cas, je serais curieux de savoir si des tests ou calculs sont effectués pour connaître - lors du design d'un avion - la résistance à l'amerrissage. Car si l'ONERA semble commencer à s'y intéresser, pour l'instant rien ne me prouve que l'amerrissage (ou même le crash sur terrain dur) soit une préoccupation réelle lors du design d'un avion civil! Il semble que les procédures de design et de maintenance aéronautiques semblent plutôt être faites pour que les atterrissages ou amerrissages en catastrophe n'aient pas lieu... ou alors que les probabilités de tels événements soient très faibles. Mais j'aimerais bien savoir ce qui se trame réellement dans les bureaux d'étude...
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salut
je pense que la probabilité d'un amerissage en cata n'est pas assez élevé pour aboutir à une certification de l'avion. Car ça demanderai alors le renforcement de la cellule et des ailes, donc poids en + et pour le larguage des réacteurs... encore du poids en + pour le système de larguage.
Avec les certifications ETOPS et tout le tralala, les constructeurs s'assurent que leur avions ne s'abiment pas en mer. du moins... ils essaient
Pour l'hsitoire du 707 de la TAAT, n'oubliez pas que c'était un 707, un avion bien robuste comme il faut <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_biggrin.gif"> tandis que de nos jours, tout est misé sur l'alliage. Et notez que y'a pas que la vitesse qui a été dissipée: l'équipage aussi s'est dissipé après le crash pour éviter les interrogatoires <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_biggrin.gif"> <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_biggrin.gif"> (erreur de pilotage de leur part au calage altimétrique)
je pense que la probabilité d'un amerissage en cata n'est pas assez élevé pour aboutir à une certification de l'avion. Car ça demanderai alors le renforcement de la cellule et des ailes, donc poids en + et pour le larguage des réacteurs... encore du poids en + pour le système de larguage.
Avec les certifications ETOPS et tout le tralala, les constructeurs s'assurent que leur avions ne s'abiment pas en mer. du moins... ils essaient
Pour l'hsitoire du 707 de la TAAT, n'oubliez pas que c'était un 707, un avion bien robuste comme il faut <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_biggrin.gif"> tandis que de nos jours, tout est misé sur l'alliage. Et notez que y'a pas que la vitesse qui a été dissipée: l'équipage aussi s'est dissipé après le crash pour éviter les interrogatoires <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_biggrin.gif"> <IMG SRC="/phpBB/images/smiles/icon_biggrin.gif"> (erreur de pilotage de leur part au calage altimétrique)
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Pour l'histoire, il faut dire que le 707 aussi c'est dissipé.il a dérivé à plus de 12 KM.
Et citation de "ERREURS DE PILOTAGE" :Les mauvaises langues diront que les navigants venaient chercher du poisson, mais que personne ne leur avait précisé qu'ils n'etaient pas obligés de le pêcher eux-mêmes.
Bon vol à tous.
Et citation de "ERREURS DE PILOTAGE" :Les mauvaises langues diront que les navigants venaient chercher du poisson, mais que personne ne leur avait précisé qu'ils n'etaient pas obligés de le pêcher eux-mêmes.
Bon vol à tous.
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